Inventaire d'archives : Fonds Pierre Millet

Contenu :

On trouvera dans le fonds
Ce que ce fonds laisse avant tout appréhender consiste en l'ensemble le plus complet (mais non exhaustif) à ce jour de la production littéraire éditée ou non de Pierre Millet, vue au prisme de l'amitié qui le lia à Marie-Thérèse Gastellu, ainsi que les archives qu'il voulut bien transmettre à la famille Gastellu : cahiers de notes et de réflexions sur la littérature et la poésie, photographies, correspondance, coupures de presse et documentation sur le Félibrige, et des ouvrages imprimés de quelques autres félibres.
C'est ainsi une porte largement ouverte sur son oeuvre littéraire, vue au travers de ses travaux sous toutes ses formes, ainsi qu'un accès unique à l'univers mental et affectif du poète qui sont ici proposés.
On ajoutera que, parmi tous les poèmes manuscrits ou tapuscrits présents, il n'a pas été possible, faute de temps, de faire l'inventaire complet des textes et distinguer les écrits publiés de ceux resté inédits. Une recension bibliographique exhaustive de l'œuvre de Pierre Millet reste en entre autres choses à.
Enfin, le fonds comporte des notes, poèmes et textes en prose, manuscrits ou tapuscrits, de Marie-Thérèse Gastellu Etchegoyen, une documentation sur la vie félibréenne de sa région pyrénéenne (programmes de fêtes, notamment), une partie de sa correspondance passive et des copies de documents évoquant son parcours personnel et professionnel.

Cote :

143 J 1-38

Publication :

Archives départementales de Vaucluse
2023
Avignon

Informations sur le producteur :

Éléments biographiques
Troisième enfant de Joseph Millet (1888-1941), originaire de Caderousse, et de Jeanne Santon (1882-1942), fille du docteur Santon, médecin homéopathe, Pierre Millet nait à Bollène, le 12 janvier 1913.
Après des études secondaires au collège d'Orange poursuivies au collège des jésuites Saint-Joseph d'Avignon, il fait ensuite khâgne au lycée Thiers de Marseille (1930-1931) et obtient à la suite une licence de lettres à l'université d'Aix-en-Provence (1934). Il passe alors deux ans à enseigner au prestigieux lycée français Châteaubriand de Rome (1934-1936). Ce n'est qu'en 1943, qu'il devient professeur de lettres classiques du lycée d'Orange, où il accomplira tout le reste de sa carrière jusqu'à sa retraite en 1974.
C'est durant ses années avignonnaises, à l'âge de 15 ans, qu'il fait à Bollène la connaissance du poète Paul Manivet (1856-1930), juge de paix dans la ville, qui l'encourage à composer des poèmes. Ses premiers vers sont en français, dont certains, déjà, sont publiés dans la Revue comtadine. Plus tard, pendant son séjour aixois et ses études de lettres, a lieu la rencontre fondatrice avec Émile Ripert (1882-1948), professeur de langues et de littérature provençales, qui lui ouvre de toutes autres portes : celles de l'univers mistralien et du Félibrige.
En 1948, il fait la connaissance de Sully-André Peyre, fondateur de la revue Marsyas, qui aura une influence décisive sur la suite de son œuvre et renforcera son amour de la poésie, de la Provence et de la langue d'oc. Deux ans plus tard, il publie son premier recueil de poèmes en français, Parhélies, ainsi qu'un autre, en provençal cette fois, La draio.
Tout au long des années 1950, Pierre Millet fournit des poèmes à l'Armana prouvençau et à la revue Marysas dans une moindre mesure.
Une autre rencontre marquante se produit en 1953 avec le Caderoussien Paul Marquion (1902-1982), auteur de théâtre populaire provençal et animateur de la troupe théâtrale "Lou Bastardèu", qui signe le début d'une longue amitié ; il joue dans sa pièce "Amour de chatte" qui connait un grand succès (1954-1960). En dépit de cette popularité et malgré l'appui fervent de Millet, Paul Marquion ne sera jamais nommé majoral du Félibrige ce dont Pierre Millet gardera rancœur au consistoire des félibres majoraux d'alors, estimant injustifié cet ostracisme envers un auteur populaire qu'il estimait précieux pour la renaissance de la langue provençale.
L'année 1954 lui ouvre les portes de la reconnaissance officielle du milieu félibréen : à l'occasion du centenaire du Félibrige, il obtient le grand prix des jeux floraux à Avignon, avec son livre de souvenirs "I raro de l'estièu / Aux marches de l'été", récompensé l'année suivante par le prix Frédéric Mistral. Devenu maitre en "gai savoir", c'est également à l'occasion des jeux floraux d'Avignon qu'il rencontre Marie-Thérèse Gastellu (1921-1973), venue avec les félibres pyrénéens assister aux fêtes du centenaire ; il gardera avec elle, jusqu'à ce qu'elle décède prématurément en 1973, des liens privilégiés.
En 1958 sonne l'heure de la consécration : Pierre Millet est élu majoral du Félibrige à la Sainte-Estelle de Toulon, grade pour lequel il reçoit la cigale de Zani.
Interrompue depuis 1950, la publication de ses recueils connaît un essor sans précédent dans les années 1970 : La pousso de la draio (1971), Li risent (1973), Sus lou camin de la Tarsiero (1973) et La sablo de l'Angloro (1975). Ils sont cependant la dernière salve des ouvrages qu'il publiera de son vivant. Pierre Millet se met par la suite en retrait, ne se montrant plus que rarement et recevant très peu de monde.
Il décède à Aubenas, dans la maison de son fils, le 14 août 1998. Jean-Marc Courbet (1947-2016), ancien élève de Millet au lycée d'Orange et fondateur en 1982 du Centre de documentation provençale à Bollène, lui succèdera sur la cigale de Zani lors de sa nomination comme majoral à la Sainte-Estelle de Grasse, en 1999.
Par la suite, pour le centenaire de sa naissance, l'association "Parlaren à Bouleno" en collaboration avec le Félibrige lui rend hommage en 2013, faisant paraître par la même occasion dans une édition bilingue son oeuvre jadis récompensée par le prix Frédéric Mistral, I raro de l'estiéu / Aux marches de l'été, restée inédite depuis presque 60 ans, mais dont Pierre Millet avait donné un manuscrit à Jean-Pierre Courbet au début des années 1980 (le présent fonds 143 J comprend également un manuscrit de ce texte, de la main de Pierre Millet). C'est en cette même année 2013 qu'est apposée une plaque commémorative sur sa maison natale, aujourd'hui édifice municipal abritant notamment les archives communales de Bollène.
De l'œuvre du félibre vauclusien pétri de culture classique se dégage au final la sensation d'une poésie claire, fine, dense, ayant le souci du mot juste, où l'essentiel est dit avec force tout en laissant libre cours à l'imagination de son lecteur. Marlène Sillan, de l'association Parlaren à Bouleno, évoquera de son côté, en 2013, les tourments d'un poète « tiraillé entre le pur et l'impur, la splendeur de la nature et des femmes, et dont la poésie embrase simultanément les cinq sens. »

