Inventaire d'archives : Jeunesse maritime chrétienne (JMC) et Jeunesse de la Mer (JM)

Contenu :

Original car dédié au milieu maritime, peu connu en dehors du cercle de ses membres, il couvre une large partie de la seconde moitié du XXe siècle. S’il résulte classiquement du fonctionnement et de l’activé d’un mouvement d’Action catholique spécialisée de jeunesse, sa particularité est qu’il est composé de deux entités, la Jeunesse maritime chrétienne (JMC) (1930-1978) et l’association Jeunesse de la Mer (1947-2002), auxquelles ont été ajoutées les archives de la Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM) - puis Association immobilière du centre maritime (AICM) - (1951-1987), créée pour gérer l’immeuble du 15 rue La Quintinie (Paris 15e), siège principal du mouvement.
Peu de documents traitent des débuts de la JMC qui sont surtout représentés par les collections de périodiques. Les documents des années 1950 à 1970 sont les plus riches et comprennent notamment des dossiers liés aux vingt-cinquième (1956), trente (1960) et trente-cinquième (1966) anniversaires du mouvement. Il en est de même pour l’association Jeunesse de la Mer.
Les rassemblements et les activités éducatives du mouvement sont également illustrés par une collection significative de documents iconographiques (affiches, diapositives, plans et photographies), ainsi que des documents audiovisuels (cassettes audio et bande magnétique) et quelques objets.
Bien que modeste par le nombre des jeunes qu’il rassemble, par rapport aux autres mouvements d’Action catholique spécialisée de jeunesse nés à la même époque, les archives du mouvement de la JMC - Jeunesse de la Mer traduisent un foisonnement d’activités diverses misent en oeuvre pour assurer la liaison entre les jeunes marins : dossiers de rassemblements, de rencontres, de sessions et de voyages d’études, enquêtes annuelles, programmes d’années, recueils de témoignages, dossiers thématiques et bulletins.
Parallèlement, les dossiers concernant les relations avec les branches et les groupes locaux, ainsi que les comptes rendus de tournées des ports sont particulièrement intéressants pour étudier l’impact réel du mouvement sur le terrain. Au-delà de la seule activité du mouvement, ces archives permettent de percevoir la vie des jeunes marins du littoral français dans la seconde moitié du XXe siècle.

Cote :

9 LA 1-404

Publication :

Le 06/03/2023
35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Informations sur le producteur :

producteur:
Jeunesse maritime chrétienne (JMC)

Informations sur l'acquisition :

Modalités d'entrée
Versement du 19/07/1984
Historique de conservation :
Un premier dépôt est effectué en décembre 1984 par le président de la Mission de la Mer, René Bedel, pour le compte de la Mission de la Mer et de l’association Jeunesse de la Mer. Ce dépôt, comptant 71 boîtes, concerne essentiellement les archives de la Jeunesse maritime chrétienne (JMC) sur la période 1939-1972 ; des dossiers de Jeunesse de la Mer s’y trouvent aussi mêlés. Il dispose alors d’une description sommaire du contenu des boîtes. Une part non négligeable des archives de ce premier dépôt a dû être victime d’une inondation dont l’occurrence et l’origine sont inconnues. En effet, de nombreux documents portaient des traces d’humidité, voire de moisissures. Les pièces les plus endommagées ont été retirées et éliminées, leur friabilité ne permettant pas leur communication. Elles ont été remplacées, en lieu et place, par des copies. Lorsque c’est le cas, la mention en est faite en bas de page.
En janvier 1986, sont ajoutées par le frère Robert Angèle, o.f.m., 11 boîtes contenant les archives des équipes maritimes de l’Action catholique ouvrière (ACOM) (1955-1975) - structure également installée au 15 rue La Quintinie -, dont un état du contenu des boîtes est réalisé. Cependant, l’intégralité des archives n’est pas transmise ; les revues et lettres aux équipes n’ayant pas été incluses à cet ensemble. Ces archives ne concernant par la JMC ont été extraites pour faire l’objet d’un classement à part entière auquel a été réattribuée la cote 10 LA.
Au début des années 2000, l’ensemble de ces boîtes est coté 9 LA, l’inventaire détaillé du fonds des archives de la JMC et de la JM - réalisé en 1984 par le frère Robert Angèle, o.f.m. -, est révisé par Alain Le Doaré, ancien permanent de la Jeunesse de la Mer, travaillant alors au CNAEF. Il suit alors les séries et sous-séries du cadre-type pour les archives des Mouvements et organismes de laïcs, contenu dans le Manuel des Archives de l'Église de France. Parallèlement, plus d’une soixantaine de boîtes sont ajoutées. Celles-ci, dont aucun récolement n’est effectué, sont relatives aussi bien à la JMC qu’à la JM ou à la gestion de l’immeuble du 15 rue La Quintinie. Lors de ce travail la cotation des boîtes est révisée. Les soixante et onze boîtes initiales sont recotées (cotes 9 LA 34 à 105). Le volume de ce fonds s’élève alors à seize mètres linéaires.
Si elles concernent bien la JMC et/ou la JM, la provenance des archives incorporées est parfois inconnue. En effet, quelques fois s’y trouvent des documents personnels tels que des notes manuscrites prises par l’abbé Louis Henry, aumônier des Gens de mer de Riantec (Morbihan), puis de Lorient et permanent JM national, lors de sessions (1969-1975) ou de l’abbé Paul Blaizeau, prêtre de Croix-de-Vie (Vendée) et aumônier diocésain de la JMC, lors de cours suivis à l’École normale supérieure maritime (ENSM) de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) (1938-1939).
Quelques années plus tard, en août 2006, est opéré un second dépôt provenant de la Jeunesse de la Mer. Il contient quasi exclusivement les archives de la JM (1937-2000). Ce dépôt d’environ huit mètres linéaires est coté 34 LA. Le contrat de dépôt inclus alors les archives entrées en 1984.
À la faveur de la dissolution du mouvement, dans les années 2000, et à son rattachement à la Mission de la Mer, ces dépôts sont devenus la propriété de la Conférence des évêques de France (CEF).

