Inventaire d'archives : Paindavoine, construction mécanique : entrée 1987 6.

Contenu :

Le fonds est constitué d'archives essentiellement techniques, à l'exception d'un petit nombre de documents comptables et de documents commerciaux antérieurs à la reconversion de l'entreprise en société de location de matériel et d'entrepôts.

Cote :

1987 6 1 à 1842

Publication :

Archives nationales du monde du travail
1987-2008

Informations sur le producteur :

Paindavoine, construction métallique
L’entreprise Paindavoine a été fondée en 1860 sous le nom « Amédée Paindavoine constructeur » par Amédée Pierre Paindavoine qui travaillait avec sa femme et ses deux fils. L’entreprise est située au 45, rue de Douai à Lille. Elle déménagera en 1885 au 63, rue des Meuniers à Lille puis en 1923 sur le site actuel, rue Berthelot.
Dès le départ, l’entreprise fabrique des ponts et des charpentes métalliques. A partir de 1931, l’entreprise se lance dans la construction d’engins de levage (ponts roulants et grues).
La première crise se situe en 1910. Gustave (fils du fondateur), après le décès de son frère Amédée Adolphe, relance l’entreprise et agrandit l’usine de la rue des Meuniers. En 1912, il achète un concurrent, la « Société Merveille », boulevard de Belfort à Lille. Sous l’occupation allemande de la ville de Lille en 1914, les usines sont bombardées et détruites.
En 1919, Gustave, aidé des deux fils de son frère, Paul-Emile et Elisée, reconstruisent l’usine de la rue des Meuniers tout en reprenant les livraisons de leurs clients. L’usine « ex-Merveille » du boulevard de Belfort, elle-même détruite, n’est pas reconstruite sur place. Les terrains de la rue Berthelot sont achetés aux hospices de Lille et à la société immobilière de St Philibert pour reconstruire le site actuel inauguré en 1930. L’ensemble des activités y est progressivement transféré par Paul et Elisée Paindavoine. Avec la construction des appareils de levage et jusqu’à la crise de 1934-1936, l’entreprise grandit considérablement et exporte dans le monde entier. L’entreprise Paindavoine sera un concurrent de l’entreprise Eiffel.
Le 11 mai 1936, la société dépose son bilan mais poursuit son activité. Cette crise est surmontée et l’ensemble des dettes est remboursée. La Seconde guerre mondiale est une période difficile pour l’entreprise. Cette dernière réussit toutefois à dissimuler ses stocks de matière première, ce qui lui permet, dès la fin de l’occupation de participer à la reconstruction des ponts de toute la région. C’est en plein redémarrage, le 4 octobre 1946, que meurt Elisée Paindavoine. Celui-ci dirigeait seul l’entreprise depuis la mort de son frère Paul Emile en 1937.
Une nouvelle génération de cousins, Paul, fils de Paul Emile et Jacques, fils d’Elisée, prennent la direction de l’entreprise. Ils développent très rapidement l’activité profitant des grands chantiers de reconstruction, du développement des colonies, mais aussi de l’exportation, en Iran, en Amérique Centrale et du Sud (Equateur) et en Asie. Des succursales sont créées à Dakar (Sénégal) et Tananarive (Madagascar). Un bureau est ouvert à Téhéran (Iran). A cette époque, 800 personnes travaillent sur le site rue Berthelot.
La guerre du Biafra au Nigéria (1967-1970) détruit le plus grand pont d’Afrique que l’entreprise Paindavoine construisait à Onitsha. La société, mal assurée, n’étant pas payé par son client (l’Etat du Nigéria), dépose son bilan le 12 février 1965. Malgré les efforts et devant l’absence de soutien des banques et du gouvernement français, l’exploitation doit être arrêtée le 31 mars 1965 et le personnel licencié.
Fin 1965, Jacques Paindavoine reste le seul interlocuteur des syndics, règle toutes les dettes du personnel. Il vend les stocks de matières premières, les machines et le matériel. La ville de Lille exproprie la moitié des terrains après le refus de reprise de l’activité de construction métallique.
Avec les bâtiments restant, Jacques Paindavoine se lance dans la location des entrepôts et des bureaux dès 1967. L’ensemble des dettes est remboursé sur la période 1973-1979 grâce à cette nouvelle activité de pépinières d'entreprises.
