Inventaire d'archives : Fabrique Saint-Louis de Versailles

Contenu :

Le fonds comporte tout d'abord les archives produites et reçues par la fabrique. Le document le plus ancien conservé dans ce fonds est antérieur à la création de la fabrique : il s'agit de titres d'une maison à Viroflay (1631-1776). On y trouve les registres de délibérations dans lesquels se suivent de façon chronologique les séances du bureau et des assemblées générales. Cette série de registres est incomplète (il manque probablement le premier registre établi avant 1773 et, de toute évidence, celui établi entre 1822 et 1842), mais elle permet de suivre les activités de fabrique à partir de 1773 jusqu'après la loi de 1905. Cette série de registres s'achève, d'ailleurs, dans sa dernière séance de décembre 1906 par un manifeste de désapprobation envers la loi dite de séparation de l'Eglise et de l'Etat (67J4/2).
A coté de dossiers plus isolés, se rapportant aux inventaires de titres et de fondations, aux dossiers de travaux sur le bâtiment et sur les acquisitions de mobilier, le fonds comporte également une série continue importante de comptes de dépenses et recettes couvrant l'ensemble du XIXe siècle et une partie du XXe siècle jusqu'en 1941 (67J22-107) se rapportant aux recettes des chaises, des quêtes, des mariages, des convois et tentures et les dépenses représentés par les appointements des ecclésiastiques et des employés, les prédicateurs ; les pains d'autel et les vins de messe ; les cires ; l'encens ; les illuminations ; la braise ; le linge : leur achat, leur entretien et leur blanchissage ; le tapissier et les ornements ; les accords de l'orgue ; le médecin et le pharmacien. Si la gestion temporelle constitue l'essentiel de ce fonds, la gestion spirituelle n'est représentée que par quelques documents isolés (67J18, 19, 67J 107). Ce dernier carton, se compose de 3 registres et 2 cahiers non datés, mais probablement établis après la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat recensant la population de la paroisse Saint-Louis, offrant une vision sociologique du quartier. Par ailleurs, parmi les mandements de l'évêque (67J 19), il faut signaler ceux promulgués à l'occasion de l'épidémie de choléra en 1832 et 1837 ainsi que les secours apportés aux victimes de la Martinique en 1839 et les inondations du Midi en 1840.

Cote :

FR/FR-AD078/67 J 1-107

Publication :

Archives départementales des Yvelines et de l'ancienne Seine-et-Oise
2010
Montigny-le-Bretonneux

Informations sur le producteur :