Description :

Mise en forme :
Dotés de bordereaux de dépôt, élaborés lors de leur prise en charge, les fonds 9 LA (contenant essentiellement les archives de la JMC) et 34 LA (quasi exclusivement composé des archives de la JM), peu consultés n’avait pas fait l’objet d’un classement avant 2019. Ainsi, le fonds 9 LA n’avait - quant à lui - pas été mis à jour lors de l’ajout, au début des années 2000, d’une soixantaine de boîtes. Le contenu de celles-ci était inconnu.
Le classement actuel propose une recomposition des fonds des trois “ensembles” conservés dans les fonds originels. Il comprend donc trois grandes parties : la Jeunesse maritime chrétienne (JMC), l’association Jeunesse de la Mer (JM ou JdlM) et la Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM), devenue Association immobilière du centre maritime (AICM), dédiée à la gestion de l’immeuble du 15 rue La Quintinie (Paris 15e), siège social des deux précédentes associations. Ces trois fonds sont intrinsèquement liés les uns aux autres, leurs membres ayant des rôles dans les diverses instances de chacun d’eux. C’est pourquoi, les archives de ces trois associations sont maintenues ensemble dans un même fonds, coté 9 LA.
Bien que la JMC et la JM aient existé parallèlement, elles se sont entendues - dès les années 1950 - pour contractualiser leurs rapports et prérogatives. Néanmoins, un changement s’opère au début des années 1970, et il a été difficile de déterminer une date de scission marquant le “passage” de la JMC à la JM. En effet, si la JMC est dissoute officiellement en septembre 1978, il apparaît qu’elle est de moins en moins active dès le début de la décennie. Ainsi, les dossiers ont été classés dans l’une ou l’autre partie, selon le maintien ou non de la mention “JMC” sur les documents. Quand, pour les dossiers administratifs aucune indication n’apparaissait, il a été décidé d’acter ce changement au 1er janvier 1972, date à laquelle les quatre employés de la JMC sont transférés à la JM.
Enfin, le classement a également permis de déceler quelques pièces manquantes tels que des brochures sur les questions maritimes et un jeu de fanions.
Le présent répertoire a été mis à jour par Florence Garel en 2020 suite à l’adoption du nouveau règlement de communicabilité.

Conditions d'accès :

Les années de libre communicabilité sont indiquées pour chaque article dans la dernière colonne du répertoire. Pour les articles dont le délai de communicabilité n’est pas échu, il est possible de déposer une demande de dérogation ; un formulaire est à demander auprès de la présidence de salle.
Les délais de libre communicabilité suivent le règlement de communicabilité s’appliquant aux fonds propres de la CEF ; soit un délai général de 30 ans à partir de la date de clôture des dossiers, allongé à 50 ans pour les dossiers relatifs à la gouvernance de l’Église de France et pour les procès-verbaux d’Assemblée plénière et de Conseil permanent. Le délai est porté à 75 ans pour les dossiers et documents contenant des informations relatives à la vie privée, à la carrière et à l’intimité des personnes, et à 120 ans pour les dossiers et documents sensibles spécifiquement identifiés par le Secrétariat général de la CEF.

Conditions d'utilisation :

La communication des archives n'entraîne aucun droit systématique à leur reproduction. Avant toute reproduction, quelle que soit sa nature (photocopies, prises de vue argentiques ou numériques), le chercheur est invité à venir consulter la présidence de salle, qui donne ou non son accord conformément aux règles de reproduction des documents en vigueur au CNAEF.
Les documents librement communicables par nature (publications, périodiques) et ceux des fonds propres de la CEF (versements et dons) dont le délai réglementaire de communicabilité est échu sont librement reproductibles.
La reproduction de documents pour un usage privé (photocopie, appareil photographique, argentique ou numérique, utilisé sans flash) est autorisée et garantie par le règlement de la salle de lecture. Dans le cas d'une prise de vue ayant pour but la rediffusion et/ou l'usage commercial du document, une licence de réutilisation des données, soumise à l’accord de l’Union des associations diocésaines de France (UADF) doit être préalablement souscrite par le demandeur ; ces licences sont à demander à l'archiviste responsable de la salle de lecture.

