Document d'archives : En 2018, l’architecte Jacques Liger-Belair s’exprime sur son parcours après le début de la guerre au Liban en 1975

Contenu :

Jacques Liger Belair, interrogé par Véronique Ginouvès en avril 2018 à Beyrouth, revient sur les années qui ont suivi le 13 avril 1975, déclenchement de la guerre au Liban. Il raconte les événements vécus en commençant par le départ en compagnie de son épouse et de ses trois enfants pour leur chalet à Faraya. En effet, pour se mettre à l’abri des bombardements, la famille quitte son domicile situé près de la rue de Damas sur la zone de démarcation. Il se souvient que l’inquiétude au début n’était pas de mise, ses parents sont même venus leur rendre visite pendant l’été, mais la situation se dégradant nettement, tout le monde a compris que la guerre allait durer. Beaucoup de familles possédaient une résidence secondaire à Faraya et les enfants n’ayant plus école, il a fallu trouver une solution. Ainsi, avec le concours de tous, des classes ont été créés dans le hall de l’hôtel vide de la station de sports d’hiver. Jacques Liger Belair a ainsi expérimenté le concept de l’open space appliqué à l’école. La famille est restée jusqu’au mois de mars 1976 période à laquelle la situation ne faisant que se détériorer, l’architecte décide de mettre sa famille à l’abri en France. Installé près de Paris au Chesnay, Jacques Liger Belair continue à penser à sa vie professionnelle libanaise et par le biais de circonstances, retrouve des confrères avec lesquels il va se remettre à travailler. Il décide de retourner seul au Liban où tous les chantiers de construction occupés par les Syriens sont finalement libérés entre 1976 et 1977. Ne pouvant pas retourner ni chez lui, ni dans son atelier, il devient un “vagabond” et dort où il peut et se déplace peu, les déplacements étant difficiles et dangereux. Cependant, il arrive à travailler avec un associé qui est toujours le sien en 2018. Il dépeint une vie rythmée par les bombardements, l’arrivée massive des chrétiens du sud Liban et un développement des créations d’écoles pour les nouveaux arrivants. Il se remémore la réticence des enseignants au sujet de son concept d’école modulaire. L’entretien est ponctué par les photos et les croquis que Jacques Liger-Belair montre à l’enquêtrice. Ils évoquent ensemble le devenir de la maison Barakat dont l’architecte dit qu’il en a été le sauveur à deux reprises en empêchant sa destruction. Interrogé sur la patrimonialisation de la guerre, il pense qu’il s’agit d’une nécessité, la conservation représentant une mémoire de ces temps de guerre. Jacques Liger-Belair envisage l’avenir entre la France et le Liban de sa famille même s’il est et se sent profondément libanais.

Cote :

MMSH-PH-5570

Inventaire d'archives :

Fonds Jean Métral

Conditions d'accès :

Véronique Ginouvès a contacté Jacques Ligier-Belair lors d'un séjour professionnel à Beyrouth en lui transmettant une copie de l'enregistrement sonore de Jean Métral. Il a signé un contrat autorisant une libre diffusion de ses deux entretiens en ligne (sans téléchargement).

Description physique :

Information matérielles :
carte flash
Importance matérielle :
Durée : 1h 22min

Ressources complémentaires :

Jean Métral a enregistré Jacques Ligier-Belair en 1975 (enquête n°MMSH-PH-4400 ).
Un billet d'hommage a été publié au moment du décès du témoin : Véronique Ginouvès, "Hommage à un architecte libanais, Jacques Liger-Belair", Archives de la recherche & Phonothèque, 6 avril 2024, https://doi.org/10.58079/w6fg 

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche
    • En 2018, l’architecte Jacques Liger-Belair s’exprime sur son parcours après le début de la guerre au Liban en 1975

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