Originaire de Bar-le-Duc, titulaire d'un brevet de dessinateur industriel, Jean Masson entre au bureau d'études des Ateliers Jean Prouvé à Maxéville en 1952, à l'âge de vingt ans. L'année suivante, de profondes divergences avec la société actionnaire Studal, filiale de l'Aluminium français, contraignent Prouvé à quitter la direction de son entreprise et la société mère à l'employer dans un bureau d'étude rue Kléber à Paris comme prestataire de conseils. Jean Masson suit la même trajectoire : il quitte Maxéville fin 1954 et part pour Paris, où il travaille durant un an dans l'entreprise de construction métallique Baudet Donon Roussel. Il rejoint ensuite Prouvé qui vient de mettre sur pied la Société pour le développement de la construction industrialisée, dont la création va provoquer la rupture définitive avec Studal. Au 1er janvier 1956, Jean Prouvé renonce définitivement à son usine mais retrouve le droit d'utiliser son nom : sa société se transforme en SARL sous l'appellation de " Constructions Jean Prouvé ". C'est dans ce cadre que Jean Masson, en collaboration avec Robert Guidici, va appliquer pour l'école de Villejuif le principe de structure de béquille dissymétrique mis au point par Prouvé et Serge Ketoff. Les Constructions Jean Prouvé vont rapidement signer un accord d'exclusivité de fabrication avec la Compagnie Industrielle de Matériel de Transport, qui cherche alors à diversifier sa production. Ce rapprochement va aboutir en 1957 à l'absorption de la société de Prouvé par la CIMT qui en retour lui confie la direction de son secteur bâtiment et de son bureau d'étude. La " CIMT - Jean Prouvé " va rapidement devenir le leader français de la construction de murs-rideaux. Jean Masson, dans ses responsabilités au service des chantiers expérimentaux, va contribuer à la mise en place d'une véritable industrialisation des panneaux de façade dans les usines de Floirac (près de Bordeaux) puis de Valenciennes. Parallèlement, Prouvé exerce comme ingénieur-conseil indépendant, développant au gré des sollicitations des architectes des procédés constructifs comme le portique en H, la structure dite " tabouret " ou la nappe de charpente tridimensionnelle, conçue avec Léon Petroff, ingénieur à la CIMT. Mis à la retraite par cette dernière en 1966, il va installer l'année suivante son propre bureau d'études rue des Blancs-Manteaux à Paris, mais continuera souvent, durant les années 1970, à confier la réalisation des éléments qu'il élabore à la CIMT où Jean Masson a poursuivi sa carrière.

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