Inventaire d'archives : Confrérie et hôpital du Saint-Esprit-en-Grève

Contenu :

Les documents préservés concernent essentiellement les débuts de l'institution : création de la confrérie et de l'hôpital, puis de sa chapelle, conflit interminable qui s'ensuit avec le curé de la paroisse Saint-Jean-en-Grève à propos des droits qui lui sont dus au titre de cette dernière. Quelques documents touchent à la gestion au fonctionnement de l'hôpital (nomination des maîtres et gouverneurs) et à la gestion de son domaine temporel : on peut signaler ainsi le dossier relatif à une maison située rue de la Tixéranderie (SEG/456), pour laquelle ont été conservés les baux entre le milieu du XIVe siècle et la fin du XVIe siècle. Enfin, quelques articles se réfèrent à la liquidation de l'hôpital par le Conseil général des hospices, notamment le remboursement des sommes versées par les pensionnaires à leur entrée (1818-1824).
Comme il est de tradition au Moyen Âge, plusieurs pièces sont des vidimus. Le vidimus est la copie certifiée d'un acte antérieur, dont le texte est repris dans l'acte de confirmation. Cette pratique était très utilisée pour rappeler des privilèges, concessions ou donations antérieures. Le sceau apposé sur le vidimus redonnait authenticité et vigueur aux chartes et titres anciens. Pour les vidimus tardifs, le texte introductif peut être rédigé en français, même si l'acte vidimé, rédigé en latin, est recopié dans cette langue.
Nombre de dates, antérieures à la réforme du calendrier intervenue en 1582 sous le pontificat de Grégoire XIII, sont encore exprimées par référence à une année commençant en mars. Les datations ont été rétablies selon la chronologie actuelle. En ce cas, la date est suivie de la mention "n. st", ou "nouveau style". Quant aux documents produits par la chancellerie pontificale, ils sont datés selon le calendrier romain (décompte par rapport aux kalendes, nones et ides de chaque mois) et par référence à l'année du pontificat, ce qui permet de restituer quelques dates erronées portées par des mains postérieures sur les documents.

Publication :

Archives de l’AP-HP

Informations sur le producteur :

Hôpital du Saint-Esprit-en-Grève
L'hôpital ou hospice du Saint-Esprit-en-Grève est fondé en juin 1363, avec l'acquisition à Paris d'une maison située place de Grève, à côté de l'hôtel de ville. Créé par quelques bourgeois, il sert notamment de lieu de secours à l'enfance : à la fois orphelinat, crèche et asile, l'hôpital se destine plus généralement "aux pauvres infirmes, aux veuves, aux orphelins et pupilles et autres misérables". La confrérie du Saint-Esprit se charge de recueillir les jeunes enfants orphelins, de les instruire dans la foi catholique et de leur apprendre, aux frais de l'hôpital, un métier lié à l'artisanat. Des lettres patentes du roi Charles VII d'août 1445 confirment la fondation et la destination de l'hospice de Saint-Esprit à n'accueillir que les orphelins nés d'un mariage légitime. À partir de la seconde moitié du XVe siècle, l'établissement reçoit exclusivement des filles et garçons âgés de moins de neuf ans, baptisés, originaires de Paris, et orphelins de père et de mère. Les enfants abandonnés n'y sont pas acceptés : les enfants secourus sont en majeure partie nés de parents décédés à l'Hôtel-Dieu. Ils seraient près de 40 garçons et 60 filles soignés, nourris et logés dans l'enceinte de l'hôpital dès le XVe siècle.
Des lettres royales de mai 1679 mentionnent l'absorption de l'administration de l'hospice du Saint-Esprit par celle de l'Hôpital général, rendue exécutoire par déclaration royale du 28 mars 1680. Au début de l'année 1790, une délibération du bureau de l'Hôpital général ordonne la réquisition des bâtiments de l'hospice du Saint-Esprit pour y héberger un corps de troupe. L'hospice ferme en avril 1792. Les garçons sont transférés à la Pitié et les fillettes dirigées vers la Salpêtrière. Les bâtiments de la place de Grève, occupés provisoirement par une caserne, sont affectés successivement au bureau de la direction des domaines et de l'enregistrement, au comité médical de la vaccine, au comité des soupes populaires, et finalement démolis au XIXe siècle pour être annexés à l'hôtel de ville.