Description physique :

Importance_matérielle:
Importance matérielle :
24,04
404 articles
Tris et éliminations pratiquées
Le volume des éliminations s’élève à 8,57 mètres linéaires. Elles ont eu lieu en deux temps. Les premières éliminations, concernant le fonds 34 LA (Jeunesse de la Mer) ont été opérées en 2006. D’un volume de 3,70 ml, elles ont porté sur des documents comptables, de la documentation et des exemplaires surnuméraires des revues de l’association. Celles du fonds 9 LA - de 4,87 ml - ont été réalisés lors du classement. Elles concernent essentiellement des doubles de documents de travail, des documents comptables et de gestion du personnel, des exemplaires surnuméraires de périodiques, des photographies collectées pour illustrer les publications et des documents détériorés par une probable inondation.
Les bordereaux (W/2006/08 et 2019/01) peuvent être consultés sur demande auprès de la présidence de salle.

Ressources complémentaires :

Conservés au CNAEF :
- 2 CE : fonds “Mgr Stanislas Courbe”, versement du Secrétariat de l’Action catholique française puis Secrétariat pour l’Apostolat des laïcs (1906-1997).
- 2 CO : Mission de la Mer, Secrétariat national de la mission en monde maritime (1922-1997)
- 17 CO : fonds de la Commission épiscopale Enfance-jeunesse (1951-1993).
- 21 CO : fonds du Comité épiscopal de la mission en monde maritime (CEMM) : dossiers de réunion, réflexions sur la pastorale de la marine (1955-1983).
- 81 CO : Mission de la mer - Comité épiscopal de la mission en monde maritime (CEMM) (1934-2000).
- 173 CO : fonds de la Mission de la Mer et du Comité épiscopal de la mission en monde maritime (CEMM) : archives de Robert Gaborit, aumônier national et secrétaire du Comité épiscopal (1988-2015).
- 53, 54 et 174 CO : fonds de l’Aumônerie nationale de la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) entre 1916 et 2012.
- 4 LA : fonds de l’Association catholique de la Jeunesse française (ACJF) (1915-1940).
- 10 LA : fonds des Équipes maritimes de l’Action catholique ouvrière (ACOM) (1955-1983).
- 27 LA : fonds du Secrétariat national de l'Action catholique ouvrière (ACO) (1950-1990).
Conservés dans d’autres organismes (services d'archives diocésains, publics, privés, etc.)
- Archives diocésaines de Quimper et Léon : fonds 24 K concernant les oeuvres maritimes et notamment la JMC et la Mission de la Mer.
- Archives diocésaines d’Arras : fonds 3 Z 19 : archives de Mgr Henri Derouet, président du Comité épiscopal de la mission en monde maritime (CEMM) de 1994 à 1997 (1995-1996).
- Archives nationales :
- 45 AS : fonds Louis-Joseph Lebret (45 AS) (1917-1966).
- 50 AS : Ex Fonds Ernest Lamort, fonds de la Fédération française des syndicats professionnels de marins (FFSPM) (1927-1958).
- 20160022/1-20160022/27 : versement de la sous-direction des gens de mer et de l'enseignement maritime concernant la formation professionnelle et l’enseignement maritime (1956-2006).
- Archives nationales du monde du travail : fonds du Comité central des armateurs de France (CCAF) (52AS) (1898-1985).
- Archives nationales et Archives départementales du Val-de-Marne : fonds du Pôle de conservation des archives des associations de jeunesse et d’éducation populaire (PAJEP).

Références bibliographiques :

CABANTOUS (Alain), HILDESHEIMER (Françoise), Foi chrétienne et milieux maritimes : XVe - XXe siècles / actes du colloque, Paris, Collège de France, 23-25 septembre 1987, 1989, Publisud, 370 p.
CHOLVY (Gérard), Mouvements de jeunesse, Chrétiens et juifs : Sociabilité juvénile dans un cadre européen (1799-1968), 1985, Ed. du Cerf, 432 p.
GUEYDIER (Thomas), PERRAULT (Jean-Louis), "Père Lebret : un dominicain au service de l'économie humain, dans Eglise en Îlle-et-Vilaine, 2016, n°279, 10-15 pp.
GROUPEMENT DE RECHERCHES COORDONNEES N°2 DU CENTRE NATIONAL DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE, sous la direction de Gérard Cholvy, Bernard Comte, Vincent Feroldi, Jeunesses chrétiennes au XXe siècle, actes des journées d'étude de Lyon, 1er-2 mars 1990, 1991, Les éditions ouvrières, 174 p.
HOUEE (Paul), Louis Joseph Lebret : un éveilleur d'humanité, 1997, Ed. de l'Atelier, 219 p.
LE DOARE (Alain), La naissance des prêtres-marins (1938-1955) : juxtaposition progressive de modèles missionnaires de l'Eglise catholique dans le monde maritime en France au XXe siècle, 1998, ANRT, 700 p.
MESNARD (Yves-Dominique), Mes racines sont dans la mer, 1982, Editions France-Empire, 195 p.

