Inventaire d'archives : Voirie vicinale(1786-1967)

Contenu :

La série O regroupe les documents versés aux Archives départementales des Deux-Sèvres relatifs à l'administration des communes du département entre 1800 et 1940. Son titre serait plutôt "contrôle gouvernemental et préfectoral sur l'administration et la comptabilité communale" dans la mesure où ses dossiers proviennent des administrations d'État sous la tutelle desquelles étaient placées les communes. La tradition de centralisation héritée de l'Ancien Régime se fait en effet ressentir sur la gestion des affaires locales bien qu'au cours de ce siècle et demi diverses dispositions législatives aient progressivement élargi les attributions des conseils municipaux et des maires et aient allégé le poids de la tutelle de l'administration supérieure.
Les dossiers de la sous-série 3 O proviennent du service vicinal, dirigé par l'agent-voyer en chef. Viennent en tête les tableaux et documents d'ensemble, concernant notamment les classements des chemins vicinaux et les alignements. Ils sont suivis des dossiers individuels des agents-voyers, agents secondaires et cantonniers.
Ont été classés dans l'ordre alphabétique des communes les dossiers de la voirie vicinale ordinaire (CVO) et de la voirie communale non classée. Ils intéressent l'état des chemins, leur classement et leur entretien, les alignements, la voirie urbaine (aménagement de places, assainissement, etc.) ainsi que l'aménagement de passages à niveau. Ils peuvent être parfois complémentaires de certains dossiers classés en sous-série 2 O.
Sont ensuite répertoriés les CGC, puis les CIC, dans l'ordre de leur numérotation avec, pour chacun, l'indication des tenants et aboutissants.
Les dossiers sous les cotes 3 O 2238 à 3 O 2269 sont issus de versements complémentaires de la Direction départementale de l'équipement et de l'agriculture et de la Direction départementale des territoires datant de septembre-octobre 2009, septembre 2010 et mars-avril 2011.

Cote :

3 O 1-2269

Publication :

Archives départementales des Deux-Sèvres
1995
Niort

Informations sur le producteur :

Origine:
Deux-Sèvres. Préfecture
<u>Préfecture</u>
La loi du 28 pluviôse an VIII organisant l'administration du territoire français installe dans chaque département un préfet, représentant du gouvernement et chef de l'exécutif au niveau départemental, auprès duquel les assemblées délibérantes locales n'ont qu'un rôle quasiment consultatif. Les nominations ou suspensions des conseils municipaux et des maires sont à la discrétion du gouvernement ou du préfet. Toutes les affaires communales sont soumises à l'approbation du gouvernement (chef de l'État ou ministre de l'Intérieur).
Le décret du 25 mars 1852, portant sur la décentralisation administrative et modifié par le décret du 13 avril 1861, réduit le champ d'intervention du gouvernement et transfère partiellement le pouvoir de décision à l'échelon départemental. Partant du principe "qu'on peut gouverner de loin, mais qu'on n'administre bien que de près", il autorise le préfet à statuer sur toutes les affaires communales, sauf sur celles touchant l'intérêt de l'État (approbation des budgets communaux, impositions extraordinaires, modification des limites territoriales, etc.). En certains cas, le préfet est assisté du conseil de préfecture ou il requiert l'avis des chefs de services concernés.
Si les attributions de l'autorité préfectorale sont élargies, celles des conseils municipaux ne connaissent en revanche guère de modification jusqu'à la loi du 5 avril 1884. La loi de 1884, parfois qualifiée de "charte communale", confère au conseil municipal une plus large autonomie en lui reconnaissant le droit de régler par ses délibérations toutes les affaires de la commune. Elle ne l'affranchit pas toutefois de la tutelle de l'État et l'exécution d'un certain nombre de décisions reste assujettie à une autorisation préalable du gouvernement ou du préfet. Les modifications apportées par le décret du 5 novembre 1926 vont plus loin dans le sens de la décentralisation et de la déconcentration, avec le souci d'assurer à l'administration un fonctionnement plus souple et efficace et de développer les initiatives locales. Les attributions gouvernementales sont restreintes au profit des préfets et sous-préfets ; les cas où les délibérations municipales sont soumises à l'approbation préalable du préfet avant de devenir exécutoires sont réduits ; les délais d'exercice du contrôle préfectoral passent de 30 à 15 jours. Dans l'esprit du législateur, le maintien du contrôle préfectoral a pour but "d'éclairer, de guider, de renseigner, dans leur propre intérêt, des administrations locales" et il ne doit plus être conçu comme une marque de la longue défiance ressentie par le pouvoir à l'égard des collectivités locales.
Les dossiers conservés dans la série O (...) reflètent par conséquent l'évolution de cette tutelle de l'État, exercée dans le département par plusieurs administrations.
<u>Service vicinal.</u>
De 1791 à 1836, la voirie vicinale est entièrement à la charge des communes, constituant théoriquement pour elles une dépense obligatoire.
Avec la première révolution industrielle et le développement commercial, agricole et financier entamé dans les années 1830-1840, la route, au niveau local, devient un objet mobilisant une attention de plus en plus grande de la part de l'État. À côté des routes nationales et départementales, gérées par un service de l'État, le service des ponts et chaussées, la loi du 21 mai 1836 jette les bases d'une nouvelle organisation, plus coercitive, qui restera valable pendant un siècle.
Elle distingue la vicinalité en deux catégories :
- la voirie communale non classée, qui comprend chemins ruraux et voirie urbaine et dont l'entretien et la construction sont intégralement financés par la commune ;
- les chemins vicinaux classés en chemins de grande communication (CGC), chemins d'intérêt commun (CIC) ou chemins de voirie ordinaire (CVO). Le Conseil général vote, pour les CGC et les CIC, une subvention sur son budget, tout en fixant la quote-part obligatoire des communes. Les chemins vicinaux sont placés sous le contrôle préfectoral (assorti d'un pouvoir de sanction) qui s'exerce à double titre : le classement, l'ouverture, le redressement, etc., sont autorisés par arrêté préfectoral ; le suivi technique des travaux est assuré par le service vicinal du département, créé par cette même loi de 1836 et dont le préfet est responsable.
Pour le développement et l'entretien du réseau, la loi dote les conseils généraux d'un service vicinal, composés d'ingénieurs et de cantonniers.
Cette organisation connaît peu de modifications, si ce n'est qu'à la suite de la loi du 10 août 1871 les compétences préfectorales en matière de CGC et CIC sont transférées au Conseil général et, en matière de CVO, à sa commission départementale.
C'est en 1938 que s'opère une transformation radicale (décret-loi du 14 juin) : les CGC et CIC sont réunis, avec les routes départementales, dans la catégorie des chemins départementaux. Devenant propriété du département, ils cessent donc d'être à la charge des communes.
Le service vicinal est ensuite rattaché aux ponts et chaussées par la loi du 15 octobre 1940. Appliquée au 1er janvier 1941, cette dernière est validée par l'ordonnance du 10 mars 1945.
<u>Sources</u> :
- Répertoire numérique de la série O \ Maurice Bjaï, Jocelyne Paillé. - Niort : Archives départementales des Deux-Sèvres, 1995 (INV 2922) ;
- Répertoire numérique de la sous-série 3 O \ Nicolas Roger, Anne Rohfritsch. - Montigny-le-Bretonneux : Archives départementales des Yvelines, 2011

