Famille Boudon de la Roquette

Marc-Antoine Louis Désiré Boudon de La Roquette est né le 28 mai 1788 à Montberon (Haute-Garonne) dans une famille aristocratique originaire du Gévaudan. Il est le fils de Jean-Joseph Boudon de la Roquette, magistrat, et de Marie-Antoinette Puissech. Sous l'Empire, Jean-Joseph Boudon de la Roquette poursuit sa carrière de magistrat tandis que Marc-Antoine exerce les fonctions d'ingénieur du cadastre. De sensibilité politique modérée, la famille Boudon reste à l'écart des responsabilités administratives sous la Restauration ; Marc-Antoine exploite les terres familiales situées sur les rives de l'Hérault. La Révolution de Juillet marque un nouveau départ dans la carrière administrative et politique de Marc-Antoine Boudon de la Roquette qui devient conseiller et secrétaire préfectoral, jusqu'en 1841. Sa fidélité au nouveau régime est récompensée par la légion d'honneur en 1833. Alors qu'il avait suivi avec enthousiasme la Révolution de Juillet, Marc-Antoine est finalement déçu par le régime de Louis-Philippe considérant qu'il ne garantit pas les libertés promises en 1830. En 1841, il donne sa démission et se consacre exclusivement à ses activités de propriétaire et d'homme d'affaires.

Membre de l'élite économique montpelliéraine, Marc-Antoine Boudon de la Roquette entretient des relations d'affaires avec plusieurs négociants, notamment son beau-frère Edmond Michel. Il complète ces activités par l'exploitation d'un important patrimoine immobilier et foncier dans l'Hérault. En 1823, il achète le domaine de Granoupiac (Saint-André-de-Sangonis) composé de terres et de bâtiments d'exploitation agricole ; agrandi par les terres voisines de Vissac en 1828, l'ensemble du domaine est revendu en 1833. Plusieurs propriétés sont progressivement acquises à Montpellier offrant d'importants revenus locatifs : deux maisons sur la place du Petit-Scel sont achetées en 1826, deux maisons et un jardin situés rue du Faubourg de Lattes, près de la place de la Comédie, sont acquis en 1843 (ils seront revendus par les descendants Boudon en 1922) ; vers 1843, Marc-Antoine Boudon possède également une maison près du pont Juvénal, et vers 1848, une autre maison près de l'Hôpital général. Ces propriétés permettent la location de nombreux appartements ainsi que des baux commerciaux (notamment le café « Renaissance » installé dans un local de la maison de la place de la Comédie). La source et les établissements thermaux de Balaruc, achetés par Marc-Antoine Boudon en 1834, constituent un investissement important, les bains de Balaruc connaissant un essor et une réputation grandissante au cours du XIXe siècle ; la propriété de Balaruc est finalement revendue par Emile Boudon de la Roquette.

Marc-Antoine Boudon de la Roquette marié à Marie-Louise Caroline Michel en 1813, dont il a trois fils (Emile, né en 1816, avocat et propriétaire ; Félix, 1821-1842, surnuméraire de l'enregistrement ; Albert, 1834-1841) meurt le 3 janvier 1850, dans sa maison du Faubourg de Lattes.

Marie Joseph Emile Boudon de la Roquette (né en 1816) est le fils aîné de Marc-Antoine ; il hérite des biens et affaires familiales en 1850. Après des études de droit à Paris, Emile exerce la profession d'avocat. Par son mariage en 1851 avec Gabrielle Joséphine Sorbier, il hérite du patrimoine de son beau-père dans la commune de Saint-Quentin-la-Poterie (Gard) composé notamment d'un domaine agricole qu'il fait exploiter ; vers 1860, il possède en outre une propriété dans le toulousain. Etabli à Saint-Quentin, Emile Boudon s'intéresse à la vie politique et participe à des élections municipales sur une liste conservatrice. Notable montpelliérain, il est membre de la société philanthropique de la Grande loge. Sa fille Etiennette Marie Berthe épouse en 1881 Marie-Joseph Charles de Cabissole, juge au tribunal civil de Chambéry. Emile décède à Saint-Quentin avant 1877. Les Cabissole héritent du patrimoine des Boudon de la Roquette.

Archives départementales de l'Hérault