L’entretien commence par une discussion entre l’enquêteur et Pierre Echinard au sujet des fondements marseillais de l’institution du cercle. Ils évoquent en ce sens le XIXe siècle comme capital. D’une part, avec ses mouvements sociaux et associations en lien avec le monde ouvrier. D’autre part, avec la nouvelle valorisation de la culture et langue provençale dont il est le théâtre, avec des œuvres comme la Pastorale Maurel. Ensuite, après des échanges sur des sources éventuelles que l’enquêteur pourrait solliciter, ils évoquent quelques-uns des plus vieux cercles marseillais: le cercle des Nageurs, le cercle des Phocéens et le cercle des Boulomanes, qu’ils affirment comme des anciens théâtres fondamentaux de la sociabilité marseillaise.

Puis, Pierre-Jean Chabert développe en particulier le cas des cercles catholiques de la ville, ainsi que des Oeuvres qui la parsèment, en détaillant l’occupation par quartiers. Pierre Echinard, revenant sur les racines marseillaises de l’institution des cercles, approche en détail le cas des Républiques, qu’il décrit comme des sortes de farces carnavalesques organisées dans plusieurs quartiers de la ville dans les années 1920-1930, où l’on parodiait l’ordre et les fonctions républicaines par des défilés, des costumes ou encore un hymne. Tout ceci conduit l’enquêteur à amener la discussion sur les liens très étroits entre Marseille et la Provence, mais aussi sur la particularité historique de la ville par rapport au reste de la région. La concentration d’ouvriers serait selon lui une origine fondamentale de ces cercles.

Par la suite, après une coupure, alors qu’Hélène Echinard participe plus à la conversation, la question sur le pourquoi de l’absence de femmes dans les cercles amène Pierre-Jean Chabert à développer des caractéristiques fondamentales de ceux-ci. Puis, abordant une nouvelle fois la spécificité de Marseille, il mentionne l’abondance d’écoles religieuses dans la ville, que Pierre Echinard relativise, les affirmant moins religieuses.

Finalement, la conversation s’achève autour de l’ouvrage de Michel Peraldi et Michel SamsonGouverner Marseille, ce qui amène l’enquêteur à défendre l’ethnométhodologie face aux approches sociologiques traditionnelles.