Inventaire d'archives : Fonds des Houillères d'Ahun
Contenu :
Le classement de cet ensemble d'archives permet de distinguer cinq
fonds distincts.
Le fonds principal est constitué des archives de la Société anonyme
des Houillères d'Ahun représentant environ cinquante mètres linéaires.
Malgré la qualité des documents conservés, on peut noter quelques
lacunes résultant de l'incendie déjà cité, des pertes occasionnées lors
des changements successifs de domiciliation du siège social et de
l'absence de surveillance des archives au cours des années 2000. A
partir de 1961, les registres administratifs et comptables ne sont plus
conservés à Lavaveix-les-Mines mais à Clermont-Ferrand au domicile de la
famille Gauthier. La principale période couverte par ce fonds concerne,
de ce fait, les années 1930 à 1961, période pour laquelle les archives
de la société ont été quasi-intégralement conservées. Ce fonds ne compte
que peu de documents figurés, à l'exception de cartes et de plans du
bassin houiller et d'une photographie représentant deux ingénieurs des
mines devant le puits de Courbarioux. L'iconographie la plus importante
relative aux mines d'Ahun peut être trouvée dans les fonds de cartes
postales ou de photographies conservés aux Archives départementales ou
en mains privées.
Hormis les archives portant sur l'exploitation du bassin minier
d'Ahun-Lavaveix, la production et la distribution d'électricité et la
location de logements, de nombreux documents concernent les concessions
des mines de houille de Lubières et de Rilhac en Haute-Loire, propriété
des Houillères d'Ahun de 1891 à 1939, et d'une filiale, la Société des
Charbonnages du Centre, de 1917 à 1941. De nombreuses informations sur
les mines de Haute-Loire apparaissent également dans les actes des
organes décisionnels et les journaux comptables des Houillères d'Ahun.
Des archives de la Société des Charbonnages du Centre ont aussi été
associées au fonds des Houillères d'Ahun du fait de la gestion commune
des affaires de ces deux sociétés au niveau de leur siège social commun
à Paris ; mais les archives de ces fonds particuliers sont peu
nombreuses, ne représentant qu'un volume total de 0,5 mètre linéaire. A
noter qu'une partie des archives de la Société des Charbonnages du
Centre a été transférée à partir de 1941 auprès de la Société des mines
de Commentry Fourchambault Decazeville
Les archives de cette société sont conservées aux Archives
nationales du monde du travail à Roubaix sous la cote 59 AQ.
, maison mère de cette première société, tandis que les
archives relatives aux concessions de la Haute-Loire sont demeurées au
siège de leur exploitation.Quatre autres fonds complètent ces archives ; ils ne représentent
qu'un total de huit mètres linéaires du fait de leur création plus
récente et des aléas de leur conservation :
- le fonds de l'Union électrique de la Creuse (UEC). Cette société, créée en 1926 pour assurer l'électrification de la Creuse, partage son siège social et son personnel dirigeant avec la Société anonyme des Houillères d'Ahun, jusqu'à sa nationalisation en 1947. En dépit de l'absence des registres, transférés à Électricité de France, la conservation de 0,6 mètre linéaire d'archives, constituées de correspondances et de plans, permet de compléter les informations existantes sur cette société dans les fonds d'archives publiques (notamment au sein de la série S des Archives départementales).
- le fonds de la Société de recherches et d'exploitation des mines d'Ahun-Nord représente un complément indispensable à celui des Houillères d'Ahun pour l'histoire de l'exploitation du bassin houiller d'Ahun-Lavaveix à partir des années 1940. Parmi les sept mètres linéaires conservés, les documents relatifs au domaine, au personnel et aux activités de cette société constituent un ensemble homogène et cohérent, tandis que les archives administratives et comptables souffrent de lacunes, en partie compensées par la conservation des registres chronologiques des copies du courrier envoyé et reçu.
- le fonds de l'entreprise de travaux publics Gauthier, très incomplet, ne représente qu'un volume de 0,5 mètre linéaire. Ayant suivi le même parcours que le fonds précédent, il présente les mêmes lacunes, notamment en matière d'archives administratives et comptables.
- le fonds de la Société anonyme coopérative des mineurs de Lavaveix-les-Mines est constitué des statuts de cet organisme et de deux registres retraçant les délibérations de ses organes décisionnels à la fin du XIXème siècle.
Si l'on s'intéresse aux archives des Houillères d'Ahun, en fonction
de leur nature typologique, on distinguera les grands ensembles suivants
:
- les archives relatives à la direction et à l'administration
générale des sociétés minières
Concernant la Société des Houillères d'Ahun, c'est un ensemble
complet et homogène. Statuts, registres et dossiers de séance des
organes décisionnels sont bien conservés jusqu'en 1960 ; seuls manquent
des archives antérieures à 1863, à l'exception de copies d'actes dont
les originaux se retrouvent dans la série S des Archives
départementales, un registre des procès verbaux du conseil
d'administration de 1856 à 1857 et deux registres du conseil
d'administration de 1896 à 1919. L'absence des registres
d'enregistrement des actes des assemblées générales et des conseils
d'administration à partir des années 1960, du fait de leur conservation
à Clermont-Ferrand, peut être compensée par la consultation des dossiers
de séance. Les archives portant sur la législation minière, les
statistiques et la correspondance générale ne sont conservées de manière
systématique qu'à partir de 1939, date de transfert du siège social de
la compagnie à Lavaveix-les-Mines. Seuls les registres chronologiques
des copies du courrier envoyé et reçu constitués par les directeurs
d'exploitation dans les années 1930-1940 compensent ces lacunes.
Quelques correspondances reçues par François Robert, directeur
d'exploitation dans les années 1870, ont été conservées, dont celles
portant sur le projet d'acquisition de la mine de Bert, ainsi qu'un
dossier relatif à l'acquisition des mines de Lubières et de Rilhac. Les
archives concernant la prise de possession de la Société des
Charbonnages du Centre font défaut.
