Edicto Garay est né en 1940 sur la Grande Île de Chiloé (Isla grande de Chiloé). Il appartient à une famille paysanne, ses parents sont analphabètes. Lui-même va à l’école seulement une partie de l’année car il travaille aux champs le reste du temps. Il vit à Chiloé jusqu’à ses 16 ans et supporte très mal la marginalisation de cette population. En 1986, il part alors pour Punta Arrenas cherchant du travail et une vie meilleure. À Punta Arrenas, il se marie et a 4 enfants. Il travaille dans la région de Magallanes notamment comme pêcheur de baleines (travail saisonnier) puis tondeur de troupeaux (esquilador). Ne connaissant rien à la politique, il est d’abord simplement pro-Allende(« Allendista ») puis devient communiste. Il s’affilie auParti Communiste à 24-25 ans. Il est d’abord un simple militant de masse puis dirigeant du comité régional du parti communiste de Magallanes (plus exactement il est nommé dans le congrès du Parti en 1969, comme un des membres dirigeant du secrétariat du comité régional de Magallanes. Il est très impliqué, le parti passe avant la famille. Après lecoup d’état , il vit 20 jours dans la clandestinité. Fait prisonnier, il est emmené dans un camp de concentration (lieu maintenu clandestin) et torturé. Il passe 3 mois environ dans ce camp, le camp de concentration du régiment d’infanterie de marine (los marinos) de Magallanes. Il passe ensuite dans un camp dit « de punition » (castigo) tenu par les forces aériennes (FACH) où il reste seulement 20 jours. En 1974, à Punta Arrenas avant d’arriver à l’île dawson, par un tribunal militaire, il est condamné à 4 ans de prison pour son « groupe » politique. Il est ensuite emmené au camp de l’île Dawson où il est dans le pavillon Remo. Il y reste un an. Le camp est ensuite fermé sous la pression internationale à la suite d’une visite de la Croix-Rouge. Il est alors transféré dans la prison publique de Punta Arrenas. Il peut alors voir son fils (né en juillet 1973). Juste avant l’exil il passe par la prison de Capucino. En 1976 il part en exil enFrance avec le statut de réfugié politique. Il a alors 35 ans. Il arrive seul à Paris. Sa femme arrive ensuite avec ses enfants. Il est ensuite envoyé à Lyon. Une de ses filles a alors 15 ans et le plus petit a 3 ans. L’exil marque une rupture, il se sépare de sa femme. Il rencontre en France sa 2nde compagne, une chilienne également exilée. Ils vivent ensemble depuis 25 ans. Il a interdiction de retourner au Chili avant 1983 (son nom apparait alors dans le journal dans la liste des personnes autorisées à revenir). Il retourne au Chili pour la première fois en 1992.