L’école nationale supérieure d'architecture de Toulouse (ENSA).

Le 13 mai 1804, un arrêté du ministre de l’Intérieur crée l’École spéciale des Arts de Toulouse ; mais ses locaux situés dans l’enceinte du Capitole, deviennent insuffisants et le 1er février 1806, celle-ci est officiellement transférée dans une partie de l'ancien couvent des Augustins (aujourd'hui le musée des Augustins) qui donne sur la rue qui prendra le nom de « rue des Arts ». Elle devient en 1827 École des Beaux Arts et Sciences Industrielles (EBA et SI), cela jusqu’en 1939.

Les locaux des Augustins devenus trop vétustes, trop exigus, l’EBA et SI fut transférée dans l’ancien couvent de la Daurade où l’avait précédée la manufacture des Tabacs. Ce transfert sera achevé par l’inauguration en 1896 du palais des Arts et des Sciences Industrielles. En 1883, elle passe sous la tutelle du ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts et devient l'école nationale et spéciale des beaux-arts (ENSBA), annexe de l’école des beaux-arts de Paris. Celle-ci avait déjà trois annexes en province (Lille, Bordeaux, Marseille) et dépendait de la section d’architecture de l’Académie des beaux-arts qui organisait les concours de sélection et d’émulation, en particulier le Prix de Rome dont les lauréats étaient récompensés par un séjour à la Villa Médicis au cours duquel ils avaient à produire plusieurs « envois », travaux graphiques longtemps basés sur le relevé des vestiges antiques et d'un projet d'envergure.

L’ENSBA de Paris avait concédé depuis 1903, la création d’antennes en province, les Écoles Régionales d’Architecture (ERA), mais la section Architecture de l’EBA et SI attendra le début de 1941 pour demander ce rattachement. En 1965, une réforme conduite par le ministère des Affaires Culturelles d’André Malraux répartira l’ensemble des ateliers dépendant de l’ENSBA en trois groupes, préfigurant la suppression, voulue par ce ministre, de la formation architecturale trop académique de l’ENSBA. La suppression par Malraux de la section architecture de l’ENSBA et celle du Prix de Rome amenèrent à la création des Unités Pédagogiques d’Architecture (UPA, 6 puis 8 à Paris et 13 en province) en décembre 1968, pour mettre en place une formation à caractère universitaire. Ce fut le prétexte invoqué par les étudiants toulousains pour réunifier les deux ateliers et renouveler entièrement le corps enseignant afin d’installer une formation pluridisciplinaire en trois cycles, associant les sciences humaines et les techniques et mettre progressivement en place des structures de recherche en architecture. Comme toutes les autres UPA, celle de Toulouse est alors habilitée à délivrer un diplôme d’architecte diplômé par le Gouvernement (DPLG). Ce fut aussi l’occasion de quitter les vieux Beaux Arts pour une école neuve, dans le campus de l’université du Mirail, rebaptisé aujourd’hui Jean-Jaurès.

A partir de 1984, les UPA dont certaines comme Toulouse avaient accepté la nouvelle appellation d’Institut d’Architecture et d’Urbanisme (IAU) reçurent un label commun, Écoles nationales d’architecture, et la scolarité fut ramenée à deux cycles de deux et trois ans.

En 1989 l’ENSA de Toulouse a été la première à se doter d’un Conseil Scientifique dont les 2/3 sont composés de personnalités scientifiques extérieures à l’ENSA.

Des réformes successives modifient le nombre d'années d'études, le tronc commun devenant une formation en trois cycles de deux ans en 1998, accessibles après le baccalauréat. Depuis 2004, ultime réforme, le cursus des études, maintenant organisé sur le modèle universitaire européen, comprend un premier cycle de trois ans (diplôme d’études en architecture valant garde de licence) puis un deuxième cycle de deux ans (diplôme d’État d’architecte valant garde de master) pouvant être complété par une habilitation à l’exercice de la maîtrise d’œuvre. En 2005, les écoles régionales sont rebaptisées « écoles nationales supérieures d’architecture » (ENSA)