Quant aux autres fonds, les lacunes sont imputables à l'histoire et
aux conditions de conservation des fonds, à l'exception notable d'actes
constitutifs de l'Union électrique de la Creuse et d'un dossier portant
sur la cessation d'activité de la Société de recherches et
d'exploitation des mines d'Ahun-Nord parvenus jusqu'à nous.
- les archives financières et comptables
Leur situation est comparable à celle des archives relatives à
l'administration générale. Pour la Société anonyme des Houillères
d'Ahun, une collection quasi-intégrale de registres comptables jusqu'en
1960 est conservée : grands-livres et livres d'inventaire à partir de
1863, livres de caisse à partir de 1888 et livres journaux à partir de
1894. Les quelques lacunes peuvent être compensées par la consultation
des journaux et pièces comptables conservés en nombre. La centralisation
de la comptabilité à Clermont-Ferrand oblige à s'y reporter
exclusivement à partir des années 1960. Les autres ensembles
documentaires, portant sur la fiscalité, le capital ou les aides
financières, sont également très complets et permettent de mener des
études approfondies sur chacun de ces thèmes.
Les archives comptables des mines de Lubières et Rilhac et de la
Société des charbonnages du Centre sont, elles, quasiment absentes, à
l'exception d'un livre-journal de 1914-1921 pour les concessions de la
Haute-Loire. Toutefois une partie de la comptabilité des mines de la
Haute-Loire se retrouve au sein des registres comptables des Houillères
d'Ahun. Ce constat s'applique également aux autres fonds : seuls deux
journaux de caisse de l'entreprise de travaux publics Gauthier sont
conservés pour les années 1968 à 1974, tandis que le fonds de l'Union
électrique de la Creuse est dépourvu d'archives comptables. L'absence de
ces livres dans le fonds de la Société de recherches et d'exploitation
des mines d'Ahun-Nord, à l'exception d'un livre-journal de 1948 à 1951 -
dont le hasard a fait qu'il ne soit pas parti à Clermont-Ferrand - peut
être en partie compensée par la présence de nombreuses pièces
comptables.
- les archives relatives au domaine, aux bâtiments et aux biens
d'exploitation
Des dossiers, très complets pour les différents immeubles propriété
de la Société anonyme des Houillères d'Ahun et enregistrés sur des
fiches, permettent de retracer l'historique des opérations domaniales
menées dans le cadre de l'exploitation des concessions minières du
bassin d'Ahun-Lavaveix à partir de 1846. Ils sont complétés par des
dossiers d'assurances et des archives relatives à la gestion des
embranchements particuliers de chemin de fer. Peu d'archives ont été
retrouvées relatives à la participation des Houillères à la construction
des bâtiments communaux de Lavaveix-les-Mines et aux importants travaux
réalisés dans les années 1860 pour la modernisation de
l'exploitation.
Concernant les biens de production, les registres d'enregistrement du
courrier et la correspondance échangée avec les fournisseurs – documents
conservés dès 1934 - permettent l'analyse des commandes quotidiennes
effectuées par la société. Les dossiers constitués sur les travaux neufs
et l'approvisionnement en métaux apportent un éclairage complémentaire
pour la période de guerre. A partir des années 1920, les archives
relatives aux biens de production constituent des ensembles exhaustifs,
classés par unités de production ou par type de matériel.
Ce constat ne vaut pas pour les archives de la Société des
Charbonnages du Centre et des concessions de la Haute-Loire, marquées
par leur disparité et leur faiblesse.
De même, les archives techniques de l'Union électrique de la Creuse
et de l'Entreprise de travaux publics Gauthier ne portent que sur le
petit matériel. Seul le fonds de la Société de recherches et
d'exploitation des mines d'Ahun-Nord est complet sur ce point. Les
archives sur le triage-lavoir et le matériel d'exploitation sont
nombreuses et débutent dès 1944. Les lacunes constatées à partir des
années 1960 s'expliquent par la gestion commune du matériel avec la
Société anonyme des Houillères d'Ahun ; on retrouvera alors les
documents correspondants au sein du fonds de cette dernière.
- les archives relatives à la gestion du personnel
Celles-ci, particulièrement nombreuses et intéressantes, permettront
de satisfaire de nombreuses recherches sur la population ouvrière, à
caractère individuel ou sociologique. Les registres d'enregistrement,
complétés dans les années 1920 à 1950 par plusieurs recensements, les
relevés de services et les fiches individuelles constituées pour la
gestion des retraites, remontent jusqu'en 1856. La présence de nombreux
registres de paie - dont la collection débute en 1891 - et d'archives
sur les indemnités perçues par les ouvriers permet l'analyse de
l'évolution des conditions de rémunération du personnel.
L'absence de registres de paie pour les années 1900 à 1920 peut être
compensée par la consultation des registres établis pour les droits à la
retraite des ouvriers où il est fait mention des salaires trimestriels
versés.
Le fonds de la Société anonyme des Houillères d'Ahun offre également
la possibilité de mener des études approfondies sur la protection
sociale. Les archives relatives à ce thème débutent en effet au moment
de la création de ce régime en 1894, avec la présence de registres pour
la gestion des droits à la retraite des ouvriers à partir de 1900 et les
dossiers individuels des mineurs, partiellement conservés à partir de
1900 puis complets dès 1914. Les activités de la Caisse de secours des
ouvriers mineurs, créée en 1857, sont consignées au sein de registres de
délibérations, dont la collection couvre les années 1866 à 1939 et des
grands-livres comptables couvrant les années 1857 à 1951 ; la collection
des statuts de cette caisse est intégrale.