La fabrique
Au sein de la paroisse, circonscription administrative et religieuse, la fabrique, intitulée également œuvre est, " en droit, un établissement ecclésiastique, personne morale à laquelle sont affectés tous les biens meubles ou immeubles et les revenus de la paroisse, à charge pour elle de pourvoir à ses dépenses, aussi bien pour le culte que pour l'entretien des immeubles (cimetière, presbytère, église), l'assistance ou l'enseignement " [NOTE [GRUTER (Edouard), " Fabrique ", dans BLUCHE (François), Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, 2005]] .
L'administration de ces biens est confiée à une assemblée de laïcs, marguilliers également dénommés fabriciens. Pour les grandes paroisses, elle s'organise autour de deux structures : l'assemblée générale et le bureau ordinaire.
D'après Daniel Jousse [NOTE [Voir pour le fonctionnement des fabriques sous l'Ancien Régime, le recueil de jurisprudence : JOUSSE (Daniel), Traité sur le gouvernement spirituel et temporel des paroisses, Paris, 1769. Pour la période du XIXe siècle : AFFRE (Denis-Auguste), Traité de l'administration temporelle des paroisses, suivi d'une table chronologique des lois et décrets sur la matière, Paris, 1890.]] , l'assemblée générale a compétence pour élire les marguilliers et clôturer des comptes, intenter un procès, faire l'emploi de deniers, ou faire une acquisition ou un emprunt, accepter une donation, taxer le prix des chaises, choisir un sacristain, adopter un nouveau règlement. Elle réunit seulement le curé, les marguilliers en charge et d'anciens marguilliers. Elle se tient en principe deux fois par an.
L'assemblée ordinaire du bureau, plus restreinte est composée du curé, des marguilliers en charge et d'anciens marguilliers. Elle a compétence pour concéder un banc, effectuer toute dépense, faire les poursuites pour le recouvrement des revenus ordinaires, exécuter et gérer l'adjudication des baux de maisons, des chaises et autres, répartir les dépenses d'entretien, nommer ou destituer les serviteurs de l'église (organistes, bedeaux, suisses etc.) ou nommer les prédicateurs du Carême, de l'Avent et des fêtes de l'année. La périodicité est plus nombreuse et l'usage est d'y inviter des personnes notables.
La Révolution française abolit les fabriques comme tous les autres organes et établissements ecclésiastiques. La nationalisation des biens du clergé instituée par les décrets des 2 et 4 novembre 1789, annonce la cessation de l'existence légale des fabriques. A la chute de la Monarchie constitutionnelle, diverses mesures visent à leur retirer toute ressource et fonction.
La loi du 18 germinal an X (8 avril 1802) instituant le Concordat entre Napoléon Bonaparte et le pape Pie VII, rétablit les fabriques. Le décret du 30 décembre 1809 réglemente les fabriques et leur redonne les attributions qu'elles possédaient avant la Révolution, les chargeant de veiller à l'entretien et à la conservation des édifices cultuels, d'administrer les ressources, d'assurer le service du culte. La fabrique est administrée par un conseil de fabrique composé de membres de droit, le curé et le maire de la commune et d'un nombre de conseillers proportionnel à l'importance de la population. Au sein du conseil sont élus un président qui n'est ni le curé ni le maire et un secrétaire qui désigne le bureau des marguilliers, organe exécutif du conseil, plus restreint également composé de quatre marguilliers, du curé membre perpétuel et de droit, du président du bureau, du trésorier et du secrétaire du bureau.
Enfin, la loi promulguée le 9 décembre 1905 instituant la séparation des Eglises et de l'Etat abolit le système concordataire et supprime les fabriques, la loi prévoyant leur remplacement par des associations cultuelles. Dans les grandes paroisses, les fabriques, ont pu se maintenir sous forme d'associations cultuelles.
