Document d'archives : André Mériguet, vétérinaire, Saint-Maurice-la-Clouère (Vienne), n°2, 1966 ou 1967.

Contenu :

Enquête : Michel Valière. Il s'agit de la copie d'une partie d'un enregistrement conservé en totalité sous la cote 1 AV 132. Dans son annonce, rajoutée a posteriori au début du présent enregistrement, Michel Valière indique que cela a été enregistré en 1966, ce qui contredit la date de février 1967 indiquée sur le boîtier de 1 AV 132.
Deux comptines : Nous n'irons plus au bois, Le monde, les grands et les petits.
André Mériguet répond manifestement à un questionnaire écrit préparé par Michel Valière (et complété par des questions que celui-ci pose oralement). Les traditions qu'il décrit sont apparemment celles en usage dans son village d'origine, Le Vigeant. Thématiques abordées :
- Surnoms des habitants des villages (exemple : les habitants de Magné étaient qualifiés de Sarrasins). Et surtout surnoms donnés à des personnes précises, avec de très nombreux exemples, parfois suivis de l'explication du surnom par André Mériguet quand il la connait (exemple : Le Bouzou pour un homme peu propre, Sacounat pour une femme économe, Martin Jambet pour un boîteux, etc.).
- Conscription. Description du défilé des conscrits à L'Isle-Jourdain, venus des communes environnantes. Il évoque le tirage au sort, pratique qu'a notamment connu son propre père. Il décrit le conseil de révision, le repas et les chansons qui suivent. Chansons de conscrits : Hé les conscrits du Vigeant, Vive les conscrits de Saint-Gaudent. Anecdote relative à un conscrit d'Adriers qui avait tiré un mauvais numéro au tirage au sort et pour qui une quête était organisée
- Pâques : défilé des enfants dans les rues avec une cloche à la main.
- Noces. Chanson : Le pétrin d'un garçon boulanger. Il explique qu'un fils de métayer sur le point de se marier allait inviter son patron en lui amenant un macaroné ; il restitue un dialogue en poitevin à cette occasion. Anecdote sur une jeune fille qui ne voulait pas de son promis et qui voulait un Tapis (qui est en fait le nom de son bien-aimé) : elle se fait enlever par le dénommé Tapis lors de son mariage avec celui qui lui était promis. Réception des invités venus de loin la veille de la noce. Récit des lendemains de noces, qui duraient parfois trois jours. Description de la salade au pro (c'est-à-dire une salade avec les restes de la dinde rôtie servie pour le mariage), servie le lendemain de la noce. Décoration des granges avec des draps pour servir de salle pour les noces. Description du diadème de la mariée, avec des fleurs d'orangers, que la famille conservait ensuite, et sur lequel le voile était attaché. André Mériguet décrit un cortège de mariage, et fredonne deux chansons de mariage : Viens viens viens malheureuse viens. Différence entre les mariages quand une famille avait plusieurs enfants (le premier somptueux, les suivants de moins en moins).
- Charivaris. Ils avaient lieu quand un veuf se remariait. Il décrit le déroulement d'un charivari : on se munit de tout ce qui peut faire du bruit, on se rassemble à la nuit devant la maison d'un des conjoints, on fait le plus de bruit possible. L'opération était parfois proche de dégénérer à cause de l'exaspération de la victime. Il joue le dialogue que les participants au charivari prononçaient avant de faire du bruit. D'après lui, les charivaris ont perduré jusque vers 1914.
- Obsèques : on revêt le défunt de son habit de noces, les bijoux étaient retirés. Il indique le nombre de sonneries du glas pour un homme (9 coups), pour une femme (6 coups), pour un enfant (3 coups). Description des vêtements de deuil pour les veuves. Description d'une veillée mortuaire : on parle peu, on offre du café.
- Processions aux saints. Il décrit notamment le cas des célébrations de saint Eloi par tous les "ouvriers en fer". Chanson : Pendant que saint Eloi forgeait. Rogations : procession dans les champs. Chanson : De La Liardière jusqu'au Puy Barrau. Voyage à Saint-Thibaut, chapelle à Millac, en cas de sécheresse (André Mériguet semble lire un texte peut-être préparé par lui en prévision de l'entretien avec Michel Valière : ce point est confirmé dans l'annonce faite par Michel Valière au début de 1 AV 101), sous la conduite des curés du secteur. A la fin de la cérémonie, on empoigne un des curés et on lui plonge les pieds dans une fontaine, rituel sensé être infaillible pour obtenir de l'eau. Chanson (en occitan ?) à saint Thibaut.

Cote :

1 AV 100

Description physique :

Description physique: Bande 13 cm, 19 cm/s

Précisions matérielles :

Durée: 51 min 8 s

Ressources complémentaires :

Mentions sur le boîtier : "Déposée à la Ph[onothèque] N[ation]ale" et "Copie enquête 1966"(l'original est conservé sous la cote 1 AV 132).

Archives départementales de la Vienne

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