Inventaire d'archives : Comité départemental de Libération de la Vienne

Contenu :

Sont répertoriés ici les documents du Comité départemental de libération de la Vienne concernant son fonctionnement général, les procès-verbaux et dossiers des différentes commissions qui le composent, les dossiers relatifs à ses relations avec le CNR et les autres structures locales du CNR (comités régionaux, cantonaux et locaux de libération), avec les instances où le comité est représenté et avec d'autres instances.

Cote :

112 W 1-75

Publication :

Archives départementales de la Vienne
2005
Poitiers

Informations sur le producteur :

Origine:
Vienne. Comité départemental de Libération
Les comités départementaux de libération sont créés à l'initiative du Conseil national de la résistance (CNR), dans le cadre de l'ordonnance du 21 avril 1944 portant organisation des pouvoirs publics en France à la Libération. L'article 19 concerne plus particulièrement les comités départementaux de libération, qui sont chargés, selon les statuts de 1944, des missions suivantes : « action immédiate dans la clandestinité, préparation de l'insurrection, préparation de l'action prochaine et publique dans le cadre du département, telles sont les tâches actuelles et permanentes des comités départementaux de libération ». Ils se conçoivent comme « l'âme du département qui lutte pour sa libération ». Ils doivent tout d'abord préparer la libération, trouver des solutions aux problèmes qui se poseront. Après la Libération, ils deviennent des auxiliaires des autorités dans de nombreux domaines, en premier lieu dans le cadre de l'épuration au côté des cours de justice et des chambres civiques.
Composition
Un comité départemental de libération est créé dans chaque département. Pour y appartenir il faut s'être fait remarquer par les risques courus et le refus de la défaite. Ainsi, les comités départementaux regroupent les forces résistantes du département. Ils sont composés des représentants des mouvements de résistance, des grandes organisations ouvrières, des représentants des grandes tendances politiques locales ou des partis, et éventuellement, des personnalités locales non engagées dans un mouvement ou dans un parti, mais dont l'attitude patriotique aura été irréprochable. A leur création, les comités départementaux de libération sont composés de dix membres, mais à la Libération, il était prévu que ce nombre puisse s'élever à 18 membres, voire plus. De fait, dans la Vienne, en août 1944, il n'y a que neuf à dix membres, mais dès septembre, et jusqu'en janvier 1946 leur nombre varie entre 34 et 50.
Missions
Les comités départementaux de libération doivent suivre les instructions arrêtées par le CNR. Leur mission est articulée en trois temps :
- dans la période clandestine : « coordonner l'action immédiate contre l'ennemi et ses complices ; préparer la tâche des pouvoirs publics pour le jour de la libération ». Ce travail est confié à un noyau actif restreint qui peut constituer le bureau du comité départemental de libération. La composition du noyau est sensée refléter les principaux mouvements et les tendances qui composent le comité. Ils sont tenus de limiter les réunions plénières et de les tenir dans un département voisin ou, du moins, dans une localité où les représentants ne sont pas connus. Tous les membres du comité doivent être consultés pour chaque question.
- dans la période insurrectionnelle : « entraîner et coordonner l'action des patriotes pour la dislocation des forces allemandes et l'anéantissement des agents de l'ennemi. Faciliter l'établissement des nouveaux pouvoirs publics, notamment des représentants du pouvoir public ».
- après l'installation des nouvelles autorités : « être la représentation provisoire de la population du département auprès des autorités désignées par le pouvoir central et aider celles-ci dans leur tâche ». Pour cela, ils se structurent et se dotent de plusieurs commissions. Le comité départemental de la Vienne est composé des commissions suivantes :
- commission exécutive
- commission d'épuration
- commission chargée des attributions des distinctions honorifiques
- commission d'action sociale et d'aide aux victimes de la guerre
- commission du ravitaillement et des transports
- commission municipale
- commission militaire
- commission d'action immédiate
- commission de propagande et de presse
- commission médicale
- commission de formation corporelle et des sports
- commission de comptabilité
