Inventaire d'archives : Bureau International de l'Heure (B.I.H.) - Archives

Contenu :

Du fait de la vocation internationale de l'organisme, le fonds du B.I.H. comporte de nombreux documents en langues étrangères : le français et l'anglais prédominent nettement mais le chercheur rencontrera également de la correspondance en italien, en espagnol, en russe, etc.
L'intérêt des archives du B.I.H. est avant tout scientifique. De très nombreux dossiers (Ms 1062/III-4) ne renferment que des données scientifiques, fruits des observations des différentes stations du monde. En outre, des documents scientifiques (échanges de résultats, demandes de renseignements) se rencontrent fréquemment au fil de la correspondance du B.I.H. Néanmoins, ces archives trouvent aussi leur place dans l'histoire des sciences. Elles offrent, en effet, le point des connaissances et des recherches humaines en matière de temps tout au long du XXe siècle. Elles donnent également le tableau d'un organisme scientifique, dans son fonctionnement et son administration. C'est en cela que les archives du B.I.H. intéressent aussi l'historien.

Cote :

Ms 1062

Publication :

Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur
2019

Informations sur le producteur :

Jusqu'au début du XIXe siècle, la mesure du temps fait usage de l'heure vraie, c'est-à-dire l'heure marquée par les cadrans solaires. Mais le temps vrai ne croît pas uniformément et ne peut être utilisé pour le réglage des horloges. On a donc été amené à considérer le temps moyen vers 1820.
Le temps moyen local est utilisé jusqu'à l'établissement du chemin de fer en 1835. A cette date, apparaît la nécessité de faire marquer la même heure dans toutes les gares d'un pays. On arrive alors à la détermination d'un temps national : on abandonne l'heure locale pour celle de la capitale.
En 1892, le système des fuseaux horaires est établi afin de faciliter les relations internationales. La terre est divisée en 24 fuseaux d'une heure d'étendue. Le fuseau de l'Europe occidentale, celui de Greenwich est le fuseau initial. On passe alors à la notion de temps international.
La nécessité de créer un organisme chargé d'unifier l'heure apparaît en 1910, à la suite des transmissions radio-électriques de signaux horaires par le Général Ferrié. Les bases en sont jetées au cours de la Conférence internationale de l'heure tenue en octobre 1912 à Paris et présidée par Guillaume Bigourdan, président du Bureau des longitudes. Un comité exécutif provisoire se met alors en place et il est décidé que le directeur du nouvel organisme, le Bureau international de l'heure, sera le directeur de l'Observatoire de Paris, M. Baillaud.
Du 20 au 25 octobre 1913, lors de la seconde Conférence internationale de l'heure à l'Observatoire de Paris, une convention diplomatique rassemblant les signatures de vingt-six états constitue l'Association internationale de l'heure dont le comité exécutif maintient le B.I.H. dans les locaux de l'Observatoire. Le gouvernement français, pendant le temps de la convention, met à la disposition du B.I.H. une station radiotélégraphique de premier ordre par l'envoi de signaux horaires.
La première guerre mondiale empêche la ratification de la convention de 1913. Cependant le B.I.H. commence à fonctionner à l'Observatoire de Paris, au frais de cet établissement. En 1919, le projet de création d'un organisme intergouvernemental est abandonné et le B.I.H. est rattaché à l'Union astronomique internationale (U.A.I.), dont le siège est fixé à Paris. International par ses missions, le B.I.H. est essentiellement français par son financement.
Jusqu'en 1966, le directeur de l'Observatoire de Paris est également directeur du B.I.H. Dans les faits, la direction du service du B.I.H. est confiée à un "directeur-adjoint" ou à un "chef des services du B.I.H.", responsable dont le titre a souvent varié. Ainsi dès le 1er janvier 1920, le directeur de l'Observatoire, M. Benjamin Baillaud, abandonne la direction effective du B.I.H. à Guillaume Bigourdan qui assure cette fonction jusqu'en 1928. A cette date, Armand Lambert le remplace jusqu'en 1942. C'est ensuite Nicolas Stoyko qui prend la direction du B.I.H., de 1942 à 1964, remplacé le 1er octobre 1964 par Bernard Guinot, dernier directeur du B.I.H..
