Inventaire d'archives : Postes, téléphone et télécommunications ; Direction générale des télécommunications (1938-1974)

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Les documents de la Direction des Télécommunications du Réseau International ont été versés à la Mission des Archives Nationales le
27 novembre 1980 par la direction des Télécommunications du Réseau Extérieur. Les dossiers sont homogènes. Cependant, pour procéder à une classification rationnelle, une distinction a été établie entre :
les généralités caractérisant l'ensemble des navires-câbliers (4 cartons).
les données propres à chaque navire-câblier : l'Alsace (12 cartons), l'Ampère (2 cartons), et le Marcel Bayard (2 cartons). La période concernée va de 1938 à 1974.
. Les câbles sous-marins
Pendant les trente dernières années, en concurrence avec les faisceaux hertziens, les câbles sous-marins constituent un moyen de transmission privilégié.
La téléphonie sous-marine, a, dans une large mesure, pris le relais de la télégraphie sous-marine, quand ont été mis au point des répéteurs suffisamment fiables pour être immergés à de grandes profondeurs (5000m. dans l'Atlantique, 4000m. en Méditerranée).
On peut classer les liaisons en générations suivant le type de câble et de répéteurs adoptés.
La première génération utilise le câbles coaxial 4,3/15,6 mm à armure externe. Les répéteurs ont des tubes ; ils sont bidirectionnels, amplifient les deux sens de transmission. La technique des liaisons à un seul câble est adoptée. Les réalisations sont les suivantes :
- 1957 : Marseille-Alger (477MN)
un MN : un mille nautique.
- 1962 : Perpignan-Oran (540 MN)
Avec la deuxième génération, la constitution du câble est différente. Une corde d'acier placée dans le conducteur central consolide le câble. Le diamètre du conducteur extérieur est augmenté. Ce type de câble est connu sous le nom de câble à porteur central. Cet élément-porteur est formé d'une corde de 41 fils d'acier à très haute résistance, de cinq diamètres différents. L'isolant est fraisé, puis recouvert du conducteur extérieur qui est simplement enroulé, une gaine de polyéthylène protège l'ensemble. L'affaiblissement des longueurs de câble est mesuré avec précision. Les répéteurs sont à tube, de type bidirectionnel et donnent 96 voies de 4 KHZ, avec un espacement de 20 MN. Le répéteur est emprisonné dans un cylindre d'acier capable de résister aux pressions des grands fonds. L'amplificateur contient trois tubes en cascade.
Répéteurs et longueurs de câbles ne sont pas rigoureusement identiques. Un répéteur se trouve donc associé à une longueur de câble afin d'en compenser l'affaiblissement.
Les principales liaisons sont :
- 1963 TAT3 EUA-Grande Bretagne, 350 MN.
- 1965 TAT4 EUA-France (Saint-Hilaire de Riez), 3600 MN.
- 1966 Cannes-Ile Rousse (Corse), 105 MN.
- 1967 Perpignan-Tétonan, 760 MN.
- 1968 Marseille-Tel Aviv, 1830 MN.
- 1969 Marseille-Bizerte, 500 MN.
Les liaisons de la troisième génération utilisent, soit le câble à porteur central du type précédent, soit un câble ayant le même conducteur précédent, mais un conducteur extérieur de plus grand diamètre : 8,38/38,1. Les répéteurs sont à transistors. Il convient de noter les liaisons :
- TAT5 EUA-Cadix, 3500 MN (avec 600 voies de 4 KHZ).
- Marseille-Beyrouth, 1800 MN (avec 120 voies de 4KHZ).
Au cours des dernières années de la décennie soixante-dix, les câbles sous-marins sont caractérisés par des systèmes analogiques à capacité toujours plus forte ; ils sont dotés de multiplicateurs de circuit, tels le "Celtic" français, susceptible de doubler leur capacité.
Dans un futur proche apparaitront les câbles sous-marins à fibres de verre", ayant recours à une modulation numérique de signaux optoélectroniques. Ils comporteront une ou plusieurs paires de fibres à 140 M bit/seconde chacune, soit quelques 4000 voies téléphoniques.
Ces innovations technologiques ont pour conséquence une réduction considérable du coût unitaire des circuits sur les liaisons à forte capacité. A cette étape, les câbles sous-marins concurrencent efficacement les faisceaux hertziens : ils deviennent aptes à transmettre des programmes télévisés et des données à grande vitesse.
En 1980, les câbles sous-marins aboutissant en France sont :
- Saint Valéry en Caux-Eastbourne.
- Courserilles-Eastbourne.
- Penmarc'h-Lisbonne.
- Penmarc'h-Casablanca-Dakar.
- Canet-Tétonan.
- Canet-Oran.
- Canet-Alger.
- Marseille-Alger.
- Marseille-Bizerte.
- Marseille-Héralelion-Larnaka.
- Marseille-Beyrouth.
- Marseille-Tripoli.
- Marseille-Tel Aviv.
- Marseille-Rome.
- Marseille-Bastia.
- Cannes-Calvi.
TAT - Penmarc'h-EUA (tat2)
- Saint Hilaire de Riez-EUA (tat4, tat6).
- Câble téléphonique transatlantique.
. Les navires câbliers
Ils sont utilisés pour poser et réparer les câbles sous-marins.