Informations sur l'acquisition :

Versement
Historique de conservation :
La plupart [des dossiers de la série O] (...) proviennent de la division ou des bureaux de la préfecture chargés de l'administration communale et ils ont été versés irrégulièrement aux Archives départementales jusqu'en... 1986. Les versements préfectoraux les plus importants et qui intéressent en grande partie la série O ont été effectués en 1933 et en 1976-1977. Les fonds provenant d'autres administrations sont ceux de la trésorerie générale, pour les documents comptables, et du service vicinal, pour les dossiers de voirie entretenue par les communes. Les versements en ont été tout aussi chaotiques, ce qui explique de graves lacunes.
Avant que ne soit entrepris son classement conformément à la circulaire AD 65-29 du 16 décembre 1965, la série O n'était munie que d'un état sommaire par ordre alphabétique des communes, d'une part, et par numéro de chemin, d'autre part. Elle était de surcroît incomplète, car une partie des versements la constituant réglementairement avait été dispersée dans d'autres séries modernes qu'il a fallu dépouiller systématiquement. Des comptes de gestion communaux avaient été placés dans la série N avec des fonds de la trésorerie générale.
Cette dispersion, ainsi que les tardifs versements de la préfecture nécessitant de fastidieuses réintégrations pièce à pièce, ont contribué à rendre l'élaboration du répertoire de la série O particulièrement longue.
Bien qu'à eux seuls, les documents classés en série O ne suffisent pas à reconstituer intégralement l'histoire d'une commune (...), ils sont fondamentaux pour toute recherche historique sur la gestion communale aux XIXe et XXe siècles et sur le fonctionnement de l'administration locale pendant cette période.

Description :

Mise en forme :
Circulaire AD 65-29 du 16 décembre 1965

Conditions d'accès :

Archives publiques
Communicable en application de la réglementation en vigueur

Conditions d'utilisation :

Reproduction en application de la réglementation en vigueur et du règlement de la salle de lecture

Description physique :

Description physique:


Document d'archives
Support
Support: Papier
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 2269 articles
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 60.60

Ressources complémentaires :

