Inventaire d'archives : Hôpital de la Trinité
Contenu :
Le fonds mêle des originaux sur parchemin ou papier et des copies tardives, vraisemblablement du XVIIIe siècle, peut-être réalisées à l'occasion du récolement-inventaire entrepris en 1783, à partir d'un état plus ancien du fonds. Nombre de dates, antérieures à la réforme du calendrier intervenue en 1582 sous le pontificat de Grégoire XIII, sont encore exprimées par référence à une année commençant en mars. Les datations ont été rétablies selon la chronologie actuelle. En ce cas, la date est suivie de la mention "n. st", ou "nouveau style".
Publication :
Archives de l’AP-HP
Informations sur le producteur :
En 1202, deux religieux allemands, Guillaume Escuacol et Léon de La Paslée, acquièrent aux abords de Paris un terrain, au lieu-dit la Croix de la Reine, pour y fonder un refuge pour pèlerins et pauvres voyageurs. L'établissement, situé sur la chaussée menant à Saint-Denis (future rue Saint-Denis), d'abord appelé hôpital ou aumônerie de la Croix de la Reine en référence à son emplacement; prend en 1207 le nom d'hôpital de la Sainte-Trinité, rappel de l'invocation sous laquelle est placée la chapelle. Il sert d'asile de nuit pour les voyageurs arrivés après le couvre-feu et ne pouvant plus par conséquent entrer dans Paris. Dès 1210, les deux fondateurs remettent l'administration de l'hôpital aux religieux d'Hermières, de l'ordre des Prémontrés. Ceux-ci s'empressent de modifier l'activité de l'établissement, réservant l'accès aux seuls pèlerins. Peu à peu, les nouveaux administrateurs se désintéressent de l'œuvre qu'ils dirigent et louent en 1402 une partie de l'hôpital à la Confrérie de la Passion. Les nouveaux occupants y donnent des spectacles: la grande salle de la Trinité, convertie en théâtre, devient jusqu'au milieu du XVIe siècle un lieu de représentation où se jouent des mystères et des moralités.
En janvier 1545, François Ier affecte l'établissement à une nouvelle destination en faveur des enfants indigents. Sa mission consiste à loger, nourrir et instruire les enfants pauvres de Paris, en particulier les garçons, et à leur enseigner un métier manuel. Les jeunes administrés sont tous vêtus d'un habit bleu, ce qui vaut à l'établissement le nom d'hospice des Enfants-Bleus. Les jeunes élèves reçoivent à la Trinité une instruction pratique en ateliers : ils deviennent des apprentis puis de véritables artisans en tapisserie, en peinture, en filage et en cardage. L'administration de la Trinité, devenue école professionnelle d'arts et métiers, relève du Grand bureau des pauvres. Elle accueille près de 100 garçons et 36 filles d'au moins sept ans. À la Révolution, l'hospice est supprimé tandis que ses bâtiments sont occupés par la section des Amis de la Patrie, avant d'être vendus en 1812, puis démolis.
Informations sur l'acquisition :
Historique de conservation :
Le fonds a fait l'objet d'un inventaire en 1783, comme en témoignent les cotes portées en marge des documents. Cet inventaire a été repris dans les années 1860 par les archivistes Tournier, puis Brièle, ce qui permet d'avoir une connaissance du contenu des archives, le fonds ayant disparu en quasi-totalité lors de l'incendie du 25 mai 1871. Il ne reste plus aujourd'hui que quelques dizaines de pièces.
Description :
Mise en forme :
L'inventaire Tournier-Brièle numérotait de manière continue les pièces, regroupées en liasses. Afin de faciliter l'utilisation du fonds, on a choisi de conserver dans le présent inventaire cette numérotation du XIXe s. Les articles n° 351 à 354 constituent des ajouts postérieurs, absents par conséquent de l'inventaire de Brièle.
Conditions d'accès :
Publiable sur internet
Description physique :
Importance matérielle :
0.40
Ressources complémentaires :
Voir l'inventaire rédigé par Tournier et Brièle en 1865, et réimprimé après l'incendie de 1871 : Administration générale de l'Assistance publique à Paris, Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790, réimprimé par ordre de M. Michel Möring..., rédigé par L. Brièle, t. III, p. p. 241-280, Paris, 1886. (Usuel en salle de lecture).
Les copies ont été réalisées principalement à partir des registres du parlement de Paris (aujourd'hui, conservés aux Archives nationales).
Références bibliographiques :
Articles et ouvrages consacrés à l'établissement (les références données entre parenthèses sont celles de la bibliothèque des Archives) :
- Braun, Roger, "L'église de l'oratoire Saint-Honoré ou du Louvre. L'enclos de la Trinité, son hôpital, son cimetière", Bulletin du centre de Paris, 1936, p. 31-53. (B/3171)
- Cheymol, Jean, "L'hôpital de la Trinité en la rue Saint-Denis à Paris (1201-1790)", Histoire des sciences médicales, 1983, n° 2, p. 159-170. (124PER/17)
- Institution, règlemens, statuts et privilèges de la maison et hospital de la Trinité. Avec la forme du gouvernement et ordonnance des vivres et entretenemens des enfans tant mâles que femelles d'iceluy hospital, Paris, Le Prest, 1682. (B/110)
- Joly de Fleury, Guillaume-François, Règlement général de l'hospital de la Très Sainte-Trinité établi à Paris, rue Saint-Denis., 1737. (B/1199)
- "L'hôpital de la Trinité", Commission municipale du Vieux Paris, t. XVIII, 1916, p. 197-212. (C/558I)
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAPHP075_000010