Inventaire d'archives : Fonds René Gaudy

Contenu :

Le fonds constitué par René Gaudy, militant communiste, homme de théâtre et chercheur, est composé de deux sections distinctes. D'une part, les documents concernant l'activité politique de René Gaudy qu'il a mené d'abord en tant que militant, puis au travers de son activité théâtrale. Une importante partie documentaire complète cette section, consistant principalement en tracts et en journaux récoltés durant les années de militantisme du donataire. Le fonds contient également les documents relatifs aux travaux de recherche menés par René Gaudy sur l’histoire de l’électricité et du gaz en France, ainsi que les biographies d’ouvriers de ces industries rédigées pour le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français. Enfin, on trouvera dans ce fonds un dossier contenant des journaux, des brochures et des tracts issus de l'opposition à la guerre d'Algérie

Cote :

Paris 1 CHS RG

Publication :

Agence bibliographique de l'Enseignement supérieur
2017

Informations sur le producteur :

Gaudy, René (1940-....)
Né le 14 mai 1940 à Bayonne, René Gaudy débute ses études supérieures à Besançon où il milite d’octobre 1959 à juin 1962 à l’UEC, mais également à l’UNEF, organisation dans laquelle il assure la vice-présidence (Information et culture) de l’Association Générale des Étudiants de Besançon. Il adhère au PCF en 1961. R. Gaudy poursuit ses études de lettres à Paris à partir de la rentrée 1962, où il est alors secrétaire du cercle lettres au sein du secteur Sorbonne-Lettres de l’UEC.
Entre 1964 et septembre 1968, R. Gaudy est critique théâtral au Nouveau Clarté puis à France nouvelle, hebdomadaire du PCF. Membre de la cellule Beloyannis du PCF (Rue M. le Prince, Bd St Michel, rue Racine...) et secrétaire de la section PCF Odéon-Monsieur le Prince du 6e arrondissement (une des trois sections de la section du 6e).
Il étudie dès 1964 à l'Institut d'Etudes théâtrales de la Sorbonne (puis en 1967 de Censier) , chargé de cours de l'IPFE (Institut pour les professeurs de français à l'étranger) de la Sorbonne puis en 1967 à Censier également.En mai-juin 1968, René Gaudy, alors encore secrétaire de la section PCF Odéon-M. le Prince, est actif dans le mouvement au quartier latin, et participe notamment aux réunions des professeurs et étudiants de l'Institut d'Etudes théâtrales.
Il quitte Paris à l'automne 1968 pour rejoindre le théâtre populaire de Lorraine, établi à Metz puis à Villerupt et participe à la création de la pièce "Splendeur et misère de Minette, la bonne Lorraine" entre janvier et juin 1969. Il retourne dans la région à l'automne pourun spectacle du Théâtre Populaire de Lorraine sur le XVIIIe siècle : "Pleins feux sur le siècle des lumières".
En janvier 1970 a lieu la deuxième "Opération Minette" en Lorraine qui s'ensuit d'une tournée en France et à La Chaux de Fonds. En juin 1970, une partie de l'équipe de "Minette" cherche un lieu où continuer cette expérience de théâtre avec les ouvriers. Elle obtient l'accord du CE de Peugeot-Sochaux (majorité CGT-CFDT unies), région où René Gaudy avait gardé des contacts datant de ses années d'études à Besançon : avec Pol Cèbe, ancien animateur du CCPPO à Besançon et animateur, en 1970, du centre culturel de Clermoulin, et avec Serge Paganelli, secrétaire de la fédération PCF du Doubs. L'équipe fonde alors le théâtre des Habitants.
Son premier spectacle "Les Comédiens" est monté en septembre et porte sur la situation tragique de cette profession, exploitée comme l'est le prolétariat, est suivi par un spetcacle pour enfants "Pergaud", au printemps, puis par le montage d'une pièce sur la Commune de Paris, à l'occasion du 100e anniversaire : "Soumettre Paris". Puis un petit spectacle sur le thème des heures supplémentaires est donné à l'usine SMA d'Arbouans, dans la banlieue de Sochaux-Montbéliard.
C'est alors que la direction de Peugeot engage un procès contre le Comité d'Entreprise et le théâtre des Habitants pour subventions abusives. Cette procédure donne lieu à un important mouvement de solidarité avec le CE et la troupe, et à la création d'un Comité de défense pour le droit à la culture. Mais la ville de Montbéliard (PS) continue de marquer son hostilité à la troupe.
Durant l'été 1971, un conflit éclate au sein de l'équipe entre d'un côté le directeur J.M. Bonillo et Christine Berthier, et de l'autre René Gaudy, G. Bentolila, D. Radochévitch et J.P. Hutinet. Le conflit porte sur les méthodes de travail (choix de la création collective ou de la reconnaissance d'une place spécifique à chaque métier).En Novembre, J.M. Bonillo et C. Berthier quittent la troupe et la région. René Gaudy devient PDG de la SCOP théâtre des Habitants, D. Radochévitch son directeur. René Gaudy fait appel à un nouveau metteur en scène : Jacques Roch (qui avait monté "Le Legs" de Marivaux, dans la lignée de Patrice Chéreau et avait participé comme comédien à la seconde saison de "Minette").Entre la fin 1971 et mai 1972 J. Roch monte les "Histoires du pays de Montbéliard", puis "Trouble", deux pièces écrites par René Gaudy. "Trouble", jouée deux fois seulement à la maison des arts de Sochaux est reçue avec beaucoup d'interrogation : ce n'est pas le théâtre militant qu'attendent les militants. La direction Peugeot, le syndicat maison CFT, la direction socialiste de Montbéliard, son équipe culturelle (Yves Deschamps) font tout pour briser l'élan, et une critique très mauvaise parue dans l'Humanité achèvent le travail de sape. En juin 1972, l'équipe jette l'éponge.Reste à régler une dette de 12 millions de centimes. La municipalité de Montbéliard se déclare prête à la régler à condition d'obtenir l'assurance formelle que la troupe a quitté la région. C'est alors seulement courant 1973 que la question sera réglée. Quant au procès, il s'est terminé par une sorte de non lieu, la direction Peugeot ayant finalement obtenu ce qu'elle voulait : la fin d'un théâtre pour "ses" ouvriers. Vingt ans plus tard, une autre troupe militante s'installe dans la région : le théâtre de l'Unité, de Jack Livchine et Hervée De Lafond. Elle y est encore en 2017.
René Gaudy se consacre par la suite à la recherche, et rédige plusieurs ouvrages sur l'histoire de l'énergie en France. Parallèlement, il rédige plusieurs biographies sur les ouvriers de cette industrie.