En 1988, le B.I.H. cesse en effet d'exister : ses travaux sont poursuivis d'une part par le Bureau international des poids et mesures (B.I.P.M.) en ce qui concerne le Temps Atomique, d'autre part par le nouveau Service international de la rotation terrestre (I.E.R.S., en anglais), en ce qui concerne la Rotation de la Terre.
Pendant la plus grande partie de son existence, le B.I.H. s'est occupé du Temps Universel lié à la rotation terrestre. Après l'apparition des étalons atomiques de temps, en 1955, cette activité se transforme progressivement en la détermination des paramètres de la rotation de la Terre.
La mise en service, au Royaume-Uni, du premier étalon atomique de temps à césium ouvre un nouveau champ d'activité au B.I.H. Les premières échelles de temps atomique, construites au B.I.H. et dans quelques laboratoires, servent d'abord à étudier la rotation terrestre et à coordonnner l'émission des signaux horaires. En 1965, le B.I.H. prend l'initiative de lier le temps d'émission des signaux horaires à sa propre échelle de temps atomique, jetant ainsi les bases du système du Temps Universel Coordonné (U.T.C.).
La reconnaissance ultime de l'échelle de temps atomique du B.I.H. est apportée par la 14e Conférence générale des poids et mesures, en 1971, qui lui attribue le nom de Temps Atomique International (T.A.I.). Cette décision entraîne une coopération étroite entre le B.I.P.M. et le B.I.H., et amorce le transfert de la détermination du T.A.I. au B.I.P.M., évolution naturelle puisque la mesure du temps ne demande plus rien à l'astronomie et se rapproche de la mesure des autres grandeurs de la physique. Dès avril 1985, le T.A.I. est produit par le B.I.P.M., prise en charge approuvée officiellement en octobre 1987 par la 18e Conférence générale des poids et mesures.
La création de l'I.E.R.S. s’est imposée avec le développement de nouvelles techniques spatiales pour la mesure de la rotation terrestre. Chargé de poursuivre certaines missions du B.I.H., il a conservé une partie de ses archives car le fonds n’a pas été clos immédiatement et que'il a fallu géré la période de transition.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Le transfert du fonds d'archives du B.I.H. fut engagé en 1985 dans le cadre d'un accord entre P. Charvin, Président de l'Observatoire et Bernard Guinot, alors directeur du B.I.H.. C'est alors que furent déposées à la Bibliothèque de l'Observatoire les archives du B.I.H. antérieures au 1er juin 1979. Elles étaient cependant incomplètes, les archives de la période 1942-1964, pendant laquelle Nicolas Stoyko était directeur du B.I.H., ayant été emportées en 1964 par leur producteur. Notons que ces archives figurent probablement dans le fonds Stoyko, versé depuis et qui n'est pas encore traité. Le B.I.H. conservait la correspondance courante jusqu'à la fin de son existence prévue en 1987 ; les parties de la correspondance relatives au T.A.I. et à l'administration du B.I.H. étaient quant à elles prêtées au B.I.P.M., une restitution étant envisagée en 1987. Les documents scientifiques, données communiquées par les observatoires et laboratoires coopérant avec le B.I.H. et documents issus des travaux du B.I.H., restaient également au B.I.H., ceux concernant le T.A.I. étant transmis au B.I.P.M. jusqu'à nouvel ordre.
L'arrivée de C. Rit en avril 1988 amena la Bibliothèque à relancer le processus de transfert. Le 21 avril 1988 Bernard Guinot remis à la Bibliothèque un ensemble de correspondance pour les années 1964 à 1987, soit 2 cartons. C. Rit retrouva par ailleurs une partie des archives d'avant-guerre, en vrac, mêlées à d'autres archives. Ces archives, - qui correspondent aux articles 38 et 39 de son inventaire et à la partie Ms 1062-IV du présent inventaire -, étaient manifestement incomplètes et leur complément se situait dans un grenier, également mêlé à d'autres fonds : C. Rit n'eut pas le temps de les en dégager. Finalement, le seul fonds à peu près complet que C. Rit put rassembler est celui de la période 1964-1988. Signalons cependant que l'I.E.R.S. conservait encore toutes les données spatiales rassemblées auparavant par le B.I.H.
En 1997 et 2007 deux versements des archives de l'I.E.R.S. furent effectués. Ces archives, classées en 2007 par Caroline Bérenger sous la direction de Martine Feissel, incluaient des dossiers provenant du B.I.H. Ces derniers ont été réintégrés en 2007 dans le fonds dont ils constituent la dernière partie (Ms 1062/V). La correspondance courant sur la période du B.I.H. puis celle de l’I.E.R.S. a cependant été laissée dans le fonds de l’I.E.R.S. (Ms 1095).