Les archives relatives à l'organisation et aux conditions de travail
sont plus incomplètes, mais contiennent des informations d'un grand
intérêt historique sur l'application des législations successives
relatives au temps de travail, aux congés payés et aux obligations
militaires des mineurs. Les documents traitant des accidents du travail
et des maladies professionnelles sont relativement abondants ; ils
débutent en 1884 et concernent à la fois les accidents mortels, le suivi
de la silicose et le versement des pensions et des rentes. Les
principales lacunes portent sur les relations avec les partenaires
sociaux et les œuvres sociales des Houillères d'Ahun, même si sont
présents d'intéressants dossiers relatifs au ravitaillement du personnel
en temps de guerre et aux grèves de la première moitié du XXe
siècle.
Les archives du personnel des concessions de la Haute-Loire et de la
Société des Charbonnages du Centre sont plus disparates, mais comportent
des documents significatifs, tels les registres de paie et
d'enregistrement du personnel de 1914 à 1921 pour les premières, ou les
dossiers relatifs au recrutement et à la rémunération du personnel pour
la filiale du Puy-de-Dôme.
Le fonds de la Société de recherches et d'exploitation des mines
d'Ahun-Nord est complet dans ce domaine du fait de la conservation en
continu des documents à Lavaveix-les-Mines. Plus riche que le fonds de
la Société anonyme des Houillères d'Ahun pour ce qui concerne les
relations avec les partenaires sociaux et les conflits du travail, il
permet aussi une étude approfondie du ravitaillement de l'exploitation
en temps de guerre.
Le fonds de l'Union électrique de la Creuse ne comporte pas
d'archives relatives au personnel tandis que quelques documents sur la
paie et le contrôle du personnel apparaissent au sein du fonds de
l'entreprise de travaux publics Gauthier.
- les archives liées aux activités extractives et industrielles
Elles sont, dans l'ensemble, moins bien conservées. Un faible nombre
de rapports annuels, d'états d'exploitation, de journaux de mine et
d'autres rapports journaliers du Directeur d'exploitation retracent
l'activité productive. Quelques dossiers épars permettront de mener des
études plus approfondies sur l'exploitation du puits de Courbarioux, le
fonctionnement du laboratoire ou la remise en activité de l'usine à
briques, sans combler les lacunes constatées, notamment pour l'usine
d'agglomérés, du fait de la destruction de ces archives au cours de
l'incendie de 1928. L'atlas dressé par Augustin Piala en 1891 et
différents registres de tracés de plans permettent de localiser les
puits et d'avoir une idée précise de l'extension du bassin houiller de
Lavaveix.
Les activités commerciales sont, en revanche, beaucoup mieux
documentées (registres de correspondance commerciale à partir de 1945,
dossiers de clients - dont celui des sociétés de chemin de fer,
constitué dès 1866 -, registres d'enregistrement des commandes et des
expéditions). Les dossiers des contentieux impliquant les Houillères
d'Ahun concernent essentiellement des dégâts miniers ; les contentieux
commerciaux n'apparaissent qu'après 1945. A noter la présence de
dossiers d'études en vue de la reconversion du site minier, témoignant
de la volonté de maintien d'une activité industrielle à
Lavaveix-les-Mines pour pallier le déclin de la mine.
Les activités de production d'électricité sont peu documentées du
fait du transfert de nombreuses archives à la Société du barrage de
Chantegrelle au moment de sa création. Les activités de distribution
d'électricité sont en revanche largement représentées : les archives
conservées recoupent aussi bien l'alimentation électrique d'entreprises
ou de logements d'ouvriers que la gestion des concessions communales et
intercommunales pour la fourniture d'électricité. Ces documents
permettront, sans nul doute, une étude approfondie de ce secteur et
rappellent la place occupée par les Houillères d'Ahun dans
l'électrification de la Creuse ; c'est un intéressant complément aux
fonds publics relatifs à l'électrification du département déjà conservés
par les Archives départementales (série S).
La gestion du patrimoine immobilier, notamment les activités de
location d'immeubles à des entreprises et à des particuliers, n'est bien
documentée qu'à partir des années 1960 (au moment de la disparition de
l'activité minière), ce qui rendra difficile l'étude des habitats
ouvriers de cette société au temps de son essor.
Pour les concessions de la Haute-Loire et la Société des Charbonnages
du Centre, seules sont conservées des archives sur la prospection de
gisements, ne permettant pas une bonne approche des activités
productrices. Les recherches sur l'exploitation de la concession
d'Ahun-Nord de 1942 à 1969 et du bassin de Bosmoreau-les-Mines en 1942
par la Société de recherches et d'exploitation des mines d'Ahun-Nord
sont permises par la conservation intégrale des archives liées aux
activités extractives, aux ventes et aux expéditions des charbons
(conservation d'un registre récapitulatif et de correspondance). Ces
documents permettent de reconstituer les débuts de l'exploitation ainsi
que les démarches faites par l'entreprise pour subsister dans les années
1960. Seule lacune apparente : l'absence de 1955 à 1960, puis à partir
de 1964, des registres de transcription de correspondance constitués par
Louis Marchand renseignant sur le fonctionnement quotidien de
l'exploitation. Au sein des autres fonds, seuls des copies de courriers
échangés et des plans permettent de retracer la gestion du réseau
électrique de l'Union électrique de la Creuse, tandis que quelques
pièces donnent une idée des chantiers réalisés par l'entreprise de
travaux publics Gauthier.
Bien que le volume des archives produites par les différentes
sociétés liées à l'exploitation des Houillères d'Ahun soit inégal, ce
fonds offre de nombreux angles d'approche aux chercheurs et à tous ceux
qui souhaiteront approfondir leur connaissance de l'histoire de
l'exploitation du plus grand bassin houiller de la Creuse, par son
exhaustivité et sa richesse.
Cote :
132 J 1-1334
Publication :
Archives départementales de la Creuse.