Le câblier doit avoir un "part en lourd" suffisant, lui permettant non seulement d'embarquer un stock de câbles convenable pour tous les travaux, mais également une réserve de mazout et d'eau douce largement calculée. Il possède son autonomie, une bonne vitesse de route. Il est fort maniable, puisque, lorsqu'il drague, à faible allure, pour crocher sur le fond le câble à réparer en vue de la hisser à bord, il devient difficile de maintenir le cap.
Jusque dans les années cinquante, la plupart des câbliers disposent de deux hélices, pour faciliter leur orientation à faible allure de dragage. Depuis est apparu le gouvernail actif ; les navires-câbliers travaillent avec une machinerie spéciale pour la mise à l'eau des dragues, leur hissage à bord, la pose ou la relève des câbles. Le radar permet de retrouver rapidement ses bouées par temps de brume. Enfin, les câbles disposent de sondeurs enregistreurs, et souvent du système DECCA .
Grâce au système DECCA, le navire connait sa position exacte : en 1951, lors de la pose du câble coaxial Andresselles-Douvres, le navire-câblier Emile Baudot s'aperçoit qu'une des bouées balisant le tracé avait été déplacée dans la nuit par un violent courant de marée.
Dans les années quarante et cinquante, les navires-câbliers possèdent des machines alternatives à triple expansion. Depuis lors, ils marchent avec des turbines.
Le plus ancien navire-câblier mentionné dans l'inventaire (F90bis 2534) est . l'Emile Baudot
Il s'agit d'un vétéran de 120 CV construit en 1917. Le domaine normal du Baudot comprenait la Manche, le Pas-de-Calais, la Mer du Nord et le plateau Continental depuis Brest jusqu'à la Gironde. Il était petit, lent (neuf noeuds). Son part en lourd était de 890 tonnes de charge utile, son autonomie à vitesse normale de route de douze jours, ce qui correspondait à 230 m3 de mazout. Il avait sont port d'attache à Brest.
(ex Giasone, talein) : sabordé par les Allemands en août 1944 dans le port de Marseille, il fut renfloué au début de 1946, par les chantiers de La Ciotat, puis conduit à Marseille où les chantiers de Provence exécutent une refonte complète. Un peu plus grand que le Baudot, muni d'une machine plus puissante (2500 CV), plus rapide (douze noeuds), il a à peu près la même autonomie et le même part en lourd. Le d'Arsonval
Comme le Baudot, il travaillait dans la Manche, sur le plateau continental et le long des côtes. En outre, sa vitesse lui permet d'aller jusqu'au voisinage des Açores, de l'Irlande, de Casablanca.
Le Baudot et le d'Arsonval sont d'anciens câbliers. Plus récents, trois navires-câbliers sont l'objet d'une abondante documentation : l'Alsace (12 cartons), l'Ampère (2 cartons), le Marcel Bayard (2 cartons).
a été construit en 1940. Il a une autonomie de 25 jours, un port en lourd de 1600 tonnes. Il intervient dans l'Atlantique Sud, depuis Dakar jusqu'à Douala, au Cameroun. Son port d'attache est la Seyne sur Mer. L'Alsace
date de 1951 et a été construit par les chantiers de Normandie à Rouen. Son appareil moteur est à turbines HP et BP avec réducteur de vitesse. Quant à sa vitesse, elle est de 12 à 14,5 noeuds. L'Ampère a été modifié afin qu'il lui soit possible de poser des câbles en grands fonds : pour ce faire, le navire a été muni d'un davier arrière. Son port d'attache est la Seyne sur Mer. L'Ampère
, quant à lui, plus perfectionné a son port d'attache à Brest. Le Marcel Bayard
Le fonds d'archive nous donne des renseignements pointillistes sur les divers navires-câbliers en service. Un historien des câbliers prendra connaissance des plans de l'Alsace, de la correspondance échangée, pour chaque navire, entre la direction des Câbles Sous-Marins et les entreprises fournisseurs. Les dossiers présentent cependant un intérêt inégal.
Il n'en demeure pas moins que l'inventaire F90bis 2534 à 2553 apporte un heureux complément à l'inventaire F90bis 2255 à 2285.
Les données matérielles sont là pour permettre une première approche de navires câbliers dont la construction a "coïncidé" avec la croissance qualitative du secteur "télécommunications".
Sommaire
Art 1-20 : Documents techniques sur les navires câbliers, 1938-1970. Programmes généraux et rapports annuels sur la gestion du service des câbles sous-marins, 1964-1969. Comptes-rendus de conférences sur les câbles sous-marins, 1965-1968. Construction et équipement des navires Alsace, Ampère et Marcel Bayard, 1938-1974

Cote :

19810483/1-19810483/20

Publication :

Archives nationales
1981

Informations sur le producteur :

Direction générale des télécommunications

Localisation physique :

Pierrefitte

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRAN_IR_006360

Thèmes :

navire, télégraphe

Type de document :

étude

Fonctions :

étude

Archives nationales

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