Inventaire d'archives : CNAHES. Sous-fonds Association nationale d’Entraide féminine (ANEF) (1952-1999).

Contenu :

  • Le contenu du fonds est le suivant : statuts, documents associatifs, relation avec les sections, formation.
Sommaire :
  • AS/208(XXV)/1. Tracts et textes de présentation. 1954-1999.
  • AS/208(XXV)/2-AS/208(XXV)/3. Statuts, règlements intérieurs. 1952-1999.
  • AS/208(XXV)/3 (suite)-AS/208(XXV)/7. Assemblées générales. 1952-1989.
  • AS/208(XXV)/7 (suite). Assemblées générales extraordinaires. 1958-1973.
  • AS/208(XXV)/7 (suite)-AS/208(XXV)/12. Conseil d'administration. 1952-1989.
  • AS/208(XXV)/12 (suite)-AS/208(XXV)/14. Bureaux. 1954-1989.
  • AS/208(XXV)/15-AS/208(XXV)/21. Comité central d’établissement CCE / comités d’établissement CE. 1972-1989.
  • AS/208(XXV)/21 (suite). Commissions. 1958-1971.
  • AS/208(XXV)/22-AS/208(XXV)/23. Journées d’études et stages. 1954-1984.
  • AS/208(XXV)/23 (suite)-AS/208(XXV)/25. Colloques et enquêtes. 1970-1988.
  • AS/208(XXV)/26-AS/208(XXV)/31. Comptabilité. 1966-1989.
  • AS/208(XXV)/31 (suite)-AS/208(XXV)/32. Frais de siège. 1971-1989.
  • AS/208(XXV)/32 (suite)-AS/208(XXV)/34. Réunions de l’ensemble des sections. 1965-1988.
  • AS/208(XXV)/34 (suite)-AS/208(XXV)/36. Correspondance avec les directeurs et les présidents. 1979-1989.
  • AS/208(XXV)/36 (suite)-AS/208(XXV)/38. Relations du siège avec les sections. 1965-1970.
  • AS/208(XXV)/38 (suite)-AS/208(XXV)/115. Sections.
  • AS/208(XXV)/115 (suite)-AS/208(XXV)/122. Réfugiés. 1989-1991.
  • AS/208(XXV)/123-AS/208(XXV)/125. Relation avec d’autres associations. 1976-1994.
  • AS/208(XXV)/125 (suite)-AS/208(XXV)/128. Formation. 1974-1994.
  • AS/208(XXV)/129-AS/208(XXV)/131. Anniversaires. 1982-1993.
  • AS/208(XXV)/131 (suite)-AS/208(XXV)/132. Conventions. Colloque. Plaquettes ANF. Grandes Oeuvres. Tours d'horizons. Rapports. 1978-1992.
  • AS/208(XXV)/133-AS/208(XXV)/136. Non classé.

Cote :

AS/208(XXV)/1-AS/208(XXV)/136

Publication :

Archives nationales (France)
2016
Pierrefitte-sur-Seine

Informations sur le producteur :