La fabrique de l'église Saint-Louis de Versailles
Chapelle provisoire de Saint-Louis
Lorsque le " Parc au Cerf ", ancienne réserve de chasse, loti à la fin du XVIIe siècle, commence à se peupler, le besoin d'un nouveau lieu de culte servant également aussi aux habitants du vieux Versailles se fait ressentir. Louis XV exauce les vœux de Louis XIV de " supporter la dépense d'une nouvelle paroisse " et une chapelle provisoire est édifiée en 1724 entre les rues d'Anjou et des Tournelles. Dédiée à Saint-Louis, elle est inaugurée en 1727 et considérée comme " succursale de la paroisse royale Notre Dame ", comme cela est rappelé en tête de chacun des premiers registres paroissiaux de Saint-Louis dressés pour les sépultures à partir du 27 avril 1727 et pour les baptêmes dressés à compter du 27 mai 1728. Tout comme l'église Notre-Dame, elle est desservie par les prêtres de la Mission. Sous la pression du peuplement du nouveau quartier, une nouvelle paroisse " libre et indépendante " est érigée le 4 juin 1730 par ordonnance de Mgr de Vintimille, archevêque de Paris (67J 5 et mention de cette cérémonie dans les registres paroissiaux du 5 juin 1730). Les limites des deux paroisses sont déterminées par " l'avenue de Paris prolongée derrière le château à travers le jardin et le Parc du Roi ". Toutefois, les bâtiments du Grand Commun et la Petite Ecurie demeurent dans le ressort de la paroisse de Notre Dame. Le décret est promulgué dans les deux paroisses, confirmé par lettres patentes du roi le 17 décembre 1731 (67J 5). Le roi fait don de 5 200 livres de rente et ordonne enfin l'établissement d'une fabrique pour en administrer les revenus.
Construction de l'église Saint-Louis
Cette chapelle tenant lieu d'église étant devenue insuffisante, Louis XV décide en 1742 de construire une nouvelle église dont il confie la réalisation à Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, petit fils de Jules Hardouin Mansart, abandonnant les projets plus ambitieux émis par Robert de Cotte en 1724 (plans conservés à la Bibliothèque nationale). Les travaux, financés par la Direction des Economats [note à mettre en plus d'infos] [NOTE [Les Economats constituent la régie chargée de percevoir et d'administrer les revenus de la régale. Etablis à la fin du XVIIe siècle, ce droit de régale porte sur le temporel (archevêchés, évêchés, abbayes, prieuré et autres bénéfices ecclésiastiques), confié à un économe laïque, dont les fonds sont employés en particulier à financer la construction ou la restauration d'édifices religieux]] , démarre le 11 juin 1742 (registre de baptêmes, 11 juin 1742 collection communale, AC de Versailles, GG 341). Une fois les fondations achevées, la première pierre est posée dès le 12 juin 1743, lors d'une cérémonie présidée par Mgr de Vintimille, archevêque de Paris : le roi, accompagné du Dauphin, place lui-même dans une cavité creusée sous le premier pilier du sanctuaire une médaille d'or et quatre médailles d'argent (67J 5, 6 et registre des baptêmes, 12 juin 1743, collection communale, AC Versailles, GG342).
Les travaux ralentis par la nature du terrain et par les difficultés financières, ne sont achevés qu'en 1754. La bénédiction de l'église a lieu le 24 décembre 1754 en l'absence de la famille royale : la dauphine Marie Josèphe ayant accouché d'un fils la veille (Registre de baptêmes le 24 décembre 1754 (collection communale, AC Versailles, GG353*, folio 60). Le lendemain est célébrée la première fête patronale de saint-Louis. Le 15 décembre 1755, le roi offre six cloches dont les noms sont précisés dans le registre des baptêmes de la collection communale : " Louise, Joséphine, Adélaïde, Louise Victoire " (AC Versailles, GG354)
La sacristie est réalisée la même année. L'ancienne église est abattue en 1760 et le presbytère construit à son emplacement. Une chapelle des catéchismes est adjointe au chœur de l'église.
