Inventaire d'archives : 342 J - Loge de la Parfaite union. (1846-1970)

Contenu :

L’ensemble documentaire conservé est lacunaire mais assez diversifié pour saisir le fonctionnement général de la Loge. Certains documents se démarquent d’ailleurs par leur rareté. Ce fonds conserve en effet à la fois les minutes rédigées durant les tenues et leur tracé définitif copié ensuite, ce qui permet de relever les modifications ou les notes finalement écartées. Les demandes d’initiation conservées sont également riches d’enseignement. Elles illustrent l’intérêt pour la franc-maçonnerie sans toutefois documenter les motivations personnelles des demandeurs. Ces demandes d’initiation dont les plus anciennes datent de 1876 font peut-être aussi écho aux dispositions définies par le Grand Orient de France. Celui-ci, soutenant les débuts de la III République, décide en 1877 de supprimer pour ses membres l'obligation de croire en l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme et pour ses loges l'obligation de travailler « À La Gloire du Grand Architecte de l'Univers ». Dans le rite écossais du Suprême Conseil de France, cette obligation traditionnelle n'est pas supprimée mais le Grand Commandeur Crémieux rappelle avec vigueur dès 1876 que sa juridiction n'impose « aucune forme au Grand Architecte de l'Univers ».
Ce fonds d’archives retrace l’histoire de la loge de la Parfaite union, loge fondée en 1820 à Marseille et toujours active aujourd’hui.

Cote :

342 J

Informations sur le producteur :

Parfaite Union
Après son apparition en Écosse et en Angleterre à la fin du XVI siècle, la franc-maçonnerie se développe en France dans la première moitié du XVIII siècle et en premier lieu à Paris où une première loge est fondée par des Britanniques vers 1725. La franc-maçonnerie se développe dans toute la France par l’intermédiaire des maçons lors de leurs voyages d’affaires ou par des loges militaires, au fil des déplacements de leurs régiments. Elle compte une quarantaine de loges vers 1744 et mille loges à la veille de la Révolution française. Certains maçons prennent d’ailleurs une part active à la Révolution, comme Mirabeau, Desmoulins, Couthon, La Fayette, La Rouërie, Choderlos de Laclos et Rouget de l'Isle. Mais soixante-quinze loges seulement reprennent leurs travaux en 1800. De nouveaux courants maçonniques se développent au XIX siècle, comme la « Grande Loge générale écossaise de France », créée en 1804 sous l’impulsion du Suprême conseil de France, ou la franc-maçonnerie dite « égyptienne » et le Rite de Misraïm en 1814. Au cours du XIX siècle, la franc-maçonnerie française investit progressivement la vie politique. Après la Première guerre mondiale, la franc-maçonnerie française s’affirme. Les adhésions au Grand Orient de France passe de 23 000 membres en 1919 à 33 000 dans les années 1930 tandis que la Grande Loge de France passe de 6 300 à 16 000 membres sur la même période. Le régime de Vichy met à mal cette organisation. La loi du 13 août 1940 (publiée au Journal officiel le 14 août 1940, p. 4 691) ordonne la dissolution des sociétés secrètes et la saisie de leurs biens mobiliers et immobiliers ainsi que leurs archives et écarte des emplois publics tous leurs membres. Le dépouillement méthodique de ces archives permet d’établir une liste de tous les francs-maçons, liste publiée au Journal officiel selon les dispositions de la loi du 11 août 1941 (loi publiée au Journal officiel le 12 août 1941, p. 3 365). Une fois dépouillées, ces archives sont envoyées en Allemagne et sont ensuite récupérées par les soviétiques en 1945 qui les conservent jusqu’à la fin de la guerre froide. Les archives des obédiences et des loges maçonniques ont finalement été restituées mais sont désormais conservés aux Archives nationales et à la Bibliothèque nationale de France. Un centre d’action et de documentation anti-maçonnique, créé le 1 avril 1941, est également chargé d'orchestrer la propagande anti-maçonnique et de répertorier tous les anciens francs-maçons, de les surveiller et de les radier des professions libérales comme de la fonction publique. Outre ces dispositions législatives, des manifestations sont proposées au grand public pour dénoncer l’existence d’un complot responsable de l'effondrement du pays. À la Libération, les loges se réunissent à nouveau, mais le nombre de francs-maçons actifs a diminué des deux tiers. La franc-maçonnerie française met vingt ans à retrouver ses effectifs d'avant-guerre.   À Marseille, ville commerciale et accessible à la fois par les routes et la mer, la franc-maçonnerie se développe dès le milieu du XVIII siècle. Les recherches menées par Jacques Hanania, membre de la loge de la Parfaite union, ont permis de montrer que la Parfaite Union existait en 1762, issue de l’union des loges Saint-Ferréol-Parfaite union et Saint-Jean d’Écosse. Des documents conservés à la Bibliothèque nationale de France confirment également son existence au moins jusqu’en 1778. La Parfaite union réapparaît en 1828 au quartier d’Endoume. Elle s’installe en 1872 rue Piscatoris, qui devient ensuite la rue Bédarride, avec La Parfaite sincérité et le Phare de la renaissance. La Parfaite union se distingue sous le Second Empire par une position républicaine très affirmée et soutient ensuite sous la Troisième République la séparation des églises et de l’État. Durant la Seconde guerre mondiale, les dispositions nationales affectent également les loges marseillaises. Pour préserver leurs archives, une cache est aménagée dans le temple de la rue Bédarride. Les loges continuent de se réunir clandestinement et viennent en aide aux familles des frères. La Parfaite union participe en 1970, avec huit autres loges marseillaises (la Parfaite sincérité, la Vérité-réforme, le Phare de la renaissance, la réunion des amis choisis, les Vieux amis, la Rectitude, l’Union des rites, les Amis du travail) à la fondation de l’association de l’Orient de Marseille, association à laquelle elles s’affilient.

