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Charles Portal (1862, Castelnau-de-Montmiral-1936, Albi)

Fils de 'Antoine' Innocent Eliézer Procrée Camille Portal, receveur de l'Enregistrement et du Domaine et de 'Marie' Thaïs Mélanie Caroline Pons, Charles Portal naît le 25 juin 1862 à Castelnau-de-Montmiral où est implantée sa famille paternelle. Sa famille maternelle est originaire de Cordes.

Après des études secondaires au lycée Pierre de Fermat à Toulouse, Charles Portal obtient une licence en droit et il est admis à l'École des chartes en 1885 dont il sort en 1889 avec le diplôme d'archiviste paléographe après avoir soutenu une thèse sur Les insurrections de Tuchins dans les pays de langue d'oc vers 1382-1384. Il accepte de succéder à Emile Jolibois au poste d'archiviste du Tarn, fonction qu'il occupera durant toute sa carrière, soit de janvier 1890 à décembre 1927. Mariage le 22 octobre 1894 avec Olympe Fabart (Mauvezin, Gers). Deux enfants : Antoinette (1895), épouse Maurice Manuel, et Marguerite (1913) décédée à 23 ans.

Au cours de ses 40 années d'exercice, il réalise de nombreux inventaires, son grand oeuvre professionnel. Citons les inventaires des séries G et H (clergé séculier et régulier avant 1789), le répertoire de la série Q, le premier tome des archives de la série L (Révolution) et l'inventaire sommaire des archives anciennes de la ville de Cordes. Charles Portal avec son incontournable Histoire de la ville de Cordes (1902, 10 ans de travail) restera l'historien de Cordes. Son nom est aussi associé, avec l'aide de quelques amis du Vieux Cordes, au sauvetage du patrimoine architectural de la cité médiévale et à la création du musée.

Travailleur infatigable, minutieux, droit et désintéressé, l'archiviste-historien se passionne pour l'histoire ancienne du département du Tarn et publie de nombreux articles et ouvrages de grande qualité. Citons ici Le cartulaire des templiers de Vaour (cosigné avec Edmond Cabié) ou des Extraits de registres de notaires des XIV-XVIe siècles (1896-1901) et encore Documents sur le commerce des draps à Lavaur au XVIe siècle (1915) pour donner quelques sujets d'intérêt de notre historien. Son successeur aux Archives départementales du Tarn, Henri Forestier, évoque la minutie "presqu'anxieuse" qu'il apportait à tout ce qu'il faisait et cite ses notes de statistique réunies sur le département du Tarn au XIXe siècle, dans un volume de plus de 500 pages, comme un monument d'érudition. Son oeuvre scientifique compte plus de 200 titres.

Son petit-fils, Robert Manuel, voit en lui un précurseur avec ses publications précocément consacrées au tourisme comme Historique de la région albigeoise ou des Promenades à pied, et en cycle ou en voiture autour d'Albi, et la création sous son impulsion du syndicat d'initiative de Cordes.

Conservateur des antiquités et objets d'art du Tarn de 1910 à 1927, il publie aussi le Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Tarn (1925) resté une référence.

Décoré chevalier de la Légion d'honneur le 15 janvier 1928.

Il meurt à Albi le 4 octobre 1936, dans sa maison au 14 rue des Chalets, mais selon ses dernières volontés, il est inhumé au cimetière de Cordes, la ville chère à son coeur où il possède encore une maison de famille.

Archives départementales du Tarn