Konstantin Boleslavovitch Rodzevitch (Константин Болеславович Родзевич, 1895, Saint-Petersbourg - 1988, Montmorency), juriste de formation initiale (universités de Varsovie, Kiev et Petrograd). Enseigne de vaisseau (мичман), personnalité publique, peintre. En France, recruté comme agent du NKVD dans les années 1930.

Émigré à Prague (1926), épouse Maria Sergueïevna Bulgakova (1898-1979, Levallois-Perret) ; divorcé en 1943. En France, se lie avec Vera Alexandrovna Goutchkova (Souvchinskaïa par son premier mariage, Vera Trail par son deuxième), puis, après la Deuxième Guerre mondiale, se marie avec Ida Berger.

En Russie, pendant la Première Guerre mondiale, K. Rodzevitch est d'abord engagé volontaire avant de participer à la guerre civile dans la marine bolchévique. Fait prisonnier par les troupes blanches, est gracié, puis évacué en tant qu'officier blanc avec l'Armée volontaire, via Constantinople.

Arrive à Prague au début des années 1920 où il reprend ses études (Faculté russe de droit de l'Université Charles) ; est membre du Presidium de l'Union nationale russe des étudiants (Русскoe национальнoe студенческоe объединениe). A une liaison avec Marina Tsvetaïeva, mariée à Sergueï Efron, ami de Rodzevitch, qui lui dédiera deux poèmes (Поэма Горы, Поэма Конца). En 1960, transmettra sa correspondance avec la poétesse à Ariadna (Alia) Efron, la fille aînée de Tsvietaïeva et d'Efron, par l’intermédiaire de son ami praguois, Vladimir B. Sossinski (Владимир Брониславович Сосинский).

En 1925, vit à Riga (1925) et travaille comme secrétaire de rédaction pour le journal émigré, Слово ("Slovo").

En 1926, est délégué au Congrès des Russes à l'étranger (Российский Зарубежний Cъезд) de Paris et s'installe à Clamart. Fréquente la Sorbonne (droit). À partir de 1927, prend part aux côtés de Piotr Petrovitch Suvtchinski (Pierre Souvtchinski) et Sergueï Iakovlevitch Efron au mouvement eurasiste, et dirige une section de la revue hebdomadaire Евразия ("Eurasie"), publiée entre 1928 et 1929 à Clamart. Est également membre du Parti communiste français et actif au sein de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires ou AER, créée en France en 1932 (Ассоциация революционных писателей и артистов).

De 1936 à 1938, combat en Espagne dans les rangs des Brigades internationales sous le nom de Louis Cordé. Pendant l'Occupation, s'engage dans la Résistance, est déporté dans plusieurs camps dont Oranienburg-Sachsenhausen (1943-1945).

À partir de 1945, vit à Paris. Outre ses activités politiques, peint, sculpte sur bois et traduit la poésie de Rilke.

À la fin de sa vie, s'installe à Montmorency, dans une maison de retraitepour émigrés russes. Inhumé à Thiais, dans les environs de Paris.