Informations sur l'acquisition :

Historique de conservation :
Entré dans les archives au début du XIXe siècle, le fonds de l'hôpital du Saint-Esprit-en-Grève a fait l'objet d'un premier traitement en 1823, comme en attestent les étiquettes portées sur les sous-chemises enveloppant les documents. L'inventaire formalisé est publié entre 1866 et 1870 au tome III de l'Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790 , par Julien Tournier (archiviste de 1864 à 1866) puis Léon Brièle (archiviste de 1866 à 1893). L'incendie du 25 mai 1871, provoqué par celui de l'hôtel de ville voisin pendant les événements de la Commune de Paris, a pour conséquence la disparition de la quasi-totalité du fonds : Brièle, dans son Récolement des archives de l'administration de l'Assistance publique qui ont échappé à l'incendie de mai 1871... (1876), se borne à citer un document, la copie du titre de fondation de l'hôpital. Dans les faits, seules les deux premières liasses de l'inventaire Tournier-Brièle et quelques pièces isolées ont été préservées, soit une cinquantaine de documents tout au plus. Les travaux de classement menés dans les archives de l'Assistance publique, alors conservées rue des Minimes (Paris 4e), ont permis d'exhumer quelques dossiers et pièces supplémentaires, qui ont rejoint le fonds de l'hôpital du Saint-Esprit -en-Grève (cotes SEG/456-462).

Description :

Mise en forme :
Le classement reprend la numérotation des pièces donnée par Tournier-Brièle dans l'inventaire de 1866-1870, incluant les ajouts postérieurs (n° 456-462). Cependant celles-ci ont été regroupées selon un plan de classement intellectuel logique, ce qui explique que l'ordre numérique ne soit pas respecté.

Conditions d'accès :

Publiable sur internet

Langues :

langue: Une bonne partie des documents est rédigée en latin ; en ce cas, la précision figure dans la notice.

Description physique :

2 boites d'archives représentant 0,20 ml.

Ressources complémentaires :

Bordier, Henri-Léonard, Inventaire des archives générales des établissements de bienfaisance du département de la Seine, ms, t. 1, 1860, p. 18-237, 269-274. (D/124/1I)
Administration générale de l'Assistance publique à Paris, Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790, réimpr. par ordre de M. Michel Möring, et rédigé par Léon Brièle, t. III, p. 185-240. (Usuel)

Références bibliographiques :

Berthelé, Joseph, « La vie intérieure d'un hospice du XIVe au XVIe siècle. L'hôpital du Saint-Esprit-en-Grève à Paris », L'Hôpital et l'aide sociale à Paris, 1961, n° 7, p. 81-93 ; n° 8, p. 225-235 ; n° 9, p. 375-383 ; n° 10, p. 537-541 ; n° 11, p. 687-703 ; n° 12, p. 847-582 ; 1962, n° 13, p. 85-88 ; n° 14, p. 221-228 ; n° 15, p. 391-397 ; n° 16, p. 497-502. (C/1160/2/3)
Recueils d'édits, déclarations, arrests, et ordonnances, etc., concernant l'Hôpital Général, les Enfans Trouvez, le Saint-Esprit, et autres maisons y unies, Paris, 1745. (C/818)
Fosseyeux, Marcel, « L'assistance parisienne au milieu du XVIe siècle », Mémoires de la société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, 1916, p. 19-23. (B/1141)
La Rochefoucauld-Liancourt, M. de, Rapport fait au nom du comité de mendicité, des visites faites dans divers hôpitaux, hospices et maisons de charité de Paris, Paris, 1790, p. 32-37. (A/1331/2)

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAPHP075_000022

Où consulter le document :

Département des patrimoines culturels - Archives et Musées de l'AP-HP

Liens