Document d'archives : Témoignage d'une épouse d'employé des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer née dans les années 1930, sur les conditions de...

Titre :

Témoignage d'une épouse d'employé des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer née dans les années 1930, sur les conditions de travail d'un ingénieur spécialisé, sur la fermeture des chantiers et l'impact de cet évènement sur l'activité de la ville

Contenu :

L'informatrice est originaire de Lyon. Femme d'employé aux Forges et Chantiers de La Seyne-sur-Mer, elle a été professeur d'histoire géographie au CES Paul Eluard à La Seyne-sur-Mer. Elle a 67 ans, à la retraite depuis 7 ans. Son mari a eu son premier poste aux chantiers en 1962 et a fait carrière là-bas. Il a toujours voulu faire de la construction navale. Ingénieur, il avait fait l'école du génie maritime à Paris. Il travaillait dans le bureau d'étude des chantiers. Il s'était formé ensuite sur le tas pour les méthaniers et propaniers. Méthanier très qualifié, il était appelé dans le monde entier quand il y avait des problèmes sur les bateaux. Elle même très occupée, elle n'a pas vraiment eu le temps de participer à la vie communautaire propres aux femmes d'ingénieurs. Son époux avait un très bon salaire et travaillait dans de bonnes conditions. Il était hors de question qu'il fasse une grève vu sa condition. La hiérarchie très paternaliste organisait des évènements formels entre cadres. Cependant, il avait beaucoup de pressions dues aux rivalités et aux dangers encourus par les ouvriers (il y a eu de nombreux morts). Néanmoins, les jours de lancement des bateaux étaient des jours de fêtes pour tous, auxquels participait toute la ville. Les syndicats très forts imposaient beaucoup de manifestations. Elle a manifesté avec ses classes quand elle a su le projet de fermeture de l'établissement. Les chantiers représentaient plus de 6000 emplois. C'était le premier pourvoyeur d'emploi qui en tirait une prospérité importante. Sur les chantiers, les communautés italiennes étaient importantes, mais aussi maghrébines et africaines. Ces derniers sans qualification faisaient les travaux les plus durs : la peinture. A la fermeture, un plan social est prévu pour les plus de cinquante ans, son mari en profite. Malgré les compensations, les employés vivent durement la fermeture. La ville connaît alors une période de dépression économique sans précédent. Certains se reclassent avec un commerce et doivent fermer après quelques mois, d'autres doivent quitter La Seyne-sur-Mer et s'installer ailleurs. Il y a des drames. A présent, la ville a embellie (parc Bourdelle, forêt de Janas....). Mais la mairie ne souhaite pas commémorer la mémoire du chantier (opposée au sentier de la mémoire sur le site des chantiers). Seul vestige des chantiers, un reste de pont métallique du chantier verra par contre la naissance d'un musée commémoratif. Son mari s'est un peu remis de la fermeture de l'établissement. Dans son bureau, un tableau de Giacobazzi lui rappelle les souvenirs d'antan.

Cote :

MMSH-PH-3317

Description physique :

Information matérielles :
Enregistrement sonore, fiche d'information et fiche chronothématique de l'entretien
Importance matérielle :
Durée : 1h 15min

Ressources complémentaires :

Voir ses autres entretiens dans le corpus sous la cote MMSH-PH-3318 et MMSH-PH-3319

Type de document :

entretien

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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