Inventaire d'archives : Fonds Ménard de la Groye, François Jean-Baptiste

Contenu :

Présentation du contenu
Ce fonds contient des documents personnels relatifs à la vie de François Jean-Baptiste Ménard de la Groye : certificats de bonne conduite, laissez-passer, correspondance. Il contient surtout des papiers scientifiques qui illustrent le travail de géologue, de paléonotologue et de minéralogiste de F. J-B Ménard de la Groye. On trouve plusieurs de ses récits de voyages en Italie, en France et en Suisse notamment. Il a également publié des articles dans des revues scientifiques et composé des mémoires sur d'autres sujets (philosophie, sciences naturelles, physique, chimie...). Beaucoup de notes bibliographiques et de brouillons ont été conservés. F. J-B Ménard de la Groye a enseigné au Collège de France la minéralogie et la géologie pendant près de 10 ans, en remplacement de Cuvier. Le fonds contient une partie de ses manuscrits et notes de cours.

Cote :

69 CDF 1-62

Publication :

Service archives du Collège de France
2015
Paris

Informations sur le producteur :

Origine:
François Jean-Baptiste Ménard de la Groye
Biographie ou histoire
François Jean-Baptiste Ménard de la Groye est né au Mans le 2 mai 1775. Son père était François Ménard de La Groye (1742-1813), conseiller au présidial du Mans, élu au printemps 1789, député du tiers-état aux États généraux.
A partir de 1785, il effectue ses études au Collège des oratoriens du Mans. En 1792, il se rend pour la première fois à Paris où il témoigne de son intérêt pour la minéralogie et la géologie en visitant le cabinet de J-B Sage et en ramenant des échantillons trouvés à Montmartre. Rentré au Mans pour terminer ses études, il suit des cours de physique sous la direction du professeur Cauvin. En septembre 1793, il est réquisitionné dans le bataillon mantais de Saint-Julien. Durant l'année 1794, il est lieutenant dans le 7e bataillon de la Sarthe. Le 24 ventôse an 3 (14 mars 1795) il reçoit l'ordre de se rendre à Meudon pour y être incorporé "dans la compagnie des aérostiers qui s'y organise par le citoyen Conté, directeur de l'école nationale aérostatique". Cela marque son entrée à l'Ecole nationale aérostatique de Meudon. Dans le même temps, il suit les cours de physique, de chimie et de mathématiques en tant qu'élève externe à l'Ecole polytechnique.
Un arrêté du 10 thermidor an IV (28 juillet 1796) permet aux élèves de l'Ecole d'aérostatique de concourir en brumaire pour entrer à l'école Polytechnique. Ayant échoué au concours d'admission, Ménard de la Groye retourne au Mans en novembre 1797. Il tente de faire carrière dans le professorat, et présente un mémoire en vue d'obtenir un poste à la chaire de physique et de chimie de l'école centrale du département de l'Orne. Mais, jugé trop jeune, il est recalé. Par la suite, il fera d'autres tentatives pour obtenir un poste de professeur, sans succès.
En avril 1799, il retourne habiter à Paris. Il assiste pendant plusieurs années à de nombreux cours dispensés au Muséum d'Histoire naturelle par Georges Cuvier, Jean-Baptiste de Lamarck et Lacépède. Il s'initie à la botanique, et entend l'enseignement de Desfontaines et Jussieu. A l'école des Mines de Paris, il suit également les cours de minéralogie de Haüy, le cours de docimasie de Nicolas Vauquelin et le cours d'exploitation de Baillet. En 1800, il obtient son congé définitif qui le libère de toutes ses obligations militaires. En 1802, il effectue sans succès une demande au Ministère de l'Intérieur pour obtenir une place d'inspecteur des manufactures. Dès 1799, François Jean-Baptiste commence à rédiger un « cours d'étude de la nature », composé à l'origine pour un enseignement des sciences naturelles « dans une école centrale ». Ce cours présente les divisions et sous-divisions de deux grandes familles : les animaux, ou « êtres organiques » et les minéraux « êtres inorganiques ». François Gillet de Laumont le recommande auprès du journal La Bibliothèque des propriétaires ruraux, pour lequel il compose plusieurs articles entre mai 1805 et septembre 1806 qui forment son « cours d'agriculture ». On sait, grâce à ses notes personnelles, qu'il fréquente le cercle de Georges Cuvier, qui se réunit le samedi soir.
Il collabore à plusieurs ouvrages : une Histoire naturelle générale et particulière des mollusques (tome V et VI) et une Herborisation dans le département de Maine-et-Loire et aux environs de Thouars. Il travaille de concert avec Lamarck et Brongniart pour l'étude minéralogique des « des environs de Paris » et s'associe à la classification des genres de fossiles en récoltant de nombreux échantillons (ce qu'il fait également dans sa province natale). En 1806, il entame la rédaction d'un Mémoire sur un nouveau genre de coquille bivalve équivalve de la famille des solenoides.» qui présente le nouveau genre « panopea ». Ménard de la Groye continue pendant de nombreuses années de collaborer avec Lamarck, ayant accès à son cabinet et à sa bibliothèque.
