Inventaire d'archives : Répertoire numérique du fonds Martin Almada

Contenu :

Ces archives, produites par les autorités paraguayennes, témoignent de ce que fut le « Plan Condor » pendant les années de dictature dans les différents pays du Cône Sud de l’Amérique. Elles mettent en relief la collaboration entre les autorités policières et militaires des dictatures militaires de cette contrée géographique. Nous recensons en particulier des listes de personnes recherchées, des rapports et notes de service de la police paraguayenne à propos de mises sous surveillance et d’arrestations, des avis de recherche, des rapports sur la coopération entre les polices, des rapports d’arrestation et d’extradition de prisonniers, des rapports sur les activités de groupes placés sous surveillance, des listes de personnes recherchées d’un pays à l’autre.

Publication :

Agence Bibliographique de l’Enseignement supérieur
2010

Informations sur le producteur :

Association d’études et de recherches des Archives d’Amérique latine
Ces archives déposées sous microfilms ont fait l'objet d'une numérisation sur support CD ROM. Elles sont aujourd'hui communicables en version numérisée, format JPEG.

Informations sur l'acquisition :

Don effectué par Alain Touraine en juin 2004.
Historique de conservation :
Le 25 avril 1989, deux mois après la chute de Stroessner, Martín Almada, avocat et ancien détenu politique, déposa une plainte contre l’ex-président Stroessner et d’autres tortionnaires du régime, pour la mort de sa femme par torture psychologique et son propre enlèvement survenu en 1974. Le 13 juillet 1989, la plainte fut acceptée. La sentence tombait contre Alfredo Stroessner un an et demi plus tard, après enquêtes et procédures judiciaires : celui-ci était reconnu coupable de complicité de meurtre. Le verdict allait s’accompagner d’une demande d’extradition, l’ex-dictateur ayant trouvé asile au Brésil. Dans la nouvelle Constitution de 1992, un article favorisait Martín Almada : « Le génocide et la torture, ainsi que la disparition forcée de personnes, l’enlèvement et l’homicide pour raisons politiques, sont imprescriptibles. »
Grâce à cette disposition, Martín Almada pouvait invoquer un habeas corpus, le 12 septembre 1992, pour privation illégitime de liberté, et il présenta un nouveau recours en justice. La justice sollicita son registre de détention pour la période allant de novembre 1974 à septembre 1977, auprès de la police de la capitale, mais les officiers en poste nièrent l’existence de documents relatifs à son emprisonnement. Finalement, grâce à un informateur au sein de la police, Martín Almada apprit qu’il existait un dépôt d’archives à Lambaré, dans la banlieue proche d’Asunción. Il s’y rendit le 22 décembre, accompagné d’un juge, de ses avocats, d’un député du parti radical libéral et de journalistes. L’information reçue à propos de l’existence du dépôt était exacte. La découverte dépassait même les espérances, car près de deux tonnes de documents furent mises au jour. Ces arvhives sont conservées à Asunción au Centre de documentation des droits de l’Homme sise au Palais de Justice. Une infime partie du corpus d’Asunción a été ramenée en France en mai 2000 par le sociologue français Alain Touraine, après avoir été microfilmé au Paraguay pour le compte de l’Association d’études et de recherches des Archives d’Amérique latine (créée en 1999), dont le but était de les rendre publiques.

Description :

Mise en forme :
Le plan de classement de provenance a été respecté.

Conditions d'accès :

Librement consultable.
Consultable sur les postes informatiques en salle de lecture de La contemporaine.
Pour consulter ces documents, prendre contact avec le département des archives (collections[at]lacontemporaine.fr).

Conditions d'utilisation :

La reproduction, la publication ou la citation des documents sont soumises à l'accord préalable de la direction de La contemporaine.

Description physique :

Importance matérielle :
1149 fichier Jpeg

Ressources complémentaires :

Inventaire disponible sous forme de fichier PDF
L'intégralité de ces archives est conservé au Centre de documentation et d’archives pour la défense des droits de l’homme (Asunción-Paraguay). Il a été créé le 26 mars 1993 par la résolution no 81 de la Cour suprême de Justice et fait partie du musée de la Justice depuis la résolution no 1097 du 27 avril 2007. Il est actuellement situé au sous-sol du Palais de Justice. Ces archivess contiennent des documents d’une grande diversité. Parmi ceux qui attestent de l’étroite surveillance systématiquement exercée sur les citoyens par la police sous la dictature, figurent : (I) des rapports sur les personnes assistant à des réunions familiales, (II) les numéros de plaque d’immatriculation de voitures stationnées à proximité de rassemblement politiques, (III) des rapports circonstanciés d’entrées et de sorties du territoire depuis les postes de frontière, (IV) des listes d’« agents secrets », et même (V) des listes d’invités aux mariages membres de familles s’opposant à la dictature ou de personnes participant aux veillées funèbres de leaders dissidents

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

La contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92000 Nanterre
Téléphone : 01 40 97 79 00
Mail : collections@lacontemporaine.fr
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Identifiant de l'inventaire d'archives :

FR_920509801_LC_Archives_AP_Almada_Martin

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