Document d'archives : Lettre à sa mère et à son frère Pierre, racontant des détails sur la vie de sa mission, ses plantations (notamment de vigne) et...

Titre :

Lettre à sa mère et à son frère Pierre, racontant des détails sur la vie de sa mission, ses plantations (notamment de vigne) et le procès contre la franc-maçonnerie à la Réunion (Ambositra)

Cote :

6

Inventaire d'archives :

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Description physique :

Document électronique en ligne

Observations :

Commentaire
Extrait de la lettre :
"Je fus croqué dernièrement par le père Roblet, un voisin résidant à Betafo à 24 heures d'ici. C'est un géographe distingué, plusieurs fois médaillé et auteur de la meilleure carte de Madagascar qui existe. Il travaille à la perfectionner tout en missionnant. Il a 63 ans, va toujours à pied, escalade les plus hauts sommets pour perfectionner sa carte, chef-d'œuvre d'exactitude. Comme complément à ma lettre, je vous expédie le n° du 26 février 1891 des missions catholiques ; il renferme un très intéressant article sur la tournée pastorale de Mgr Cazet l'an passé dans notre région Betsiléo. Ambositra et votre serviteur y figurent. Je puis vous garantir la parfaite ressemblance des types dessinés dans cette tournée par l'habile et excellent P. Taïx. Grâce à ses plans et indications, notre église sera bientôt peinte en entier par Antoine, un de nos instituteurs qui a un vrai talent. Un de nos braves élèves internes l'aide avec beaucoup de goût et de bonheur. Ce brave garçon de 15 ans annonce des germes de vocation. (…)
La nuit du 12 février dans la nuit on nous a volé 4 calices et le saint ciboire en jetant les saintes espèces au pied de l'autel. C'était une bande venant de la capitale, mais qu'on n'a pu saisir encore malgré toutes les démarches faites. Depuis lors un piquet de 4 soldats armés de bâtons ou de lances veillent ou plutôt dorment chez nous. Ils ronflent maintenant là dans le vestibule de notre maison. Ce sera magnifique s'ils nous éveillent en cas d'invasion nocturne. Nous avons chacun nos armes chargées en tout cas. J'ai depuis fusil et revolver. Mais nous comptons bien plus encore sur la bonne providence. Les Sakalaves de l'ouest font parfois des incursions dans notre territoire. L'an passé je courus quelque danger près de la ville d'Ambohimanjaka, où je dus me refugier avec mon cheval et mes 3 suivants, pendant qu'une troupe de ces pillards brûlaient et saccageaient tout, près de là, sur ma route. Nous mangeâmes le riz en attendant et continuâmes notre route."

Archives départementales du Cantal

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