Document d'archives : Bernheim, commerce de coton.

Contenu :

Le fonds est très lacunaire et est essentiellement constitué de dossiers de correspondance commerciale tenue au jour le jour : on y trouve, pour chaque client, les lettres de commande, factures, bons d’expéditions et réclamations, souvent pour de petites quantités. La correspondance avec les fournisseurs, plus particulièrement avec les tisseurs, blanchisseurs et teinturiers, est susceptible de fournir des renseignements sur ces entreprises et sur l’activité spécifique de C. BERNHEIM ET FILS.
La comptabilité renferme elle aussi des informations sur les clients et les fournisseurs, ainsi que sur l’importance des opérations traitées. Enfin, l’inventaire des stocks et trois cartons d’échantillons donneront une image assez exacte des produits commercialisés.

Cote :

177 AQ 1 à 238

Inventaire d'archives :

État général des fonds

Informations sur le producteur :

L’histoire de la société en nom collectif C. BERNHEIM ET FILS n'a pu être être retracée grâce aux archives elles-mêmes, en l’absence des documents essentiels tels que rapports annuels ou compte rendus aux conseils de gérance. Les informations qui suivent sont issues des renseignements fournis par Bertrand HALFF, ancien président-directeur général de l’entreprise.
On connaît l’importance de l’industrie textile en Alsace dès le XVIIIe siècle et le rayonnement de la Bourse du commerce de Mulhouse auprès des pays voisins. C’est donc à Mulhouse en 1836 que Corneille BERNHEIM (1809-1879) créa une société où entreront plus tard ses deux fils, Sylvain (1839-1915) et Émile (1841-1914). On ignore si, dès l’origine, l’entreprise se consacrait au négoce des tissus de coton blanchis ; à la fin du XIXe siècle, sa collection se composait de plus d’une centaine de qualités différentes, adaptées au goût de différentes régions.
Après la guerre de 1870, Sylvain reste en Alsace, alors que son frère Emile va fonder le centre d’Épinal et le siège administratif de Paris. Sylvain fera entrer dans l’affaire ses deux fils, Henri et Corneille, et, en 1893, son gendre Gaston HALFF ; le fils de ce dernier, Marcel, sera également associé en 1911, et ouvrira un nouveau département, celui du linge de maison ; il mourra, malheureusement au champ d’honneur, à l’âge de 20 ans en 1915.
Pendant la première guerre mondiale, les associés alsaciens, Sylvain et Corneille s’exilent en Suisse et Gaston HALFF reste seul à Paris. Robert HALFF entre dans la société en 1915, et après avoir été mobilisé, reprend sa place en 1919, où il est rejoint en 1930 par Roger BERNHEIM, fils de Robert. Tous les deux seront mobilisés à nouveau en 1939.
L’occupation allemande et les lois anti-juives condamnent l’affaire au sommeil et un administrateur judiciaire est nommé à Paris ; à Mulhouse, Paul NOLL et Robert MUSLIN assurent la gérance.
Après la libération, la reprise d’activité est lente et difficile. Divers problèmes, liés à la perte des colonies et à l’évolution de la mode entraînent pour le textile des bouleversements. L’expérience que Robert HALFF a acquise pendant la guerre au Maroc, où il a été chargé d’une mission économique, l’incite à proposer la création d’un syndicat professionnel des importateurs de textiles, dont il s’occupe jusqu’à la retraite. Après le départ de Roger BERNHEIM, Maurice ETLING, gendre de Robert HALFF et Bertrand HALFF, son fils sont associés à l’affaire qui, en 1962 est transformée en Société anonyme. Un département de laines à tricoter et d’ouvrage de dames (ce dernier à partir de 1970 et en coopération avec le Jardin des Modes est créé.
Ainsi, l’activité de l’entreprise familiale se poursuit, dans un souci constant du maintien de la qualité ; elle a évolué au cours des années, étant consacrée, toutefois, pour l’essentiel, à l’achat de tissus écrus et à leur commercialisation après teinture et blanchiment par des firmes spécialisées.
Son siège social semble s’être déplacé, d’abord de Mulhouse (47 rue de la Sinne) à Épinal (7, rue de la Gare, devenue par la suite rue des États-Unis) avant de se fixer définitivement à Paris (33 rue des Jeûneurs), à l’emplacement de l’ancien siège administratif (les renseignements tirés des registres de comptabilité ne permettent pas, toutefois, de préciser les dates). La succursale d’Épinal a dû être transformée en 1949, en filiale, sous la dénomination de Société textile d’Épinal.

Informations sur l'acquisition :

Don de MM. Bertrand et Robert Halff aux Archives nationales (Paris) en 1982 (n° d’entrée 3057). Le fonds a été transféré au Centre des archives contemporaines (Fontainebleau) en 1987 puis au Centre des archives du monde du travail (Roubaix) en 1995.

Description :

Critères de sélection :
La correspondance avec la clientèle, en raison d'un intérêt historique moindre, a fait l'objet d'un échantillonnage : seules ont été préservées des années-témoins, afin de donner une idée de l’étendue et de la localisation de la clientèle, ainsi que de la marche courante de l’entreprise. La correspondance avec les fournisseurs a en revanche été conservée de façon plus large.
Mise en forme :
Plan de classement

Conditions d'accès :

Archives privées.
Fonds librement communicable et reproductible : les délais légaux prévus par le code du patrimoine par analogie avec les archives publiques sont échus.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

257 unités documentaires
Importance matérielle :
30.8

Ressources complémentaires :

De nombreux échantillons de textile de la société Bernheim avaient également été confiés au Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse, avant même la prise en charge du présent fonds par les Archives nationales (la collection conservée par ce musée est donc complémentaires aux cotes 177 AQ 236 à 238).
Il ne semble pas que la maison Léopold Bernheim (tissages, rue d’Illsach à Mulhouse) dont quelques registres de personnel et de salaires ont été confiés aux Archives municipales ait un lien avec C. Bernheim et fils sinon d’une parenté assez lointaine (selon M. HALFF).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales du monde du travail

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Liens