Quant à la décoration, par manque de moyens, elle est réalisée plus lentement. Les registres de délibérations mentionnent ainsi en 1777 la peinture du banc d'œuvre ainsi que l'installation des tambours des portes latérales. En 1780, le sculpteur Hersent livre les quatre bénitiers. Les grandes orgues commandées en 1759 sur l'ordre de Louis XV à Louis-Alexandre Clicquot sont achevées en 1761 par son fils François-Henri et inaugurées le 11 juin 1762. En 1764, les Economats [NOTE [Les Economats constituent la régie chargée de percevoir et d'administrer les revenus de la régale. Etablis à la fin du XVIIe siècle, ce droit de régale porte sur le temporel (archevêchés, évêchés, abbayes, prieuré et autres bénéfices ecclésiastiques), confié à un économe laïque, dont les fonds sont employés en particulier à financer la construction ou la restauration d'édifices religieux]] charge Jean-François Trouard de compléter le décor intérieur en aménageant la sacristie, les confessionnaux et les autels.
Gestion de la fabrique
Afin de subvenir aux dépenses de la fabrique, Louis XV affecte pour leur subsistance 11 400 livres sur le domaine de Versailles, puis devant l'accroissement des paroissiens, Louis XVI décide d'attribuer, par brevet du 2 avril 1782, les revenus de l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron dans le diocèse de Chartres pour décharger son domaine de Versailles des revenus mentionnés. L'abbaye est éteinte et réunie à la cure de Saint-Louis suite à une bulle du pape Pie VI du 4 février 1782, ordonnée par lettres patentes du roi en avril 1784. L'annonce et lecture du brevet du roi sont faites en assemblée générale du 4 juillet 1783 (67J1). Les revenus de l'abbaye devaient être affectés à la cure un an après le décès ou la démission de l'abbé commendataire (67J1 et 67J10) [NOTE [fonds complémentaires G 1013-1018 ; Merlet, Cartulaire de l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron, t. 1, Chartres, Imprimerie Garnier, 1893 p. CXVIII (AD78, 280) ]] . Mais celle-ci n'intervenant qu'en 1790, et malgré les réclamations du curé et des marguilliers en 1791, le versement de cette contribution ne se réalisera jamais. La fabrique tire également une partie de ses revenus des dons des fidèles et des baux des chaises et bancs. Mais plusieurs arrêts du Parlement de Paris rappellent à l'ordre les marguilliers de la fabrique Saint-Louis, dans leur gestion. L'arrêt du 7 octobre 1743 met en cause les anciens marguilliers suite à des détournements de fonds (67J6). Le 20 juillet 1747 un nouvel arrêt du Parlement intervient suite aux conflits qui agitent continuellement la fabrique concernant les différences de traitements entre les laïques et les ecclésiastiques de la paroisse. Un dernier arrêt de la cour du parlement du 22 janvier 1765 vient de nouveau rappeler aux marguilliers le règlement de la fabrique (67J6).
Après la Révolution
Le 4 mai 1789, veille de l'ouverture des Etats généraux, une messe solennelle est célébrée en présence du roi à l'église Saint-Louis. Refusant de prêter serment à la Constitution civile du clergé en 1791, le curé Jacob et ses vicaires quittent la paroisse, remplacés par des prêtres constitutionnels. Les biens ecclésiastiques mis à la disposition de la Nation, depuis le 13 octobre 1792, et les communautés dissoutes, les lazaristes doivent quitter la paroisse. L'église est fermée en 1793 et transformée en réserve de grain appelée Temple de l'Abondance. Elu dans la confusion et sacré le 12 mars 1797, l'évêque constitutionnel, Mgr Clément, choisit l'église Saint-Louis comme cathédrale, le clergé de Notre-Dame lui étant hostile. Le choix de Saint-Louis comme cathédrale est maintenu après le Concordat de 1801, en raison de son volume. Mgr Louis Charrier de la Roche, nommé évêque de Versailles le 16 avril 1802 ratifie ce choix. Il est intronisé à Saint-Louis le 27 mai et rétablit le conseil de fabrique le 2 juin 1802 pour procéder à l'entretien du bâtiment et aux acquisitions nécessaires au culte. L'église paroissiale se trouvant comprise dans l'église cathédrale, l'évêque manifeste son intention de présider le travail de l'administration de la fabrique (67J2). Ainsi sa signature mais le plus souvent celle de son représentant, le Grand Vicaire, apparaissent dans les registres de délibérations jusqu'en 1901.
