Patron d'une petite entreprise de 21 employés, le témoin décrit les trois principaux secteurs d'activité de cette région de La Margeride : le principal est le secteur de l'agriculture/agro-alimentaire et tout ce qui en découle, ensuite le secteur paramédical qui est en train de se développer et enfin le secteur public. Il pense que la mesure la plus importante, dans un objectif de développement, est l'amélioration des transports routier et ferroviaire, afin de rompre l'isolement : en effet, il faut une journée complète pour un aller-retour à Paris ou à Lyon. La scission du département, et le rattachement du territoire à différents départements voisins (Gard, Aveyron ou Cantal) pourrait être une solution. Pour reprendre son expression il dit qu'il faudrait« faire éclater la Lozère pour la développer » car elle est « une pierre traînée », dont personne ne veut. D'ailleurs, lors de la constitution des régions [en 1984] - événement qu'il avait suivi à l'époque - ni le Languedoc-Roussillon, ni l'Auvergne ne voulaient de ce département. Toutefois, le monde politique s’opposerait à cet éclatement du département, car selon lui les députés ont intérêt à faire perdurer ce système. Il est persuadé que les nombreuses réunions auxquelles il a participé, avec les petits acteurs économiques du territoire, n’ont servi à rien car « ils se font avoir à tous les coups ». Il constate que la filière lait est déséquilibrée. Le paradoxe est que les laitiers du département manquent de cette ressource du fait que la moitié du lait produit sur le territoire est traitée en dehors du département. De même pour le secteur viande, jusqu'à très récemment, il n'y avait pas d'atelier de découpe. A propos du tourisme il trouverait intéressant la création d'un parc naturel dans un département trop invisible nationalement et où la qualité de l'accueil réservé aux touristes par certains habitants peut être problématique. Sans doute manque-t-il dans ce territoire une grande entreprise qui emploierait 1000 à 1500 personnes car, sans emploi, les gens partent. D’ailleurs, beaucoup de « Lozériens de souche » vivent à Montpellier, métropole la plus attractive pour les habitants de la Lozère.