Inventaire d'archives : Imprimeurs de Dordogne

Contenu :

Les Archives départementales ont célébré le 500e anniversaire de l'imprimerie en Dordogne par le biais d'une série d'animations-exposition intitulée " Gutenberg affaires d'impression ", du 1er décembre 1998 au 29 janvier 1999.
Parallèlement à cette manifestation, la Sonothèque amené, depuis le mois de juin 1998, une collecte de témoignages oraux auprès d'imprimeurs, artisans et ouvriers ayant exercé ou exerçant encore dans le département.
Une collecte a également été menée en direction du personnel de l'Imprimerie des timbres et des valeurs fiduciaires, implantée à Boulazac depuis 1970.
Quarante-sept personnes ont été interrogées. Les entretiens couvrent une période allant de la fin du XIXe siècle à nos jours.
Du plomb à l'offset
Lontemps relativement stable, le métier d'imprimeur a connu une rapide mutation sous l'effet de l'évolution de la technologie.
L'implantation de l'offset s'est faite assez lentement en Dordogne. Les toutes premières machines sont arrivées à la fin des années soixante mais certains ateliers n'étaient pas encore équipés au début des années quatre-vingt.
Ayant, pour la majorité, commencé leur carrière comme typographe, les imprimeurs ont dû s'adapter plus ou moins facilement à cette nouvelle technologie. Proches de la retraite, certains n'ont pas voulu franchir le pas, et quelques " irréductibles" ne travailent encore qu'en typographie.
Au début du siècle, et jusque dans les années soixante, il existe peu d'écoles spécialisées. La formation de typographe dure alors cinq ans et se fait essentiellement par compagnonage.
Rares sont les imprimeurs du département a avoir eu le " privilège " de suivre les cours de l'ècole Estienne à Paris.
Imprimeurs de pères en fils
Pour quelques-uns, l'imprimerie est une histoire de famille. On se transmet le métier de père en fils depuis plusieurs générations comme les familles Réjou à Périgueux , Pouget à Mussidan ou Trillaud à Bergerac.
Les imprimeurs sont répartis sur la presque totalité du territoire de la Dordogne avec deux foyers importants, à Périgueux et Bergerac.
Les ateliers restent, pour la plupart, des structures artisanales employant rarement plus de dix ouvriers.
Du bilboquet à l'édition
La clientèle est essentiellement locale : entreprises, administrations, artisants, petits commerçants et particuliers.
On réalise surtout des bilboquets, ou travaux de ville, c'est à dire toutes sortes de faire-part, cartes de visite, prospectus, affiches, factures, etc.
Quelques imprimeurs se sont spécialisés dans l'édition comme Fanlac à Périgueux ou Mallemouche au Bugue ; d'autres dans l'impression sur supports pour l'emballage alimentaire comme Jaclemoues à Atur et Pierre Guillet à Bergerac.
Un travail difficile et passionnant
J'usqu'a l'apparition de l'offset les conditions de travail ont peu évolué. On compose debout, derrière un pupitre, lettre par lettre, avec des caractères en plomb ou en bois (pour les affiches).
Les formes (compositions prêtes à être installées sur les machines), sont parfois très lourdes, jusqu'à 40 kg, voire plus pour les formats les plus importants.
Il n'est pas rare qu'un bout de doigt reste dans la machine ou sous le massicot.
On parle , bien sûr, du saturnisme, " la fameuse maladie du plomb ". Si, avant les premières visites médicales, la seule prévention consistait à boire un verre de lait (prétendu antidote) et à se laver les mains, peu de cas de saturnisme ont été observés dans notre département.
Selon la très grande majorité des témoignages recueillis en Dordogne, la profession d'imprimeur " ne permettait pas de faire de gros bénéfices, mais de vivre correctement " avec un certaint prestige attaché au métier. jusqu' à la seconde guerre mondiale, l'imprimeur était considéré comme un lettré.
Au même titre que l'instituteur, il avait le privilège de savoir lire et écrire. Les typographes faisaient d'ailleurs partie des rares personnes autorisées à porter l'épée sous l'ancien régime.
Le sentiment d'appartenir à une corporation, voire même à une famille, est resté très présent jusque dans les années soixante-dix. l'entraide et la solidarité se pratiquaient régulièremernt.Plus tard, la notion de concurrence s'amplifiant, le corporatisme s'est un peu éteint.
Quoi qu'il en soit, les imprimeurs en Dordogne restent des gens passionnés par leur métier et amoureux du beau travail. Certains d'ailleurs se sont spécialisés dans les travaux d'art et de luxe comme Jean Virmouneix à Thiviers ou Jacques Fonmarty à Montpon-Ménestérol.

Cote :

1 AV 251-328

Publication :

Archives départementales de la Dordogne
Périgueux

Informations sur le producteur :

Conseil Général de la Dordogne. Archives départementales. Sonothèque. Perperot Laurence
Perperot Laurence chargée de la Sonothèque des Archives départementales de la Dordogne.

Informations sur l'acquisition :

Production interne : enquête réalisée par la Sonothèque.

Description :

Mise en forme :
Les enregistrements réalisés sur cassettes audionumériques DAT , représentent une durée totale d'écoute de 82 h 51. Les 45 entretiens, transférés sur cassettes analogiques pour la consultation, sont présentés dans l'ordre chronologique de leur enregistrement, du 5 juin 1998 au 17 mars 1999. Seules les cotes des documents de consultation apparaissent dans l'inventaire.

Conditions d'accès :

Conditions de communication : l'ensemble des entretiens est disponible en consultation libre (écoute individuelle en salle de lecture).
Malgré les démarches entreprises, les Archives départementales n'ont pu recueillir l'accord de certains témoins. Aussi, si vous pensez avoir des droits sur ces enregistrements, et si vous ne souhaitez plus les voir appraître, contactez les Archives départementales. Nous nous engageons à les enlever dans les plus brefs délais.
Toute réutilisation est soumise à autorisation, selon le règlement adopté par le Conseil général (http://archives.cg24.fr/FCKeditor/upload/file/comment%20chercher/reglement_reutilisation_2010.pdf).

Conditions d'utilisation :

Les copies sont soumises à l'autorisation écrite de chaque personne enregistrée.

Langues :

Langue des unités documentaires: Français

Description physique :

Document sonore

Support
Support: Cassettes audio analogiques
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 47 entretiens sur 77 phonogrames.

Précisions matérielles :

Durée: totale d'écoute : 82 heures 51mn. 43s.

Ressources complémentaires :

Revue mémoire de la Dordogne N° 14. Site Internet http://www.perigord.tm.fr/archives/GUTENBERG.htm
77 cassettes audionumériques (DAT) contenant 47 entretiens (conservées aux Archives départementales de la Dordogne).

Observations :

Un montage audio, intitulé " Les fils de Gutenberg " a été réalisé à partir des entretiens. d'une durée de 39 mn. 15 s., il est disponible au prix de 5,34 euros (plus 0,64 euros de frais de port), et aborde les principaux thèmes de la vie des imprimeurs.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives départementales de la Dordogne

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD024_1_AV

Où consulter le document :

Archives départementales de la Dordogne

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