Inventaire d'archives : Catalogue des objets scientifiques du Laboratoire de Chimie

Contenu :

Les objets de la collection historique d’instruments scientifiques du Laboratoire de Chimie du Muséum reflètent, pour une grande part, les orientations de la recherche qui y était menée, les inventions et les évolutions techniques autour de cette discipline. Le fonds des instruments du Laboratoire de Chimie est présenté selon 6 grandes entrées donnant à voir la manière dont est organisée un espace de recherche et de démonstration.
On trouve d’abord l’essentiel de ce qui constitue l’environnement et le mobilier du laboratoire. On présente ensuite les instruments de mesure, puis les coffrets et appareils pour analyses. On présente ensuite les instruments de mesure, puis les coffrets et appareils pour analyses. Suivent les instruments permettant de produire de l’électricité pour certaines expériences. Les dispositifs d’observation et d’analyse optiques constituent l’avant-dernière section. Les objets d’étude cristallographiques viennent clore le plan de classement.
La première entrée présente l’ensemble du mobilier nécessaire aux travaux de recherche et de démonstration en chimie : verrerie et porcelaine et éléments attenants, montages de chimie, ustensiles et accessoires de chauffe, ainsi que l’ensemble des éléments qui sont supports de recherche et éléments de diffusion et d’apprentissage.
La deuxième entrée du plan de classement regroupe l’ensemble des moyens de mesure de longueur, d’élévation, d’angle et de poids, ainsi que les instruments de mesure thermométriques, statiques et hydrostatiques.
La troisième section rassemble les appareils et coffrets à mesures et analyses. On trouve les colorimètres destinés à mesurer le pH ou la qualité d’une matière, ainsi que tous les dispositifs permettant d’analyser et ou de mesurer la composition d’une substance ou la teneur en certains éléments (tannins, chlore, azote, etc.).
L’ensemble des instruments permettant de produire de l’électricité (statique et dynamique) constitue la quatrième entrée. On y trouve les ustensiles permettant de produire des charges électriques et de procéder aux expériences de calcul du volume de dioxygène. On retrouve aussi les instruments permettant de produire et mesurer l’électricité nécessaire à certaines expériences réalisées dans le laboratoire.
Les microscopes et appareils de polarimétrie, spectrométrie et réfractométrie constituent la cinquième entrée du plan de classement. Ces instruments permettent l’observation, l’identification, la quantification de substances variées.
Enfin, les objets relatifs aux études cristallographiques, visant à la connaissance des cristaux à l’échelle atomique ainsi qu’à l’expérimentations et l’inventions de cristaux de synthèse, forment la sixième et dernière partie de cette collection d’instruments du Laboratoire de Chimie.
Pour l'identification et la documentation des instruments scientifiques, on peut se reporter aux catalogues de vente anciens, numérisés et disponibles sur le catalogue en ligne du Centre National des Arts et Métiers (https://cnum.cnam.fr/) ainsi que l'inventaire en ligne mené par l'Association Aséiste, "Association de Sauvegarde et d'Etude des Instruments Scientifiques et Techniques de l'Enseignement" (http://www.aseiste.org/)

Publication :

Agence bibliographique de l'Enseignement supérieur
2023

Informations sur le producteur :

