Inventaire d'archives : H-Dépôt 5Hôpital Saint-Honoréde Saint-Martin-de-Ré

Contenu :

Le fonds de l'hôpital Saint-Honoré déposé aux Archives départementales fait 25 m. l. Il mesurait 21 m. l. au début du classement : nous avons effectué un accroissement de 5 m. l. en nous rendant à l'hôpital pour vérifier qu'il n'y restait pas de documents pouvant faire partie du fonds et, en outre, nous avons procédé à l'élimination d'1 m. l., sur bordereau d'élimination visé par le directeur des Archives départementales.
Le fonds déposé par l'hôpital, très riche, offre plusieurs pistes de recherches, dont nous donnons ici quelques idées. Il permet, grâce aux registres de la commission d'administration, aux doubles de courrier, à des séries presque ininterrompues de registres de comptabilité, une étude monographique approfondie de l'hôpital de 1706 aux années 1980. Les différents dossiers de travaux, plus ou moins complets, mais souvent munis de plans, permettent de retracer assez finement l'histoire architecturale de l'établissement (et de ses succursales à Saint-Martin). Les différents registres de population de l'hôpital, se complétant (entrées et sorties, matricules, mouvements), offrent une vision de l'évolution depuis le XIXème siècle de l'activité médicale à proprement parler. Les nombreux formulaires et registres matricules militaires par ailleurs complèteront des recherches individuelles, généalogiques ou autres, ou plus amples, d'histoire militaire en particulier. Sans doute les fréquents dossiers concernant les donations et legs en faveur de l'hôpital fourniraient matière dans l'examen de l'opinion publique vis-à-vis de la fonction hospitalière à travers les deux derniers siècles.
Enfin, les archives concernant le centre de réadaptation socio-professionnelle peuvent donner des éléments à une étude plus large des activités de ce type d'établissements au plan national, sans pour autant pouvoir donner lieu à une étude monographique, le fonds étant incomplet.

Publication :

Archives départementales de la Charente-Maritime
2006
La Rochelle

Informations sur le producteur :