Ses travaux de minéralogie et de paléontologie lui valent d'être admis en tant que membre associé résident de la société l'Athénée des Arts à Paris en messidor an 13 (juin 1805). Il est ensuite nommé le 16 mai 1807 membre correspondant de la Société libre des arts du département de la Sarthe, puis en 1808, correspondant à l'Académie impériale des sciences, lettres et arts de Turin. En mai 1811, la société d'Agriculture, d'Industrie et de commerce de la Mayenne le nomme « correspondant étranger ». L'année suivante, l'accademia vallarnese del Poggio (académie du Val d'Arno en Toscane le désigne « associé honoraire ».
F. J-B Ménard de la Groye part d'abord étudier les volcans éteints d'Auvergne (Issoire, Le Puy en Velay). Pour son premier voyage à but géologique d'envergure, il se rend « dans les montagnes du milieu de France, dans les Alpes méridionales et les Pyrénées, comprenant tous les départements du midi de l'Empire », à partir d'avril 1807. Il visite notamment le Languedoc, la Provence et les Alpes, avec une petite incursion dans le nord de l'Italie (Piémont, Turin…), jusqu'en décembre 1808.
De novembre à décembre 1811, il effectue également un court voyage en Suisse. A partir de février 1812, il se rend en Italie pour un très long voyage qui dure près de 2 ans. Il se rend d'abord à Milan puis à Florence et descend vers Rome. Son but est plus au sud encore : Naples, qu'il n'atteint qu'en septembre 1813. Il y passe près de 2 mois, faisant des excursions au Mont Vésuve. Il rentre ensuite à Rome en décembre 1813, mais l'annonce de nouvelles éruptions du Mont Vésuve le ramène précipitamment à Naples. Son voyage de retour en France s'achève en novembre 1814.
De ce voyage en Italie, le savant ramène un important matériau de travail. Il rédige plusieurs articles de volcanologie dont une Description de l'Etat des Salses du modénois dans l'été de l'année 1814 ; Indication d'effets semblables qui ont été observés dans d'autres contrées. Définition générales et rapprochements (les salses sont des petits cônes d'argiles d'où sortent des gaz). Mais son principal mémoire s'intitule "Observations avec réflexions sur l'Etat des phénomènes du Vésuve pendant une partie des années 1813-1814 ». Il est lu à l'Institut royal de France lors des séances des 23 et 30 janvier 1815. Trois commissaires sont chargés d'examiner son travail : « MM. De Humbolt, Gay-Lussac et Ramond ». Leurs conclusions se trouvent dans le Rapport de l'Institut sur les observations du Vésuve, lues à la première classe les 23 et 30 janvier 1815 par M. Ménard de la Groye. Ils reconnaissent à ces « récits un caractère d'exactitude et de scrupule qui inspire la plus grande confiance ». A cela s'ajoute un deuxième mémoire lu en novembre 1815 sur les phénomènes volcaniques observés à « Beaulieu, dans le département des Bouches-du-Rhône ». Ces travaux lui permettent d'être nommé le 26 décembre 1815 « correspondant » à l'Institut royal de France, « section des sciences physiques et mathématiques », dans la classe de minéralogie. De même en 1817, il donne une Nouvelle description des feux naturels de Pietra-mala et de Barigazzo dans les Apenins de Florence et de Modène, article qui est envoyé à la Société Philomatique.
Enfin reconnu, François Jean-Baptiste se confier un enseignement de « Géologie ou Histoire naturelle de la Terre » à l'Athénée royal de Paris. La société propose en effet un ensemble très divers de cours payants de chimie, physique, botanique, mais également un de langue des signes appelé « exercice des sourds et muets » ou encore de langue anglaise. On sait que Ménard de la Groye y dispense des cours de mars à juin 1816.
Dès l'été 1817, G. Cuvier songe à F. J-B Ménard de la Groye pour le suppléer partiellement à la chaire d'Histoire naturelle du Collège de France. Dans une lettre datée du 29 décembre 1817, Cuvier lui demande d'ailleurs de lui envoyer son mémoire sur "les salces ou volcans à airs".
Ce remplacement prend effet au printemps 1818, pour la partie « minéralogie ». Lors de l'assemblée du 15 novembre 1818, G. Cuvier demande officiellement son remplacement pour une « année seulement et sans tirer à conséquence pour l'avenir, se faire remplacer pour la partie de minéralogie par M. Mesnard de la Groye, correspondant de l'Académie des sciences ». Ce remplacement, qui ne devait être que temporaire, se prolonge pendant près de 10 ans. Il rédige d'abord un cours de minéralogie et de géologie, utilisé pour les cours des années 1818 et 1819 au Collège de France. Puis entre 1819 et 1822, il rédige une première version d'un cours de paléontologie. Celui-ci semble être apprécié puisque Ménard de la Groye donne dans les années 1820 de nouvelles versions de ce cours de paléontologie ou « géologie », sans cesse enrichi au fil du temps (ses manuscrits attestent de nombreuses réécritures, ajouts et additions de notes postérieures de ses cours).
Il se rend également régulièrement dans sa province natale après la fin des cours au Collège de France entre les mois de septembre et de novembre. Il est nommé membre correspondant de la société linnéenne du Calvados le 27 juin 1827. Il passe l'été 1827 dans la Sarthe, au domaine familial de Saint-Samson, où il meurt, le 30 septembre 1827.