Laboratoire de Chimie
L’histoire du Laboratoire de Chimie du Muséum débute vers le milieu du 17ème siècle, dès la création de ce que l’on nomme alors le Jardin Royal des Plantes Médicinales. C’est l’alchimiste écossais Davisson qui inaugure la chaire de démonstration de chimie en 1648 et l’occupe jusqu’en 1651. L’importance de cette discipline au Muséum se manifeste à travers la création d’un cours public et gratuit auquel scientifiques, érudits et amateurs se pressent, et le développement rapide de la formation de chimistes, dont certains passés depuis à la postérité. Au commencement, l’enseignement de cette nouvelle discipline revêt un aspect pharmaceutique et médical important (Jaussaud 2019 : 29). Les enseignants sont, pour nombre d’entre eux, médecins et pharmaciens et occupent deux chaires réparties entre cours magistraux et démonstrations. A la suite de la Révolution française, le Jardin du Roy se transforme en Muséum National Histoire Naturelle et jusqu’au milieu du 19ème siècle, vit une période de développement important. En plus de la botanique, discipline aux fondements du Muséum, l’histoire naturelle des animaux, vivants et fossiles, prend un essor considérable. A la pratique descriptive des sciences à travers les collections naturalistes, s’ajoute une vision expérimentaliste de la science, installant la recherche dans les laboratoires. En ce qui concerne la chimie, on continue de dispenser l’enseignement à travers les deux chaires de Chimie générale et des Arts chimiques, qui reprennent cet aspect complémentaire entre enseignement théorique et pratique. A partir de 1850, ces deux chaires se transforment encore pour s’orienter vers la Chimie appliquée aux Corps Inorganiques, et la Chimie appliquée aux Corps Organiques. On distingue alors l’étude des corps simples observés dans les éléments de la nature ou créés artificiellement d’une part, et l’étude des composés organiques naturels ou synthétiques d’autre part.
Au temps de Buffon:
La chimie installée depuis un siècle au Jardin royal, la charge de démonstrateur de chimie revient, en 1743, à Guillaume-François Rouelle (1703-1770), dit Rouelle l’ancien, chimiste et apothicaire. Rouelle, en homme érudit et contemporain de Buffon, s’intéresse à l’histoire naturelle et la botanique et développe une recherche et des procédures d’expérimentations qui participent à l’édification de la chimie comme une science visant à comprendre les phénomènes naturels. En cette période de bouillonnement pré-révolutionnaire, son enseignement est suivi par de nombreux illustres chimistes tels que Macquer, Lavoisier et Baumé, ainsi que certains penseurs et philosophes des Lumières, comme Diderot, Condorcet et Rousseau. Rouelle enseigne avec le concours de son frère, qui lui succède au poste de démonstrateur en 1768. Ce dernier continue à diffuser les travaux de son aîné en plus de mener ses recherches propres, qui ont menées à l’identification de l’urée. Il est aussi accompagné, dans son enseignement, par Louis-Claude Bourdelin. Ce dernier assure le cours de chimie au Jardin du Roy jusqu’en 1771, alors remplacé par Pierre-Joseph Macquer jusqu’en 1784.
Le temps de la Révolution:
La période révolutionnaire a permis une progressive individualisation du métier de chimiste, défait de ses oripeaux alchimiques, et s’appuyant sur la pharmacie comme discipline. Elle conserve, à travers le temps, des liens forts avec la pharmacie, la recherche sur les remèdes jusqu’à l’époque contemporaine.
Arrive Antoine-François Fourcroy, fils d’apothicaire et diplômé en médecine, pour succéder à Macquer. En plus de travailler à la transformation de l’enseignement public en France, Fourcroy œuvre alors à la métamorphose du Jardin du Roy en Muséum d’Histoire Naturelle, tandis que les titulaires des chaires gagnent en autonomie (Bodo 2013). Fourcroy accentue la transformation de la chimie comme une science pourvue de ses propres méthodes d’analyse et son propre langage, notamment par l’emploi de la nouvelle nomenclature lavoisienne qui lui permet de développer une vision utilitaire de la chimie tournée vers l’expérimentation (Hahn 1997).