2008
Guéret
Informations sur le producteur :
Les Houillères d'Ahun : une histoire
creusoise
Le bassin d'Ahun-Lavaveix dans la
révolution industrielle : de l'essor au déclin
Le bassin houiller d'Ahun-Lavaveix constitue un bassin d'effondrement
post-hercynien, d'âge stéfanien, encastré dans le massif granitique de
Guéret, suivant l'axe de la faille d'Aubusson, de direction
subméridienne. Long de 14 kilomètres et large de 1 à 2 kilomètres, il
couvre une surface d'environ 25 kilomètres carrés. Six communes sont
concernées par son périmètre : Ahun, Lavaveix-les-Mines,
Saint-Médard-la-Rochette, Issoudun-Letrieix, Saint-Martial-le-Mont et
Saint-Pardoux-les-Cards.
D'après les sondages archéologiques réalisés, l'exploitation du
bassin houiller a débuté dès le XIIIe siècle. Il faut pourtant attendre
le XVIIe siècle pour avoir des traces écrites de cette activité
Archives départementales de la Creuse, 6 E 3406.
. Depuis le début du XIXe siècle, le bassin houiller se trouve
partagé en deux concessions distinctes, celle du Nord et celle du Sud.
L'exploitation des gisements jusqu'en 1862 est toutefois très
limitée.La Société des Houillères d'Ahun naît en 1863 de la fusion des
Sociétés des mines de houille du Nord et du Sud, elles-mêmes constituées
par actes notariés du 20 mai 1808. En application de l'ordonnance royale
du 19 novembre 1817, modifiée par un décret impérial du 22 février 1854,
elles étaient concessionnaires de ce bassin sur une étendue de 12 km sur
2 km. C'est au terme d'une longue procédure débutée en 1856 par le duc
de Morny (demi-frère de Napoléon III), Armand Donon, Jacques Palotte et
le baron Le Brun Virloy - qui avaient créé une société civile dans cette
intention - qu'elles se trouvent réunies par décret de l'Empereur daté
du 8 janvier 1862. Cette fusion est destinée à doter la société de
capitaux pour développer le bassin et exécuter des travaux de grande
ampleur, dont le forage de quatre puits, la construction d'ateliers, de
magasins et du triage-lavoir. Ces démarches s'accompagnent de l'achat de
nombreuses propriétés immobilières. La Société anonyme des Houillères
d'Ahun voit ses statuts dressés par acte notarié le 6 avril 1863 et
approuvés par décret du 9 mai 1863. Le premier président du Conseil
d'administration est le duc de Morny, alors président du Corps
législatif, déjà à la tête de nombreuses compagnies minières.
Ce développement du bassin doit être mis en relation avec la
construction de la ligne de chemin de fer Montluçon - Limoges par la
Compagnie d'Orléans, dont l'embranchement de Busseau-sur-Creuse à
Fourneaux dessert le bassin houiller d'Ahun. L'inauguration de cette
ligne en 1864 va permettre aux Houillères d'Ahun de prospecter de
nouveaux marchés. Des embranchements particuliers sont loués auprès de
la Compagnie du chemin de fer vers Lavaveix-les-Mines dès 1863 puis vers
Courbarioux en 1923, permettant l'expédition du charbon aux quatre coins
de la France.
La production n'est cependant pas à la hauteur des espérances. Suite
à l'apport de nouveaux capitaux, la production passe de 22 000 tonnes en
1864, à 160 000 tonnes en 1867 puis à 354 000 tonnes en 1874, année où
elle atteint son pic. Près de 2000 mineurs travaillent alors dans les
mines d'Ahun. Pour faire face à cet afflux d'ouvriers, la commune de
Lavaveix-les-Mines
Elle est fondée sur un territoire composé de parcelles des
communes de Saint-Pardoux-les-Cards et de Saint-Martial-le-Mont.
est créée le 24 avril 1868 sous l'impulsion des Houillères
d'Ahun qui financent la construction de l'église et de l'école
communale. Cependant, le déclin de l'activité minière s'amorce dès la
fin du XIXème siècle avec, pour conséquence, une diminution de la
population du bassin minier. Cette situation place Ahun à contre-courant
des autres grands bassins miniers français dont l'activité explose à ce
moment là. L'extraction annuelle du bassin d'Ahun diminue jusqu'à 180
000 tonnes en 1899. Malgré la transformation de la Société en Compagnie
anonyme des Houillères d'Ahun le 1er juillet 1899 - en vue d'émettre des
obligations à long terme permettant de nouveaux investissements -,
l'activité poursuit une lente et inexorable baisse. Celle-ci conduit en
1927 à l'abaissement de 12 % des salaires des cinq cents mineurs
travaillant encore pour la Société. Cette décision entraîne une grève
très dure et violemment réprimée, qui culmine avec l'incendie détruisant
l'usine d'agglomérés. Conséquence de ces événements, le Conseil
d'administration du 12 janvier 1928 décide la fermeture définitive des
puits de la concession Nord et une mise en sommeil pour un an de
l'activité des autres puits. A partir de 1929, seuls le puits de
Courbarioux dans la concession Sud, et l'usine à briques
schisto-calcaires, construite en 1912, poursuivent leur activité.Par ailleurs, les Houillères d'Ahun diversifient leurs activités en
dehors de leur bassin houiller avec l'acquisition, en 1891, des
concessions de Lubières et de Rilhac à Vergongheon (Haute-Loire) et la
prise de contrôle de la Société des charbonnages du Centre,
concessionnaire de la mine de Charbonnier (Puy-de-Dôme) en 1917. Ces
activités prennent fin à la veille de la Seconde guerre mondiale,
laissant les Houillères d'Ahun se replier sur leur bassin d'origine.
A la veille du Deuxième conflit mondial, l'extraction annuelle de
charbon du bassin d'Ahun est descendue à 100 000 tonnes, dont la majeure
partie est vendue à la Compagnie du chemin de fer Paris - Orléans, qui
achète jusqu'à 90 % de la production houillère annuelle. Cette
production alimente également l'usine à briques, jusqu'à l'arrêt de ses
activités en 1942. Les conséquences de la Seconde guerre mondiale
permettent cependant de relancer l'exploitation du bassin.