Origine:
D'abord appelé Hôtel-Dieu Saint-Julien, l'établissement de santé de Saint-Martin de Ré a été placé en 1674 sous le vocab
L'actuel hôpital rural Saint-Honoré est situé à Saint-Martin de Ré à l'angle de la rue de l'hôpital et de la rue du père Ignace, toponymie et topographie historiques, comme on le verra.
Peut-on dater la fondation de l'établissement ? Le document le plus ancien recensé dans le présent répertoire date de 1585 . Cependant, Émile Atgier, écrivant l'histoire de l'"hôtel-Dieu", cite un compte administratif rendu en 1559 qui ferait remonter l'existence d'un hospice civil au milieu du XIème siècle . Le même compte administratif d'ailleurs, cité par le docteur Kemmerer, ne situerait l'origine de l'établissement qu'en 1553 . L'hôtel-Dieu est alors appelé " Saint-Julien" en référence, semble-t-il, à l'église Saint-Julien-le-Pauvre. L'établissement est géré par la fabrique de la paroisse de Saint-Martin.
C'est en 1674 que s'installent, sur ordre du roi Louis XIV et par les soins d'Honoré du Maine, intendant d'Aunis, trois pères et huit frères charitains, de l'ordre hospitalier de Saint-Jean-de-Dieu, pour le service de l'hôpital, l'organisant en "prieuré-hospice". Le 16 juin, un contrat est passé avec l'assemblée de la fabrique, mettant les religieux en possession de l'administration de l'hôpital, mais stipulant que la propriété de l'hôpital reviendrait à la fabrique en cas de départ des religieux, ce qui aura son importance pour la suite. A cette date, l'hôpital consiste en une salle, une chapelle et quatre petites chambres . L'hôpital Saint-Julien change alors de nom et prend le vocable de Saint-Honoré, en hommage à l'intendant d'Aunis.
Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, plusieurs événements importants sont à relever dans l'histoire de l'hôpital, essentiellement touchant ses bâtiments. D'abord, durant la guerre de la ligue d'Augsbourg (1689-1697), un bombardement causa d'importants dommages à l'hôpital en 1696 . Mais les donations, qui commencent à cette époque, permettent en fait à l'établissement de s'agrandir, d'acquérir des maisons supplémentaires à l'intérieur de Saint-Martin de Ré. C'est ensuite avec la nomination du père Ignace Joubin Desmarières comme prieur (1765) que s'ouvre une ère de réelle prospérité pour l'hôpital : le nouveau prieur entreprend l'aggrandissement de la salle des civils (dix lits au lieu de six), la réédification plus ample de l'ancienne chapelle Saint-Julien (1766), puis, en tant que procureur du prieur, il est à l'initiative du projet d'extension des bâtiments, projet dont seules les deux premières parties furent réalisées (1776), enfin, redevenu prieur, le père Joubin Desmarières fait bâtir un couvent attenant aux locaux de l'établissement, pour les religieux, et organise dans l'hôpital une apothicairerie dont l'ameublement et l'équipement subsistent encore sur place.
Mais cette prospérité est bientôt interrompue par les événements révolutionnaires, et particulièrement par la nationalisation des biens du clergé. Les charitains quittent l'île de Ré dès 1790, après que le père Joubin Desmarières eut été emprisonné durant un an. Fort du contrat signé en 1674 avec les religieux, stipulant que leur départ des lieux en rendrait à la municipalité la propriété, les habitants de Saint-Martin, et à leur tête le maire Jacques Rivaille, obtiennent en 1802, après une longue lutte, que l'administration, les biens et les revenus de l'hôpital leur reviennent, contre les volontés d'accaparement de l'Etat. Il est à noter par ailleurs que, durant la tourmente révolutionnaire, l'hôpital, devenu exclusivement militaire dès 1797, fut finalement fermé en 1801.
Ce n'est qu'en 1804 que l'hôpital pu rouvrir, par accord entre la municipalité et les religieuses de la compagnie de Saint Vincent de Paul. L'installation de ces religieuses se fit sous condition de la réunion à l'hospice de l'école de jeunes filles (école Saint-Louis) qu'elles tenaient jusqu'alors. Avec les campagnes napoléoniennes, Saint-Martin est mis en état de siège et l'administration de l'hôpital suit les règles d'un établissement de place de guerre de 1ère classe. Pour accueillir tous les blessés et malades, plusieurs succursales de l'hôpital sont ouvertes dans la ville.