En tant qu’enseignant, Fourcroy est assisté par Brongniart, à partir 1779, puis Vauquelin, en 1803, au poste de démonstrateur. Brongniart est d’abord démonstrateur de chimie au Collège de Pharmacie. Il acquiert aussi une des charges de premier apothicaire du roi, lui permettant de professer au Château de Versailles, avant que la Révolution n’y mette un point d’arrêt. Après un passage par l’armée en tant que pharmacien, il fait son retour au Muséum national d’Histoire Naturelle, en 1793. Il prend la tête de la nouvelle chaire d’Arts chimiques, tandis que Fourcroy est installé à celle de Chimie générale. Ensemble, ils développent l’enseignement de la chimie, accroissent la liste du matériel dédié aux expériences et démonstrations, soit par l’achat, soit en réquisitionnant le matériel inutilisé dans les établissements nationaux (Jaussaud 1998). L’héritage de Brongniart au Laboratoire de Chimie recouvre divers sujets tels que l’étude de la cristallisation des métaux, les altérations de l’opium, celles — in vivo et in vitro — de la lymphe, le vieillissement des feuilles d’arbres, ou les substances pouvant donner du phosphore. En 1778, il publie aussi Tableau analytique des combinaisons et des décompositions de différentes substances, autrement nommé Procédés de chymie, pour servir à l’intelligence de cette science. A sa mort en 1804, c’est Nicolas Vauquelin qui lui succède.
Vauquelin est un proche de Fourcroy et de sa famille et avant de devenir titulaire de la Chaire des Arts Chimiques, il est formé en tant que garçon de laboratoire chez un pharmacien. Entre les périodes du Directoire et de la Restauration, il possède nombre de charges d’enseignement et devient titulaire d’une chaire au Muséum (1804) et professeur à la Faculté de médecine à la suite du décès de Fourcroy (1812). Vauquelin est un enseignant et un chercheur prolifique. Son travail s’oriente plus spécifiquement vers la chimie minérale et analytique, et s’appuie largement sur l’expérimentation, gage d’exploration et de théorisation. Durant son travail de recherche, il s’est attelé à identifier de nombreux minéraux, dont le chrome à partir de la chrocoïte, et il a grandement participé aux recherches sur les métaux (analyses de minerais, des processus de fonte et d’oxydation). Parmi les nombreux éléments organiques animaux qu’il analyse, il identifie l’urée, et il est le premier à signaler la présence de nicotine dans le tabac. En 1810, à la suite du décès de Fourcroy, Vauquelin se retrouve à collaborer avec André Laugier qui succède au premier. Laugier est cousin de Fourcroy et s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur. D’ailleurs, Laugier s’est formé, en compagnie de Vauquelin dans le laboratoire de Fourcroy. Laugier s’est intéressé à l’analyse des minéraux et de leur composition, ainsi que des procédés d’extraction et de séparation métallurgiques. Ce travail l’a conduit à s’intéresser aux aérolithes et à la détermination de leur composition en usant d’une méthode d’analyse permettant de préserver au mieux leurs composants. Il dégage de nombreuses observations sur leur similarité de composition, et notamment la présence constante de chrome. A ce travail de grande ampleur, s’ajoute celui sur les concrétions calculeuses humaines et animales qui le conduisent à opérer une différenciation chimique entre les deux types de calculs.
Les figures du 19ème siècle:
En 1832, Joseph Louis Gay-Lussac reprend la chaire de Chimie générale à la mort de Laugier et l’occupe jusqu’en 1848. Elève de l’Ecole polytechnique, il y a pour professeurs Fourcroy, Vauquelin, Chaptal et Berthollet. Gay-Lussac est reconnu pour ses travaux sur les propriétés des gaz. Il énonce la loi de dilatation des gaz et donne son nom aux lois volumétriques démontrant que les gaz se combinent entre eux selon des rapports volumétriques simples. A cela s’ajoutent ses recherches sur l’air atmosphérique, menées en partie en compagnie d’Alexandre von Humboldt. Dans le domaine de la chimie, Gay-Lussac découvre le bore et isole