Organisme responsable de l'accès intellectuel :

35 rue du Général-Leclerc
92130 Issy-les-Moulineaux

Note :

historique_fonds:
Jeunesse maritime chrétienne (JMC)
Origines et ambition
La Jeunesse maritime chrétienne (JMC) naît en 1930 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Un déclin de l’influence religieuse se fait alors sentir au sein du milieu maritime en proie à des difficultés économiques et à une industrialisation professionnelle. Lors du congrès de l’Apostolat maritime de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en 1929, les prêtres locaux constatant l’abandon de la jeunesse des ports où ils exercent leur ministère, font part de leur souhait qu’un mouvement propre aux jeunes marins, à l’instar de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) - récemment créée -, puisse voir le jour. Les fondateurs sont le P. Louis-Joseph Lebret, o.p. et le chanoine Georges Havard, prêtre malouin tenant un “Foyer du soldat et du marin”. Ce premier crée, en 1931, le Secrétariat social maritime (SSM) et aide Ernest Lamort pour la constitution, en 1932, du premier syndicat professionnel des marins-pêcheurs, affilié à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) jusqu’à la guerre. En s’appuyant sur la doctrine sociale de l’Église, en particulier sur les encycliques “Rerum novarum” de Léon XIII, et “Quadragesimo anno” de Pie XI, ayant fait tout un travail d’enquête sur le littoral maritime, le P. Louis-Joseph Lebret, o.p., prône de bâtir un “humanisme intégral” qui passe par l’éducation et la formation.
Rattachée à l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF) dès ses débuts, le siège social de la JMC est déplacé de Saint-Malo à Paris après quelques années. Initialement destinée à toute la jeunesse maritime (jeunes de la pêche, de la Marine de commerce, de la Marine nationale et des écoles de navigation (appelées les “Hydros” et formant aux carrières d’officiers de la Marine marchande), elle a aussi la responsabilité de la Marine de guerre et collabore avec le Service des soldats et le Service des marins de l’ACJF jusqu’en février 1938.
En mars 1938 et 1939, l’ACA définit un projet d’organisation nationale des oeuvres maritimes. Celui-ci met en lumière les particularités du milieu, ses besoins religieux, moraux et sociaux et les lacunes de l’organisation des oeuvres, propres aux trois marines (état, commerce et pêche). Une Commission d'étude des oeuvres maritimes est constituée. Sous le nom de Commission d’action sociale maritime, elle tire des conclusions d’orientation lors de l’ACA de mars 1939, notamment sur les vocations distinctes des différentes oeuvres.
C’est à partir de 1940 que la JMC est lancée sur l’ensemble du littoral français, elle se concentre alors sur les jeunes de la pêche et du commerce, peu nombreux mais très importants dans la vie du pays. À la fin des années 1930, il y a environ 13 000 jeunes marins pour la pêche et 10 000 pour le commerce. Mouvement d’Action catholique spécialisée de la jeunesse, la JMC se veut un mouvement éducatif visant à préparer les jeunes marins à leurs responsabilités professionnelles mais aussi familiales et civiques. Sur le plan spirituel, l’investissement des prêtres et aumôniers de ports de pêche et d’escale permet une présence locale et des actions durables. La JMC endosse également un rôle représentatif de cette “jeunesse de la mer qu’aucun autre mouvement n’encadre ni ne défend”. C’est notamment à son initiative qu’apparaissent, dès le début des années 1940, les écoles d’apprentissage maritime (EAM) pour la tranche des 14-16 ans. En effet, c’est dès 1939, et à l’issue de la session de Berdère (Morbihan), en janvier 1941, qui regroupa plus de cinquante dirigeants des différentes sections de la côte, que la JMC décide de détacher son secrétaire général, René Tannay, pour s’atteler aux projets d’écoles à fonder en zone occupée. Il crée en juillet 1941, l’Association de gérance des écoles d’apprentissage maritime (AGEAM) et à la rentrée de cette même année, quatorze écoles sont ouvertes sur l’ensemble de la côte française.
Par les particularités propres au métier, le mouvement est confronté à de nombreuses difficultés pour rassembler les jeunes marins parfois à terre que quelques mois par an. Écrasés par la dureté du travail, de longues campagnes de pêche, un isolement récurant, l’organisation de rencontres à terre s’avère complexe.
Déclarés en 1933, les premiers statuts de la JMC datés du 15 juin ne comportent qu’un unique objet “participer à l’éducation maritime sous toutes ses formes et tout ce qui peut s’y rattacher directement ou indirectement”. Elle a ainsi pour but l’éducation religieuse et l’Action catholique des jeunes marins (de 14 à 25 ans) dans les milieux maritimes. Ces orientations et actions passent par la formation (religieuse, morale, sociale et professionnelle), des outils (cercles d’étude, enquêtes, etc.), des bulletins (La Jeunesse Maritime, En Route, etc.), des publications (éditions JMC) et l’organisation de rassemblements (retraites annuelles des fédérations, journées de récollections, pèlerinages, journées maritimes, etc.).
Elle est agréée par le Secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports au titre des associations nationales d’éducation populaire et de jeunesse en juin 1945.
Pour toucher ce public divers, épars et diffus, la JMC édite des ouvrages et de multiples périodiques :