Informations sur l'acquisition :

Ce fonds d'archives a été donné à la Bibliothèque du Centre d'Histoire Sociale du XXe siècle par René Gaudy dans les années 1990, puis complété en 2017.

Description :

Mise en forme :
Les documents relatifs à l’activité politique de R. Gaudy ont été décrits selon des critères thématiques et chronologiques. La section concernant l’histoire des gaziers et des électriciens de Paris bénéficiait d'un classement établi par le donateur qui a été globalement conservé.Un don ultérieur, contemporain de la rédaction de l'inventaire et concernant les activités militantes de René Gaudy est venu enrichir le fonds.

Description physique :

Dimensions :
2 ml
Importance matérielle :
20 boîtes

Références bibliographiques :

- René Gaudy, Et la lumière fut nationalisée, Éditions sociales, 1978. 2e éd. 1996, Éd. La Vie ouvrière
- René Gaudy, Les porteurs d'énergie, Tome 1, Temps actuels, 1982. 2e éd. Le Temps des cerises, 2006
- René Gaudy, Les porteurs d'énergie ,Tome 2, Le Temps des cerises, 2008
- René Gaudy, La nationalisation de l'énergie. Histoire d'un combat 1944-1947 , Éditions de l'Atelier, 2016
Michel Dreyfus (dir.), Gaziers-Électriciens. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, coll. « Jean Maitron », Les Éditions de l’Atelier, 347 p. Paris, 1996.

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Mises à jour :

5 novembre 2019
  • Mise à jour des informations lors du transfert des fonds du Centre d'histoire sociale des mondes contemporains vers le Grand équipement documentaire du Campus Condorcet
  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FR-930019801_MIL_Gaudy_PARIS1_CHS

    Où consulter le document :

    Humathèque Condorcet - Service des archives

    Humathèque Condorcet - Service des archives

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