l’acide borique en travaillant à la préparation du potassium. Il démontre que le chlore, ainsi que d’autres acides, sont dépourvu d’oxygène, tandis qu’il mène des recherches sur l’iode et ses composés. Il participe à l’essor de la chimie industrielle en améliorant les procédés de fabrication de l’acide sulfurique et de l’acide oxalique. Chargé par l’administration française de créer un moyen de mesurer la concentration en alcool des boissons, il met au point l’alcoomètre qui portera son nom. Il devient d’ailleurs fabricant d’instruments scientifiques au début des années 1830 et commercialise son alcoomètre.
En 1850, Gay-Lussac est le dernier scientifique à occuper la chaire de Chimie générale qui est transformée en Chaire de Chimie appliquée aux corps inorganiques. Edmond Frémy, son élève, lui succède et inaugure cette nouvelle chaire, aux côtés de Michel-Eugène Chevreul, titulaire de la Chaire des Arts chimiques depuis 1830, transformée en Chaire de Chimie des corps organiques à cette occasion. A eux deux, ils se partagent l’enseignement de la Chimie, ainsi que la direction du Muséum, pour une grande partie du 19ème siècle.
Durant sa carrière, Frémy mène ses recherches sur différents acides et découvre l’acide fluorhydrique anhydre. Il étudie durant de longues années la composition des os et d’autres substances animales, ainsi que le cerveau. Il participe aussi à l’essor de la chimie industrielle en produisant des recherches sur des matériaux comme les aciers, l’acide sulfurique, le verre, le papier, et des processus comme la saponification des corps gras. On doit à Frémy, d’avoir œuvré dans le domaine de la cristallogenèse en réussissant à fabriquer des rubis de synthèse à partir de cristaux d’oxyde d’aluminium. En plus de diriger le Muséum entre 1879 et 1890, Frémy reste à la tête de la chaire de Chimie des corps inorganiques jusqu’en 1892. Il n’est pas remplacé à cette chaire et seule celle de Chimie appliquée aux corps organiques continue de fonctionner, après le long règne de Chevreul. L'influence de Frémy est notable au Muséum puisqu’il y crée son école de Chimie (1864), au moment où les écoles d’ingénieurs chimistes n’existent pas encore. Cette école gratuite et privilégiant l’expérimentation, est installée dans les bâtiments où se trouve l’actuel Laboratoire de Chimie. Jusqu’à 1892, date de la suppression de cette école, plus de 1400 élèves y sont formés. Représentants de la recherche universitaires comme Henri Moissan (premier prix Nobel de Chimie en 1906) ou promoteurs de l’industrie chimique, ils font rayonner les savoirs et savoir-faire du laboratoire, à commencer par Léon Arnaud, qui sera le successeur de Chevreul.
Chevreul est l’autre moitié du binôme formé avec Frémy. Elève et préparateur de Vauquelin, il est aussi contemporain de Gay-Lussac. Il prend la tête de la Chaire de Chimie organique en 1830, en plus de la charge de directeur des teintures de la Manufacture royale des Gobelins. Avant d’entrer au Laboratoire de Chimie du Muséum, Chevreul publie ses premiers travaux sur l’acide nitrique, le liège et les substances colorantes. Dès les années 1810, il s’intéresse à la constitution des corps gras et publie ses Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale (1823). Ainsi, il théorise le processus de saponification, détermine la composition des graisses et huiles et nomme le cholestérol. En plus de ces découvertes, Chevreul développe sa recherche sur les couleurs et les contrastes. De ce travail naissent plusieurs ouvrages sur les effets d’optique, les applications pour la teinture et influence aussi les peintres impressionnistes, en ce qui concerne l’étude de la décomposition de la lumière par le prisme et sur le cercle chromatique. La carrière de Chevreul revêt un aspect extraordinaire par sa longévité. Célébré avec les honneurs nationaux pour son centenaire en 1886, il meurt trois ans plus tard.
Le tournant du 20ème siècle:
