L'existence et les bornes chronologiques de cette sous-série peuvent surprendre : elle apparaît en effet comme redondante à côté de la très volumineuse sous-série consacrée au Maroc, cotée en 24QO. Les dossiers qui composent cette dernière ont en fait été produits dans le cadre d'une mission de liaison de la sous-direction du Levant, au sein de la direction Afrique-Levant, avec les services chargés des Affaires Nord-Africaines au ministère des Affaires étrangères (à l'instar de la direction générale des Affaires marocaines et tunisiennes de 1956 à 1961), mais aussi au dehors : par exemple, l'éphémère ministère éponyme entre 1954-1955 (art. 8-11). Un suivi est aussi assuré avec les postes diplomatiques et consulaires français dans le pays (art.12-14, 36). Cette sous-série témoigne donc de l'activité de veille de la direction Afrique-Levant sur l'évolution de la situation du Maroc, qui relevait de sa compétence géographique jusqu'en 1954 au sein de la sous-direction des protectorats.

Elle offre une approche synthétique des problématiques qui parcourent le Maroc dans les années 1950, à commencer bien sûr par son indépendance en mars-avril 1956 (art. 5) et les difficultés rencontrées par le nouveau régime (art. 4, 6-7). Les relations avec les anciennes métropoles, la France (art. 16-18) et l'Espagne (art. 20-23) sont également bien traitées. Quant aux relations régionales, un paradoxe semble se dessiner entre l'orientation panafricaine de la politique extérieure du Maroc (art. 19) et les conflits avec les pays voisins nés de la question épineuse de la délimitation des frontières du Maroc indépendant, en particulier pour la zone du Sahara occidental (art. 17).

Il faut aussi noter le traitement séparé de la zone de Tanger (art. 34-38), territoire autonome doté d'un statut international depuis 1923, que la France contribue à administrer par l'intermédiaire d'un Comité de contrôle (art. 37). L'abrogation de ce statut spécial et la réintégration de la zone de Tanger au territoire marocain, de façon quasi concomitante à la fin des protectorats, y fait l'objet d'une attention particulière (art. 35).