Inventaire d'archives : Fonds de l'entreprise Roullet-Decamps

Contenu :

Nous trouverons dans le fonds des documents relatifs à l'ensemble de la production de l'usine d'automates fondée par Jean Roullet en 1865 à Paris. L'entreprise, qui a été dirigée par la famille Roullet-Decamps jusqu'à sa fermeture définitive en 1995 n'a cessé de renouveler son activité, de la production de jouets pour enfants aux vitrines animées, de l'organisation de vastes expositions à la collaboration avec de grands noms de la bijouterie de luxe ou encore avec de célèbres artistes.

Cote :

23P/1-23P/141

Publication :

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM)
2018
CCR - 1, rue Clovis Hugues - 13003 MARSEILLE
J4 - 1, esplanade du J4 - 13002 MARSEILLE

Informations sur le producteur :

Cosette Decamps
Jean Roullet, originaire du Dauphiné, épouse Laurence Françoise Midon, fille d'une famille parisienne de tapissiers et de marchands de meubles, en 1855. Le jeune couple s'implique sans doute dans l'affaire familiale avant que Jean Roullet ne s'établisse à son compte.
Outilleur de métier, il ouvre un atelier de découpe à façon et d'outillage 10 rue des Quatre Fils à Paris en 1865. A la demande de l'un de ses clients, il réalise le premier jouet mécanique de l'entreprise en appliquant les techniques de découpe et d'emboutissage permettant ainsi la fabrication en grande série de jouets à un coût réduit et contribue ainsi à leur démocratisation.
Le Petit Jardinier ainsi créé est devenu l'emblème de la Maison. Il apparaît sur la couverture du premier catalogue connu datant de 1878. Un exemplaire de ce jouet d'époque, aujourdhui très rare, est conservé au musée de Souillac dans son état d'origine.
En 1873, l'entreprise déménage au 10 rue du Parc Royal à Paris, dans des locaux plus grands et mieux adaptés. Elle y restera durant les années les plus productives.
Henriette Adrienne Roullet, leur fille, épouse en 1879 Henry Ernest Decamps, dit Ernest, alors contremaître de latelier. L'association entre Jean Roullet et son gendre, Ernest Decamps, ne prendra effet que dix ans après le mariage, en 1889.
L'entreprise devient la Maison Roullet-Decamps.
A cette époque, une cinquantaine d'employés travaillent dans les ateliers, exerçant les métiers, très variés, nécessaires à la fabrication des automates : ajusteur, mécanicien, sculpteur, décorateur, habilleur, menuisier, cartonnier.
A l'orée du 20ème siècle, les premiers automates électriques apparaissent, accompagnant les débuts de la distribution de l'électricité. A partir de 1901, Jean Roullet cesse son activité. Il décèdera en 1907. Sa fille et son gendre lui succèderont à la tête de l'entreprise.
A la mort d'Ernest Decamps en 1909, Henriette Decamps continue l'activité aidée par ses deux fils, Paul et Gaston, et par sa fille Gilberte.
L'entreprise se dénomme alors "Veuve Decamps et Fils".
Paul Decamps devint alors l'homme d'affaires de l'entreprise, traitant les aspects commerciaux de l'activité bien qu'ayant reçu une formation artistique comme son frère aîné. Il décèdera en 1915, lors du premier conflit mondial.
Gaston Decamps, élève de l'Ecole supérieure des arts décoratifs et de l'Académie des beaux-arts, réglait les questions artistiques relatives à la fabrication. A la mort de son frère, il rachète peu à peu les parts de sa mère et de sa sœur et se retrouve seul à la tête de l'entreprise en 1922.
Gaston Decamps pour qui "les automates sont des sculptures animées" donnera un nouvel essor à sa production fondée sur la qualité et l'inventivité de son travail.
Automates en tous genres, animations de vitrines, jouets mécaniques, grandes vitrines de Noël pour les magasins les plus prestigieux de Paris, de Belgique et dAngleterre font la renommée de la maison Decamps, reconnue alors comme l'une des plus créatives.
 
Ces succès s'accompagnent aux environs de 1925 de l'achat du stock de la Maison Phalibois et de la cession de ses ateliers par la Maison Théroude.
La Maison Decamps doit quitter les locaux de la rue du Parc Royal en 1963, le ministère de l'Education Nationale voulant récupérer l'emplacement. Avec les indemnités perçues, la Maison Decamps s'installe dans des locaux plus petits au 17-19 rue Amelot à Paris.
Elle y restera jusquà sa fermeture. Gaston Decamps décède en 1972, sa fille Cosette Decamps et son futur époux Georges Bellancourt reprennent l'entreprise.
George Bellancourt, ébéniste de formation, entre en résistance dans les maquis de Haute-Savoie durant la seconde guerre mondiale. A l'après-guerre, il se reconvertira dans la conception de machines-outils spécifiques pour lindustrie, notamment pour l'Aluminium Français.
Il rencontrera Cosette Decamps lors de fouilles archéologiques sous-marines en Corse pendant lesquelles il travaille aussi avec Jacques Cousteau au développement de détendeurs pour les bouteilles de plongée. Cosette Decamps et Georges Bellancourt se marieront en 1975. La concurrence internationale, notamment asiatique, pour la production de jouets automatiques et électroniques, fera que le couple Bellancourt centrera dès lors l'activité de l'entreprise vers la fabrication de pièces uniques et de grandes scènes animées. Ils collaborent à cet effet avec Salvador Dali et le joaillier Mauboussin.
L'entreprise Decamps fermera définitivement ses portes en 1995.

Informations sur l'acquisition :

Don.

Description :

Évolutions :
Fonds clos.
Critères de sélection :
Aucun tri, conservation définitive.

Conditions d'accès :

Communicable

Description physique :

141 articles, 1,65 ml

Ressources complémentaires :

Objets des collections :
Automate : la suspension ethéréenne, d'après l'illusion de Robert-Houdin, fabrique Roullet-Decamps 2013.14.1
Automate diseuse de bonne aventure, 1987.15.7
Automate de voyance sabrina, 1985.32.1
Automate de Gaston Decamps, 1937, 2001.14.6.1
 
Fonds sonore :
Disque 33 tours - automates et boîtes musique, MUS2002.9.23

Références bibliographiques :

L'âge d'or des automates 1848-1914, Christian Bailly, Sharon Bailly, 1991, 2B THE 69
Decamps, Charles Clément, 1886, 2D 71 4
Automates et automatisme, Pierre Devaux, 1947, 1D 28 112
Le mécanisme du flûteur automate, Jacques Vaucanson, 1B TCH 447
Les automates, Dominique Recoura, Christophe Recoura, 1987, 2B TCH 277
Le rêve de l'homme-machine, de l'automate à l'androïde, Gaby Wood, 2005,  B 787
Les automates dans les œuvres d'imagination, Alfred Chapuis, 1947, 1B THE 422
Les automates truqués, Adolphe Blind, Alfred Chapuis, 1927, 2D 94 91
Magie des automates, Monique Hayot, 1978, C 476
Automates et musique mécanique : 9 mai-15 juin 1980, Trianon de Bagatelle... [Paris], O1B EXP 1074
Automates anciens : [exposition, Rosny-sur-Seine, Hospice Saint-Charles, 25 novembre-30 décembre 1995], O1B EXP 1010
Les automates de  Liège : [exposition] du 5 mars au 29 mai 1994, 1B EXP 1623

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM)

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRMUCEM_000235

Où consulter le document :

Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) - Centre de conservation et de ressources

Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) - Centre de conservation et de ressources

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