Cette période de très intense activité de toute l'île cesse avec la chute de l'empereur, et la nomination au supériorat de sœur Catherine de Lespinasse en 1817 marque le début de la stabilisation qui traverse tout le XIXème siècle : réparation de la chapelle (1817), réunion de l'hôpital Saint-Louis à l'hôpital Saint-Honoré (1850). A partir de 1851, une nouvelle loi régit la constitution des membres du conseil d'administration, qui sont nommés par le préfet sur présentation de la commission, le curé de la paroisse y entrant de droit. Cette loi est modifiée en 1879, réservant alors au préfet la nomination des deux tiers des membres, et précisant que l'économe, installé par la commission sous autorisation du préfet, ne peut être révoqué que par lui .
Le XXème siècle débute avec un grave incendie (1901), qui ravage en particulier la chapelle de l'hôpital. C'est l'occasion, dans la décennie suivante, d'envisager d'importants travaux de restructuration : le projet, entrepris en 1907 grâce à une subvention du Pari mutuel, doit être abandonné en 1913 du fait de la guerre, mais il est repris de 1921 à 1929.
On a vu que l'installation des religieuses de la Compagnie de Saint Vincent de Paul avait été liée à la réunion à l'hôpital d'une école de jeunes-filles. Il semble que cette activité en faveur des enfants et adolescents se soit poursuivie au moins une partie du XIXème siècle , et c'est sans doute à cette source que l'on peut faire remonter l'idée de la création d'un aerium dont une délibération fait mention en 1928 et qui sera effective en 1932 . La mise en place de cette structure répond également au besoin de l'hôpital de pallier la baisse du nombre des personnes accueillies. L'installation, à la même date, d'un service de chirurgie, ainsi que l'accueil de colonies de vacances, relèvent également de cette tentative d'orienter l'hôpital vers des secteurs porteurs. L'aerium ainsi que l'ensemble de l'hôpital n'échappent pas aux tourmentes de la seconde Guerre mondiale : les enfants et les vieillards valides sont évacués de 1942 à 1944 au château des Fossés et à l'hôpital de Montlieu . C'est au sortir de la seconde Guerre mondiale que se produisent sans doute les changements les plus importants : ouverture, à la suite de l'aerium, d'une " classe de perfectionnement " (1948), la fin de la présence des militaires, le départ des religieuses de la Compagnie de Saint Vincent de Paul (1953). Les deux circulaires ministérielles d' " humanisation " des établissements de santé (5 décembre 1958 et 28 décembre 1970) encadrent alors les projets et les réalisations de restructuration et de modernisation de l'établissement, en particulier avec le développement du service de radiologie, l'installation d'un service d'urgences, d'une " unité de soins normalisés ". Par ailleurs, l'hôpital, désormais soumis au rythme saisonnier de fréquentation touristique de l'île, ouvre un " centre de réadaptation sociale et professionnelle ", le " Centre Feu Vert ", en 1953, qui développe l'activité d'aide sociale que d'autres établissements à cette époque abandonnent pour se consacrer à l'action sanitaire à proprement parler.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
L'hôpital rural Saint-Honoré de Saint-Martin de Ré étant un équipement communal, ses archives entrent aux archives départementales par dépôt (circulaire AD 93-4 du 4 mai 1993).
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Lorsque le docteur Atgier écrit, en 1912, son histoire de l'hôpital Saint-Honoré, il indique très fréquemment des références aux cartons d'archives de l'hôpital conservés sur place et auxquels lui ont donné accès les religieuses alors en service . Elles sont à cette date classées suivant le cadre de classement de 1854, comme en témoigne l'inventaire daté de 1855 que l'on trouve dans le présent fonds . Une inspection des archives départementales en 1932 mentionne une inspection précédente en 1926, et laisse entendre que les archives " modernes ", auparavant mal classées, ont bénéficié d'un effort de réorganisation. On n'a cependant pas retrouvé les lettres patentes de Louis XIV scellées du grand sceau royal portant établissement de l'hôpital (1705) signalées dans cette inspection. En 1973, une nouvelle inspection des archives de l'établissement permet de présenter la possibilité d'un transfert aux Archives départementales " pour classement et inventaire ". Effectivement, il semble que les registres anciens aient été déposés aux alentours de cette date. Enfin, une inspection en 1988 a dû donner lieu au dépôt intégral des archives de l'hôpital aux Archives départementales.

