Inventaire d'archives : Répertoire numérique détaillé du fonds Rita Thalmann

Contenu :

Le fonds réunit les archives de Rita Thalmann telles que conservées par elle, les dernières années de sa vie, dans son appartement de la rue de Vaugirard à Paris.

Publication :

Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur
2020

Informations sur le producteur :

Rita Thalmann
Historienne —spécialiste du nazisme, de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah, ayant toujours accordé une attention particulière à la question des femmes — germaniste et femme de conviction(s), Rita Thalmann est née à Nuremberg le 23 (13 ?) juin 1926. Elle est décédée à Paris le 18 août 2013.
Dans les années 1930, contrainte à l’exil par l’arrivée d’Hitler au pouvoir, sa famille, germano-suisse et de confession juive, quitte l’Allemagne pour un bref séjour en Suisse puis se fixe à Dijon. Rita Thalmann perd ses deux parents pendant la guerre (arrêté, son père est déporté et meurt à Auschwitz en octobre 1943). Après avoir franchi clandestinement la ligne de démarcation en compagnie de son frère, elle trouve alors refuge (toujours avec son frère) dans la région de Grenoble, puis tous les deux passent en Suisse où après trois mois d’internement dans un camp ils rejoignent à Bâle leur famille maternelle.
Ses études secondaires au Lycée de jeunes filles de Dijon ayant été interrompues par la guerre, Rita Thalmann travaille pendant trois ans, après la Libération, comme éducatrice dans des maisons d’enfants de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE) et reprend son parcours scolaire. En 1948, elle obtient ses deux baccalauréats, tout en enseignant comme institutrice à l’école israélite Yabné (Paris 5ème), et s’inscrit à la Sorbonne pour entreprendre des études de lettres modernes et d’allemand « Après ce que nous avions vécu, je ressentais le besoin de comprendre comment cette Allemagne, à l’avant-garde de la culture, des sciences et des techniques, avait pu engendrer le national-socialisme, détruire l’existence de millions d’êtres — dont celle de notre famille — et sombrer progressivement dans un tel degré de déshumanisation», Rita Thalmann, Tout commença à Nuremberg, p. 197).
Lectrice à l’université de Heidelberg (RFA) pendant l’année scolaire 1953-1954, elle réussit le CAPES en 1955, et commence une carrière de quinze ans dans l’enseignement secondaire, comme professeure certifiée (collège de La Fère dans l’Aisne, puis lycée de jeunes filles de Blois) puis agrégée (lycées Turgot, de 1958 à 1965, et Camille Sée, 1965-1966, à Paris). Elle commence également, en parallèle, un long travail de recherche pour sa thèse d’Etat.
A partir de 1966, assistante puis maître assistante, chargée d’enseignement (1969) et enfin professeur (1973) à l’université François Rabelais de Tours — université où, de 1970 à 1983, elle dirige l’institut d’Etudes Germaniques —, Rita Thalmann soutient sa thèse en 1973 à Paris X Nanterre (Protestantisme et nationalisme en Allemagne de 1900 à 1945. Les itinéraires spirituels de Gustav Frenssen, Walter Flex, Jochen Klepper, Dietrich Bonhoeffer, thèse sous la direction de Pierre Grappin). A la rentrée universitaire 1984, elle rejoint l’université Paris 7 (désormais université Paris Diderot) où elle terminera sa carrière universitaire comme professeure d'histoire et de civilisation germanique. Elle y fonde notamment le Centre d'études et de recherches internationales et communautaires (CERIC) et y crée et anime le séminaire « Sexe et Race ».
Féministe de cœur, un temps inscrite, après-guerre, au Parti communiste (qu’elle quitte cependant rapidement, dès 1953 et l'affaire du complot des blouses blanches), Rita Thalmann se distingue par la constance de son engagement contre le racisme et l’antisémitisme et la diversité de son militantisme associatif, dont ses archives gardent en partie les traces. Elle a ainsi été membre du comité d'honneur de la LICRA, représentante du B’Nai B’rith à l'UNESCO, membre du Comité national de réflexion et de de propositions sur la laïcité à l’école, etc.
Auteure de nombreux ouvrages (conservés et consultables à La contemporaine), Rita Thalmann est revenue sur une partie de son parcours dans Tout commença à Nuremberg : entre histoire et mémoire (Paris, Berg International, 2004 ; ouvrage conservé sous la cote O 239954). Parmi ses travaux consacrés à l’histoire du nazisme, il faut signaler La Nuit de cristal (Paris, Laffont, 1972 ; ouvrage écrit en collaboration avec Emmanuel Feinermann, conservé sous la cote O 228438), et surtout La Mise au pas : idéologie et stratégie sécuritaire dans la France occupée 1940-1944 (Paris, Fayard, 1991 ; ouvrage conservé sous la cote O 170484), « première étude en français présentant l’ensemble des politiques allemandes, leurs structures, leurs objectifs, celles des militaires, de l’ambassade, de la police allemande (SD) à Paris comme en province » (Annette Wieviorka, Le Monde, 20 août 2013).

