L'informatrice décrit la vie musicale de Saint-Bonnet-en-Champsaur et les personnalités fortes qui en assuraient le bon fonctionnement. L'orchestre harmonique de la ville fut dirigé pendant cinquante ans par la même personne qui était très religieuse et qui dirigeait pourtant des communistes. Tout dévoué à son orchestre il avait la particularité d'adapter les partitions à ses musiciens. Ils jouaient au cours de célébrations tel que le 11 novembre, la messe de la Sainte Cécile, les fêtes de Pâques, ainsi que dans les bals. L'autre grande figure musicale de Saint Bonnet était son oncle qui dirigeait la fanfare. Les répétitions avaient lieu tous les jours. Quand il partait en vacances à Marseille ou à Paris il allait à l'Opéra ou au théâtre. Le père de l'informatrice faisait partie de cette fanfare, composée de trente musiciens. Il avait appris à jouer de routine de plusieurs instruments (violon, harmonium). Elle évoque son propre apprentissage du piano avec divers professeurs, et notamment avec un ancien chef de musique de l'Opéra comique de Paris. En ce qui concerne les pratiques musicales de la ville, elle se rappele les sérénades que les garçons allaient chanter sous les fenêtres des jeunes filles. Elle décrit briévèment la danse du rigodon : un cercle alternant un garçon, une fille qui se font face, se tournent et continuent à marcher.Elle évoque les morceaux joués par la fanfare : Le doux printemps, Le printemps réjouit la bergère et Les lanciers.

Entretien enregistré par Olivier Richaume auprès de IN00532