Inventaire d'archives : Tribunal de commerce d'Avignon

Contenu :

On trouvera dans le fonds
Le fonds du tribunal de commerce d'Avignon est l'une des principales sources d'informations sur l'histoire des commerces et des sociétés de l'arrondissement d'Avignon. Pour les années antérieures aux divers transferts de compétences des chambres commerciales vers le tribunal de commerce, il sera utile de consulter les archives des tribunaux de première instance puis de grande instance.
Les principaux documents du tribunal de commerce d'Avignon conservés aux archives départementales de Vaucluse sont les minutes des décisions, les dossiers de procédures collectives (faillites et liquidations judiciaires) et de prévention des difficultés des entreprises, le registre du commerce et des sociétés, les actes de sociétés, le registre des métiers et les dépôts de marques de fabrique. On trouvera par ailleurs dans le fonds de nombreux documents relatifs au fonctionnement de la juridiction et à l'enregistrement des affaires.
MINUTES DES DÉCISIONS :
Il s'agit de l'original d'un acte rédigé par un officier public ou d'un jugement conservé au greffe et revêtu de la signature du président et du greffier. Il en est délivré des expéditions exécutoires (appelées aussi grosses) ou des expéditions (copies certifiées conformes) ou de simples copies non certifiées conformes, délivrées à titre de simples renseignements. Les minutes des jugements sont conservées aux archives départementales pour la période 1807-1946, au greffe du tribunal de commerce pour les années suivantes. Il existe des minutes pour d'autres types de décisions : ordonnances de référés, ordonnances de conciliation, ordonnances sur requête.
PROCÉDURES DE PRÉVENTION DES DIFFICULTÉS :
Le président du tribunal de commerce peut convoquer les dirigeants d'une société qui connaît des difficultés pour que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation. Le président délègue en principe un juge à cette mission, lequel est alerté par les inscriptions de privilèges du Trésor ou de la sécurité sociale révélateurs du défaut de paiement des taxes, impôts ou cotisations, et le cas échéant par des assignations en paiement portées devant sa juridiction. Les procédures de prévention sont confidentielles, permettent parfois de trouver un accord pour éviter que les difficultés soient avérées, mais ne permettent pas d'imposer des modalités aux créanciers. En cas d'échec, les procédures de prévention des difficultés conduisent à l'ouverture d'une procédure collective. On peut noter l'existence de règlements transactionnels pour la période suivant la Première Guerre mondiale, afin de permettre aux commerçants de régler leurs difficultés sans aller jusqu'à la cessation de paiement.
PROCÉDURES COLLECTIVES :
Il s'agit d'un terme générique employé pour les procédures de sauvegarde, de redressement judiciaire et de liquidation judiciaire. Le terme de "collective" est employé en raison du fait que pour ces trois procédures les droits des créanciers sont traités collectivement, c'est-à-dire qu'à l'intérieur d'une même catégorie ils seront traités égalitairement. Jusqu'en 1986, les créanciers sont représentés par un syndic de faillite. La loi du 25 janvier 1985 scinde cette fonction en deux, donnant naissance aux administrateurs judiciaires et aux mandataires liquidateurs.
Le terme de faillite, usité dans le langage commun, est aujourd'hui abandonné par la loi. Il désignait l'état du commerçant dont la cessation de paiements était constatée par un jugement du tribunal de commerce et qui, distincte du règlement judiciaire, entraînait : sur le plan patrimonial, un règlement collectif de la situation du commerçant en vue d'assurer un traitement égal à tous les créanciers ; sur le plan personnel un ensemble d'interdictions et de déchéances d'ordre essentiellement civique et professionnel.
La liquidation judiciaire est une procédure applicable à une entreprise en état de cessation des paiements et qui ne poursuit pas son activité. La procédure consiste essentiellement, pour le liquidateur désigné, à licencier les salariés s'il y en a, vendre les actifs de l'entreprise et en répartir le produit aux créanciers. Elle organise ainsi l'arrêt de l'activité de l'entreprise et la vente de ses actifs dans le but d'en répartir le produit aux créanciers.
Le redressement judiciaire permet la poursuite de l'activité dans une perspective de plan de redressement organisant le remboursement des créanciers ou d'une cession de l'entreprise.
La procédure de sauvegarde est ouverte par le tribunal pour toute entreprise qui, sans être en état de cessation des paiements, connaît des difficultés qu'elle ne peut pas surmonter (c'est la différence majeure avec le redressement judiciaire pour lequel il y a état de cessation des paiements).
REGISTRE DU COMMERCE ET DES SOCIÉTÉS :
Emprunté à l'occupant allemand qui l'avait introduit en Alsace-Moselle après la guerre de 1870, le registre du commerce est créé en France par la loi du 18 mars 1919. À l'origine, l'inscription ne fait pas preuve de la qualité de commerçant. Le registre n'est donc dans un premier temps qu'un répertoire de caractère administratif. Une première réforme intervient avec le décret n° 53-705 du 9 août 1953 (complété par l'ordonnance n° 58-1354 et le décret n° 58-1355 du 27 décembre 1958) qui crée le nouveau registre du commerce à compter du 1er janvier 1954.
