Le fonds rend compte des relations étroites entre les Pays-Bas et la France. Si les deux pays sont des partenaires commerciaux importants, leur coopération se manifeste principalement dans le domaine militaire. La France mène en effet une campagne d'envergure afin de profiter du renouvellement de la flotte de combat néerlandaise et vendre aux Pays-Bas ses avions militaires.

Les ambassadeurs suivent évidemment avec beaucoup d'attention la vie politique néerlandaise. Celle-ci apparaît très agitée entre 1971 et 1976 puisque pas moins de quatre gouvernements se succèdent pendant cette période. Plusieurs affaires de corruption éclatent, dont l'affaire Lockheed à laquelle se trouve mêlé le prince consort Bernhard. La vie économique est marquée par des manifestations d'agriculteurs qui protestent contre les conséquences de la politique agricole commune. Les Pays-Bas subissent aussi de plein fouet le choc pétrolier et la crise du pétrole. À partir d'octobre 1973 et jusqu'en juillet 1974, ils subissent l'embargo des pays arabes, dont l'évolution est minutieusement analysée par les représentants français.

Le fonds témoigne également de l'importance de l'histoire coloniale des Pays-Bas. Ce pays conserve ainsi des relations importantes avec l'Indonésie. Mais, dans ce domaine, la période est surtout marquée par l'indépendance du Surinam en 1975. La France est directement concernée par cette question puisque la délimitation des frontières de ce nouveau pays avec la Guyane fait l'objet d'un litige tout au long des années 1970.

Enfin, le dossier relatant la prise d'otage de l'ambassadeur français à La Haye en septembre 1974 mérite d'être mentionné. Ces documents contiennent peu d'informations stratégiques sur la conduite des autorités françaises lors de cette crise, mais ils permettent à la fois de rendre compte précisément du déroulement chronologique de cet événement et des réactions des autres pays.