Origine:

André Têté naît le 10 juin 1899 à Niort (Deux-Sèvres). Orphelin de père gendarme, il est élevé par son oncle. Il effectue ses études secondaires au collège Saint-Stanislas à Poitiers, où le chanoine Georges Duret lui enseigne l'histoire religieuse. Il va ensuite au petit et au grand séminaire (1917-1922), où il suit les enseignements de l'abbé Émile Bruneteau. Il célèbre sa première messe à Saint-Hilaire-sur-Benaize (Indre) le 30 juin 1922, soit quelques jours seulement avant d'être ordonné prêtre le 2 juillet. Il est tout d'abord professeur au collège Saint-Stanislas de Poitiers (1922), puis curé à Civray (1924), à Montalembert (Deux-Sèvres) de 1925 à 1929, à Queaux du 29 septembre 1929 au 25 avril 1948, et enfin à Jaunay-Clan à partir du 6 mai 1948.

Un des faits les plus marquants de sa vie fut son action pendant la guerre, où il devient aumônier des maquis de la Vienne. Dès les premiers jours, il œuvre beaucoup en faveur des réfugiés et des déracinés, pour les aider à s'installer physiquement et moralement. Après avoir échappé à un piège tendu pour attraper « le curé gênant », il est contraint de vivre dans la clandestinité du début de l'année 1943 jusqu'à la formation de maquis armé en 1944. Il vit alors chez des prêtres amis à Ingrandes, Leugny, puis enfin chez son ancien camarade de séminaire l'abbé Albert Guinard à Argenton-Château. Là, grâce à sa barbe avantageuse, il se fait passer pour un missionnaire et continue à effectuer son travail de résistant en fournissant de faux papiers ou en organisant des baptêmes en faveur des Juifs, par exemple. Il se rend ensuite à Thouars, chez l'abbé Miet. C'est à ce moment que l'évêché diffuse une lettre de mise en garde à l'attention des prêtres résistants, leur annonçant que la Gestapo organise un grand coup de filet. Par prudence, il prend alors contact avec son ami l'abbé de Ligugé qui lui confie sa chapelle d'aumônier de la Première Guerre mondiale. Grâce à cette chapelle, il organise de nombreuses messes réunissant croyants et non croyants. Mais son besoin d'en faire plus l'amène à intégrer le groupe du maquis Lagardère, où il participe à tous les combats. A la Libération, il est nommé aumônier des poches sud de l'Atlantique jusqu'au printemps 1945. A la capitulation, le haut commandement militaire lui propose de rester aumônier, mais il aspire à une vie plus calme, et préfère retrouver sa paroisse de Queaux. Il reste toutefois proche de ses amis résistants, par la création sous ses auspices de L'Amicale des groupes de maquis Chouan-Lagardère.

L'ensemble de son action dans la Résistance lui a valu d'être fait chevalier de la Légion d'Honneur, officier de l'Ordre national du Mérite, et médaillé de la Résistance, ainsi que décoré de la Croix de guerre 39-45 et de la Croix du Combattant volontaire 39-45.

C'est à Jaunay-Clan qu'il a laissé le plus durablement son empreinte, du fait de sa longévité dans cette cure, mais surtout du fait des liens établis par lui avec plusieurs artistes, en particulier le peintre Aristide Caillaud et le maître-verrier Max Ingrand, qu'il a fait travailler aux vitraux de l'église paroissiale de Jaunay-Clan. C'est finalement à Jaunay-Clan qu'André Têté décède, le 11 février 1999, à presque 100 ans, et qu'il fut inhumé.

Archives départementales de la Vienne