Série F : la sous-série 11 F (fonds Georges Turpin) contient des documents pouvant venir en complément à la sous-série 3 O.
Série J : les sous-séries 135 J et 176 J contiennent des documents relatifs aux voiries rurales et départementales.
Série K : cette série comprend la collection des arrêtés préfectoraux relatifs à l'administration communale de l'an IX à 1940.
Série M : son intérêt, en l'occurrence, réside dans l'enregistrement de la correspondance entre les municipalités et les services préfectoraux et sous-préfectoraux.
Série N : on trouvera dans la sous-série 1 N les rapports de l'agent-voyer en chef classés dans l'ordre chronologique avec les procès-verbaux de délibérations du conseil général. Des documents complémentaires pourront également se trouver en sous-série 3 N.
Série O : quelques éléments complétaires peuvent être identifiés dans la sous-série 2 O.
Série P : la sous-série 3 P sera susceptible d'enrichir les informations détenues dans la sous-série 3 O grâce notamment aux plans cadastraux qui y sont conservés.
Série S : les fonds qui y sont classés peuvent compléter la série O dans les domaines suivants :
- routes nationales et départementales, et notamment leur traverse dans les communes ;
- chemin de fer (lignes d'intérêt général et local, Tramway des Deux-Sèvres) : tracés, construction des gares, ponts, passage à niveau, etc.
Série Z : le fonds de la sous-préfecture de Melle (sous-série 2 Z) contient d'importantes sources complémentaires pour les communes de l'ancien arrondissement entre 1889 et 1926.
Série Fi : Les documents iconographiques qui y sont classés peuvent donner un aperçu du paysage architectural et environnemental d'une commune.
Archives communales du département [déposées aux Archives départementales] : (...) on peut retrouver les doubles de pièces envoyées pour le contrôle aux services préfectoraux et sous-préfectoraux. Des fonds d'archives communales ont été déposés aux Archives départementales (série E dépôt).
Archives communales du département : les communes sont propriétaires de leurs archives et doivent assurer la conservation de leurs dossiers, où l'ont peut retrouver les doubles de pièces envoyées pour le contrôle aux services préfectoraux et sous-préfectoraux (...). Pour les communes qui n'ont pas effectué de dépôt [aux Archives départementales des Deux-Sèvres], il est nécessaire de s'adresser à la mairie concernée.
Archives nationales : les documents conservés en série F aux Archives nationales résultent du contrôle sur l'administration communale et peuvent compléter les dossiers de la série O, voire combler les lacunes de celle-ci. Nous avons écarté les cotes d'une portée trop générale, préférant retenir avant tout celles concernant les Deux-Sèvres. Les références qui suivent sont simplement énoncées dans l'ordre numérique des sous-séries.
Archives nationales. F I 1105 : chemins vicinaux des Deux-Sèvres (an XI-1871) ; F 2281 à 2284 : affaires communales en Deux-Sèvres (circonscriptions territoriales, voirie urbaine et vicinale, situation des employés communaux, taxes communales, emprunts et impositions) (1855-1940).

Références bibliographiques :

Répertoire numérique de la série O \ Maurice Bjaï, Jocelyne Paillé. - Niort : Archives départementales des Deux-Sèvres, 1995 (INV 2922)
L'administration locale en France \ Brian Chapman. - Paris : Colin, 1955 (8 BIB 1212)
Histoire des communes des Deux-Sèvres \ Maurice Poignat. - Niort : Éditions du terroir, 1981 (8 BIB 1939)
Les routes de France \ s. n. - Paris : Association pour la défense de la pensée française, 1959 (8 Bib 666)
Atlas historique des routes de France \ Georges Reverdy . - Paris : Presses de l'École nationale des Ponts et Chaussées, 1986 (F BIB 56)
Département des Deux-Sèvres, chemins vicinaux, réglement rédigé en exécution de la loi du 21 mai 1836, sur les chemins vicinaux \ s. n. - Niort : Imprimerie Morisset, 1837 (Br 1678)
Problème de la remise en état et de l'entretien des voiries vicinale et rurale dans les Deux-Sèvres \ s. n. - Niort : Imprimerie Th. Mercier, 1865 (BH 1101)
Projet de révision du réseau des chemins de grande communication et d'intérêt commun \ s. n. - Niort : Imprimerie Th. Mercier, 1896 (Br 2103)
Département des Deux-Sèvres, service vicinal, réglement sur l'organisation, les attributions, le recrutement, le traitement et l'avancement des agents de la vicinalité \ Louis Aubanel. - Niort : Imprimerie Mercier, 1908 (Br 1329)
Problème de la remise en état et de l'entretien des voiries vicinale et rurale dans les Deux-Sèvres \ Louis Montoussé. - Paris : École nationale d'administration, 1951 (TU 307 et TU 322)
Une expérience en matière de voirie communale : les fonds communs intercommunaux de solidarité des chemins vicinaux et ruraux \ Jean Groux. - Paris : École nationale d'administration, 1957 (TU 298)

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Organisme responsable de l'accès intellectuel: Archives départementales des Deux-Sèvres

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD079_3O

Institutions :

Deux-Sèvres. Préfecture

Type de document :

Document d'archives

Où consulter le document :

Archives départementales des Deux-Sèvres

Archives départementales des Deux-Sèvres

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