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Dons de M. Marcel Gastellu-Etchegorry (2010, 2016), complétés de copies de documents relatifs à Marie-Thérèse Gastellu Etchegory transmis en 2016 par Geneviève Marsan, conservatrice honoraire du musée Pyrénéen et du musée d'Ossau.
Historique de conservation :
Historique de la conservation
C'est à une date indéterminée que Pierre Millet confie à Marie-Thérèse Gastellu (ou à la famille de cette dernière) une partie de ses papiers, et non des moindres puisqu'ils comportent entre autres ses notes et cahiers de réflexion sur la littérature, la poésie, les auteurs qu'il admire et ceux dont il aime discuter, ainsi que des pièces rimées ou en prose en nombre et sous toute forme.
Au mois de juillet 2010, Marcel, frère cadet de Marie-Thérèse, souhaite confier les papiers Millet à un dépôt d'archives publiques et fait au préalable inventorier au musée d'Ossau, à Arudy (Pyrénées-Atlantiques), ce fonds qui mêle déjà des documents produits ou reçus par Pierre Millet à ceux produits ou reçus par Marie-Thérèse Gastellu. On ne sait si, ce faisant, il a opéré un choix au sein des archives conservées dans la maison familiale ou s'il transmet simplement un ensemble préalablement constitué et nettement identifié.
L'inventaire très détaillé transmis à la suite montre en tout cas d'emblée un fonds composite et essentiellement littéraire centré sur la vie et l'œuvre de Pierre Millet ; il présente accessoirement un aperçu du mouvement félibréen des années 1950-1970 dans son aire provençale et dans une moindre mesure, pyrénéenne. Les documents ressortant des archives personnelles de Marie-Thérèse Gastellu Etchegory consistent, elles, surtout en oeuvres dédicacées du poète, notes personnelles, lettres reçues de Pierre Millet et d'autres félibres, transcriptions de poèmes et documents relatifs à la culture d'oc en Midi occitan.
L'année 2016 et l'achèvement du classement du fonds précipite semble-t-il la réception de documents venus en complément : copies de documents transmis par le musée d'Ossau (extrait de naissance, currciculum vitae, notices biographique et nécrologique, photos, etc.) ; don par Marcel Gastellu Etchegory d'une anthologie de poésie provençale dédicacée par Millet à Marie-Thérèse, "Poueto Provençau de Vuei, ainsi qu'une photo, et deux cartes postales.
Enfin, pour des raisons qui nous sont aujourd'hui inconnues, les Archives départementales de Vaucluse renonçaient, en 2016 toujours, au don supplémentaire par le fils de Pierre Millet d'un carton d'archives évoquant principalement la personne de son maître et ami Sully-André Peyre, ainsi que celle d'un autre cher ami, Paul Marquion ; ces documents sont aujourd'hui conservés au Centre de documentation provençale, à Bollène, géré par l'association « Parlaren à Bouleno » (voir section « Sources détachées »).