Parmi les évènements marquants de la vie de la paroisse, on notera la visite du pape Pie VII, venu en France pour le couronnement de Napoléon et reçu par Mgr Louis Charrier de la Roche en décembre 1804 dans sa cathédrale.
Le mobilier, richement doté d'œuvres peintes est transféré au Muséum de Versailles à la Révolution puis restitué, les pièces d'orfèvrerie envoyées à la Monnaie. Au XIXe siècle, de nouvelles œuvres sont acquises et le mobilier reconstitué, grâce à la générosité des évêques qui se sont succédés à la tête du diocèse. En 1821, un monument à la mémoire du duc de Berry est élevé par James Pradier (1790-1852) (67J 13). En 1843, l'église est consacrée par Mgr Blanquart de Bailleul, le bâtiment n'ayant été que bénit lors de son inauguration. En 1845, est lancée une souscription en vue de modifier le décor de la chapelle de la Vierge (67J14). Des aménagements interviennent sur les fenêtres (vitraux de la manufacture de Sèvres en 1848, installation de verrières des fenêtres hautes par l'atelier Lobin de Tours en 1853, verrières des chapelles par les peintres verriers Gsell et Laurent en 1866) (67J 13). Ayant échappé aux enchères pendant la Révolution, les grandes orgues sont restaurées en 1861 par la maison Cavaillé-Coll.
Parmi les différents faits attestés par ce fonds, on signalera le conflit survenu entre les marguilliers et la municipalité de Versailles, concernant la propriété du cimetière de Saint-Louis, remise en cause par la municipalité de Versailles en1842 (67J 8).
En 1905, les délibérations enregistrées dans le dernier volume conservé abordent toutes les préoccupations qui secouent la fabrique dans le cadre de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et les protestations qui s'en suivent. Ainsi, dans sa séance du 5 mai 1905, le conseil de fabrique " se considérant comme simple gérant des biens appartenant à l'Eglise, c'est-à -dire à la communauté des fidèles unis à leur pasteur légitime ", décide qu'une déclaration de protestation sera adressée aux pouvoirs publics. Le 15 décembre 1905, le président précise la conduite à tenir lorsque " des délégués de l'Administration seront chargés de procéder à l'inventaire du mobilier …, les représentants de la fabrique devront surveiller de très près la confection de cet inventaire pour que la désignation des objets soit bien exactement faite, mais sans y collaborer et en exprimant les réserves ". Une autre protestation est rédigée et le trésorier M. Saint- Périer, est chargé de contacter son homologue de Notre Dame pour connaitre la forme adoptée par cette fabrique. Le conseil de fabrique poursuit ses assemblées le 10 mars 1906, le 1er juin 1906, le 1er décembre1906, le 11 décembre 1906 et enfin le12 décembre 1906, manifestant " son attachement filial et invincible à la sainte Eglise de Dieu…et ne cesse ses fonctions que par l'impossibilité où la met cette loi de les remplir encore. Il se refuse de la manière la plus formelle à donner aucune indication aucun concours pouvant faciliter les opérations qui amèneront la prise de possession par les séquestres, des biens appartenant à l'église cathédrale St Louis, dont il avait la garde et dont il réserve tous les droits.. " (67J4/2).
Enfin c'est en 1906 que la cathédrale est classée au titre des monuments historiques.