Albert Arnaud, préparateur de Chevreul, lui succède. Arnaud se fait spécialiste d’ethnopharmacognosie et se spécialise dans la recherche et la mise à jour la présence d’alcaloïdes dans différents quinquinas originaires d’Amérique du Sud. Son travail est rendu possible par les relations qu’il tisse avec les voyageurs naturalistes qui lui rapportent de leurs périples les plantes nécessaires à ses analyses. Ses études lui permettent d’affiner la description des alcaloïdes ainsi testés et de réaliser des succédanés artificiels de la quinine à l’usage pharmaceutique important pour soigner les maladies de cœur. En plus de cette recherche au long cours, Arnaud s’inscrit dans la lignée de son maître Chevreul et continue aussi le travail mené sur les corps gras et les substances colorantes des végétaux.
Durant la période difficile de la première Guerre Mondiale, il faut attendre 1919, quatre ans après la mort d’Arnaud, pour voir arriver un successeur à la Chaire de Chimie appliquée aux corps organiques en la personne de Louis-Jacques Simon que l’on connaît plus comme directeur du Laboratoire de chimie organique de l’Ecole normale supérieure. Richard Fosse succède à Simon en 1928. Diplômé en pharmacie, il prend la tête du Laboratoire de Chimie du Muséum, jusqu’en 1941. Son travail de recherche porte principalement sur le domaine de la chimie organique pure et plus précisément sur l’analyse de l’urée et des mécanismes de sa production. Cela à des retombées importantes dans les domaines de la chimie médicale et l’exploration fonctionnelle des maladies. En 1941, lorsque Fosse se retire, c’est Charles Sannié qui prend la relève d’une chaire rebaptisée « Chaire des corps organisés ». Il possède lui aussi un intérêt pour la chimie médicale et s’intéresse plus particulièrement aux acides aminés et les plantes à saponines. Il profite de son arrivée pour réorganiser le laboratoire et introduire les techniques et outils modernes nécessaires à l’étude de ces substances (Frèrejacques 1956). Ce chercheur est passé à la postérité, grâce aussi à son travail pour l’Identité Judiciaire et son apport important au développement de la police scientifique.
Charles Mentzer arrive au Laboratoire de chimie des corps organisés du Muséum en 1958, et prend la suite de Sannié. Pharmacien de formation, Mentzer poursuit sa carrière dans plusieurs lieux de recherche publics (Ecole des Hautes Etudes, Faculté des Sciences de Lyon, Ecole supérieure de Chimie) ainsi que dans le privé (firme Roussel) avant de prendre la tête du Laboratoire de Chimie du Muséum et de le transformer durablement en prenant le parti de rénover les locaux, de moderniser les équipements, et surtout de réorganiser une structure de recherche plus performante associée au CNRS à partir de 1967. Mentzer meurt prématurément en 1968, en laissant néanmoins une importante recherche en chimie thérapeutique et la mise au point de techniques inédites d’obtention de nouveaux composés dans le domaine de la synthèse organique, ainsi qu’en en phytochimie avec un travail de chimiotaxonomie important.
C’est Darius Molho, un des élèves de Mentzer, qui prend ensuite la tête du Laboratoire de Chimie et son travail de recherche reflète la grande connivence entretenue avec Mentzer durant toutes ces années (Jaussaud & Brygoo 2004). Sa recherche s’étend sur la chimiotaxonomie végétale et fongique et son travail porte notamment sur la synthèse de substances analogues aux hormones œstrogènes et d’anticoagulants. Au Muséum, Molho est chargé par Mentzer d’organiser un service de synthèse organique, dans l’héritage de la chaire de Chimie des débuts qui avait pour vocation d’étudier les constituants organiques des plantes pour en isoler de nouveaux médicaments. C’est une chaire modelée d’après les visées promues par Mentzer : une recherche en chimie de synthèse, un travail de chimie d’extraction et un pan de recherches et de tests en biochimie dynamique. A la suite de Molho, Pierre Potier prend la direction du Laboratoire pour une courte année, entre 1990 et 1991. Potier se fait connaître aussi à travers la préparation de deux poisons (l’un à base d’if et l’autre de pervenche de Madagascar) qui deviendront plus tard deux puissant antitumoraux très utilisés.