Description :

Mise en forme :
L'inventaire rédigé par C. Rit en 1988 comportait 39 articles organisées en 4 sections : I : administration ; II : travaux sur le temps atomique ; III : travaux sur la rotation de la Terre ; IV : fonds antérieurs à la direction de Bernard Guinot (1918-1964), cette dernière partie étant très lacunaire. Il correspond aux documents aujourd'hui cotés Ms 1062 I à IV. Elle avait placé à dessein en annexe la partie IV, constituée de quelques liasses de documents, afin que l'inventaire puisse être ultérieurement prolongé car elle avait retrouvé d'autres documents de cette période qu'elle n'avait pas eu le temps de classer.
Ces archives ont été retrouvées dans les entrevoûtes fin 2018. Elles couvrent les années 1870-1930. Les archives antérieures à 1912, date de la première conférence internationale de l’heure qui donnera naissance au BIH, ont été reclassées avec les archives de l’observatoire de Paris, sous la cote MS 1060/II-F dédiée au service l'heure de l'Observatoire. Elles concernent la mise en place des signaux horaires et se rattachent donc au service de l’heure de l’observatoire de Paris. Le reste a été inséré dans la partie IV, comme C. Rit l’avait prévu.
B. Guinot souhaitait voir conservé le cadre de classement qu'il utilisait. C. Rit respecta la plupart des séries du classement pré-existant car elles réflétaient la manière de travailler du B.I.H. et étaient encore utilisées par le service qui lui a succédé, l'I.E.R.S. Néanmoins, elle fut amené à fusionner des séries comme "divers" (4), "administration" (9D) et "questions scientifiques" (1) : la nature des documents qu'elles rassemblaient était identique et la délimitation respective de ces séries apparaissait bien floue à l'examen des documents. Elle rassembla ces séries sous le vocable de "relations extérieures et rayonnement du B.I.H.". Elle rapprocha également des dossiers concernant des questions voisines, pourtant séparés dans le classement d'origine. Ainsi, les séries "personnel" (3) et "stagiaires" (24) sont désormais réunies dans le carton Ms 1062 I-1.
Le cadre de classement transmis par B. Guinot en 1988 était le suivant :
- 1 : Questions scientifiques
- 2 : Relations avec les fournisseurs
- 3 : Personnel
- 4 : Divers
- 5 : Relations avec l'U.A.I., l'U.G.G.I.
- 9 : B.I.H. - Rotation de la Terre
- 9A : B.I.H. - fichiers d'adresses
- 9C : B.I.H. - Temps atomique
- 9D : B.I.H. - Administration
- 14 : Relations avec l'Observatoire
- 24 : Stagiaires
- 26 : MERIT
Courrier de Bernard Guinot :
- 5A : Commission 19 (Président : B. Guinot
- 9F : Service de l'heure français - L.P.T.F.
- 13 : FAGS (Président : B. Guinot)
- 18 : Commission nationale de l'heure
- 20 : Bureau national de métrologie
- 21 : Laboratoire de l'horloge atomique
- 27 : G.T.G.S. (Directeur exécutif : B. Guinot)
- 27M : G.R.G.S. MEDOC 2
- 27V : G.R.G.S., V.L.B.I.
Notons que ce classement était incomplet car il ne comportait que les classes utilisées et qu'une liste plus développée se trouve dans les archives de la Bibliothèque (dossier B.I.H.) sous le titre "Liste des rubriques du classement de la correspondance du B.I.H (arrivée et départ)".
Le classement de C. Rit fut intégralement repris lors de la recotation du fonds vers 1989 et les quatre sections par elle identifiées correspondent aux quatre grandes parties qui structurent le présent inventaire. Une cinquième partie (Ms 1062/V) a été ajoutée en 2007, lorsque C. Bérenger retrouva des documents relevant des archives du B.I.H. dans le fonds de l'I.E.R.S.

Ressources complémentaires :

La correspondance du B.I.H. é été poursuivie par l'I.E.R.S. : voir aussi l'inventaire des archives de l'I.E.R.S.(Ms 1095) dans les fonds dotés d'instruments de recherche spécifiques.
Par ailleurs un ensemble de 71 tirages photographiques et de 4 diapos couleurs retrouvé en 2009 pourrait provenir pour l'essentiel des archives de Nicolas Stoyko lorsqu’il était directeur du Bureau International de l’Heure de 1942 à 1964 (voir le I 1653 dans les fonds iconographiques). Enfin, des coupures de presse relatives au B.I.H. se trouvent dans le Ms 1131.

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http ://www.obspm.fr/-bibliotheque-.html

Mises à jour :

2011
  • En 2011, ce répertoire a été extrait du supplément à l'inventaire général des manuscrits de la Biblothèque de l'Observatoire de Paris pour faire l'objet d'un instrument de recherche spécifique.
  • 2013-2014
  • Modifications de mise en conformité du répertoire avec les bonnes pratiques Calames.
  • 2015
  • Modifications apportées par L. Bobis pour reconstituer et éclaircir l'historique de l'encodage et du traitement du fonds.
  • 2019
  • Intégration, classement et encodage de pièces retrouvées en 2018 (époque Baillaud et Bigourdan) par Aude de la Rocque de Sévérac
  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FR-920489801-MANU00005

    Où consulter le document :

    Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

    Observatoire de Paris - Bibliothèque et Archives

    Liens