Association nationale d'entr'aide féminine (France) (1952-....)
Une oeuvre faite association
  • L’association nationale d’entr’aide féminine (ANEF) est déclarée à la Préfecture de Police de Paris en tant qu’association loi 1901, le 4 janvier 1952. Le but inscrit dans l’article 2 est ainsi défini : «». Une des figures de proue de l’organisation est Marguerite-Marie Michelin (Mme Jean Michelin, de la célèbre famille Clermontoise), guide de France, femme militante et ancienne déportée. Elle est appuyée par le réseau des mouvements de scoutisme féminin.  soutenir et coordonner l’action de tous ceux qui, en dehors de toute préoccupation politique ou confessionnelle, s’occupent de la réadaptation sociale des jeunes filles n’ayant pas atteint 25 ans, sorties officiellement des internats de rééducation ou de semi-liberté 
  • Dans le premier noyau, on retrouve ainsi, des femmes de poigne : Brigitte Haardt, éclaireuse de France, secrétaire et responsable du service de placement parisien des éducateurs monté par Henri Joubrel ; Françoise de Cherisey, trésorière des guides de France, femme de banquier ; Françoise Malleron, guide de France, assistante sociale et directrice du service sociale de l’enfance à Bourges (qui prendra plus tard le nom de son mari Jacques Astruc, commissaire général des scouts de France) ; Claudie Vieu-Fauconnier, éclaireuse de France, assistante sociale ; Monique Beauté, guide de France (qui deviendra Monique Nery), éducatrice dans l’établissement pour filles installé dans une section de la prison de Fresnes, puis à Cadillac, secrétaire de la revue , un des piliers des équipes de prévention dites « d’Amitié » ; Angèle Berty, assistante sociale, guide de France.Rééducation
  • Marguerite-Marie Michelin, surnommée parfois MMM, s’inscrit dans la lignée des initiatives prises depuis 1946-1947, par des femmes à la fois militantes dans les mouvements de jeunesse et engagées sur le plan professionnel auprès des jeunes filles en difficulté souvent placées par mesure judiciaire dans des internats de rééducation. Les expériences sont au départ informelles : stages et journées d’études pour compléter la formation des éducatrices, accueil et hébergement des jeunes filles à leur sortie des institutions ; organisations de loisirs au sein des établissements (ciné-clubs, sorties, colonies de vacances, troupes scouts…) (1). Ces actions reposent sur un constat : le décalage existant entre le système de prise en charge des mineures et le suivi de ces dernières à leur sortie. Mme Michelin dans un discours prononcé en 1962 pour le 10e anniversaire de l’ANEF souligne ainsi la gravité du problème :
  • «  » (2).Vous savez qu’en France, les internats de rééducation pour la délinquance féminine sont tenus à 90% par des religieuses cloîtrées. Il s’y fait un très bon travail de rééducation proprement dite. La réinsertion dans la vie ne peut y être préparée que de façon assez théorique, les éducatrices-religieuses ne pouvant guider leurs jeunes, lorsque celles-ci accèdent à la liberté. Les filles sortaient avec un petit pécule, un petit trousseau, un petit bagage professionnel et une place… Vous savez aussi que la première place est rarement la bonne
  • En créant l’ANEF, madame Michelin entend passer un cap, organiser et trouver des financements pour ce mouvement à l’origine entièrement bénévole. Si elle choisit une structure associative, elle a les réflexes d’une femme d’œuvre. Lors du dixième anniversaire de l’association, tout en associant à son entreprise ses collaboratrices, elle accepte l’hommage qui lui est rendu et qui la consacre « Mère fondatrice ». Dans le discours qu’elle prononce à cette occasion, elle évoque non sans ambiguïté son choix de donner au mouvement un cadre juridique, en mettant en avant des raisons d’ordre pragmatique :
  • «  » (3).A la longue, on s’est dit que cela ne pouvait pas durer, qu’il y avait trop à faire, et que pour être efficaces, il nous fallait un local, de l’argent, une permanence, des moyens, donc créer une Association déclarée selon la loi de 1901. J’ose dire que je l’ai fait la mort dans l’âme, j’avais si peur qu’un grand « machin » officiel ne risque de détruire ce précieux amour qui était l’essence de notre équipe et de notre action
  • Mme Michelin préfère présenter l’ANEF comme une grande famille et le récit de fondation, colporté au cours des années, présente d’étranges similitudes avec ceux d’autres œuvres de type caritatif et social. Au départ, il y a toujours une révélation, issue d’une rencontre providentielle, qui est en quelque sorte le déclencheur de l’aventure. Pour MMM, cette rencontre s’effectue dans un contexte particulier, celui de la déportation, qui l’amène à fréquenter des prostituées :
  • «  ».Dans les camps de femmes, nous étions intégralement mêlées aux « filles de joie », puisque des « bordels » entiers avaient été déportés
Cependant, si l’expérience des camps a été pour MMM marquante et décisive, elle précise bien dès les débuts de l’ANEF les différences d’orientation choisies par la suite :
  • « » (4). Tout ceci s’est imprimé très fort en moi, m’a donné au retour le désir, sinon de m’occuper de prostituées, tout au moins d’empêcher des êtres jeunes d’arriver au stade de vice et de dégradation que j’avais connu. C’est ce désir intense qui m’a amenée, en 1946, à prendre contact avec la délinquance juvénile
  • En choisissant ce créneau, MMM s’appuie sur un réseau très précis dans lequel elle a de nombreux contacts : celui des établissements dit du Bon Pasteur, en fait deux congrégations féminines spécialisées depuis plus d’un siècle dans la prise en charge des jeunes filles dites en danger moral, et en particulier celles ayant fait l’objet d’une mesure judiciaire. Les deux congrégations ayant obtenu à la fin du XIXe ou au début du XXe siècles d’habilitations du Ministère de la Justice.
  • MMM s’inscrit donc dans le prolongement d’œuvres déjà bien implantées dans le paysage national et ayant bénéficié d’une habilitation des pouvoirs publics plus soucieux de l’avenir et de la préservation de la jeunesse que de l’aide matérielle aux prostituées bien établies. Pour bénéficier à son tour d’une reconnaissance et donc de certaines subventions, MMM n’hésite pas à faire la tournée des « tutelles » :