Description physique :

Description physique:
Nombre d'éléments
Nombre d'éléments: 38 articles
Métrage linéaire
Métrage linéaire: 0,54

Ressources complémentaires :

Poursuivre votre recherche en ligne
Sources complémentaires
Hors archives départementales de Vaucluse
Archives municipales d'Orange
3 FI 866 : "Orange, mémoire retrouvée", exposition de photographies anciennes d'Orange réalisée en partenariat avec Philippe Gromelle, photographe (2007).
Page 1 : cliché en couleur (11 x 14) et son retirage sur carton (50 x 64) des élèves du collège de l'Arc, costumés et posant au pied de l'arc de triomphe, en 1946. Y figurent notamment Pierre Millet et d'autres membres du personnel du collège.
Centre de documentation provençale "Parlaren", à Bollène
Sonothèque :
CD / 0281 : Sauvignon (H.) et Courbet (Jean-Marc), « I raro de l'estiéu », de Pierre Millet, 10/10/2013, Radio Ecclesia, 49 min.
K7 / 0001 : Millet (Pierre), I raro de l'estiéu (vol. 1), 1983, CDPP.
K7 / 0002 : Millet (Pierre), I raro de l'estiéu (vol. 2), 1984, CDPP, 60 min.
K7 / 0003 : Millet (Pierre), I raro de l'estiéu (vol. 3), 1984, CDPP, 60 min.
K7 / 0234 : Meplan-Millet (Mme A.), Entrevue au sujet de son frère Pierre, CDPP, 75 min.
K7 / 0235 : Millet (M.-Reine), Entretien au sujet de Pierre Millet, 14/10/1998, CDPP, 90 min.
Photothèque :
N° 98 : Inauguration de la plaque Pierre Millet, livre de Christian Étienne « Aimer la cuisine en Provence », Bollène, 18/09/1999.
N° 142 : Fête provençale, Bollène, du 05/09/2003 au 07/09/2003. Conférences sur le Rhône, Inauguration de l'Oustau Pierre Millet, Gai Frandoulaire (Marseille), Concours de mangeurs d'olives.
N° 183 : Fèsto prouvençalo, hommage à Pierre Millet, Bollène, du 21/09/2013 au 22/09/2013.
N° 184 : Présentation du recueil de pièces de théâtre de Jaume Llong, inauguration de l'espace Pierre Millet, exposition de la table des 13 desserts, Sorède (66), Bollène, 2013 septembre-novembre.
Documents séparés du fonds
Centre de documentation provençale "Parlaren", à Bollène
En 2016, Jean Millet, fils de Pierre, donnait tout un ensemble de documents relatifs au poète et éditeur de la revue Marsyas, Sully-André Peyre, parmi lesquels un dossier de lettres envoyées à son père par Peyre (200 lettres environ), une biographie et des oeuvres manuscrites du même, un classeur comportant des copies de poèmes inédits, ainsi que de la documentation.
Un autre dossier relatif lui au Caderoussien Paul Marquion était également donné, majoritairement composé de lettres, écrits et coupures de presse.
Cette partie du fonds n'est pas classée et n'est pas communicable.

Références bibliographiques :

Bibliographie
Bibliographie relative à Pierre Millet
Fourié (Jean), Dictionnaire des auteurs de langue d'oc de 1800 à nos jours, Aix-en-Provence, éd. Félibrige, 2009.
Bladier (Charles), « Un poète sur le chemin de son enfance », déc. 1974, dans Bulletin des amis d'Orange, n° 58, p. 11-12.
Constantini (Alain), Courbet (Jean-Marc), Devalque (Christian), « Hommage à Pierre Millet : Pierre Millet (1913-1998), sa vie, son œuvre : causerie du 2 novembre 2013 », sept. 2014, dans Bulletin des amis d'Orange, n° 189, p. 1-4.
Courbet (Jean-Marc), « Un poète nous a quittés », déc. 1999, dans Bulletin des amis d'Orange, n° 144, p. 19-22.
Moucadel (René), « Exposition Pierre Millet (1913-1998), Charles Bladier (1920-1988) les samedi 20 et dimanche 21 septembre 2003 », dans Bulletin des amis d'Orange, n° 157, p. 7-11.
Sillan (Marlène), « Le chemin poétique de Pierre Millet (1913-1998) », mai 2009, dans Bulletin des amis d'Orange, n° 173, p. 13-26.

Observations :

Commentaire
Le présent répertoire numérique a été relu, corrigé et modifié en certains endroits à l'occasion de sa mise en ligne en 2023. Ce fut notamment l'occasion de compléter les champs "Bibliographie", "Documents séparés" et "Sources complémentaires", qui étaient restés vides. Cependant, la structure originelle du classement telle qu'établie par M.-C. Stanescu en 2016 n'a pas été modifiée.

Localisation physique :

Localisation du fonds: Archives départementales de Vaucluse

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAD084_IR0001657

Liens