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Don fait au Collège de France
Historique de conservation :
Historique de la conservation
Les archives scientifiques de François Jean-Baptiste Ménard de la Groye sont probablement restées la propriété de la famille Ménard de la Groye jusqu'à leur acquisition à la fin du 19è siècle ou au début du 20è siècle par le collectionneur Julien Chappée (1862-1957). A l'origine, les archives scientifiques de F. J-B Ménard de la Groye faisaient partie d'un tout plus large comprenant l'ensemble des papiers de la famille Ménard de la Groye. Le collectionneur a fait le choix de diviser le fonds en plusieurs ensembles. Une petite partie des archives de F. J-B Ménard de la Groye se trouve aux Archives départementales de la Sarthe. On ne sait pas dans quelles conditions le présent fonds a été versé au Collège de France. De 2001 à 2013, suite à un contrat de dépôt passé entre le Collège de France et l'IMEC, le fonds a été transféré à l'Abbaye d'Ardenne et un premier inventaire sommaire a été réalisé. Les archives scientifiques de François Jean-Baptiste Ménard de la Groye sont probablement restées la propriété de la famille.

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 6 cartons types dimab
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 2,00

Ressources complémentaires :

Sources externes
1° Fonds d'archives
les papiers de la famille Ménard de la Groye sont conservés dans le sous-fonds 10 J, Hardy de la Largère et plus particulièrement plusieurs liasses de documents relatifs à la vie de François Jean-Baptiste Ménard de la Groye. Les cotes 10 J 127, 128 et 129 offrent un aperçu, par le biais de la correspondance qu'il recevait, des relations familiales qu'il entretenait aves ses proches parents. Le fonds contient une mine de renseignements sur la vie de son père, François-René-Pierre Ménard de la Groye (cotes 10 J 79-118).
La cote 10 J 126 offre de nombreuses pièces complémentaires à notre fonds.
Sur la vie privée du naturaliste, on note :
  • Des notes généalogiques.
  • Des réflexions personnelles et biographiques
  • Des papiers relatifs à sa succession (vente après décès, vente de sa bibliothèque en 1828 notamment)
  • Des certificats d'ordre militaire, de bonne conduite, des lettres de recommandation, des laissez-passer, des documents administratifs.
Parmi les documents ayant un intérêt plus scientifique :
  • un deuxième cahier de problèmes mathématiques (complément de la cote 69 CDF 10 a).
  • Des lettres de sociétés savantes dont Ménard de la Groye a fait partie (Athénée des Arts et la société linnéenne du Calvados).
  • Une lettre de Charles Coquebert de Montbret dans laquelle il donne à Ménard un laissez-passer pour les bureaux du ministère afin de lui montrer le travail qui a été fait sur "les limites géologiques des terrains de la France". 29 juillet 1810.
  • Une bibliographie scientifique (jusqu'en 1815) intitulée "Mes titres littéraire et scientifiques" : il récapitule les articles et ouvrages dont il est l'auteur ou le collaborateur, ouvrages dans lesquels il est cité. Et également il liste les académies et autres sociétés dont il est membre. Il y place également la liste des "titres qui font foi de mes connaissances dans les sciences naturelles, 1 p. et l'état des articles que j'ai fournis au journal d'économie rurale et domestique...".
  • "Titre II feu de barigazzo" : description raturée, présentée comme un récit d'observations géologiques fait à la première personne. 4 p.
  • 3 dessins d'appareils de distillation et d'opérations chimiques.
  • "clou de cuivre trouvé dans un bloc de pierre", lettre à M. de Malhesherbes à ce sujet par Faujas. 12 p. imprimées.
  • Quelques feuillets extraits de son cours de paléontologie : distribution des fossiles en France («dans l'isle de Ré ») [1822-1823]
2° Articles écrits par Paul Delaunay, membre de la société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe
  • Delaunay Paul, « Galerie des naturalistes sarthois, F.J-B Ménard de la Groie, 1775-1827, Bulletin de la société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, IIIe série, tome X, année 1943-1944, 1er fascicule.
  • Delaunay Paul, « Du Mans au Golfe de Naples, notes de voyage et impressions culinaires d'un minéralogiste sarthois (Ménard de la Groie) au temps de Louis le Désiré », Grandgousier, revue de gastronomie médicale, n°56, juin-juillet 1951.

Localisation physique :

Localisation physique: Collège de France, service des archives

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Service archives du Collège de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR075CDF_00CDF0069

Où consulter le document :

Collège de France - Service des archives

Collège de France - Service des archives

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