Informations sur l'acquisition :

Don de M. Alfred Thalmann enregistré en mars 2014 sous le numéro 81060.

Description :

Critères de sélection :
Aucun tri ou élimination n’a eu lieu.
Mise en forme :
Ces archives étaient seulement classées en dossiers thématiques. Leur regroupement en 3 grandes sections (1. Recherches, publications et enseignement ; 2. Engagements associatifs ; 3. Archives personnelles), de tailles très inégales, a été effectué par La contemporaine.

Conditions d'accès :

Librement consultable.

Conditions d'utilisation :

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l’accord préalable de La contemporaine.

Description physique :

Importance matérielle :
28 cartons

Références bibliographiques :

Lire la notice biographique de THALMANN Rita par Liliane Kandel publiée  dans Le Maitron (version mise en ligne le 31 mai 2016, dernière modification le 2 octobre 2016).
Une nécrologie, signée Annette Wieviorka, est parue dans Le Monde daté du 20 août 2013. Un article lui a aussi été consacré en 2013 (numéro 111-112, 2013/3-4), dans Matériaux pour l’histoire de notre temps, revue publiée par l’Association des amis de la BDIC : Marie-Claire Hoock-Demarle, « Rita Thalmann (1926-2013), germaniste et historienne » .
Un film documentaire, réalisé par Denise Brial revient sur son parcours : Rita Thalmann : jusqu’au bout du chemin. Ce film, consultable à La contemporaine, est conservé sous la cote DVD 2774.
Voir également Liliane Crips, Michel Cullin, Nicole Gabriel et al. (dir), Nationalismes, féminismes, exclusions : mélanges en l'honneur de Rita Thalmann, Peter Lang, 1994 (ouvrage consultable à La contemporaine, conservé sous la cote O 186841), les deux articles de Marie Claire Hoock-Demarle, « Rita Thalmann (1926-2013), pionnière de l’histoire des femmes », in Clio, Femmes, genre, histoire, numéro 39, 2014 (article consultable en ligne à l’adresse : https://journals.openedition.org/clio/11929 ) et « Hommage à Rita Thalmann (1926-2013) : L’aventure du séminaire Sexe et race »  in Genre & Histoire, revue de l’association Mnémosyne, numéro 15 (automne 2014-printemps 2015) ainsi que le dossier d’hommages (articles de Marie Claire Hoock-Demarle, Liliane Kandel, Michelle Perrot, Yves Ternon, Michel Zaoui, Etienne Lepicard, Daniel Bensoussan-Bursztein, Claire Ambroselli, Denise Brial, Catherine Kriegel et Juliette Minces)  dans le numéro 200 (2014/1) de la Revue d’histoire de la Shoah.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

La contemporaine

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_920509801_LC_Archives_AP_Thalmann_Rita

La Contemporaine

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