Informations sur l'acquisition :

Comme une grande partie des archives des fabriques dans l'ancien département de la Seine-et-Oise, ces archives séquestrées à la Révolution française ont été restituées en 1805 et pendant les années qui ont suivi aux communes. Ce n'est qu'en 1976, sous le numéro d'entrée 1051, grâce au curé de l'église Saint-Louis de Versailles, que les archives de l'église ont réintégré les Archives départementales sous la direction de Marcel Delafosse, puis ont été classées la même année par Pierre Lions, documentaliste (rapport de l'archiviste 1976, p. 4-5).
Historique de conservation :
Les archives des fabriques dans l'ancien département de la Seine-et-Oise
Dans le département de la Seine-et-Oise, les archives des fabriques séquestrées à la Révolution et remises aux Archives départementales, ont été rendues en 1805 aux responsables des fabriques pour faciliter leur gestion. Les titres partiels restés aux archives ont été classés en série G et répertoriés en 1895 par Emile Coüard. Comme le souligne cet archiviste (Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Seine-et-Oise. Archives ecclésiastiques, série G. Clergé séculier, Versailles, Cerf et Cie, 1895, par Emile Coüard, Versailles, 1895 p. VIII et p. 448-450), ces restitutions furent faites avec les meilleures intentions mais s'avérèrent désastreuses, puisque la plupart de ces titres qu'on a cru sans valeur parce qu'ils n'avaient plus d'utilité pratique, ont péri depuis ou sont exposés à mille chances de destruction. Une liste des communes ayant bénéficié de ces restitutions, a été dressée en fin de cet inventaire
Au cours du XIXème siècle, ces titres restitués ont eu un sort variable, le plus souvent perdus. Dans quelques rares cas, ils ont été bien conservés par les fabriques ou par les mairies, considérés comme partie intégrante de leurs archives communales. Heureusement, quelques fonds importants, ont réintégré les Archives départementales, grâce à l'action des curés, comme celui de la fabrique Notre- Dame de Versailles entré en 1967, rejoint par ceux de Saint-Louis de Versailles en 1976 et de Saint-Symphorien de Montreuil (Versailles) en 1977. Ces fonds, complétés par les archives de la paroisse Sainte-Elisabeth de Versailles, microfilmés par les Archives départementales, constituent pour Versailles un ensemble cohérent et riche de renseignements. D'autres fonds importants ont également réintégré les archives comme celui de Neauphle-le-Château en 1975 (65J). Le sauvetage des archives de la fabrique de Mantes-la-Jolie, cachées dans un placard secret de la collégiale depuis 1905, a été réalisé en 1995. Celles-ci ont été réparties entre la série G supplément et la sous série 102 J.
Compte tenu de la séquence chronologique couverte par certains fonds de l'Ancien Régime au-delà de 1905, ces réintégrations avaient été, au moment de leur entrée, classées en série J (réparties en sous-série ou en série continue de J), en fonction de leur importance matérielle, sans prendre en compte les régimes juridiques spécifiques à chaque période (Ancien Régime, période concordataire ou post-concordataire) qui auraient entraîné un démantèlement des fonds. Parmi les plus représentatives, on peut citer : Carrières-sous-Poissy, Le Mesnil-le-Roi, Limay, Maisons-Laffitte, Marly-le-Roi. Les entrées récentes de titres d'Ancien Régime, retrouvées parmi les archives communales, sont désormais réintégrées en série G supplément et ceux de la période concordataire en série V, complétant les quelques titres du XIXe siècle regroupés dans cette série. Les titres qui ne se trouvent pas aux Archives départementales, s'ils ne sont pas perdus, restent encore dispersés entre les archives communales, l'évêché de Versailles, les Archives nationales (Rosny), voire entre les mains de particuliers ou des associations cultuelles, bien que propriété publique et imprescriptible jusqu'à la loi de séparation de 1905.
Les archives de la fabrique Saint-Louis
Quelques pièces ont été regroupées : ainsi les documents intéressant les fondations se trouvent rassemblés en 67J 11 et 12. Les cotes 67J 106 et 107 qui n'avaient pas été analysées comportent des registres de recensement de la population du quartier. Un plan aquarellé du banc d'œuvre de l'église Saint-Symphorien a été retrouvé au sein de ce fonds et réintégré dans les archives de la fabrique de cette paroisse conservé en 69J. Il faut signaler la présence de quelques chemises d'origine, cartonnés au dos de couleur jaune et dotées d'étiquettes précisant leur contenu, trace d'un classement antérieur à leur entrée aux Archives des Yvelines.