Bernard Bodo, entré très tôt en tant qu’étudiant au Laboratoire de Chimie du MNHN, prend la relève après Potier. Nommé assistant à la Chaire de chimie des corps organisés en 1966, sous la direction de Mentzer, Bernard Bodo est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie Industrielle de Lyon. En parallèle, il suit un cursus à la Faculté des Sciences et obtient plusieurs certificats en chimie organique, théories et techniques de la chimie organique, cristallographie physique, physique expérimentale et chimie industrielle. A la fin de ses études en 1965, après un stage dans la société Organico à Marseille, il revient au Laboratoire pour intégrer une équipe de recherche chargée de la synthèse de l’aflatoxine, responsable de maladies pour le bétail. Il obtient son DEA de chimie organique en 1967 et son doctorat ès-Sciences en 1975. En 1974, il devient Maître-Assistant au Laboratoire de Chimie, puis Maître de Conférence – Sous-Directeur en 1987. En plus de ses recherches sur la famille des flavonoïdes, entamées dès son entrée au Laboratoire, il se tourne vers l’analyse et l’identification des substances naturelles provenant des lichens et champignons, en usant des méthodes modernes d’analyse (spectrométrie de masse, RMN, etc.), leur synthèse puis leur étude cristallographique. Au sein du Muséum, Bernard Bodo travaille en collaboration avec d’autres chaires dont la Cryptogamie, l’Entomologie et la Biophysique, ainsi que des organismes extérieurs, dans un souci d’interdisciplinarité.
Le laboratoire du 21ème siècle:
Au début des années 2000, le Laboratoire de Chimie du Muséum poursuit son évolution afin de de continuer à produire une recherche au plus près des grands enjeux environnementaux. La création de l’Unité Molécules de Communication et Adaptation des Microorganismes (MCAM) est le fruit du rapprochement de plusieurs unités de recherche du Muséum (l’UMR 5154 Chimie et biochimie des substances naturelles, l’EA 3335 Biologie fonctionnelle des protozoaires et l’EA 4105 Ecosystèmes et interactions toxiques) afin de fédérer leurs recherches et l’expertise de leurs scientifiques, et ainsi « constituer un pôle multidisciplinaire d’étude des mécanismes moléculaires de communication et d’adaptation des microorganismes à leur environnement selon des approches chimique, biochimique, biologique et écologique ». Officiellement crée le 1er janvier 2009, l’Unité MCAM est reconnue comme Unité Mixte de Recherche du CNRS (UMR 7245), le 1er janvier 2011 et est une des unités constituantes du Département Adaptations du Vivant du MNHN. Elle a été dirigée par Sylvie Rebuffat jusqu’en 2016, et est actuellement sous la responsabilité du Professeur Philippe Grellier. En plus d’avoir été à la tête du MCAM, Sylvie Rebuffat a dirigé l’équipe MDCEM (Molécules de défense et de communication dans les écosystèmes microbiens) de 2007 à 2013. Ses recherches portent sur les aspects moléculaires des processus adaptatifs et des mécanismes de défense des microorganismes, en particulier des bactéries, dans différents écosystèmes. Ses travaux concernent principalement les peptides antimicrobiens des bactéries dont le rôle écologique est important, notamment dans les compétitions microbiennes au sein de différents microbiotes, comme le microbiote intestinal, humain et animal.
Le professeur Philippe Grellier quant à lui, est l’actuel responsable du MCAM. Il est spécialiste en parasitologie et protistologie, en biologie cellulaire et moléculaire, ainsi qu’en pharmacologie. Il travaille aussi sur les substances naturelles et leur valorisation. Ses recherches visent à la compréhension des processus d'adaptation au niveau moléculaire des protozoaires à leur environnement avec pour objectifs l'identification des molécules clés régulant le développement de ces protozoaires. Les applications de ces recherches son thérapeutiques et portent sur l’étude des maladies comme le paludisme, la maladie du sommeil ou encore la maladie de Chagas. Il est par ailleurs chargé de conservation des collections « Protistes » du Muséum.