Pour répondre aux souhaits des autres héritiers et actionnaires, l’entreprise est vendue le 14 juin 1989 à la Société Novalliance qui l’intègre dans le groupe Garonor (ce groupe est vendu en 1998 au groupe Américain Prologis pour les AGF). En 1997, Garonor fait raser les entrepôts à la suite de leur mauvaise gestion et de la dégradation de leur maintenance et crée la ZAC des Margaritois. A ce jour, la S.A. Paindavoine est toujours propriété des AGF et il existe un projet de construction d’un lotissement de 220 maisons sur la friche (prévu pour l’année 2009).
Le 4 octobre 2001, la Société « Mémoire de Pierre » reprend à Prologis les anciens bureaux. Le 24 octobre 2001, la société signe une convention avec Jacques Paindavoine et ses enfants au terme de laquelle le nom « Paindavoine » est redonné au bâtiment. Des documents d’archives (photographies, plans) y sont encore conservés et mis en valeur chaque année lors des Journées du Patrimoine.
Aujourd’hui, la politique de maintien du site se poursuit par la location de bureaux à une vingtaine d’entreprises de haute technologie, de services, de communication, de consulting et de distribution.
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L’usine rue Berthelot à Lille (Nord) :
La construction est décidée en 1919 et est réalisée par l’entreprise Paindavoine entre 1920 et 1923. Le terrain total couvre à l’époque 10 hectares et les bâtiments représentent 30.000 m² couverts.
L’usine est embranchée aux chemins de fer du Nord sur la gare Lille-Sud. Elle est organisée en 4 ateliers principaux et est équipée de 25 ponts roulants (de 5 à 50 tonnes). La force motrice est fournie par « Electricité et Gaz et Nord » et comporte deux transformateurs de 200 kwa, un transformateur de 300 kwa, un petit transformateur de nuit de 20 kwa.
Les bureaux représentent 45 mètres en façade sur la rue Berthelot et 35 mètres en équerre et comprennent,
  • Au sud : les archives, les tirages de plans, la chaufferie.
  • Au rez-de-chaussée : la direction, la comptabilité, le personnel, les achat, la salle de réception, le bureau d’étude, la charpente.
  • Au 1er étage : deux salles de bureau d’étude levage, les vestiaires.
L’usine comprend aussi : la maison du concierge, le bâtiment pour la cantine, le grand magasin à charbon, es garages avec l’atelier d’entretien automobiles, la coopérative d’achat du personnel, le château d’eau (puits à 30 mètres de profondeur avec un réservoir de 30 m3 à 20 mètres de hauteur), le stade de footbal « Stade Paindavoine », les jardins ouvriers.
Les grandes réalisations :
Réalisations en fonte et en fer :
  • 1868 Magasins généraux de Lille et wagons pour Wambrechies (Nord).
  • 1876 Collège Notre Dame de Grace à Roubaix (Nord).
  • 1876 Hôpital militaire de Dakar (Sénégal).
  • 1876 Pont sur la Deûle à Deulemont (Nord).
  • 1878 Gare d’Hazebrouck (Nord).
  • 1881 « La Belle Jardinière » à Tourcoing (Nord).
Ponts (XIXe siècle, à l'international) :
  • 1897 Algérie
  • 1904 Sénégal
  • 1908 Indochine
Charpentes métalliques (XIXe siècle, à l'international) :
  • 1880 Konakry, Cayenne
  • 1889 Dakar
  • 1897 Tahiti
Au milieu du XXe siècle, avec 800 personnes sur le site de la rue Berthelot, les activités sont pour les deux tiers consacrées à la charpente métallique,
  • Bâtiments : sucreries, raffineries, aciéries, filatures, cimenteries, centrales électriques, gare, bureaux, grands magasins, châteaux d’eau, casernes, hôpitaux, logements, hôtels particuliers, église, salle des fêtes, hall, foires commerciales.
  • Ponts : routes, autoroutes, chemins de fer.
et pour un tiers, aux appareils de levage : pylônes, grues fixes et mobiles, portes d’écluses, ponts-levis, ponts roulants, transbordeurs, portiques de levage, élévateurs.
Quelques constructions symboliques au XXe siècle :
  • La construction et reconstruction de la foire de Lille (1932), à l’époque le plus grand bâtiment d’Europe avec une poutre métallique de 120 mètres de long sans portée intermédiaire.
  • La chambre de commerce de Lille.
  • Les grues du port de Dunkerque
  • L’Echo du Nord (La Voix du Nord) à Lille (1936).
  • Le Rectorat de Lille (1960-1961).
  • Le plus grand pont d’Afrique à Onitsha au Nigeria, 1406 mètres (1963).