Description :

Mise en forme :
La partie résiduelle du fonds, issue des séquestres révolutionnaires et conservée en série G, a été classée et inventoriée par Emile Couard en 1895. Le classement du fonds et la rédaction du répertoire de la fabrique Saint-Louis, ont été réalisés en 1976, dès son entrée, par Pierre Lions, documentaliste (rapport de l'archiviste, 1976). Le plan de classement préconisé par le Secrétariat de l'Episcopat du 14 novembre 1961 sur les archives paroissiales a été adopté dans le cadre de la rétroconversion, par Annick Bezaud, sous la direction d'Elisabeth Gautier-Desvaux, conservateur général et directeur des Archives des Yvelines. Comme pour les autres fonds importants des fabriques entrés aux Archives des Yvelines, il a été convenu de garder le fonds dans sa totalité en série J sans distraire les parties qui devraient règlementairement réintégrer la série G ou la série V.

Conditions d'accès :

libre d'accès

Conditions d'utilisation :

reproductible sous les réserves de contraintes matérielles

Description physique :

Importance matérielle :
Ce fonds contient 109 articles et correspond à 8,00 ml

Ressources complémentaires :

Répertoire numérique du fonds de la fabrique Saint-Louis par Pierre Lions, 1976, 6 pages dactylographiées, correspondant après la ressaisie 2006 par Karine Lumbroso à 5 pages sur word. Une ébauche de plan de classement aux normes ISAD/G a été proposée par Alexandra Bergerard, dans le cadre des travaux de master II " Métiers de la culture, archives ", promotion 2007-2008 sous la direction de Steven Kaplan. Dans le cadre des travaux de rétroconversion des instruments de recherche, des corrections et des précisions ont été apportées en 2010 par Annick Bezaud, chargé d'études documentaires, sous la direction d'Elisabeth Gautier-Desvaux, conservateur général du Patrimoine.
Sources internes
Archives des Yvelines
Série G
G 1013-1016 - Paroisse Saint-Louis : titres relatifs à l'extinction et suppression du titre de l'abbaye de Tiron et l'union des biens et droits pour le paiement des honoraires, entretien des curés, vicaires ; bail des chaises de la paroisse, 1782-1787
Série E
E588 : fonds Carels, recettes des messes et dépenses de la sacristie de Saint-Louis de Versailles, mémoires de travaux exécutés pour le service des Missionnaires de la paroisse Saint-Louis, 1784-1789.
E1044 : fonds Genest, compte de Sébastien Genest, administrateur de la confrérie du Saint-Sacrement en la paroisse Saint-Louis de Versailles, 1763-1764
Série F
2F 229 : fonds de la Commission des Antiquités et des Arts, documentation concernant les édifices de Versailles, …la cathédrale Saint-Louis, 1894
Série J
J983 : abbé Gandolph, curé de Saint-Louis de Versailles : couplets chantés à la distribution des pains, imprimé, 1809.
J1999 : collectaire à l'usage de l'église Saint-Louis de Versailles, XVIIIe siècle.
J2482 : tarif des enterrements à Saint-Louis, 1732.
J2521 : mémoire de tapissier de la fabrique Saint-Louis de Versailles, 1793.
J2783 : procès-verbal et comptes des paroisses de Saint-Louis, an IV
J3520/66 : Versailles, 4 mai 1789, cérémonie de la procession des députés des trois ordres, avec une très grande solenité [...] de Notre-Dame [...] on s'est rendu à l'église Saint-Louis
Série L
1L 757 : plan de la sacristie et du presbytère de l'église Saint-Louis au rez-de-chaussée, 1791
2L/Versailles 171 : pièces comptables concernant le clergé de Saint-Louis et de Saint-Symphorien et les vicaires épiscopaux ; traitement, 1789-1793
Série Q
3Q 96 : dossier de séquestre révolutionnaire de Saint-Louis, inventaire des biens de la fabrique, 1792.
Série O
2 O 254/1 Affaires communales Versailles, cathédrale Saint-Louis (1848-1939)
Série V
1V 22-31 : personnel : évêques, vicaires généraux et chanoines, 1755-1931
1V 67/2 : cathédrale, dépenses par année d'exercice, 1826-1830