Les espoirs de l'après-guerre
La relance de la production de charbon au niveau national, dans le
cadre de la reconstruction du pays, entraîne la reprise d'activité de
nombreux bassins miniers. La loi du 17 mai 1946 portant nationalisation
des combustibles minéraux solides aboutit à la création des Charbonnages
de France, en charge de l'exploitation des bassins nationalisés ; elle
ne s'applique cependant pas la concession minière d'Ahun. Cette décision
se justifie par le coût de remise en activité du bassin et par la
faiblesse de ses gisements. Elle induit l'arrêt de l'exploitation à plus
ou moins long terme car le bassin d'Ahun ne pourra pas bénéficier des
subventions publiques qui permettraient sa modernisation.
L'exploitation d'un seul puits, celui de Courbarioux, permet à la
Société d'écouler sur le marché entre 10 000 et 15 000 tonnes de charbon
par an, principalement auprès de la SNCF. En dépit de nombreuses
tentatives pour reconvertir le site et rechercher de nouveaux débouchés,
l'activité minière est interrompue en 1961, en dépit des aides publiques
accordées. La dernière descente dans un puits de la concession Sud a
lieu le 31 mars 1961 et la déclaration d'abandon de cette dernière
intervient le 11 avril suivant. Une quarantaine de mineurs sont
licenciés par suite de cette décision ; celle-ci ne signifie pourtant
pas l'arrêt de l'exploitation du bassin d'Ahun.
La Société de recherches et d'exploitation des Mines d'Ahun-Nord
reprend l'exploitation des mines de la concession d'Ahun-Nord,
interrompue depuis 1928. Elle obtient l'amodiation
Convention par laquelle le concessionnaire d'une mine en remet
l'exploitation à un tiers moyennant redevance.
de la concession par le biais d'une convention signée avec les
dirigeants des Houillères d'Ahun le 25 avril 1944 et acceptée le 9
février 1945 par un décret du Gouvernement Provisoire. L'exploitation de
cette concession était déjà reprise par un administrateur de la Société
d'Ahun-Nord, Fernand Gauthier, qui avait reçu en septembre 1942
l'autorisation d'entreprendre des recherches et des exploitations
locales. Cette reprise d'activité a pour conséquence la réouverture du
puits Robert et la modernisation des installations minières.
L'exploitation s'étend sur 4,5 km de long pour une largeur de 700 à 800
mètres, principalement sur le terrain communal de Lavaveix-les-Mines.
Par manque de débouchés des licenciements sont prononcés dès 1950. Cette
situation est encore aggravée par la baisse de la qualité du charbon
abattu, celui-ci devant être mélangé à un fort pourcentage de houille
améliorante pour être utilisable. L'arrivée de nouveaux clients, au
début des années 1950, notamment les cimenteries Lafarge et la Société
Poliet-et-Chausson, permet d'écouler le charbon sur des marchés neufs,
mais soumis à la concurrence d'autres énergies fossiles, tels le gaz ou
le fuel ; les ventes ne tardent pas à se trouver très sérieusement
ralenties.En dépit d'aides publiques, la SARL est contrainte d'arrêter
l'exploitation de ses concessions. Une décision de fermeture provisoire
est prise le 1er août 1968, à l'issue de la période des congés annuels.
Les puits restent alors inexploités pendant quatre mois et demi jusqu'à
leur réouverture le 16 décembre 1968 ; la dernière descente de vingt
mineurs a lieu le 28 février 1969. La reconversion d'une partie des
mineurs est assurée par l'entreprise de travaux publics Gauthier, créée
par Roger Gauthier en 1961 et dirigée par Louis Marchand. Cette
entreprise compte environ une cinquantaine de personnes. Quatre mineurs
continuent de travailler à la mine pour combler certaines galeries,
d'autres, à l'approche de la retraite, se trouvent placés en congés de
longue durée, d'autres, enfin, sont mis au chômage. Le décès de Louis
Marchand en 1975, et l'absence de débouchés dans une région sinistrée
sur le plan économique, mettent fin aux activités de l'entreprise de
travaux publics. Cette fermeture, accompagnée de celle de la mine,
affecte durement l'activité économique à Lavaveix-les-Mines. La Société
d'Ahun-Nord est finalement radiée du registre du commerce et des
sociétés le 31 mai 1976. A compter de cette date, il ne reste plus en
activité que la SA des Houillères d'Ahun ; celle-ci gère exclusivement
des activités non minières, notamment la production d'électricité.
Un rôle majeur dans l'électrification du
département
Dans le but de permettre l'exhaure
Épuisement des eaux d'infiltration (mines, carrières, ect.).
Installation (pompes) qui assure cet épuisement.
des puits et l'électrification des services de la mine, la
Société des Houillères d'Ahun se lance, à partir de 1904, dans la
construction d'un barrage de douze mètres de hauteur de chute sur la
Creuse, à Chantegrelle, et d'une usine hydro-électrique comportant trois
groupes de 375 chevaux. Cette usine satisfait aux besoins en électricité
liés à l'activité minière, mais permet aussi la vente du surplus à des
particuliers et à des entreprises. La Société développe ses activités
dans la distribution d'électricité par l'acquisition de concessions
communales et intercommunales. Elle rachète, en 1923, à l'Omnium
Régional d'Électricité les concessions communales d'Ahun et du
Moutier-d'Ahun. En 1929, une permission de voirie lui est accordée pour
l'électrification du hameau de Chantaud
Village de la commune de Saint-Martial-le-Mont.
et en 1933, la Société obtient la concession intercommunale du
Syndicat d'électrification de Saint-Sulpice-les-Champs, zone Nord
Les communes concernées sont Saint-Pardoux-les-Cards, Issoudun,
Puy-Malsignat, Saint-Médard, Saint-Martial-le-Mont, Chamberaud et
une partie des communes d'Ars, de Fransèches et du Moutier
d'Ahun.