Le registre du commerce et des sociétés permet d'enregistrer les immatriculations des commerçants et des sociétés, et toutes les informations légales (siège social, identité des dirigeants, établissements secondaires, date de création, cessions, acquisitions, cessation d'activité...).
Le registre antérieur à 1954 est composé de trois typologies documentaires :
  • un répertoire alphabétique donnant la référence des commerces et des sociétés au registre analytique ;
  • un registre analytique : constitué dans l'ordre des inscriptions des commerçants et des sociétés, il regroupe pour chacun d'eux les événements importants de la vie de l'entreprise, de sa constitution à sa dissolution. Ce système ne survit pas à la réforme induite par le décret du 9 août 1953, imposant une immatriculation générale. On peut cependant y trouver le nouveau numéro d'immatriculation du commerçant, mis en place avec la réforme de 1954 ;
  • un registre chronologique constitué des déclarations d'inscription et de modification des sociétés. L'accès à ces déclarations se fait via le registre analytique.
Le registre du commerce postérieur à 1954 est composé d'un fichier alphabétique, tenu sous la forme papier jusqu'en 1986, année de création du GIE Infogreffe et de la dématérialisation du registre du commerce et des sociétés. Ce fichier fait référence aux actes de société déposés. Il est complété par un enregistrement chronologique des inscriptions, modifications et radiations des commerces et des sociétés.
ACTES DE SOCIÉTÉS :
Ce sont des documents remis au titre de la tenue du registre du commerce des sociétés et dont la liste est fixée par décret (D. n° 84-406 du 30 mai 1984, art. 15 et titre III, section II, III et IV). Ils constituent le dossier annexe du requérant et sont adressés en double à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI). Les dossiers d'actes de société sont classés de trois manières différentes : les plus anciens sont classés par ordre alphabétique des communes où se situe le siège des sociétés. En raison d'une forte augmentation du nombre des dépôts effectués, le classement se fait ensuite par ordre chronologique jusqu'en 1954. Pour la période la plus récente, les actes de société sont classés dans les dossiers d'immatriculation, modification et radiation des sociétés, à la date de clôture des opérations de radiation. Il peut y avoir plusieurs années entre la date de cessation d'activité et la date de liquidation d'une procédure collective. Ces actes sont particulièrement intéressants pour l'étude du développement économique du Vaucluse.
MARQUES DE FABRIQUE :
Pour lutter contre les contrefaçons des produits issus de l'industrie, la loi du 23 juin 1857 instaure la protection juridique des marques industrielles et commerciales déposées auprès du greffe du tribunal. Elle fait suite à celle du 25 germinal an XI (15 avril 1803) qui prévoyait la condamnation pour les faussaires, et reste d'actualité jusqu'à la loi du 31 décembre 1964, qui rend le dépôt obligatoire à l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI).
Une marque peut revêtir plusieurs formes : elle peut être une dénomination, un logotype ou tout autre signe servant à distinguer les objets commerciaux, les produits fabriqués ou bien résultant d'une exploitation agricole.
Le système déclaratif repose sur le principe du premier usage. En effet, après dépôt, la marque est valable sur l'ensemble du territoire français, mais il n'y a pas de publicité du dépôt. Une autre entreprise peut donc, sans le savoir faire usage, d'un même nom . L'établissement d'un usage antérieur est ainsi nécessaire si l'on souhaite faire valoir son droit sur un nom ou un logotype. La création du Bulletin officiel de la propriété intellectuelle (BOPI) en 1884 permet de faire connaître les dépôts de marque à l'échelle nationale.
Le déposant remet au greffe du tribunal de commerce de son domicile (ou à défaut au greffe du tribunal civil) deux exemplaires identiques du modèle de sa marque. Le greffier n'a d'autre rôle que d'enregistrer le dépôt après en avoir vérifié la régularité. Les registres ainsi constitués sont composés des fiches de dépôt qui précisent le nom ou le logotype de la marque, la description de la marque (usage, particularités éventuelles) et les informations afférentes au dépôt en lui-même (identité du déposant, référence au procès-verbal d'enregistrement du dépôt, date du dépôt, signatures du déposant et du greffier). L'un des exemplaires reste au greffe ; l'autre est envoyé au Conservatoire des arts et métiers, puis à l'Office national de la propriété intellectuelle à partir de 1902, devenu Institut national de la propriété intellectuelle en 1951, qui en assure la centralisation et la communication.
REGISTRE DES MÉTIERS :
Le registre des métiers est créé par la loi du 27 mars 1934 qui fait obligation à tout artisan de s'y inscrire et qui en confie la tenue au greffe du tribunal de commerce. Le décret n° 62-235 du 1er mars 1962 en transfère la gestion aux chambres de métiers et de l'artisanat.
Situation du fonds: Fonds versé jusqu'en 2021

