La rénovation du Musée national des Arts et métiers a été conduite dans le cadre des grands travaux de l'État entre 1990 et 2000, sous la maîtrise d'ouvrage de la Mission interministérielle des grands travaux.

L'ensemble des Grands Travaux, dont le Musée national des Arts et métiers, a été l'objet d'une politique de commandes de reportages photographiques afin de constituer une mémoire photographique des grands travaux.

Ces photographies ont été réalisées pour la Mission des grands travaux puis l'Établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, devenu ensuite Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture.

L'OPPIC a versé aux Archives Nationales l'ensemble de son fonds argentique afin de le préserver et le rendre accessible aux chercheurs.

Il s'agit des photographies du suivi du chantier du Musée national des Arts et métiers, anciennement appelé le Musée national des Techniques, de l'état des lieux avant les travaux jusqu'à la réalisation finale.

Elles montrent le projet dès son démarrage avec les maquettes, les dessins et panneaux, les fouilles archéologiques et le suivi du chantier lui-même.

Ce musée qui contient des collections uniques au monde a été créé par l'Abbé Grégoire en 1794 avec la création d'« un Conservatoire pour les arts et métiers où se réuniront tous les outils et machines nouvellement inventés ou perfectionnés ».

Installé dans les murs de l'ancien prieuré de Saint-Martin-des-Champs, le Conservatoire allait devenir un grand établissement de recherche, de formation et de conservation du patrimoine technique.

Le musée connaît au XIXe siècle un grand rayonnement et l'église de l'ancien prieuré devient une galerie des machines en mouvement où l'on vient voir tourner la terre en observant les oscillations du pendule de Léon Foucault.

Une rénovation s'imposait, rendue possible par l'inscription de la rénovation des quatre musées de l'Éducation nationale dans le cadre des Grands Travaux de l'État. Une équipe pluridisciplinaire conduisit le chantier des collections, préalable au grand déménagement vers les réserves construites à la Plaine Saint-Denis par l'architecte François Deslaugiers.

La restructuration a été confiée, à l'issue d'une consultation restreinte à deux tours lancée en 1991, à l'architecte Italien Andrea Bruno, associé aux cabinets français Lévy et Peaucelle et Créatime (jusqu'à l'avant-projet sommaire APS). Il propose un nouveau parcours qui met en valeur les anciens combles et une muséographie qui respecte la collection et les espaces de l'ancien prieuré. L'équipe du musée privilégie une pédagogie par l'objet à travers une présentation thématique et chronologique entièrement reconstruite.

Le musée, modernisé et remis aux normes, présente sept domaines : instruments scientifiques, matériaux, construction, communication, énergie, mécanique et transports.

Pour garantir l'unité du musée, les salles de cours du Conservatoire national des Arts et métiers et les salles d'exposition du musée ont fait l'objet de nouvelles répartitions entre les deux institutions. Les réserves ont été transférées dans le nouveau dépôt de la Plaine-Saint-Denis et l'entrée du musée a été déplacée vers le square du Général Morin, pour être indépendante de l'école et être plus accessible au public.

Les ambiances de chaque salle ont été restituées afin de préserver l'esprit des lieux. Les combles ont été transformés en un lieu d'exposition dévolu aux instruments scientifiques. L'escalier d'honneur a été intégré dans le parcours muséographique et présente l'avion de Clément Ader.

Lors de la restauration de l'église, conduite par l'architecte des monuments historiques, Bernard Fonquernie, les archéologues mettent au jour des vestiges d'une basilique funéraire mérovingienne sous le sol de la nef. De nombreuses photographies de ces vestiges sont à remarquer dans ce fonds exceptionnel. La muséographie de la chapelle est confiée à l'architecte François Deslaugiers. Le projet d'Andréa Bruno de construire un transtockeur a été abandonné.

A l'issue du parcours rythmé par de nombreuses installations didactiques : bornes de consultation, points d'écoutes, cabinets de démonstration, la visite s'achève dans la chapelle Saint-Martin qui a redécouvert ses couleurs vives, un lieu mythique voué dès la fin du XVIIIe siècle au stockage des machines, où sont exposés des grands objets spectaculaires comme les premiers modèles de voitures et d'avions (l'avion de Louis Blériot ou la maquette au 1/16 de la statue de la Liberté de Bartholdi).

Nota : la numérotation des photographies a été l'objet d'une erreur de numérotation, les photographies de 1431 à 1830, n'existent pas. Néanmoins, nous avons dû conserver les numéros existants car ils avaient déjà été reportés dans les champs IPTC des photographies qui ont été numérisées.

Calendrier :

- Juin 1984 : accord de principe du Président de la République, François Mitterrand, pour la mise en œuvre d'un plan d'urgence de sauvetage des quatre musées de l'Éducation nationale dont fait partie le Musée national des Techniques.

- Février 1991 : décision du gouvernement relative à l'enveloppe financière allouée à l'opération.

- Avril 1991 : communication en conseil des ministres annonçant la rénovation du Musée (prévue initialement pour octobre 1994 pour le Bicentenaire de sa création par la Convention).

- Juillet 1991 : lancement du concours d'architecture.

- Automne 1991 : désignation du lauréat, Andréa Bruno.

- Printemps 1992 : début des travaux de rénovation de la chapelle (monuments historiques).

- Printemps 1993 : travaux sur l'ensemble des bâtiments du musée.

- 1998 : consultation pour la muséographie de la chapelle.

- 21 mars 2000 : réouverture au public.

- 10 avril 2000 : inauguration du Musée par le Premier Ministre, Lionel Jospin.

Maître d'ouvrage : Conservatoire national des arts et métiers ; établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, maîtrise d'ouvrage déléguée,

Maîtrise d'oeuvre : Andrea Bruno, architecte mandataire ; jusqu'à l'APS : Lévy et Peaucelle, architectes associés, Créatime, muséographie et Copitec, économiste ; atelier Xavier Eysselinck-XY architecture, architecte de coordination ; Loisillon Ingénierie, économiste ; BIM, BET structure ; Inex, BET fluides ; CEAT, BET électricité ; Gemo, OPC ; Atec, économiste assistant.

Pour la chapelle : François Deslaugiers, architecte ; Philippe Roussel, architecte chef de projet ; BIM et Arcora, BET ; Althea, éclairage