- La Jeunesse Maritime, journal national de la JMC dont le premier numéro paraît en janvier 1930. La parution est irrégulière, annoncée successivement comme mensuelle, trimestrielle, bimestrielle, elle est interrompue en 1948, en raison de difficultés financières et du manque de permanents. Elle reprend en mars 1952 sous une périodicité trimestrielle. La propriété de la revue est transmise à l’association Jeunesse de la Mer par une décision du Comité national de la JMC du 28 septembre 1957.
- En Route, bulletin de formation des entraineurs qui commence à paraître en mars 1931 et dont le dernier numéro paraît en 1939. Elle reprend en 1941, sous la forme d’une “Lettre aux militants” et ce jusqu’en 1951.
- L’appel de la Mer, bulletin mensuel des jeunes militants JMC destiné aux pré-JMC, c’est-à-dire aux 12-14 ans, dont certains naviguent l’été à la pêche, paraît dès janvier 1934. À partir de 1945, la JMC passe un accord pour permettre la publication d’une nouvelle formule Appel de la Mer : bulletin mensuel des Coeurs Vaillants - Mousses dont la parution n’est effective qu’en 1945 et 1950.
- En avant toute, bulletin destiné aux jeunes marins de commerce, édité entre 1950 et 1952.
Ces trois dernières publications ont officiellement cessé de paraître le 31 décembre 1952 pour se fondre dans La Jeunesse Maritime dont la parution a repris en mars 1952.
D’autres publications coexistent et paraissent de manière plus ou moins régulière telles que : Pousse au large (destinée aux plus jeunes de la JMC) [1945-1952], la Lettre aux JMC commerce [1948], Au Large (publiée pour le Service des Marins) [1950-1955]), la Lettre aux jeunes navigateurs [1958-1965], la Lettre aux JMC en EAM [1959], la Lettre aux JMC (1957-1966), la Lettre aux aumôniers, puis Jeunesse Maritime et Mission [1931-1970] et la Lettre aux dirigeants fédéraux (1942-1947).
Organisation générale
La JMC est dirigée par un Conseil d’administration appelé “Comité national” composé d’au moins trois membres qui portent les titres d’administrateur-délégué et d’administrateur. Leur mandat est de six ans, renouvelable par tiers tous les deux ans. Le Secrétariat général est, quant à lui, composé à partir de 1949 d’un responsable, d’un aumônier national, d’un ou deux permanents - marins de métier et ayant quitté leur travail pour un temps - et d’un employé administratif. Ce secrétariat a la charge de visiter les sections sur la côte et de rencontrer des navigateurs dans les ports de commerce, d’assurer la correspondance et la publication des divers bulletins et brochures de militants, de préparer et de tenir les sessions. L’un des deux permanents est parfois amené à naviguer entre juin et septembre.
En 1956, la crise de l’ACJF marque le mouvement, la JMC avec l’accord de l’ACA, demande une aide à la JOC. Cette aide se concrétise notamment par le détachement d’un permanent jociste à l’équipe JMC. Ce soutien fait l’objet d’accords entre 1957 et 1959.
Le Secrétariat général de la JMC déménage à plusieurs reprises. D’abord installé au 11 rue de la Fosse à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) dans les locaux du Foyer du soldat et du marin, il est transféré à Paris au 91 rue de Rennes (6e arrondissement) en octobre 1935, alors que le siège social est sis au 14 rue d’Assas (Paris 6e). En août 1941, le siège social est déplacé au 12 avenue de la Soeur Rosalie (Paris 13e) dans l’immeuble de la JOC dont la JMC occupe le 4e étage. En novembre 1944, celui-ci est transféré au 12 rue Duguay-Trouin (Paris 6e), puis sept ans plus tard - en 1951 -, lors de l’acquisition d’un immeuble avec la Mission de la Mer et l’association Jeunesse de la Mer, au 15 rue La Quintinie (Paris 15e). En 1958, elle partage également des locaux avec la JOC, 12 avenue de la Soeur Rosalie (Paris 13e). La JMC y loue des bureaux et des chambres pour loger ses permanents - semble-t-il jusqu’en 1968 - avant de réintégrer le 15e arrondissement jusqu’à sa dissolution en septembre 1978. Sa résidence, pendant plus de vingt-cinq ans est l’objet de conventions. En effet, la gestion de l’immeuble de la rue La Quintinie est opéré à l’origine par la Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM), une convention de cohabitation avec les autres associations locataires et des baux de sous-location sont signés par la JMC.
La JMC est composée de trois branches : la branche “École d’apprentissage maritime” (EAM), la branche “pêche” et la branche “commerce” (navigation au long cours). Plus développée, la branche “pêche” comprend la grande et la petite pêche, la pêche industrielle, la pêche artisanale et l’ostréiculture. La “Grande Pêche” possède sa propre branche annexe, la branche “Terre-Neuvas”, rattachée au secteur Ouest. Dans les années 1950, ces branches sont intégrées, à un échelon supérieur, à la branche “JMC - Équipage” dont le nom n’apparaît que rarement, puis disparaît.
Parallèlement, l’Action catholique des jeunes officiers (ACJO), mouvement autonome qui comprend deux branches (l’une pour les jeunes embarqués, l’autre pour ceux des Écoles d’hydrographie (“Hydro”)), est un temps attaché à la JMC dans une branche “JMC - Officiers”. En effet, un accord est passé le 27 juin 1956 afin de collaborer intimement. Cet accord est suspendu le 13 novembre 1956, suite à des problèmes posés au mouvement et aux décisions prises par l’ACA d’octobre 1956, et repris en mai 1957. La JMC demande alors à l’ACJO de poursuivre cette collaboration dans le cadre du Comité d’Action catholique de la jeunesse maritime, créé par les deux mouvements en février 1955. La branche “Jeunes officiers” est dissoute lors du Comité national de la JMC du 13 novembre 1965.