. En outre, elle crée en 1926, avec d'autres concessionnaires
creusois et des départements limitrophes, l'Union électrique de la
Creuse (UEC) en vue de l'électrification de ce territoire. Par
l'intermédiaire de cette société, les Houillères d'Ahun fournissent
notamment de l'énergie à la Société électrique de Guéret et à la
Compagnie électrique Loire et Centre à Montluçon.L'Union électrique de la Creuse se trouve nationalisée par suite de
la loi du 8 avril 1946, qui transfère à l'État la propriété des
entreprises privées concessionnaires des services publics d'électricité
et de gaz. Les concessions communales en possession des Houillères
d'Ahun se trouvent également nationalisées. Une indemnité est versée à
la Compagnie des Houillères d'Ahun pour le préjudice causé par la perte
des clients et pour les frais engagés dans la construction des lignes et
des postes de transformation. Après 1946, la production d'électricité
non utilisée en vue du fonctionnement des installations minières est
vendue à Électricité de France ; elle l'est en quasi-totalité à partir
de 1961. Cette activité cesse d'être du ressort des Houillères d'Ahun à
partir de 1986 avec la création de la SARL du Barrage de Chantegrelle.
Dès lors, il ne reste plus aux Houillères d'Ahun que la gestion de
l'après-mine.
La gestion de l'après-mine
Au moment où elle cesse l'ensemble de ses activités, la Société des
Houillères d'Ahun conserve la gestion du patrimoine mobilier et
immobilier acquis au cours de ses activités minières. Une cinquantaine
de logements sont loués par la Société, majoritairement à des anciennes
familles de mineurs. De nombreuses ventes de terrains et de bâtiments
sont réalisées suite à l'arrêt de l'exploitation minière. Cependant, la
Société des Houillères d'Ahun reste redevable des conséquences sur
l'environnement de ses anciennes activités et se trouve dans
l'obligation de sécuriser les nombreux vestiges miniers encore présents
sur le bassin.
Le 12 janvier 2005, l'État, s'étant engagé à la sécurisation des
anciens sites miniers, demande le remboursement des dépenses engagées
pour le compte de la Société. Ne disposant pas des fonds nécessaires, le
Conseil d'administration de la Société décide, lors de sa session du 21
février 2005, le dépôt de bilan auprès du Tribunal de grande instance de
Guéret. Par jugement du 8 mars 2005, la Société est mise en liquidation
judiciaire. Cette procédure entraîne la remise de ses archives aux
Archives départementales de la Creuse.
Informations sur l'acquisition :
La majeure partie du fonds des Houillères d'Ahun a intégré les
Archives départementales de la Creuse conformément aux dispositions du
Code de commerce, qui, dans le cadre d'une procédure de liquidation
judiciaire, prévoit le transfert d'archives d'entreprise présentant un
intérêt historique aux Archives départementales. A cette remise, se sont
ajoutés trois dons successifs effectués par la dernière Présidente
Directrice Générale de cette société, Romaine Marie-Antoinette Marchand.
Ces archives étant parties intégrantes des fonds sur les Houillères
d'Ahun, il a été décidé de les y incorporer sans procéder à un
traitement distinct. La majeure partie de ces documents provient, en
effet, de la Société de recherches et d'exploitation des mines
d'Ahun-Nord, dont Louis Marchand, père de la donatrice, a été le
Directeur d'exploitation de 1957 à 1975. Un dernier don de deux
registres de la Société anonyme coopérative des mineurs de
Lavaveix-les-Mines vient compléter ces archives en octobre 2008. Que
tous les donateurs soient ici remerciés de leur geste qui permettra la
conservation, la diffusion et la mise en valeur d'informations d'un
grand intérêt pour la recherche historique et pour la mémoire des
Creusois !
Jusqu'en 1939, ces archives se trouvaient stockées en deux lieux
distincts, au siège social parisien de la Compagnie
Les sièges sociaux parisiens de la Société anonyme des Houillères
d'Ahun ont été successivement la Place de l'Opéra (1863-1898), puis
le 15, rue de la Chaussée d'Autun (1899-1905) et le 4, rue de Sèze
(1906-1939).
et à Lavaveix-les-Mines. Le transfert du siège social de Paris
à Lavaveix-les-Mines, décidé en 1939, a pour conséquence le déménagement
des archives conservées à Paris et la réunion des deux ensembles
documentaires. Les archives conservées au siège social concernant la
Société des Charbonnages du Centre et les concessions des mines de
houille de Vergongheon suivent le même itinéraire. Outre les pertes
occasionnées lors de ces transferts, des dégâts importants sont
imputables à l'incendie qui s'est déclaré en 1928 à l'usine
d'agglomérés. Il est à noter que le fonds n'a pas subi de pertes au
cours de la Seconde guerre mondiale, les archives de cette période étant
très complètes.À partir des années 1950, la Société des Houillères d'Ahun partage
les bureaux de son siège social avec la Société de recherches et
d'exploitation des mines d'Ahun-Nord. Dès sa création en 1961,
l'entreprise de travaux publics Gauthier occupe ce même bâtiment. Ces
trois sociétés partagent leur personnel dirigeant et leur secrétariat,
ce qui a pour conséquence la gestion commune de leurs affaires et la
constitution de dossiers communs, au détriment du principe de séparation
des fonds en fonction de leur provenance. Seule la Société des
Houillères d'Ahun va poursuivre ses activités après 1976 jusqu'à sa mise
en liquidation judiciaire en 2005.
Description :
Mise en forme :
Le plan de classement des archives des Houillères d'Ahun s'est
inspiré de classements portant sur des fonds analogues, réalisés par
d'autres services d'archives départementales – Loire, Tarn – et des
préconisations pour le traitement des archives privées de Bertrand Gille
Ce plan de classement est disponible dans le livre d'Isabelle
Guérin-Brot, Les archives des entreprises : conseils pratiques
d'organisation, Paris, Archives nationales, 2ème édition, 199, pp.
