Document d'archives : Une native de Breil se souvient des plantes cultivées et consommées dans la vallée de la Roya au temps de sa jeunesse et explique...

Titre :

Une native de Breil se souvient des plantes cultivées et consommées dans la vallée de la Roya au temps de sa jeunesse et explique certaines recettes

Contenu :

L’informatrice, fille de métayers et mère de quatre enfants donne des informations sur l’origine de ses beaux-parents et parents et précise que sa mère, originaire de Saorge, avait eu huit enfants et en avait élevé 10 autres, orphelins. Elle évoque des conditions de vie difficiles, sans eau ni électricité, et le fait qu’enfant, elle devait travailler à la ferme et garder les vaches. Son mari travaillait à la SNCF, et elle était employée dans un hôtel comme femme de chambre pendant 32 ans sans jamais avoir été déclarée. Le couple avait acheté la ferme et ils élevaient une quarantaine de lapins, des canards, des poules, des pigeons, des chèvres, des cochons. Ils cultivaient aussi un potager, des arbres fruitiers, et une vigne qui donnait jusqu’à 700 litres de vin. Au décès de son mari, l'informatrice a décidé de vendre la maison. Elle cultivait toute sortes de légumes, légumineuses (coco nain, victoire), courges, avec pour seul engrais le fumier des animaux. L’enquêtrice lui demande des recettes breilloises et l’informatrice donne la recette des quiques, une recette de pâtes à base de blettes, puis celle des raviolis farcis à la daube et de sbrinz, celle des boursouzes à la blette, oignons, et fromage. Elle se souvient qu’à l’âge de 10 ans sa mère lui avait appris à faire la cuisine, elle commença par faire le pain puis cuisina à la place de sa mère. A l’âge de quinze ans, elle allait ramasser la lavande sauvage dans la montagne puis elle l’attachait en gerbe que l’âne transportait jusqu’au lieu de vente. Concernant la cuisson du pain ils portaient le pain au four communal de Breil. Elle cite à nouveau des recettes : pâtes fraiches “Sugelli” “parpailloun”, “crozetis”, “tagliarin”, polenta recouverte de fromage et de fondue de poireaux, choux farcis, pommes de terre et oignons farcis, la soupe à la farine, les cannellonis, et même les barbajuans. Il est question des différentes façons de parler par rapport aux habitants de Saorge, mais la cuisine y est similaire. l’informatrice reprend ensuite l’énumération des plats, des ingrédients, parle de la fabrication du beurre, de la brousse (cabalé), du pain de seigle et de blé. Elle évoque le nardoun, il s’agit d’un mélange de pommes de terre, de farine et d‘huile d’olive (très exactement le dépôt du fond de bouteille). L’informatrice précise qu’il faut tenir compte de la lune pour ramasser les fruits ou les légumes. Avec les prunes, le père de l’informatrice fabriquait de l’eau de vie. Sur place, à la campagne, elle ramassait des noisettes, des noix, des nèfles, des prunes, des poires et des pommes. Elle explique ensuite une version de la recette de la crichenta. Elle cite des plantes comestibles comme les orties, la salade sauvage, les poireaux sauvages. Elle se souvient qu’elle n’allait à l’école que deux mois dans l’année, en décembre et en janvier, car elle aidait sa mère à s’occuper des enfants. Elle revient sur les plantes et cite le millepertuis macéré dans l’huile d’olive, le thym, les ronces, (utilisées pour la gorge), le frêne, la gentiane pour préparer un vin fortifiant, le sureau (fleurs séchées en infusion pour les yeux et les verrues); l’entretien s’arrête brutalement.

Cote :

MMSH-PH-4580

Inventaire d'archives :

Fonds Danielle Musset

Informations sur l'acquisition :

Dépôt : 2008-12-05 (Salagon)

Conditions d'accès :

Contrat d'autorisation et de diffusion signé par l'informateur et l'enquêteur autorisant la diffusion en libre accès sur un réseau de partenaires.

Conditions d'utilisation :

Document en ligne (téléchargement interdit) et réutilisation non commerciale autorisée.

Langues :

Utilisation du dialecte de Breil-sur-Roya en particulier pour les noms de plantes et de recettes.

Description physique :

Information matérielles :
1 cassette audio
Qualité sonore de l'enregistrement : bon.
Importance matérielle :
Durée : 1h 31min

Ressources complémentaires :

Autre entretien avec la même informatrice au sein du corpus : MMSH-PH-4581 
Fiche descriptive du Musée de Salagon.

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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