Informations sur l'acquisition :

Date d'entrée : 2022-05-19 dépôt
2022-05-19 dépôt numéro via 2022-081 Parfaite Union

Conditions d'accès :

Archives privées.
Communicabilité réservée - archives privées
50
document
La communication de ces documents est soumise à l’autorisation écrite du déposant, pendant une durée de cinquante ans. En l’absence de réponse de sa part dans un délai de deux mois aux demandes de consultation qui lui seront présentées pendant cette période, cette autorisation « sera » (« pourra être ») délivrée par le directeur des Archives départementales, et en tout état de cause, les documents deviendront librement communicables à l’issue de ce délai de cinquante ans.
Oui - Publiable sur internet

Ressources complémentaires :

Archives publiques. 4 M – Police 97 W – Sous-préfecture d’Arles, affaires générales 99 W – Sous-préfecture d’Aix-en-Provence Autres fonds maçonniques confiés aux Archives départementales. 16 F – Julien Gastinel. 152 J – Fonds de livres maçonniques. 160 J – Les arts et l’amitié. 252 J – La Parfaite Sincérité. 285 J - Le Phare de la Renaissance. 294 J – Raoul Dubousquet.   Sources complémentaires à la Bibliothèque nationale de France FM2 289              Dossiers I et II, correspondance de la loge au GODF 1781-1850, Dossier III, Tableaux 1782-1806. FM2 290                  Dossier IV, Tableaux 1807-1847. FM2 739-740         Correspondance de la loge au GODF 1851-1875, Tableaux 1853-1875. FM2 80                    Correspondance de la loge au GODF 1876-1878. FM2 81                    Tableaux 1875-1888. FM2 83                    Un registre 1875-1888, deux registres 1901-1912. FM3 384                  Livre d’architecture 1766-1777. FM3 385                  Papiers divers de la Loge 1766-1782. FM3 386-395         Livres d’architecture 1782-1828. FM3 396                  Papiers divers de la loge première moitié XIX siècle. FM3 397                  Papiers divers de la loge première moitié XIX siècle. FM3 398-399         Livres d’architecture 1839-1852. FM3 400                  Papiers divers de la loge première moitié XIX siècle.

Références bibliographiques :

Beaurepaire (Pierre-Yves), « Saint Jean d'Ecosse de Marseille, une puissance maçonnique méditerranéenne », in Les Cahiers de la Méditerranée, 2006. Busquet (Raoul), La Libre pensée et la franc-maçonnerie dans les Bouches-du-Rhône de 1790 au XX siècle, Marseille, Barlatier, 1923. Cholvy (Gérard) (dir.), Histoire des francs-maçons en France de 1815 à nos jours, Editions Privat, 2000. Garnoux (Jean-Louis), essai sur l’histoire de l’orient de Marseille, Marseille, Orient de Marseille, 2012. Hazareesingh (Sudhir), Wright (Vincent), Francs-Maçons sous le Second Empire, Les loges provinciales du Grand-Orient à la veille de la Troisième République, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001. Martin (Luis) (dir.), Les francs-maçons dans la cité, Les cultures politiques de la franc-maçonnerie en Europe XIXe-XXe siècles, Presses universitaires de Rennes, 2000. Mercier (Jean-Marie) et Zarcone (Thierry), Les Francs-Maçons du pays de Daudet, Beaucaire et Tarascon Destins croisés du XVIIIe au XXe siècle, Edisud, 2004. Roux (Christine), « Francs-maçons marseillais et américains à la Libération : une correspondance inédite », Cahiers de la Méditerranée, n° 72, 2006.   Les fonds 136 J, 152 J et 194 J conservés dans le service contiennent également un grand nombre de livres sur la franc-maçonnerie.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD013_3148566

Institutions :

Parfaite Union

Où consulter le document :

Archives départementales des Bouches-du-Rhône

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