Document d'archives : Un agriculteur de Chateauneuf-Miravail, dans la vallée du Jabron, évoque ses activités à la ferme

Contenu :

L’informateur explique l’élevage des vers à soie, dans la cuisine de la maison, parce qu’il ne chauffait qu’une pièce. Les “œufs” étaient achetés auprès de négociants, puis nourris avec des feuilles de mûrier. On les répartissait sur des poutres de bois sur lesquelles étaient posées des canisse , on fixait ensuite des branches de genêts pour y déposer les cocons. Le genêt était acheté car il était rare. Il était aussi troqué contre du pain avec le boulanger qui avait besoin de fagots appelés “fournilles”. Avant la première guerre, le boulanger faisait aussi office de meunier. Les paysans échangeaient un kilo de blé et du son contre un kilo de pain. Il reprend ses explications sur l’élevage des vers à soie, décrit le mécanisme qui servait à enlever ce qu’il appelle “la bave” qui correspond aux fils des cocons qui étaient ensuite vendus au mois de juillet. Les feuilles de mûrier devaient impérativement être sèches. Les vers à soie étaient déposés sur des feuilles de papier trouées. Selon les races de vers à soie le rendement était différent, les vers étaient parfois malades. L’informateur parle ensuite des arbres, des mûriers qu’il faut tailler en hiver, les noyers en août. Les noyers étaient utilisés pour le bois de chauffage. Il raconte que la montagne était autrefois couverte de lavandes sauvages à son époque, alors qu’au moment de l’entretien il n’y a plus rien, la forêt a pris le dessus. Il explique qu’il coupait la lavande sauvage à la main sur la montagne de Lure, et il payait son dû à l’ONF. Mais il déclare qu’à cause des pins qui poussaient, la lavande avait perdu en qualité. Il distillait lui-même sa récolte et vendait ensuite son essence mais le cours de la lavande était très fluctuant.Un bidon de lavande s’appelait un "estagnon". La lavande avait plusieurs usages domestiques: lavage du sol avec l’eau de lavande, et pour l’essence, elle était utilisée en eau de toilette, sur les plaies des bêtes, et même mélangée à du lait et de l’huile pour soigner les brebis qui étaient malades. Il parle ensuite des différentes variétés et des mélanges que certains pratiquaient mais qui ne dupaient pas les “nez”. Il précise que les alambics ont évolué après la guerre avec un rendement meilleur. La paille qui restait après distillation était utilisée pour nourrir les brebis. Il est question aussi du lin, du chanvre, du rouet, des draps tissés, et de l’usage du “drap de fatigue”, un drap grossier pour “venter” le blé. Il évoque enfin la javeleuse pour faire la gerbe de blé, et de l'égreneuse à main, l’ancêtre de la batteuse, qui servait à égrener les haricots.
Production et technique du son : voix d'homme ; parlé.

Cote :

MMSH-PH-4538

Inventaire d'archives :

Fonds du Musée de Salagon (1)

Informations sur l'acquisition :

Dépôt : Musée de Salagon, Danielle Musset 2013

Conditions d'accès :

Contrat de dépôt signé avec le Musée ethnologique de Salagon. Un contrat d’autorisation a été signé avec l'informateur.

Conditions d'utilisation :

Document en ligne (téléchargement interdit) et réutilisation sur autorisation.

Description physique :

Information matérielles :
1 fichier numérique, formatWAVE (44.1khz, 16 bits)
Qualité sonore de l'enregistrement : moyen
Importance matérielle :
Durée : 1h 26min

Où consulter le document :

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

Maison méditerranéenne des sciences de l'homme (MMSH) - Secteur Archives de la recherche

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