73-70
. Les indications mentionnées sur les dossiers constitués et à
partir du plan comptable établi en 1950 ont servi également d'appui.Cinq grandes catégories fonctionnelles d'archives – vues plus haut –
sont distinguées : les archives relatives à l'administration générale,
les archives comptables, celles relatives au domaine, au personnel et
aux activités de la société. Ce plan a été appliqué, dans la mesure du
possible, à l'ensemble des fonds d'entreprises identifiés.
La principale difficulté de ce classement a résulté de l'état de ce
fonds avant même son entrée aux Archives départementales de la Creuse.
En effet, différents sous-fonds coexistaient au sein des archives
conservées à Lavaveix-les-Mines, sans être clairement identifiés, et de
nombreux dossiers étaient en vrac. Un premier récolement des archives
transférées à Guéret a permis d'identifier différents producteurs,
notamment grâce aux indications portées sur les dossiers constitués, aux
en-têtes des papiers ou aux noms des personnels mentionnés dans les
pièces. En concordance avec la notion de respect du fonds, les
différents fonds d'archives identifiés ont reçu un traitement distinct
dans la mesure où le producteur pouvait être identifié. Cependant, la
gestion commune des archives de la Société anonyme des Houillères d'Ahun
avec celles des Charbonnages du Centre et de l'Union électrique de la
Creuse au siège parisien dans les années 1930, et de la Société de
recherches et d'exploitation des mines d'Ahun-Nord et de l'entreprise de
travaux publics Gauthier à Lavaveix de 1961 à 1976, a conduit au
maintien de certains dossiers mêlant des archives relevant de
producteurs différents. Ces dossiers ont été intégrés au fonds de la
Société anonyme des Houillères d'Ahun en veillant à ce que cette
situation soit clairement mentionnée dans l'analyse, à chaque fois
qu'elle se présentait.
Le fonds des Houillères d'Ahun a fait l'objet d'un important travail
de tri et d'éliminations, qui a porté en premier lieu sur le volumineux
gisement de doublons, de brouillons et d'imprimés vierges identifiés au
sein des archives administratives et comptables. La confrontation des
dossiers produits par le Directeur-Général et par le Directeur
d'exploitation a permis de réunir les archives portant sur une même
affaire et de supprimer des doublons. Des éliminations ont également
porté sur des documents ne présentant pas d'intérêt historique, ni de
valeur témoignant de l'activité des Houillères d'Ahun. Il en est allé de
même pour de nombreux documents administratifs et comptables, dont
l'information est susceptible d'être reprise par ailleurs. Les bons de
commandes de matériel non spécifiquement minier ont subi le même
traitement à l'exception de quelques spécimens concernant des achats
significatifs. De plus, un tri a été pratiqué au sein des collections de
factures, afin de ne retenir que celles antérieures à 1947, et de
constituer pour la période postérieure, un échantillon portant sur une
année sur cinq. Les correspondances avec les fournisseurs ont, en
revanche, été intégralement conservées. D'autres éliminations ont porté
sur des documents comptables préparatoires – pièces de caisse, relevés
de comptes bancaires et postaux – et relatifs aux relations avec les
banques pour la gestion quotidienne des comptes bancaires et des titres
financiers. Aucune élimination d'originaux n'a porté sur des archives
antérieures à 1945. Les archives des Houillères d'Ahun, qui totalisaient
au départ environ 85 mètres linéaires se limitent, après éliminations, à
un ensemble archivistique de près de 55 mètres linéaires.
Conditions d'accès :
La totalité du fonds d'archives est constitué de documents en
français ; seules quelques pièces éparses produites par l'administration
allemande d'occupation, pendant la Seconde guerre mondiale, sont
rédigées en allemand.
La convention de don d'archives de la Société anonyme des Houillères
d'Ahun, signée entre le liquidateur judiciaire de la société et le
Président du Conseil général de la Creuse, prévoit que la communication
de ces archives soit, une fois l'inventaire du fonds réalisé, « soumise
aux lois, décrets et règlements qui régissent les Archives
départementales ». La communication des archives s'établit donc
conformément aux dispositions prévues par le Code du patrimoine (article
L. 213-1) et ses décrets d'application.
Les documents communicables sont librement reproductibles, dans la
mesure où leur état de conservation matérielle le permet.
Langues :
Cet instrument de recherche a été
rédigé en français.
Ressources complémentaires :
Références bibliographiques :
Généralités sur l'histoire ouvrière
DREYFUS (Michel), Les Sources de
l'histoire ouvrière, sociale et industrielle en France, XIXème et XXème
siècle : guide documentaire, Paris, Éditions ouvrières, 1987,
299 p.
PERROT (Michelle), Les Ouvriers en
grève : France 1871-1890, 2ème édition, Paris, École des Hautes
études en Sciences sociales, 2001, 3 vol., 899 p.
Généralités sur les mineurs et les mines de
charbon
Les Trois âges de la mine,
Centre historique minier de Lewarde, La Voix du Nord, 2007, 3 vol., 153
p.
BALIGAND (Françoise) et CARPENTIER-BOGAERT (Catherine), Sainte-Barbe : légende et traditions,
Lewarde, Centre historique minier, Douai, Musée de la Chartreuse de
Douai, Béthune, Musée d'ethnologie régionale de Béthune, 1997, 165
p.
BORGEAUD (Maurice), Le Salaire des
ouvriers des mines de charbon en France depuis 1900, Paris,
Presses universitaires de France, 1938, 128 p.
COOPER-RICHET (Diana), Le Peuple de
la nuit. Mines et mineurs en France, XIXème- XXème siècles,
Paris, Éditions Perrin, 2002, 300 p.
DEBERLES (Kléber), La Grande épopée
des mineurs, Lille, La Voix du Nord, 1992, 237 p.
LAFITTE-LAPLACE (Robert), L'Économie
charbonnière de la France, Paris, impr. Jouve et Cie, Marcel
Giard libr.-éditeur, 1933, X-765 p.
LE TIRANT (Dominique), Femmes à la
mine, femmes de mineurs : enquête sur les femmes dans la société minière
du Nord de la France, Lewarde, Centre historique minier, 2002,
175 p.
