Inventaire d'archives : Postes, téléphone et télécommunications ; Direction générale des télécommunications (1881-1975)

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Le fonds de la Direction des Télécommunications de Paris a été versé à la Mission des Archives Nationales les 6 et 11 février 1980.
La période illustrée va de 1881 à 1974. Les documents peuvent être séparés en deux masses d'inégale importance.
A. Une première série de documents, qui comprend six cartons concerne directement la Direction des Services Télégraphiques et Téléphoniques de Paris, et la Direction des Télécommunications de Paris. La plupart des cartons correspondent aux années 1920-1960.
B. La deuxième série de documents rassemble en deux cartons des études du C.N.E.T., et des opuscules relatifs aux Télécommunications, d'origine diverse, pour une période qui va de 1946 à 1974.
Dans les années vingt et trente, le téléphone français est en retard sur la courbe de progression de presque tous les Etats arrivés à un degré de développement économique équivalent.
Après la guerre et une reconstruction qui sera longue et difficile, la politique industrielle des P.T.T. de la quatrième République permet un démarrage véritable. Entre 1950 et 1970, on peut parler d'une révolution des télécommunications appliquée à la France.
Dès 1954, un programme de trois ans, destiné à assurer la modernisation et l'équipement des Télécommunications est lancé. Il ne s'agit plus d'une velleité d'action ponctuelle, mais d'une volonté réfléchie, de la part du Gouvernement, d'exploiter la haute rentabilité des installations de télécommunications. Le montant des autorisations de programme passe de 19 540 000 000 Frs en 1954 à 30 500 000 000 Frs en 1957. L'Administration des Télécommunications a enfin la possibilité d'engager rationnellement les opérations envisagées, de passer des commandes longtemps à l'avance.
Le choix économique s'accompagne d'une réforme comptable, qui entre définitivement en vigueur le 1er janvier 1955, tout en étant expérimentée depuis le 1er janvier 1954. A l'ancienne répartition, Postes, Télécommunications, Téléphones, est substituée une nouvelle distinction des branches d'exploitation en postes, services financiers, télécommunications ; un décret du 9 mars 1956 parachève cette oeuvre règlementaire.
Les dépenses totales des Télécommunications sont de 81,2 milliards de Frs en 1955 ; elles atteignent 103,7 milliards de Frs en 1957. Les recettes des Télécommunications, quant à elles, sont de 133 milliards, de 160 milliards en 1958.
Sous la cinquième République, le phénomène s'accentue, l'effort porte ses fruits. Le quatrième et surtout le cinquième Plan insistent sur le nécessaire développement des Télécommunications.
En matière téléphonique, les demandes satisfaites sont de 163 000 en 1961, de 257 000 en 1967. Dans le domaine du Télex, (dont le réseau général a été officiellement organisé en 1946), on est passé de 906 demandes satisfaites en 1961 à 2953 en 1967.
Un progrès qualitatif va de paire avec une expansion quantitative. Au niveau institutionnel, les structures sont le reflet de cet accroissement évident du pouvoir des Télécommunications au sein des P.T.T.
Dans l'Administration centrale, avant 1934, on distinguait une Direction de l'Exploitation Télégraphique et une Direction de l'Exploitation Téléphonique. En 1934, la réunion, au sein de la Direction de l'Exploitation Téléphonique, du Télégraphe, et du Téléphone, préfigure la Direction des Télécommunications. Ce modeste pas en avant est suivi de quelques pas en arrière.
Mais, pendant l'Occupation, sous "L'Etat Français", une loi du 9 février 1941 porte création d'une Direction des Télécommunications.
La République confirme cette initiative. En 1944-1945, la Direction Générale des Télécommunications existe bel et bien.
L'évolution régionale est plus lente, même si l'on parle le plus souvent de direction des services télégraphiques et téléphoniques à Paris.
L'exploitation téléphonique a toujours été plus intense dans les villes que dans les campagnes. Les circuits urbains et interurbains sont denses depuis plusieurs dizaines d'années.
Paris est particulièrement privilégié pour des raisons évidentes. Noeud d'échanges internationaux, la capitale se doit de posséder un réseau à la hauteur de son prestige.
L'organisation relativement sophistiquée, les techniciens sont plus qualifiés que partout ailleurs et ceci depuis la première guerre mondiale.
C'est pourtant après la deuxième guerre mondiale, en 1952, sous le ministère de Roger Duchet qu'est établie la Direction des Télécommunications de Paris.
Dans les années soixante, les services des Postes et Télécommunications de Paris comprennent la Direction des Services Postaux de la région de Paris, la Direction des Services Ambulants, la Direction des Centres Régionaux de Paris, la Direction des Télécommunications de Paris.
Un arrêté du 28 décembre 1965 porte application du décret du 31 août 1965 relatif à l'organisation des services des Postes et Télécommunications de la Région de Paris.
Le Directeur des Télécommunications de Paris a les attributions des directeurs régionaux des Télécommunications, à l'exception des services des guichets télégraphiques et téléphoniques, de la distribution télégraphiques et des cabines téléphoniques des bureaux mixtes ; dans la limite des questions relevant de son autorité, il a également les attributions des directeurs départementaux.
