Heriberto Mena est né à Santiago (Chili) en mai 1953. Étant très jeune, il s’engage dans le mouvement populaire chilien, notamment dans la commune de Pudahuel à Santiago. Durant ses années au lycée, il commence à militer au Mouvement de la gauche révolutionnaire (Movimiento de Izquierda Revolucionaria, MIR), faisant partie du côté le plus radical du parti. Après le coup d’État, il organisait la résistance lorsque qu’il fut arrêté par les militaires et conduit au Estadio Nacional, puis au Camp de détention Chacabuco et celui de Tres Álamos. Il est libéré en juillet 1974 grâce à l’intervention du Comité Pro Paz, obtenant une bourse d’études pour aller en Belgique. Suivant l’indication du parti, il décide plutôt de rester au Chili pour réarticuler le travail politique, et il entre en clandestinité. Il est arrêté pour la deuxième fois en août 1978 avec d’autres camarades. Après une tentative de fuite, il est reconduit à la prison publique de San Antonio (côte centrale du Chili), d’où il s’enfuit en 1983. Heriberto Mena est arrêté à nouveau peu après par le Centre national de renseignements (Central Nacional de Investigaciones, CNI) et il est conduit à la prison publique à Santiago. Il y reste jusqu'en 1990, où il est remis en liberté après avoir obtenu la grâce du gouvernement récemment élu après la fin de la dictature. Il reprend l’activité politique, notamment en défense des prisonniers politiques, mais, à la suite de plusieurs conflits avec le gouvernement, il s’exile en Belgique en 1990 avec sa famille. Depuis son arrivée, il travaille dans le bâtiment, réalisant toujours des activités de solidarité avec les anciens prisonniers chiliens. A présent, Heriberto Mena travaille à la Croix Rouge dans l’accueil des réfugiés, il se déclare militant du MIR, et il a le projet de retourner au Chili.

[Biographie rédigée à partir du récit du témoin].