Publication :

Archives départementales de Vaucluse
2022
Avignon

Informations sur le producteur :

Origine:
Tribunal de commerce d'Avignon
Éléments historiques
ÉLÉMENTS HISTORIQUES :
Les tribunaux de commerce, institués par la loi du 16-24 août 1790, puis organisés par le code de commerce (loi du 14 septembre 1807) et le décret du 6 octobre 1809, font suite aux juridictions consulaires de l'Ancien Régime. Avignon possédait le sien depuis le Moyen-Age. Organisé par un bref d'Alexandre VII du 21 mars 1667, et un règlement du vice-légat Niccolini de 1678, il était appelé tribunal de la conservation ou des causes mercantiles. Ce tribunal continue d'exercer ses activités après 1790 et est maintenu par le décret du 7 mars 1793 sous le nom de tribunal de commerce.
L'existence du tribunal du commerce d'Avignon est confirmée par le décret du 6 octobre 1809 concernant l'organisation des tribunaux de commerce. Les litiges commerciaux des arrondissements d'Apt, Carpentras et Orange sont quant à eux tranchés par les tribunaux de district correspondants, devenus tribunaux de première instance puis de grande instance pour Carpentras seulement. Le tribunal de commerce d'Avignon voit son ressort successivement augmenté avec les arrondissements d'Apt en 1958, puis celui de Carpentras au 1er janvier 2009 (ce dernier ayant repris les compétences du tribunal de première instance d'Orange au moment de sa fermeture en 1958).
À compter du 1er mars 2016, les procédures collectives (et de conciliation sur demande du débiteur) des grandes entreprises, dont le chiffre d'affaires ou le nombre de salariés dépassent certains seuils sont instruites par le tribunal de commerce de Montpellier (la loi n° 2015-990 du 6 août 2015).
LIEUX D'EXERCICE :
De sa création en 1793 jusqu'en janvier 2001, le tribunal de commerce siège dans l'ancien séminaire de Sainte-Garde (aujourd'hui rue du général Leclerc), dans le même bâtiment que le tribunal d'arrondissement (devenu tribunal de première instance puis de grande instance). Il en occupe l'ancienne chapelle à partir de 1857. Il déménage en janvier 2001, après la construction d'un nouveau palais de justice situé au 2 boulevard Limbert à Avignon.
FONCTIONS ET ACTIVITÉS :
Le tribunal de commerce est une juridiction de l'ordre judiciaire du premier degré, qui a des compétences juridictionnelles et de publicité légale.
En matière juridictionnelle, il est compétent pour le contentieux de nature commerciale :
  • litiges entre commerçants ou entre commerçants et sociétés commerciales (depuis 1790),
  • litiges relatifs aux actes de commerce entre toutes personnes (depuis 1790),
  • procédures collectives ou "faillites" : prévention, sauvegarde, redressement judiciaire et liquidation judiciaire (depuis 1790),
  • injonction pour assurer le recouvrement de petites créances (depuis 1937),
  • litiges entre artisans ou entre artisans et commerçants (depuis le 1er janvier 2022).
Sur les litiges de petite importance, le tribunal de commerce juge en dernier ressort. Sur les autres affaires, l'appel de ses décisions se fait auprès du tribunal de district, de 1790 à 1800, puis, jusqu'à aujourd'hui, auprès de la cour d'appel.
Il est enfin compétent en appel des jugements du conseil des prud'hommes (1806-1905).
Les compétences en matière de registres de publicité légale, exercées par le greffier du tribunal de commerce, sont larges :
  • dépôt des actes de société (depuis 1822),
  • dépôt des dessins et modèles en l'absence de conseil de prud'hommes (1825-1979),
  • dépôt des marques de fabrique (1857-2007),
  • inscription des sûretés mobilières (depuis 1909),
  • déclaration du régime matrimonial des commerçants (1919-2007),
  • tenue du registre du commerce (depuis 1919), des sociétés commerciales (depuis 1954) et des sociétés civiles (depuis 1978),
  • tenue du registre des métiers (1936-1962),
  • tenue du registre spécial des agents commerciaux (RSAC) (depuis 1959) et du registre spécial des entrepreneurs individuels à responsabilité limitée (RSEIRL)(depuis 2011),
  • tenue du registre des bénéficiaires effectifs (depuis 2017).
ORGANISATION :
Les tribunaux de commerce sont composés de juges élus (un président, deux juges au minimum avec des suppléants) d'abord au suffrage restreint (les électeurs sont désignés par le préfet parmi les notables), puis, à partir de 1883, au suffrage universel par les commerçants inscrits au registre du commerce et des sociétés, et installés depuis plus de cinq ans dans le ressort. Les listes électorales sont établies par les maires et sont éligibles tous les électeurs inscrits âgés de plus de 30 ans.
Le décret du 6 octobre 1809 prévoit quatre juges et quatre suppléants pour le tribunal de commerce d'Avignon. Ce nombre est porté actuellement à 35 (article D721-3, qui vise l'annexe 7-2 du code de commerce). Ces "juges consulaires" ne sont pas des juges professionnels.
Les jugements sont généralement rendus en formation collégiale en toute indépendance. Les ordonnances sont rendues par un juge unique, le président ou un juge délégué, le juge-commissaire dans le cadre des procédures collectives.
Le
Le greffe du Tribunal de Commerce est assuré par une entreprise privée titulaire d'une charge octroyée par le Garde des Sceaux Ministre de la justice et ayant le statut d'officier ministériel (articles R741-1 et suivants du code de commerce).