Nationalement, le littoral est maillé de fédérations, sortes de régions (correspondant souvent à un département) avec une partie de côte, qui se réunissent autour d’un Comité fédéral mené par des responsables et un aumônier fédéral, et organisent des journées d’étude. Les secteurs, étendues géographiques à l’intérieur de la fédération, que l’on peut diviser schématiquement en quatre zones : Nord, Ouest, Sud-Ouest et Sud/Midi, regroupent plusieurs sections.
Dans la branche “pêche”, ces fédérations sont divisées en sections (ports) intégrant chacune des branches nationales. Les militants s’y regroupent en équipe et se rencontrent pour mettre en commun leurs actions (révision de vie), le travail de l’enquête et approfondir leur jugement chrétien. Ces rencontres se tiennent suivant le rythme des passages à terre et des périodes de pêche. Ces sections sont organisées autour de responsables assistés d’un aumônier (vicaire ou curé de paroisse maritime). Dans la branche “commerce”, où le jeune marin peut être en mer pendant cinq à neuf mois, le lien se créé dès le passage en EAM, puis se maintien via la “signalisation” et la liaison avec l’aumônier référant. Les responsables fédéraux et l’aumônier régional préparent des journées et sessions d’études en collaboration avec le permanent de la branche pour tenter de regrouper les militants. Des bulletins, enquêtes annuelles, recueils de témoignages permettent l’animation et le maintien d’une cohésion du mouvement. Afin de faire le lien au niveau national et de suivre les activités locales, des tournées des ports sont réalisées par les permanents nationaux.
Le tournant du mouvement s’opère fin 1967. En effet, dès la fin de cette même année les relations s’intensifient avec l’association Jeunesse de la Mer. En 1968, un rapprochement a lieu. La JMC, sur consultation du Comité du Laïcat maritime, est invité à faire une déclaration au sujet de Jeunesse de la Mer. L’objectif est de faire connaître la recherche qui peut intéresser d’autres mouvements, informer les permanents côtiers et réaliser une plaquette présentant l’évolution de la JMC. La question de l’abandon de ses “références chrétiennes” est soulevée. En témoigne le sondage d’opinion réalisé auprès des jeunes marins sur le maintien ou non du ”chrétienne” de la JMC en 1968, lors des journées de liaison commerce à Draveil (Essonne)4. La balance ne penche pas clairement vers une suppression, cependant la mention “Jeunesse maritime chrétienne” disparait peu à peu des documents, ou est accolée à celle de Jeunesse de la Mer, à partir de cette période. Dès 1970, la JMC est de moins en moins active au profit de Jeunesse de la Mer.
À partir du 31 décembre 1971, la JMC cesse d’employer du personnel (quatre animateurs-permanents et une secrétaire-comptable). Le personnel est alors transféré à Jeunesse de la Mer dès le 1er janvier 1972.
Le 15 mai 1978, le Conseil d’administration de la JMC décide à l’unanimité de la dissolution de l’association “estimant qu’elle n’a plus les moyens d’atteindre le but qu’elle s’était fixé, du fait, en particulier, que les membres ne versent plus de cotisation”. Une Assemblée générale extraordinaire se réunit le 30 septembre de la même année, bien que personne n’ait répondu à la convocation. La dissolution est prononcée et la JMC décide de faire don de tous ses biens à l’association Jeunesse de la Mer dont le but est également l’éducation populaire maritime. La liquidation des biens est assurée au profit de la JM.
Liens avec l'association Jeunesse de la Mer
Créée en juillet 1947, la Jeunesse de la Mer se distingue de la JMC par le fait que - même si certains de ses objectifs sont identiques - elle se situe, “en dehors de toutes tendances politiques et confessionnelles”. Néanmoins, ces deux associations sont intimement liées, d’une part en raison de leurs finalités, d’autre part car elles partagent à plusieurs reprises des dirigeants communs, que leurs secrétaires généraux sont membres de droit de chacun de leur Conseil d’administration et qu’elles ont partagé une même adresse pendant plus de vingt ans.
Leurs relations sont maillées d’alliances. En effet, outre la convention de cohabitation signée conjointement avec la Mission de la Mer auprès de la SAICM, dès décembre 1957, deux autres conventions sont signées. L’une portant sur la cession de droit à la JM, contre rétribution, de la publication du journal La Jeunesse Maritime, de la gestion du service d’accueil du 15 rue La Quintinie, d’une assistance financière et du transfert des droits aux locaux de la JMC. La seconde, quant à elle, transfère la gestion du service administratif et la tenue de la comptabilité de la JMC à la JM. Cette dernière devant donc embaucher le personnel nécessaire et acquérir le matériel utile pour lesquels elle est intégralement remboursée par la JMC.
Deux ans plus tard, en janvier 1959, un autre contrat est signé pour régulariser la prise en charge par la JM, en plus de ses propres activités, des activités uniquement culturelles d’éducation populaire et de plein air de la JMC.
Ainsi, les subventions que la JM reçoit du Ministère de l’Éducation nationale sont alors reversées à la JMC. Il en est de même pour ce qui concerne les subventions de la Marine Marchande pour le service d’accueil de la JM au 15 rue La Quintinie.