Après la Libération, le comité départemental de libération intervient sur de nombreuses questions. Il est en outre représenté dans d'autres instances, il est en relation avec le conseil général, avec les tribunaux et les administrations pénitentiaires, mais également avec des organisations patriotiques et de résistance.
Les documents décrits ici concernent quasi exclusivement la troisième et dernière phase de l'activité du Comité départemental de libération : les deux phases précédentes s'étant déroulées dans la clandestinité, les documents produits sont, pour cette raison même, beaucoup moins nombreux.
Les autres structures locales dépendant du CNR
Le maillage territorial dont s'est doté le CNR couvre tous les échelons de l'organisation administrative alors en place : départements, cantons, communes. On trouve même la trace de l'existence pendant quelques mois au moins d'un comité régional de libération.
Les comités locaux de libération
Dans chaque commune, un comité local de libération est créé. Il est composé de représentants des mouvements de résistance, des principales organisations ouvrières résistantes et ceux des grandes tendances ou partis politiques qui, sur le territoire de la commune, apportent à l'action pour la libération des forces organisées et actives. Dans toutes les communes placées sous le contrôle des Forces françaises de l'intérieur (FFI), les comités locaux s'érigent en municipalités. Ils sont chargés de constituer et de faire vivre les commissions suivantes :
- commission de ravitaillement qui doit évaluer les besoins et les disponibilités en produits alimentaires de leur commune, organiser la collecte des produits agricoles en accord avec les organisations paysannes, veiller à l'application des taxes patriotiques, régler toutes les questions de réquisition.
- commission financière et de solidarité sociale qui doit rechercher les auteurs de marché noir et constituer des dossiers personnels destinés à permettre au comité départemental de libération d'imposer aux intéressés une amende, établir un relevé des biens des miliciens et collaborateurs notoires en vue de leur confiscation, trouver des moyens propres à recueillir des fonds importants permettant une large politique de solidarité sociale.
- commission d'épuration et de sécurité qui doit rechercher les suspects, les interroger, établir leur culpabilité, exécuter les sentences rendues en accord avec l'autorité militaire, instituer un service de censure militaire et étudier les mesures à prendre pour la sauvegarde de la population en prévision du retour offensif de l'ennemi.
- commission de propagande qui doit organiser une diffusion du matériel de propagande et tenter de dépister les agents directs ou indirects de l'ennemi qu'elle signale à la commission d'épuration et de sécurité.
Les comités cantonaux de libération
Les comités cantonaux sont formés de délégués de chaque comité local, pour l'exercice des missions suivantes :
- répartir entre les communes du canton les denrées nécessaires pour les besoins de la troupe et le ravitaillement des populations.
- coordonner l'action des comités locaux dans le cadre cantonal et transmettre à ces derniers les directives du comité départemental.
- établir et maintenir des contacts étroits avec l'état-major des FFI en opération ou cantonnant sur le territoire.

Informations sur l'acquisition :

L'entrée de ces documents aux Archives départementales s'est faite dès la cessation des activités du Comité départemental : le 17 avril 1950, le président du Comité départemental sollicite du préfet l'autorisation, qui lui est accordée en mai, d'en « déposer » les archives aux Archives départementales.
Il convient de signaler à ce propos que dès le 19 avril 1948, une circulaire du ministère de l'intérieur avait prescrit le versement aux Archives départementales des archives des comités locaux de libération. Bien que diffusée à l'ensemble des communes du département, cette circulaire ne semble pas avoir été suivie d'effet dans la Vienne puisqu'on ne retrouve pas aujourd'hui d'archives en provenance d'un comité local de libération. Les dossiers du Comité départemental relatif à chaque comité local sont les seules pièces permettant de suivre, mais donc de manière indirecte seulement, l'activité des comités locaux.

Conditions d'accès :

Archives publiques
Librement communicable

Description physique :

Description physique:
Document d'archives
Nombre d'unités de niveau bas
Nombre d'unités de niveau bas: 75

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales de la Vienne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD086_112W

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