  • «». J’ai commencé par le tour des ministères : Education surveillée, Population, visite au Président des juges des enfants, à la Liberté Surveillée, pour m’assurer qu’il n’existait pas déjà une association répondant à ce besoin particulier des jeunes filles isolées de 18 à 25 ans. Je ne voulais surtout pas fonder une association pour le plaisir d’en faire une, alors que nous pouvions, peut-être, nous affilier à quelque chose de préexistant. Tous m’ont assuré que nous répondions à un besoin réel, qu’il y avait un « trou » dans la gamme des Œuvres, et que notre travail était nécessaire 
  • Il ne s’agit pas bien entendu ni de minimiser, ni même de discuter de la générosité et de l’engagement des fondatrices, mais de saisir les ingrédients qui président à la naissance d’une œuvre. Entre charité publique bien structurée et charité privée bien ordonnée, MMM doit trouver ainsi sa propre « », son réseau de «», sa spécificité. clientèle fournisseurs 
Naissance des sections ou crise de croissance
  • L’aide apportée aux jeunes filles s’organisait au départ de façon informelle, en « ». En 1953, l’ANEF s’installe dans un petit appartement au 8 rue des Canettes, dans le 6e arrondissement à Paris, qui devient rapidement la «  » des activités de l’association et développe un premier service d’accueil, grâce au dynamisme de Françoise Malleron, qui en devient la permanente. chaînes d’amitiéplaque tournante
  • Dès 1952, quelques mois après la création de l’association, Mme Michelin, tout en exposant à son conseil d’administration le caractère très parisien de l’association,avait déjà proposé de créer de nouvelles équipes dans plusieurs grandes villes. Elle espérait par là même freiner en partie la «  ». De premiers contacts avaient été établis et lors de la première assemblée générale de l’ANEF qui se déroula à Paris le 1er décembre 1952, le comité directeur s’enorgueillissait du fait que trois de ses membres sur sept venaient de province. Il était cependant bien précisé qu’il ne s’agissait pas de se contenter « » et que la présence de correspondants au conseil d’administration devait s’accompagner d’un travail effectif sur le terrain. Plusieurs équipes locales semblaient en effet en voie de constitution dans les villes de Bourges, de Clermont-Ferrand, de Lyon, de Nancy, de Nantes, d’Orléans et de Toulouse (5).remontée générale des filles, de la province sur Paris d’une carte géographique de nom
  • Durant toute l’année suivante, des rapports émanant de diverses équipes témoignent de d’une activité accrue en province, avec notamment la mise en place d’une équipe dynamique, dès le mois de mars 1953, à Clermont-Ferrand.
  • Lors du conseil d’administration du 1er juin 1953, des activités similaires plus ou moins organisées sont signalées à Bordeaux, Bourges, Lyon, Nancy, Nantes, Toulouse. La deuxième assemblée générale qui se déroule à Bagneux (Seine) le 29 novembre 1953, entérine cette extension nationale. Une modification de l’article 2 des statuts généraux de l’association prévoit ainsi de constituer des sections régionales, départementales et locales. Il est même envisagé de constituer une section parisienne en tant que telle, indépendante du siège national.
  • Jusqu’à la fin des années 1950, les seules sections qui semblent fonctionner normalement sont celles de Lyon, de Nantes. Ainsi, malgré la formation précoce d’une équipe à Clermontoise en mars 1953, l’expérience semble tourner court et sa reconnaissance en tant que section régionale ne s’amorce difficilement qu’en 1957.
  • Il faudra attendre en fait le tout début des années 1960 pour que des structures réellement représentatives des sections se mettent en place. Un nouveau bureau national est institué en remplacement du comité directeur, les permanentes responsables de sections assistant aux réunions avec voix délibératives. Le rôle de ce bureau «  » (6). est non seulement administratif, mais de gouvernement. Rôle de moteur, d’orientation, de décision en dernier ressort
  • Cette extension réelle de l’association n’est pas sans entraîner quelques appréhensions chez les fondateurs de l’association. Lors du 10e anniversaire, Mme Michelin parle avec force de l’unité et de la fidélité aux valeurs initiales de l’association et pointe avec humour, mais aussi avec inquiétude, «  » : la crise de croissance que subit l’ANEF
  • «  (...) ».Disons que nous sommes une famille. La section parisienne est la fille aînée et elle a maintenant de nombreuses sœurs. Dans une famille, Dieu merci, il y a des individualités bien diverses et nous n’avons jamais cherché à ce que toutes les sections soient calquées sur le même modèle. Il n’y a pas de programme fixe de section. Mais dans une famille, il y a un fond commun de richesses où chaque enfant puise, dont il est imprégné et auquel il reste fidèle au travers de toutes ses caractéristiques qui peuvent être très diverses Que la section parisienne, qui est la fille aînée, soit la plus turbulente dans son développement, ce n’est pas très étonnant, elle a grandi si vite. Qu’elle soit même à la pointe d’une recherche, je ne lui reproche pas, c’est bien son rôle d’aînée. Que les autres sections, qui ont conscience d’être des personnalités et de faire un travail valable, la regardent parfois avec une pointe d’agacement… c’est aussi ce qui se produit dans toutes les familles
Notice réalisée en 2000 par Stéphane KRAXNER. Cette notice est le résumé d’une allocution de Mathias Gardet : «  ».Quand une association fait section : le cas de l’ANEF à Clermont-Ferrand
  • (1) Ces premières expériences ont déjà été décrites en détail dans Yves Beriot, Angèle Berthy, Paul Lutz (réunis par), , Paris, Equipes d’amitié, 1991, 176 p. ; Marie-Thérèse Cheroutre « », dans, Documents de l’INJEP, n°21, 1995, pp. 53-67, et, Les éditions du Cerf, Paris, 2002, pp. 256- 269.De l’impossible à la chaîne d’amitié, collectif d’acteurs-témoins 1945-1965 Ouvrir les portes : le scoutisme au féminin Le scoutisme et la rééducation dans l’immédiat après-guerre : lune de miel sans lendemain ? Le scoutisme au féminin, les guides de France 1923-1998
  • (2) Discours de Mme Michelin à l’occasion du 10e anniversaire, archives ANEF, n° 7, p. 9.
  • (3)., p.11. Ibid
  • (4) Réunion du C.A. du 1er avril 1952, archives ANEF, n° 78, p. 2.
  • (5) Ibid.
  • (6) Réunion du bureau du 7 mai 1960, archives de l’ANEF n° 122

