L’informateur a travaillé pendant longtemps dans le cassoir à amandes de monsieur Saille, à Oraison. Il décrit à l’enquêtrice le travail que l’on y effectuait et parle de son rôle au sein de ce cassoir. Sa mère travaillait déjà dans un cassoir, celui de monsieur Maillet. Jusqu’à la Première Guerre mondiale, on cassait les amandes à la main, puis sont apparues les machines qui ont grandement simplifiées le travail. L’informateur décrit alors la façon dont on cassait les amandes auparavant, sur une pierre. Le noyau d’amande, la partie consommable, était mis dans des grands sacs de 100kg et c’est l’informateur qui s’occupait de leur manutention. Ils étaient ensuite acheminés à Aix-en-Provence où l’on conservait et utilisait les amandes, notamment pour fabriquer les calissons. Le cassoir où l’informateur travaillait comptait une quinzaine de personnes, seulement des femmes. Elles n’étaient pas titulaires mais venaient quand elles pouvaient, puis étaient payées au kilo d’amandes. Elles y travaillaient surtout l’hiver, le reste de l’année elles étaient dans les champs ou dans les vignes. Les amandes étaient apportées par les paysans et étaient entreposées au sous-sol. Le cassoir était un entrepôt au milieu duquel se trouvait des grandes tables. Les femmes s’installaient face à face et triaient les amandes avant de les jeter dans le sac. L’informateur connaissait trois cassoirs à Oraison, et décrit leur emplacement. Les habitants de la région consommaient peu d’amandes, leur préférant les noix. Cette enquête a été enregistrée par Claude Martel à Oraison auprès de Raoul Gaubert