Cet ouvrage complète et prolonge l'exposition « Femmes à la mine,
femmes de mineurs », présentée au Centre historique minier de Lewarde
d'avril à décembre 2002.
FARGUES (Dominique) et MULLER (Arnaud), Mémoires de mineurs, Paris, Succès du Livre,
2008, 260 p.
NOIRIEL (Gérard), Les Ouvriers dans
la société française, XIXe-XXe siècle, Paris, Éditions du Seuil,
1986, 317 p.
PLESSY (Bernard) et CHALLET (Louis), La Vie quotidienne des mineurs au temps de «
Germinal », Paris, Hachette, 1993, 339 p.
TIFFON (Georges), Le Charbon,
Paris, Presses universitaires de France (collection Que sais-je ?),
1983, 127 p.
TREMPE (Rolande), Les Mineurs de
Carmaux, 1848-1914, Paris, Éditions ouvrières, 1971, 2 vol.,
1012 p.
Généralités sur l'histoire de
l'électricité
BELTRAN (Alain) et CARRÉ (Patrice-Alexandre), La Fée et la servante : la Société française face à
l'électricité XIXe - XXe siècle, Paris, Belin, 1991, 348
p.
CARON (François) et CARDOT (Fabienne), dir., Espoirs et conquêtes (1881-1946), tome premier de
l'Histoire générale de l'électricité en France, Paris,
Association pour l'histoire de l'électricité en France, Paris, Fayard,
1991, 999 p.
LÉVY-LEBOYER (Maurice) et MORSEL (Henri), dir., L'Interconnexion et le marché (1916-1946), tome
deuxième de l'Histoire générale de l'électricité en France,
Paris, Association pour l'histoire de l'électricité en France, Fayard,
1994, 1438 p.
Études et articles réalisés sur les
houillères d'Ahun
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d'Ahun », dans Mémoires de la Société des
sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse,
t. 1, Guéret, 1844, p. 73-81.
COLDRE (Alain), Les Houillères
d'Ahun. Deux siècles d'histoire, disponible sur http://www.icilacreuse.com.mine/mine.html
[en ligne], consulté le 8 août 2008.
COUDERT (Gilbert Joseph), « Histoire et chronique du bassin
houiller de la vallée de la Creuse. Exploitation d'Ahun-les-Mines et de
Lavaveix-les-Mines », dans D'onte ses ? (d'où es-tu ?), Bulletin de liaison du Cercle généalogique,
historique et héraldique de la Marche et du Limousin, n° 49,
Limoges, 1990, p. 24-37.
DESBOEUF (Sabine), Les Bassins
houillers stéphaniens de la Creuse, Mémoire de maîtrise
d'histoire à l'U.F.R. des Lettres et Sciences humaines de l'Université
de Limoges, Faculté de Limoges, 1982, 137 p.
DOHRMANN (Nicolas) et NIEMIEC (Dominique), « Des mines dans la
campagne creusoise : le bassin houiller d'Ahun-Lavaveix-les-Mines »,
dans Archives en Limousin, n° 27,
Tulle, 2006, p. 55-61.
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l'Environnement (DRIRE) du Limousin et Minelis Sarl, Mise en sécurité de 17 ouvrages sur les concessions
de Charbon d'Ahun, disponible sur : http://www.limousin.drire.gouv.fr/ssol/Rapport%20de%20s%C3%A9curisation%20Minelis.pdf
[en ligne], consulté le 8 août 2008.
GRUNER (Louis), Étude des bassins
houillers de la Creuse, Paris, Imprimerie J. Bonaventure, 1868,
204 p.
Ce livre de Louis Gruner n'est pas présent au sein du fonds des
Houillères d'Ahun. Ce livre faisait pourtant partie de la bibliothèque
de la Société des Houillères d'Ahun, conservé au siège social de la
Société et utilisé par Sébastien Desboeuf dans son mémoire en 1982.
D'autres exemplaires sont disponibles à l'École nationale des Mines de
Saint-Étienne ou dans de nombreuses bibliothèques parisiennes.
HODAC (Robert), La Grève de 1927 dans
le bassin houiller de Lavaveix-les-Mines, Mémoire de Maîtrise
d'histoire à l'U.F.R. des Lettres et Sciences humaines de l'Université
de Limoges, Limoges, 1985, 123 p.
LAZAJ (Jehanne), « Une opération d'inventaire d'urgence pour une
préservation réfléchie : les Houillères d'Ahun à Lavaveix-les-Mines
(Creuse) », dans In Situ. Revue des
patrimoines, n° 8 consacré au patrimoine industriel, mars 2007,
disponible sur : http://www.revue.inventaire.culture.gouv.fr/insitu/insitu/article.xsp?numero=8&id_article=lazaj-1296
[en ligne], consulté le 8 août 2008.
« La mine morte », dans Limousin
magazine, édition de la Creuse, n° 97, juillet-août 1969, p.
22.
SABOURIN (Jacqueline), « Historique de la mine de Fourneaux et
Courbarioux jusqu'en 1915, commune de Saint-Médard-la-Rochette », dans
Mémoires de la Société des sciences
naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, t. 42,
Guéret, 1984, p. 10
SABOURIN (Jacqueline), « La Houille du bassin d'Ahun et son
transport à l'époque gallo-romaine », dans Mémoires de la Société des sciences naturelles,
archéologiques et historiques de la Creuse, t. 46, Guéret, 1997,
p. 227-238.
VERLHAC (Francis), L'Industrie rurale
en Limousin, Thèse de 3ème cycle de l'Université de Limoges,
Limoges, 1987.
Organisme responsable de l'accès intellectuel :
Archives départementales de la Creuse.
Mises à jour :
12 mars
2009
Ce répertoire est publié avec le visa scientifique et technique
de la Direction des Archives de France.
Identifiant de l'inventaire d'archives :
FRAD023_132J_01