La circonscription géographique de la Direction des Télécommunications de Paris englobe alors les communes du département de la Seine, à l'exception de Bondy, Nanterre, Les Pavillons sous Bois et Villemomble, les communes de Meudon, Saint-Cloud, et Sèvres.
Dès les années trente, dans cette Direction des Services Télégraphiques et Téléphoniques de Paris, les ingénieurs, qui formeront le cadre d'élite des Télécommunications, ont un rôle important .
Instructives, à cet égard, sont les multiples notes de M. Mailley, ingénieur en chef chargé des lignes téléphoniques et télégraphiques. Sa marge d'initiative, face au directeur des Services Téléphoniques de Paris et de banlieue, paraît grande.
Ceci est révélateur de la fonction d'exemplarité que remplit la Direction des Services Télégraphiques et Téléphoniques, puis la Direction des Télécommunications de Paris.
Le Centre National d'Etudes des Télécommunications a été créé par l'acte dit loi 102 du 4 mai 1944 ; sa mission était de réaliser la fusion des techniques pratiquées dans les différents départements ministériels dans le but de grouper et coordonner pour les rendre plus productifs les efforts entrepris en matière de recherches et de réalisations dans le domaine des Télécommunications. L'organisation prévue faisait de ce centre une fédération de laboratoires individuels juxtaposés, mais disciplinés par un même chef.
L'ordonnance n°45 144 du 29 janvier 1945 valide l'acte du 4 mai 1945. Augustin Laurent fait remarquer que les Télécommunications sont utilisées par des usagers de plus en plus nombreux "les télécommunications prennent dans la vie de la nation et dans ses relations avec le reste du monde une place dont l'importance croît de jour en jour" (exposé des motifs). Si le C.N.E.T. s'intéresse avant tout aux réalisations des P.T.T., il est également chargé des recherches relatives au matériel des télécommunications employé par les services du ministère de l'Intérieur (décret du 14 juin 1946).
Avec l'essor des Télécommunications, la fonction d'impulsion du C.N.E.T. est reconnue. Un arrêté du 16 mars 1964 porte création d'un poste de secrétaire général du C.N.E.T. Les études et les recherches du C.N.E.T. participent aux efforts renouvelés de réflexion et d'initiatives en matière de Télécommunications.
Ce fonds est riche et varié. Il permet, non seulement des recherches historiques au sens strict du terme, mais des projections originales sur des sujets comme la commutation (F 90bis 2034), les transmissions (F 90bis 2036).
Les cartons F 2031-2032 traitent des questions techniques avec un luxe de détails qui ne sont peut-être pas suffisants pour élaborer des statistiques, mais nous renseignent, pas de façon systématique, il est vrai, sur les firmes avec lesquelles traitait la Direction des Services Téléphoniques de Paris, et sur la vie quotidienne des techniciens des lignes. L'iconographie est souvent d'excellente qualité. 90bis
Les dossiers F 2033 et 2034 réunissent une collection de cahiers des charges qui n'est pas sans intérêt et surtout des notes de service, qui nous permettent de reconstituer l'existence règlementaire de la Direction des Services Téléphoniques de Paris, avec ses priorités, ses préoccupations. L'effort d'automatisation parisien peut être suivi à travers les documents du dossier F 90bis 2034. 90bis
Le dossier F 2035, consacré à la guerre, à l'Occupation, aux instructions et circulaires de l'Etat français présente un intérêt évident. 90bis
Les documents relatifs au personnel appellent une multiplicité d'observations, qui offriront à l'historien la possibilité de corroborer des hypothèses, voire d'autres faits.
Les dossiers F 2037 et 2038 sur le C.N.E.T. sont trop hétérogènes pour mériter l'attention par eux-mêmes. 90bis
C'est en confrontant ces documents avec d'autres sources qu'une étude valable sera envisagée.
Toutefois, il convient de mentionner la collection de bulletins afférents à la fin des années soixante et au début des années soixante dix de "L'Union Technique de l'Electricité". Les renseignements sont précis, voire minutieux.
Il serait vain de chercher un fil conducteur dans ces masses de documents de provenance et d'intérêt divers.
L'ensemble du fonds suggère cependant une réflexion sur l'évolution des Télécommunications dans la région parisienne qui ont fait l'objet, tant au niveau de la technique que du personnel, d'un contrôle diligent, de soins renouvelés, d'une reflexion pointilleuse.
Sommaire
Art 1-6 : Construction et exploitation du réseau téléphonique de Paris, 1881-1968. Déroulement des opérations de la seconde guerre mondiale, dossiers individuels d’agents nés entre 1878 et 1908 reformes ou révoques en 1940, 1939-1948. Liaison avec les armées américaines, avec le ministère de la Reconstruction, commissions de coordination, service de transmission du ministère de l’Intérieur, enquêtes, 1944-1951. Art 6-7 : Documents techniques rassemblés par le Centre National d’Etudes des Télécommunications (CNET), l’union technique de l’électricité et le comité électrotechnique, 1946-1975

Cote :

19800124/1-19800124/8

Publication :

Archives nationales
1980

Informations sur le producteur :

Direction générale des télécommunications

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_012046

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