Informations sur l'acquisition :

Informations sur les modalités d'entrée
Versements (18 novembre 1975, 13 novembre 1979, 8 février 1984, 24 septembre 1992, 15 mars 2001, 25-26 février 2013, 4 novembre 2013, 10 décembre 2013, 1er octobre 2018, 12 août 2019, 1er octobre 2019, 28 septembre 2020, 25 janvier 2021, 29 mars 2021, 23 juin 2022).

Description :

Évolutions :
Accroissements
Fonds ouvert
Critères de sélection :
Critères de tri
Les archives versées ont été triées en application des instructions de tri et de conservation de 2008 puis 2018. Ainsi, les dossiers de contentieux hors procédures collectives ont tous été éliminés, sauf une boîte conservée à titre de spécimen.
Mise en forme :
Mode de classement
Les archives ont été classées en respectant les domaines de compétence du tribunal de commerce : fonctions juridictionnelles, fonctions extra-judiciaires, fonctionnement de la juridiction. Pour chacune de ces fonctions, le classement est thématique puis chronologique, sans distinguer les archives produites avant ou après 1940 (conservées dans des séries du cadre de classement différentes).

Conditions d'accès :

Modalités d'accès
Fonds classé.
Fonds communicable en application des délais prévus par le code du patrimoine.

Description physique :

Description physique: Document d'archives

Nombre d'articles
Nombre d'articles: 6719
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 471,89

Ressources complémentaires :

Sources complémentaires aux archives départementales de Vaucluse
Préfecture :
- 1 U 93-96, 103 : correspondance et statistiques relatives, entre autres, au commerce et à l'industrie
- 8 M 1-52 : commerce et tourisme
- 6 M : statistiques commerciales et industrielles
- 1323 W 58 : répertoire des métiers (1936-1979)
- 1860 W 63-65 : élections (1999-2011)
Archives relatives aux bâtiments du tribunal de commerce :
- 3 V 18
- 4 N 95-100 (dont plan 4 N 98/GF1)
Chambre de commerce et d'industrie : 1 ETP.
Succursales de la Banque de France : 2 ETP, 3 ETP, 4 ETP et 5 ETP.
Conseils de prud'hommes de Vaucluse.
Études de notaires (sous-série 3 E) : les minutes de notaires sont susceptibles de contenir des dépôts de procès-verbaux de délibérations de conseils d'administration, d'assemblées générales d'actionnaires de sociétés, ou des minutes d'actes de société comme des statuts, surtout à partir de 1890.
Administration de l'Enregistrement : on trouvera mention ou même transcription d'actes civils publics et d'actes sous seings privés, dont ceux afférents aux sociétés.
Archives privées :
- sous-série 1 J pour les pièces isolées
- voir le panorama des fonds pour accéder aux archives de sociétés conservées aux archives départementales de Vaucluse.
Sources complémentaires hors archives départementales de Vaucluse
Archives de l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) : brevets des inventions du Vaucluse (1791-1901) 

Références bibliographiques :

Bibliographie
Farcy Jean-Claude, Guide des archives judiciaires et pénitentiaires (1800-1958), CNRS Éditions, 1992.
https://www.pernaud.fr/info/informations/9206938/lexique : lexique des termes utiles à la compréhension des procédures du tribunal de commerce.

Localisation physique :

Localisation: Archives départementales de Vaucluse

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD084_IR0000173

Liens