Conditions d'accès :

Consultation soumise à conditions.

Conditions d'utilisation :

La reproduction et la publication sont soumises à conditions, consultables sur le site Internet des bibliothèques du Muséum : http://bibliotheques.mnhn.fr 

Description physique :

Importance matérielle :
1363 objets et groupes d'objets

Références bibliographiques :

Association de sauvegarde et d'étude des instruments scientifiques et techniques de l'enseignement (France) and Francis Gires. 2006. L'empire De La Physique : Cabinet De Physique Du Lycée Guez De Balzac D'angoulême : [Catalogue]. Niort (Musée Bernard d'Agesci 28 Av. de Limoges 79000): ASEISTE.
Brossollet, J. « CHEVREUL MICHEL EUGÈNE - (1786-1889) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 30 mars 2022. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/michel-eugene-chevreul/
Frèrejacque M. 1956. Charles Sannié (1896-1957). In: Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 3, n°12, pp. 909-911.
Fischer, J-L. 2000. « Expérimenter », in Blanckaert, C., Cohen, C., Corsi, P. & Fischer, J-L. Le Muséum au premier siècle de son histoire, pp. 333-339. https://www.doabooks.org/doab?func=fulltext&uiLanguage=en&rid=40381.
Hasenfratz, V. 1932. — Albert Arnaud – 1853-1915. Archives du Muséum national d'Histoire naturelle, 6ème série 1932 (1): 125-137.
Jassaud, P. 1998. Pharmaciens au Muséum : chimistes et naturalistes, Paris : Éd. du Muséum national d'histoire naturelle.
Kayas , G. « GAY-LUSSAC LOUIS JOSEPH - (1778-1850) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 29 mars 2022. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/louis-joseph-gay-lussac/
Kirkiacharian S. 2001. Grands pharmaciens : Charles Mentzer (1911-1967). In: Revue d'histoire de la pharmacie, 89ᵉ année, n°332, pp. 571-577.
s.n. “Edmond Frémy”, https://cths.fr/an/savant.php?id=116295
s.n. « FRÉMY EDMOND - (1814-1894) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 30 mars 2022. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/edmond-fremy/
s.n. Résumé du parcours de Darius Molho, http://chimie.these.free.fr/CHIMTHE494.htm s.n.
Présentation du MCAM : https://mcam.mnhn.fr/fr/presentation-de-lumr-346
s.n. « Histoire de la Chimie au Muséum », https://mcam.mnhn.fr/fr/histoire-de-la-chimie-au-museum-349
s.n. « Le Muséum, berceau de la Chimie », https://www.mnhn.fr/fr/le-museum-berceau-de-la-chimie
Archives du Muséum National Histoire Naturelle : « Cours de chimie par Messieurs Guillaume-François Rouelle et Louis-Claude Bourdelin » (Ms 2542)
« Procès-verbal de l’Assemblée des Professeurs, 1966 » (AM 644)
« Procès-verbal de l’Assemblée des Professeurs, 1988 (AM 674)»
« Procès-verbal de l’Assemblée des Professeurs, 1989 » (AM 675)

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01 40 79 48 49
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bibliotheques@mnhn.fr

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_751059807_MNHN_Instruments_Chimie

Où consulter le document :

Muséum national d'Histoire naturelle - Direction des bibliothèques et de la documentation / Service Collecte Traitement et Flux

Muséum national d'Histoire naturelle - Direction des bibliothèques et de la documentation / Service Collecte Traitement et Flux

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