Document d'archives : 1971-1972

Contenu :

L'histoire de l'Iran au cours des années 1971-1972 est marquée par de fortes tensions politiques à l'intérieur du pays et une intense activité diplomatique. En politique intérieure, le gouvernement du Shah fait face à un regain de contestation de la part des étudiants et de mouvements de guérilla. En mai 1971, comme le montre l'article 160 consacré aux oppositions politique et clandestine, des troubles éclatent à l'université de Téhéran et se propagent dans les grandes villes. La répression sévère des manifestations par les services de sécurité conduit progressivement à un retour au calme mais n'empêche ni la critique du régime, ni le passage à la violence armée de certains éléments. En octobre 1971, Mohammad Reza Pahlavi célèbre auprès d'une délégation des plus importants dirigeants internationaux le 2500e anniversaire de la fondation de l'empire achéménide à Persépolis, près de Chiraz (articles 158 et 165). De nombreux Iraniens, dont les exclus des réformes de la décennie précédente et le clergé chiite, déplorent le déploiement de tant de faste alors que les conditions de vie de la majorité de la population restent difficiles.
 
Sur le plan économique, le pays, qui compte environ 30 millions d'habitants connaît un développement rapide, notamment industriel, grâce au IVe Plan de développement quinquennal (1968-1973). L'économie iranienne bénéficie des revenus sans cesse croissants du pétrole (art. 181), mais subit un important déficit de la balance commerciale qui l'engage à emprunter massivement à l'étranger (art. 176). En parallèle, le Shah dépense sans compter en armements et équipements militaires afin de réaliser ses objectifs de politique étrangère (articles 153-155).
 
Souhaitant conférer à son pays le rôle de puissance régionale incontournable, le souverain profite dans le même temps du départ des Britanniques de la côte de la Trêve pour s'affirmer dans le Golfe. La « doctrine Nixon » adoptée par les États-Unis dès 1969, qui entend déléguer aux puissances régionales la gestion sécuritaire de leur environnement proche, permet à l'Iran et dans une moindre mesure à l'Arabie saoudite de devenir le véritable pivot de la défense du Golfe persique. Cela permet au Shah, qui reçoit Richard Nixon en mai 1972 (art. 172), d'étendre l'influence stratégique de l'Iran jusqu'à l'Océan Indien. Parmi les revendications iraniennes, la situation de Bahreïn et des îles Tomb et Abou Moussa fait l'objet de négociations avec Londres (art. 169) et engendre un contentieux toujours actif avec les pays arabes. Quant aux relations avec l'Irak voisin, elles restent tumultueuses, les deux pays instrumentalisant des groupes armés pour déstabiliser l'adversaire (art. 170). À l'Est, l'Iran prend discrètement parti pour le Pakistan dans le conflit déclenché avec l'Inde et propose sa médiation. Dans un souci d'équilibre, il renforce sa coopération avec l'URSS, notamment en matière économique. À cette occasion, le Shah se rend en visite officielle à Moscou en octobre 1972 (art. 175).
 
L'influence de la France semble, à cette période, en perte de vitesse en Iran en ce qui concerne notamment les échanges économiques et militaires. En dépit d'une traditionnelle bonne entente dans les relations entre les deux pays, de nombreux accords de coopération signés, et la nomination d'un ambassadeur de France plus « jeune », Robert de Souza, le Shah regrette que le Président Georges Pompidou n'ait pu assister aux cérémonies de Persépolis (art. 164) et s'inquiète de l'amitié naissante entre la France et l'Irak de Saddam Hussein. L'Iran s'inquiète également de certaines prises de positions de la presse française, jugées trop critiques à l'égard de la monarchie. Cependant, les relations bilatérales présentent de nombreux caractères positifs, à l'image de la coopération industrielle et universitaire. La visite du ministre de l'Économie, Valéry Giscard d'Estaing, en janvier 1972 est un succès (art. 185). La France participe aux travaux de construction d'un barrage sur le fleuve Karoun et négocie un accord relatif à la construction d'une université franco-iranienne (art. 187-188).

Cote :

367QO/148-367QO/190

Inventaire d'archives :

Levant / Iran

Informations sur le producteur :

Sous-direction Afrique-Levant/Levant

Informations sur l'acquisition :

Versement administratif
Historique de conservation :
Ces dossiers sont entrés à la direction des Archives sous les cotes 2040INVA/1917 à 1925 et ont été communiqués sous ces cotes jusqu'à l'automne 2017 où ils ont fait l'objet d'un reclassement et d'une nouvelle cotation en 367QO.

Description :

Mise en forme :
Ces dossiers proviennent d'un versement unique de la direction Afrique-Levant pour les pays Levant de la tranche 1971-1972, entré sous la cote 2040INVA. Le reclassement des cartons Iran 2040INVA/1917 à 1925 et 2038.2INVARES/1 (Réservés Iran 1966-1972) a été entrepris à l'automne 2017. L'organisation d'origine a été respectée mais les dossiers ne contenant que quelques documents ont été regroupés et les doublons ont été éliminés.

Conditions d'accès :

Les documents sont soumis aux délais de communicabilité des archives publiques prévus par le Code du patrimoine. 

Conditions d'utilisation :

Dès lors que ces documents sont librement consultables, ils peuvent être librement reproduits.

Langues :

allemand, anglais, français, persan.

Description physique :

42 articles, 10 cartons soit 1,1 ml

Ressources complémentaires :

Répertoire numérique détaillé par Jean Hardouin-Dompnier, stagiaire, sous la direction de Séverine Blenner-Michel, conservatrice en chef du patrimoine, La Courneuve, 2020, 13 p. Voir l'instrument de recherche .

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Centre des archives diplomatiques de La Courneuve

Où consulter le document :

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères - Direction des archives

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