En mars 1968, un rapprochement entre la JMC et la JM est envisagé. Le constat est fait que la JMC se veut un mouvement de masse et est à l’origine de groupes de Jeunesse maritime organisés en clubs et en associations diverses. Ce mouvement d’initiative accepte l’animation de ces groupes sans qu’ils soient militants, adhérents et chrétiens. En effet, ces groupes - qui se forment autour des prêtres et des postes de “Mission de la Mer” - ne correspondent plus à des mouvements de militants d’Action catholique. Certains membres refusant l’appellation “chrétienne” de la JMC. La JMC n’étant pas leur tutelle, mais l’objectif missionnaire perdurant, la JMC souhaite proposer un service capable de fédérer tous les groupes existants, déconfessionnalisant le mouvement pour que chacun y trouve sa place. L’objectif est de donner une unité nationale, une représentation et une politique éducative concrète à ces groupes, tout en respectant leur autonomie locale. La JMC leur propose de s’affilier à une association parallèle - liée au mouvement et en dehors duquel elle n’a pas d’existence - la Jeunesse de la Mer. Ainsi, les statuts de la JM, son règlement intérieur, les conventions et contrats précédemment signés sont réétudiés.
La JMC veille à se donner des garanties d’existence et de pouvoir demeurer partie prenante des orientations à court ou long terme de l'association parallèle dont elle dispose. Néanmoins, c’est la dissolution de la JMC en 1978 qui est décidée, au profit de la JM qui lui survit.
La JMC entretien également des liens forts avec la Mission de la Mer - initiée dès 1944 - organe de la CEF rattaché à la Commission épiscopale des oeuvres de la mer, à sa création en 1951, puis à partir de 1964, au Comité épiscopal de la mer. Ainsi en mars 1965, un accord est passé avec la Mission de la Mer (et son aumônier général, l’abbé André Lefeuvre) pour la prise en charge financière de l’aumônier JMC par la Mission de la Mer. À partir d’avril, il est donc décidé qu’une contrepartie pécuniaire de la JMC - somme forfaitaire provenant de la subvention du Comité épiscopal Financier - serait versée à la Mission de la Mer.
De même en 1967, un projet de contrat est établi afin de déterminer les normes et manière de procéder pour l’utilisation du Secrétariat de la JMC. En effet, ce service installé au 15 rue La Quintinie est partagé entre des tâches pour la JMC et la Mission de la Mer. Un suivi des missions effectuées est envisagé afin de prévoir une refacturation du temps de travail et des charges qui peuvent en découler.
Association Jeunesse de la Mer (JM ou JdlM)
L’association Jeunesse de la Mer est déclarée le 8 juillet 1947. Elle a pour but de “développer et organiser les loisirs des jeunes marins et de l’enfance maritime”.
Elle se distingue de la JMC par le fait que - même si certains de ses objectifs sont identiques - elle se situe, “en dehors de toutes tendances politiques et confessionnelles”.
Ainsi, l’article premier de ses statuts, de 1947, précise que sa visée est de :
- “promouvoir et travailler à l’éducation populaire maritime sous toutes ses formes et tout ce qui peut s’y rattacher directement ou indirectement”,
- “travailler à développer, à organiser l’épanouissement culturel et les loisirs des jeunes marins et de l’enfance maritime”,
- “créer ou favoriser la création de foyers, de bibliothèques à l’usage des marins”,
- “créer ou favoriser la création de colonies de vacances”.
L’association est dirigée et administrée par un Conseil d’administration intitulé “Comité national” composé d’au moins trois membres et six au plus appelés “secrétaire général administrateur délégué et administrateurs” nommés par l’Assemblée générale pour six ans et renouvelables par tiers tous les deux ans.
Dès le début, l’association prévoit la création d’associations locales. En effet, elle indique que l’association “peut autoriser, par décision du Comité national, ses membres d’une région à se constituer en association “Jeunesse de la Mer” sur le plan départemental”. La JM doit au préalable approuver les statuts de ces associations. Une fois cette formalité accomplie, les membres de ces associations font ainsi partie de l’association Jeunesse de la Mer au titre de membres actifs. Ainsi, dès les années 1950, apparaissent les premières associations JM locales que sont celle d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-du-Nord.
Ses statuts sont modifiés lors des assemblées générales de juin 1957 et d’octobre 1977. La composition et le fonctionnement en sont légèrement modifiés. Ainsi, en 1977, le Conseil d’administration comprend de six à douze membres, nommés pour trois ans et rééligibles deux fois. Il est composé d’un président, d’un trésorier et d’un secrétaire qui forment le bureau et définissent ses responsabilités.
En juin 1995, après une rencontre avec le Comité épiscopal de la Mer et le Secrétariat général de l’Épiscopat, il est proposé de modifier les statuts de l’association Jeunesse de la Mer en incluant son lien avec le Comité épiscopal et la Mission de la mer, qui ont ainsi chacun un membre de droit les représentant au Conseil d’administration de l’association.
Agréée par le Ministère de la Jeunesse et des Sports au titre des associations nationales d’éducation populaire et de jeunesse en 1971. Elle est également agréée pour l’accueil d’objecteurs de conscience accomplissant le service national dont les jeunes employés sont confiés par le ministère.