Liste des dirigeants de l’entreprise Paindavoine
  • Amédé Pierre (02/08/1932 – 30/05/1855), fondateur.
  • Amédé Adolphe (27/10/1855 – 20/06/1912), dirige de 1895 à 1926.
  • Gustave (13/01/1860 – 31/10/1931), dirige de 1895 à 1926.
  • Paul Emile (20/04/1885 – 23/03/1937), dirige de 1926 à 1937.
  • Elisée (16/04/1889 – 04/10/1946), dirige de 1926 à 1946.
  • Paul, fils de Paul Emile (18/12/1913 – 24/06/1974), dirige de 1946 à 1964.
  • Jacques, fils d’Elisée (06/08/1925), dirige de 1946 à 1989.

Informations sur l'acquisition :

Le fonds d'archives a été déposé au Centre des archives du monde du travail en novembre 1987 par Monsieur Jacques Paindavoine, puis donné par lettre du 7 mars 2005.
Historique de conservation :
Le fonds représentait à l'origine 200 mètres linéaires d'archives techniques en vrac (100 tonnes de documents avaient déjà été pilonnées et certains plans comme ceux de la Foire commerciale de Lille ou ceux de la Voix du Nord ont été vendus à ces sociétés).

Description :

Mise en forme :
Un premier tri et classement a été effectué au moment du dépôt en 1987. Les plans de commande des années se terminant en 0 et 5 (1920 - 1965) et les années de guerre 1939 - 1944 ont été conservés ainsi que les répertoires des commandes et registres des devis (service " Charpente "). Les liasses de plans-types, classées par catégories de produits (notamment les ponts " Paindavoine " fabriqués sous licence Callender-Hamilton) et permettant de suivre l'évolution des techniques ont également été conservées, ainsi que les dossiers concernant les ouvrages d'art, le génie civil, les ouvrages spécifiques du Nord (chevalements des mines, filatures, sucreries). Les éliminations portaient sur les dossiers répétitifs, les dossiers lacunaires ou en mauvais état.
En 2006, le fonds a fait l'objet d'un nouveau tri et classement en collaboration avec Monsieur Jacques Paindavoine, dernier dirigeant de la société. Ce travail s'inscrivait dans le cadre d'un réaménagement des magasins et d'un rangement des plans hors formats, jusqu'à présent conditionnés en cartons à dessin, dans des meubles ad hoc. Cela a permis une mise à jour du répertoire numérique. Le tri portait sur des documents sans intérêt et répétitifs (plans des pièces de matériel) ainsi que sur les tirages de plans (tirages envoyés aux clients pour approbation dont la plupart étaient des doubles).
Plan de classement

Conditions d'accès :

Archives privées.
Fonds librement communicable et reproductible : les délais du Code du patrimoine, appliqués par analogie avec les archives publiques, sont échus.
Publiable sur internet

Conditions d'utilisation :

La réutilisation des documents extraits du fonds est gratuite et libre, sous réserve des dispositions relatives aux droits de la propriété intellectuelle et au respect de la vie privée (voir les modalités d’application sur le site internet des ANMT).

Description physique :

Importance matérielle :
157,56

Ressources complémentaires :

Une seconde entrée des archives des établissements Paindavoine a été effectuée auprès des Archives nationales du monde du travail (Roubaix) en 2008, sous le numéro 2008 11. Elle concerne les archives du Service du du personnel et de l'Association des anciens salariés (3,60 mètres linéaires, 1913-1981).

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Archives nationales du monde du travail.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRANMT_IR_1987_6

Où consulter le document :

Archives nationales du monde du travail - ANMT

Archives nationales du monde du travail - ANMT

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