Famille champenoise, les Frizon de Lamotte sont originaires de Règes, commune d'Arcis sur-Aube. Le procès-verbal de visite de la maison de Règes, dressé en 1676, apporte un intéressant témoignage sur leur cadre de vie à cette époque. D'abord rivaux de la famille d'Aulnay, les Frizon s'en rapprochent ensuite par le mariage de Nicolas avec Marie Jeanne d'Aulnay en 1740. On remarquera une liasse relatant une série de conflits opposant, d'une part les membres de la famille d'Aulnay, d'autre part les Frizon et d'Aulnay aux marguilliers au sujet des droits honorifiques dans l'église de Règes. Des brevets militaires permettent de suivre les carrières militaires des Frizon depuis le XVIIe siècle. La période révolutionnaire constitue pour les Frizon un tournant décisif. Certains de leurs biens sont vendus comme domaines nationaux et la famille se disperse.

Les deux fils de Nicolas (5) Charles, Antoine-Nicolas et Christophe-Louis, sont nés à Règes. Émigrés à la Révolution, ils s'intègrent tous les deux en 1792 au régiment de Hohenlohe, puis en 1795, l'armée anglaise (brigade de Williamson) ; cette période est rendue vivante par la correspondance secrète que leur adresse leur père. Débarqués en 1797 pour se joindre à l'armée de l'Ouest, ils s'installent définitivement dans cette région à la fin des hostilités. C'est le début de l'implantation de la famille Frizon de Lamotte en Maine-et-Loire. Antoine Nicolas se lance alors dans une carrière politique et devient maire de La Flèche en 1826. malgré la volonté familiale de favoriser la carrière militaire, le fils de Christophe Louis, Ernest éprouve les plus grandes difficultés à entrer à l'école militaire de La Flèche, comme en témoignent les nombreuses lettres d'appui des membres de la famille. Des alliances contractées avec des familles originaires de Maine-et-Loire créent pour les Frizon de Lamotte de nouvelles racines et contribuent à les fixer pour longtemps dans cette région.

Le domaine de Linières-Bouton, situé dans le canton de Noyant est composé de nombreuses terres dont la seigneurie de la Forterie. Le fragment d'un volume de son chartrier nous indique que l'office de sergent de la forêt de Monnais et les droits honorifiques dans l'église de Linières en relevaient. Cette imbrication a été la source de conflit entre les de Gennes, seigneurs de la Forterie du XVe au XVIIe siècles et les Petitjean, seigneurs de Linières, qui se disputent le droit de sépultures dans l'église de Linières. En 1778, Charles Marin Héard de Boissimon achète la Grande Forterie ainsi que les droits honorifiques de l'église de Linières ; cette même année, le château de Linières est réuni à la paroisse du même nom. C'est finalement en 1850 que Ernest Frizon de Lamotte acquiert la propriété de Linières.

Sous l'Ancien Régime, les Rodays, alliés aux Frizon, se sont brillamment illustrés dans la carrière militaire. La vie de cette famille pendant la Révolution nous est connue par le manuscrit rédigé en 1810 par Marie de Rodays, intitulé "Relations de malheurs arrivés à la famille Rodays pendant la Révolution". Un siècle plus tard, Fernand de Rodays, après des études universitaires, choisit le journalisme et devient directeur du Figaro.

Au XVIIe siècle, la famille Héard de Boissimon est implantée à Angers ; René et Charles sont conseillers du roi au siège présidial d'Angers. On notera la présence de la copie des franchises, libertés et privilèges accordés aux habitants d'Angers au XVIe siècle. On trouve également baux et plans des moulins caviers possédés par la famille à Saumur. Charles-Marin-Louis est surpris par la Révolution alors qu'il est en congé militaire. En l'an X, il est nommé président de l'assemblée électorale du canton de Baugé. L'ordonnance du 1er mai 1825 prévoyait de dédommager les émigrés dont les biens avaient été confisqués. A ce titre, les enfants de Charles-Marin-Louis reçoivent les indemnités accordées à la suite de la perte des biens de Saint-Domingue de leurs cousins Lespagneul de Rillé et Lemercier de La Rivière, ce dernier étant ancien ordonnateur de la colonie. Son fils, Charles-Eugène, devient juge de paix en 1819 et maire de Linière-Bouton. Il a laissé de nombreuses notes et réflexions notamment sur la commune de Mouliherne dont il a recueilli le cahier de doléances.

On remarquera également la collection de sermons rédigés ou recueillis par Pierre-François Guillon de Varennes, famille alliée aux Héard de Boissimon, la correspondance datant du XVIe siècle adressée par le gentilhomme d'Aubigné, allié aux de Ver, à son cousin des Marchais. Attaché au service de la reine, celui-là donne des nouvelles à la cour.

Archives départementales de la Vendée