Description :

Mise en forme :
Mode de classement
On a utilisé, pour classer le fonds déposé aux Archives départementales, le cadre de classement des archives hospitalières de 1968 pour les archives postérieures à 1790, et celui de 1944 pour les archives antérieures. En outre, il a été jugé utile de créer une série supplémentaire, intitulée " Centre de réadaptation " pour traiter les documents concernant le " Centre Feu vert " dont l'objectif, qui n'est pas directement hospitalier, est de prendre en charge des jeunes garçons soit déficients mentalement, soit de milieux défavorisés, de leur faire acquérir une compétence professionnelle pour faciliter leur insertion sociale. Doté d'un " comité directeur " propre, il relève certes de l'autorité du directeur de l'hôpital, mais fonctionne avec un personnel, un règlement intérieur, des activités bien autonomes de ceux de l'hôpital lui-même.

Conditions d'accès :

Modalités d'accès Statut juridique Archives publiques Communicabilité
La communication suit les règles générales des archives publiques (article L. 213-1 et suivant du livre II du code du Patrimoine modifié par la loi du 15 juillet 2008).
Les dossiers médicaux sont soumis à un délai de communicabilité de 120 ans à compter de la date de naissance des personnes concernées (on considérera les dossiers des enfants reçus au centre de réadaptation comme des dossiers médicaux).
Les dossiers de personnel sont soumis à un délai de 50 ans à compter de la date de clôture du dossier.
Les documents relatifs à l'état civil des patients sont soumis à un délai de 75 ans à compter de la date de clôture des actes, à l'exception des actes de décès qui sont librement communicables.
Les dossiers comportant des mentions pouvant porter atteinte à la vie privée des personnes concernées sont soumis à un délai de 50 ans à compter de la date de clôture du dossier.

Conditions d'utilisation :

Conditions d'utilisation
Reproduction libre pour les documents librement communicables et une fois le délai de communicabilité échu pour les documents non communicables.
Reproduction libre une fois le délai de communicabilité échu pour les documents soumis à un délai réglementaire de communicabilité.

Langues :

Langue des unités documentaires: Français

Description physique :

Description physique: Document d'archives




Support
Support: Papier
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 692 dossiers et registres
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 24,40

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires
Sources internes
L'hôpital a souhaité conserver en ses murs quelques " documents précieux ", comme le plan de 1776. Il dispose également encore d'une série sans doute très complète des délibérations de la commission d'administration pour la seconde partie du XXième siècle, ainsi que de la quasi-totalité des dossiers de personnel pour cette même période.
Archives départementales de la Charente-Maritime
Fonds de la DDASS :
99 W 12 et 15 Etablissement d'accueil et de soins du département
1043 W 3ème et 5ème plan d'équipement sanitaire et social
1072 W 92 à 95 " humanisation "
1072 W 106 Croix-Rouge française, centre de réadaptation fonctionnelle
1119 W 95 Colonie de vacances Le Préau Saint-Martin de Ré
1120 W 78 Préventorium, aérium
120 à 124Commission régionale des Affaires sanitaires et sociales
1126 W 77 à 83 Documents comptables
1131 W 20 Hélisurface de Saint-Martin de Ré (marché de travaux)
1131 W 45 Création d'un centre de réadaptation (idem)
1131 W 46 Extension du bâtiment long séjour (idem)
1177 W 27-28 Hôpital local de Saint-Martin de Ré : délibérations (1971-1979)
1219 W Personnel médical

Références bibliographiques :

Bibliographie
BIBLIOGRAPHIE
Atgier (Émile), Notice historique sur l'ancien Hotel-Dieu de Saint-Martin de Ré aujourd'hui Hospice Saint-Honoré depuis son origine ( XIIe siècle ) jusqu'à nos jours, La Rochelle : impr. Nouvelle Noël Texier, 1912.
Even (Pascal), Les hôpitaux en Aunis et Saintonge sous l'Ancien régime, La Crèche : Geste éd., 2002.
Imbert (Jean), Les hôpitaux en France, Paris : Presses universitaires de France, 1996.
Kemmerer (Eugène), Histoire de l'île de Ré : l'insula Rhéa, Marseille : Laffitte, 1984 (reprod. en fac-sim. de la 2e éd. de La Rochelle, Ve Mareschal et E. Martin, 1888).
Pétillot (Anne), Patrimoine hospitalier, Paris : Scala : Fédération hospitalière de France, 2004.
Rochaix (Maurice), Les questions hospitalières, de la fin de l'Ancien régime à nos jours : contribution à l'étude des problèmes hospitaliers contemporains, Paris : Berger-Levrault, 1996.
- Cinq siècles de pharmacie hospitalière: 1495-1995 / textes réunis par François Chast et Pierre Julien ; préf. de Jean Loygue, Paris : Éd. Hervas, 1995.
- " L'architecture des hôpitaux ", revue Monuments historiques, Paris : CNMHS, n° avril-mai 1981.

Observations :

Classé, A.D. 17, 2005

Localisation physique :

Localisation physique: Archives départementales de la Charente-Maritime, site de La Rochelle

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l’accès intellectuel: Archives départementales de la Charente-Maritime

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD017_h_depot5

Où consulter le document :

Archives départementales de Charente-Maritime

Liens