Informations sur l'acquisition :

Dépôt de Martial LESAY, président de l'ANEF, au CNAHES le 19/03/2001.
Historique de conservation :
  • Ce fonds a été déposé en 2000 au CNAHES, puis transféré en 2003 au Centre des archives du monde du travail à Roubaix (CAMT) en vertu d’une convention de partenariat signée le 22 juillet 2002 par le ministère de la Culture et de la Communication, le ministère de la Justice et le ministère des Affaires Sociales, du Travail et de la Solidarité.
  • Il a été transféré aux Archives nationales fin 2014.

Conditions d'accès :

  • Librement communicable, sauf :
  • AS/208(XXV)/115-AS/208(XXV)/121 : communicable à partir de 2040.
  • AS/208(XXV)/122 : communicable à partir de 2041.
  • AS/208(XXV)/133-AS/208(XXV)/136 : non classé.

Conditions d'utilisation :

  • Reproduction sur autorisation du CNAHES.
  • AS/208(XXV)/115-AS/208(XXV)/122, AS/208(XXV)/133-AS/208(XXV)/136 : reproduction interdite.

Description physique :

Importance matérielle :
15 mètres linéaires ; 136 boîtes d'archives.

Localisation physique :

Pierrefitte-sur-Seine

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales de France

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_054804

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