- Dans cette bulle, adressée à l'abbé Dudon, abbé du monastère de la bienheureuse Marie d'Ambronay, le pape dit qu'il est parvenu à sa connaissance que le monastère d'Ambronay, fondé par Saint-Barnard, était soumis au Saint-Siège et qu'au rapport du pape Sergius, ce lieu, à cause de sa dépendance de Rome, avait obtenu sa liberté pleine et entière ; car servir Pierre c'est ouvrir la porte du ciel. Ce lieu donc est un membre du Saint-Siège, et comme tous les membres d'un même corps doivent accomplir chacun leur office, si un des membres souffre tout le corps souffre. C'est pourquoi le pape confirme à Ambronay toute la liberté et toute l'indépendance qu'il avait du fait de l'abbé Barnard et du pape Sergius. Que si opposition ou oppression quelconque était faite au couvent, la cause serait portée et examinée à l'assemblée synodale du palais de Latran. Tout clerc ou tout laïc, qui vexerait l'abbaye et ferait quoi que ce soit contre elle, sans permission de l'abbé, doit savoir qu'il sera ségrégé de la céleste Jérusalem et indéniablement frappé des peines de l'enfer ; quiconque, au contraire, aidera l'abbaye et la protégera, par la bénédiction apostolique, s'assurera le royaume du ciel, la Vierge aussi l'aidant puisque Ambronay porte son vocable. Si, sur le territoire d'Ambronay, il y a en jamais quelque anathème, il est levé par l'absolution de Dieu et de Saint-Pierre pour tout le dit territoire, ses appartenances et dépendances et pour tous ses habitants, à condition du cens annuel de deux livres de cire selon les constitutions. - Rota. - Bene Valete. - Signe secret ; la date au bas du titre.

La bulle ci-dessus analysée est le document le plus ancien qui repose dans les Archives départementales de l'Ain, à Bourg. A ce titre, elle mérite une description spéciale :

- Parchemin ; largeur 0,368, longueur 0,505. Le bas n'est pas retourné. Dans ce bas, trois fentes, l'une au-dessus de l'autre, au travers desquelles passe un ruban de parchemin tenant un sac de fine toile (en carré), où était le plomb (absent). Le sac ultérieurement cousu au titre, en bas. La bulle est pliée en deux dans sa longueur et en trois dans sa largeur. Majuscules aux noms propres de la première ligne ; le tout précédé d'un chrisme. L'avant-dernière ligne est remplie seulement aux deux tiers et la dernière à moitié. La place ainsi laissée libre est occupée par la Rota et le Monogramme. Dans la Rota, dans ses quatre croisillons intérieurs, L. E. 0. P. dans le cercle extérieur cette devise : « Misericordia Domini plena est terra «. Le Monogramme donne le Bene Valete connu. Puis à la suite, immédiatement, un chiffre secret : trois points, pointes du bas (deux et un) et une grande virgule inclinant sur la gauche. - La date : « datum 11 Kal. maias per manus Petri diaconi bibliothecarii et cancellarii sancte apostolice sedis, anno domini Leonis noni pape II indictione III ». Les lignes écrites de la Bulle sont rayées à la pointe sèche.