1V72 : orgues de la cathédrale, 1860-1879
1V 76-78 : cathédrale, entretien, 1829-1862
1V 110 : traitement de la maîtrise et du bas-choeur de la cathédrale, états émargés incomplets, 1826-1880
1V 190 : état des biens, rentes, dons, legs, fondations, revenus fonciers, demandes d'ester en justice, autorisations d'emprunter, dons de tableaux ou d'objets d'art par l'état ; quelques inventaires d'objets du culte ; conseils de fabrique ; parfois conflits avec le curé ou le maire, an XI- 1904
1V 311 : inventaire des biens de la fabrique de l'église cathédrale de Saint-Louis, 26 novembre 1906
Série FI
3Fi 260 : cathédrale Saint-Louis, nef
3Fi 262 : cathédrale Saint-Louis, chœur
Sources externes
Archives communales de Versailles
M2 1812 : église Saint-Louis convertie en halle au blé puis en temple d'Abondance. Détérioration du tableau emblématique placé au portail de l'église (an II-an X)
M2 1460 : inventaire des biens et meubles ; remise des clés à la municipalité ; réclamation du curé de Meulan, de ses biens compris à tort dans l'inventaire de l'église saint Louis ; travaux d'entretien et de réparations ; plantation d'une croix de mission au cimetière saint Louis ; restauration de tableau, vitraux ; don de tableau (an IV-1905)
M2 1461 : registres de délibération du Comité du monument à la mémoire du duc de Berry ; dossiers relatifs au monument du duc de Berry, souscription, inauguration, mise en concours des sculpteurs 1820-1837)
M2 2272 : demande par l'évêque que le monument funèbre du duc de Berry soit remis à la fabrique 1849
M2 2267 : accord du ministre de la police générale acceptant que le monument du duc de Berry soit replacé dans l'église (1852)
M2 1460 : aliénation d'un titre de rente en vue du paiement des travaux : enquête (1904)
M2 2205 : avis de classement comme monuments historiques des médaillons des quatre évangélistes, de Pajou (1913)
M2 1669 : sépulture des évêques de Versailles dans la cathédrale (1931-1952)
M2 2135 : bris de vitraux et réparations de l'horloge (1940-1942)
M2 2060 : bicentenaire de la cathédrale (1954)
M2 4773 : classement parmi les Monuments historiques de la partie instrumentale de l'orgue (1961) et de divers objets mobiliers (1977) ; inauguration du Grand Orgue (1989)
Archives de l'évêché
XD Versailles (Saint-Louis) : restauration du grand orgue, 1859-1863
Archives nationales
Répertoire numérique de la sous-série G8. Agence générale du clergé, Paris, Centre historique des Archives nationales, 2001, p. 218 (AD78, AN 213).
AJ 19 736 et 742, n° 14-23 ; AJ 19 768, n° 14-22
F 19 244 -267 ; F 19 3801, 3803
O1 1759-1819 : Maison du roi, bâtiments Versailles, églises ; F13/720 : églises de Versailles.
Minutier central : étude XLI 670, acte du 24 mai 1783 ; étude XLI, acte du 29 mai 1789
Bibliothèque nationale de France
Fonds Robert de Cotte

Références bibliographiques :

Fabriques
AFFRE (Denis-Auguste). Traité de l'administration temporelle des paroisses, suivi d'une table chronologique des lois et décrets sur la matière, Paris, 1890.
GRUTER (Edouard), " Fabrique ", dans BLUCHE (François), Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, Fayard, 2005.
JOUSSE (Daniel), Traité sur le gouvernement spirituel et temporel des paroisses, Paris, 1769
Fabrique Saint-Louis
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Organisme responsable de l'accès intellectuel :

Ce fonds est consultable dans la salle de lecture des Archives départementales des Yvelines.

Mises à jour :

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  • Identifiant de l'inventaire d'archives :

    FRAD078_000-002_000-000-189

    Institutions :

    Fabrique Saint-Louis

    Thèmes :

    fabrique d'église

    Type de document :

    Document d'archives

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    Direction des Archives départementales des Yvelines

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