Film d'atelier.

Fiche technique :

- Réalisation : Euriya Bennekrouf - Nadia Mele - Anne Le Voloter.

- Image : Joy Banerjee et Belkacem Lahbaïri.

- Son : Michel Pretre.

- Script : Frédérique Béal.

- Montage : Brigitte Lemercier.

- Coordination : José Rodriguez.

- Moyens techniques et encadrement : Agence IM'média et Label Vidéo.

Elles viennent de Bondy, Drancy, Le Blanc-Mesnil, Montreuil dans le 9-3, et entendent montrer que la banlieue bouge et que les filles, elles, se bougent. Avec l'association Accueil & Promotion de Bondy-Nord, elles décident de faire un reportage audiovisuel pour le dire par elles-mêmes et pour elles-mêmes, avec l'appui de l'agence IM'média. Et choisissent une forme d'écriture proche de la com' institutionnelle qu'on voit à la télévision pour mieux faire passer leur message : « Si on a envie de réussir, on réussira! »

Sans occulter certains « problèmes » (logement, chômage etc.), le propos consiste à «faire évoluer l'image de la banlieue » où « on ne sent pas inférieures! ». Elles alternent ainsi micro-trottoirs devant un lycée et interviews ponctuées d'images de ces « demoiselles de banlieue » en pleine action pour « avoir une meilleure vie et être mieux respecté », comme le dit Jouda Guetata, étudiante en histoire à Jussieu. « Dans ma famille, les filles ont réussi beaucoup mieux que les garçons, pourtant au début on n'était pas spécialement encadrées », témoigne en blouse blanche Nadia Mele, 26 ans, infirmière à l'hôpital Avicenne de Bobigny, où elle entreprend une formation professionnelle afin d'évoluer dans sa carrière.

Dans les années 1980, les filles sont nombreuses à s'investir dans la vie de leur quartier. En 1990, Nadia Mele a rejoint Accueil & Promotion pour y apporter à titre bénévole un soutien scolaire aux enfants. Elle est aussi une des initiatrices de de ce projet de reportage.

Le foisonnement associatif permet des rencontres multiples, avec par exemple Alima Thiery-Boumediene, présidente d'Expressions maghrébines au féminin (EMAF), dont le message est similaire : « Moi je suis née en pleine guerre d'Algérie dans le bidonville d'Argenteuil, et on est pas tous devenus des délinquants. Notre identité se construit aussi à partir de cette banlieue qui peut être très riche. On a la chance de vivre toutes les cultures... La vie appartient à celui qui en veut, tout n'est pas prédestiné à l'avance. Il faut arrêter d'être fataliste ».

Anne Le Voloter, étudiante en lettres et co-réalisatrice du reportage, conclut avec un sourire : « La banlieue a un certain charme, même si c'est un peu bébête de dire ça ! » Deux autres demoiselles en scooter démarrent en trombe. Pas de temps pour une interview. Elles ont l'avenir devant elles...