Après la Seconde Guerre mondiale, l'élite politico-administrative veut diagnostiquer le retard français en termes de structures économiques et sociales, en comparant le modèle français à la référence étatsunienne. Ce diagnostic, mené sous l'égide du ministère du Travail, comprend des voyages d'étude. Les deux premiers ont lieu en 1950. Le premier, nommé " Intersyndicale ", vise à comprendre pourquoi le mouvement ouvrier étatsunien a accepté, et même promu, la politique de productivité. Le deuxième, nommé " Information ouvrière et études syndicales ", vise également au développement des structures syndicales, et se compose de 17 membres, dont 7 appartenant à la Confédération française des travailleurs chrétiens, 7 à Confédération générale du travail-Force ouvrière, 2 à la Confédération générale des cadres, et un chef de mission. Ce voyage d'étude aborde les thèmes de la politique interne, de la négociation des conventions collectives, de la conduite de négociations, de l'étude des temps et mouvements, du rôle et de l'action du délégué syndical, du droit ouvrier et de l'histoire du mouvement syndical. Les participants à ce voyage concluent, notamment, qu'il est de l'intérêt des structures syndicales de former des techniciens de l'organisation industrielle en leur sein.