Son siège social déménage à plusieurs reprises. Initialement sis 12 rue Duguay-Trouin (Paris 6e), il s’installe au 15 rue de la Quintinie (Paris 15e) à l’automne 1951, lors de l’acquisition de l’immeuble avec la JMC et la Mission de la Mer via la Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM). La JM y demeure jusqu’au début de l’année 1987. En effet, l’immeuble du 15 rue La Quintinie est alors frappé d’alignement, puis vendu à l’Office public d’habitations à loyer modéré (OPHLM) de la ville de Paris. La Mission de la Mer reprenant en 1983 les missions confiées à l’Association immobilière du centre maritime (AICM), notamment le volet concernant la mise à disposition aux organismes maritimes des “immeubles qui leur sont nécessaires”, assure le logement de la JM. Cette dernière la suit lors de son installation dans un appartement qu’elle loue au 16 rue du Père Aubry à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) dans l’immeuble de la prélature de la Mission de France. En juillet 1996, la Mission de France vend la “Maison de Fontenay” à la ville de Fontenay-sous-Bois. La JM et la Mission de la Mer s’installent 10 bis boulevard de la Bastille (Paris 12e) où elles cohabitent avec Chrétiens-médias.
Trois ans plus tard, en octobre 1998, l’association déménage de nouveau avec la Mission de la Mer pour le 23 rue Jean de Beauvais (Paris 5e), immeuble initialement acquis par l’abbé Georges Guérin, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) en France pour créer un lieu communautaire pour les aumôniers. En 2004, la dernière adresse de l’association est le 20 rue de la Brasserie à Nantes (Loire-Atlantique).
Organisation générale
Dès les années 1960, Jeunesse de la Mer se présente comme une “fédération de groupes de Jeunes Marins du Commerce et de la Pêche, bénéficiant sur le plan administratif, et sur celui de l’animation des services de la Jeunesse maritime chrétienne”.
Comme la JMC, elle est composée de deux branches : la branche “pêche” et la branche “commerce”, et intervient aussi auprès des jeunes en écoles. Son équipe compte de trois à quatre permanents nationaux chargés de l’animation et chacun responsable d’un secteur des côtes françaises (Nord, Bretagne, Sud-Ouest et Méditerranée). En plus de réaliser des tournées des ports, ils effectuent des rencontres dans les écoles maritimes (Boulogne-sur-Mer, Le Tréport, Le Trieux, Paimpol, Le Guilvinec, Étel, Nantes, La Rochelle, Ciboure et Sète) et présentent localement des projets d’activité et thèmes d’année. Ils sont accompagnés dans leur mission par l’aide d’une quarantaine d’animateurs bénévoles en milieu maritime.
Au plan national, la JM propose des sessions de formation aux jeunes exerçant des responsabilités dans leur groupe et des sessions itinérantes en France et à l’étranger. Comme la JMC, elle réalise des enquêtes auprès des jeunes sur leurs conditions de travail, et publie à leur attention des dossiers thématiques, notamment sur la formation et l’emploi. De même, elle fait le lien avec les jeunes marins via sa revue La Jeunesse Maritime qui paraît jusqu’en 2000.
Au plan régional, des échanges se font au sein des jeunes des différents ports et des loisirs sont organisés par le biais de voyages d’études, camps et séjours à la neige. Parallèlement, des sessions de formation et des sessions dites “inter-ports” sont assurées avec le concours de professionnels.
Enfin au plan local, elle cherche à favoriser le regroupement de jeunes marins, par la fondation d’un club ou d’une association déclarée pour “une prise de conscience collective, par les jeunes, des problèmes de leur vie de marins, sur le plan professionnel, social, culturel”. Certains de ces groupes éditent des journaux locaux.
Ainsi, la JM possède des antennes locales de Dunkerque à Marseille en passant par Boulogne-sur-Mer, Le Havre, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Brest, Lorient, Saint-Nazaire, Nantes, La Rochelle, Bordeaux et Sète. Certaines de ces localités possèdent un club de jeunes marins (Dunkerque, La Havre, Nantes, La Rochelle et Bordeaux) et/ou bénéficient d’un accompagnement par des prêtres locaux de la Mission de la Mer. En effet bien que non confessionnelle, l’association est accompagnée par un prêtre, nommé aumônier national, délégué de la Mission de la Mer à l’équipe Jeunesse de la Mer.
Très liée à la JMC par ses objectifs, comme par un ensemble de conventions, elle acquiert - en 1957 - les droits de son journal La Jeunesse Maritime, ainsi que des droits aux locaux de la JMC et prend en charge la gestion du service d’accueil du 15 rue La Quintinie (Paris 15e). Parallèlement, elle se voit transférer la gestion du service administratif et la tenue de la comptabilité de la JMC pour lesquelles elle doit recruter le personnel nécessaire et acquérir le matériel utile, la JMC remboursant intégralement les frais engagés.
En 1959, un autre contrat est signé pour régulariser la prise en charge par la JM, en plus de ses propres activités, des activités uniquement culturelles d’éducation populaire et de plein air de la JMC. Ainsi, les subventions perçues par la JM en provenance du Ministère de l’Éducation nationale sont alors reversées à la JMC. Il en est de même pour ce qui concerne les subventions de la Marine Marchande pour le service d’accueil de JM au 15 rue La Quintinie.
En mars 1968, certains membres de la JMC refusant l’appellation “chrétienne”, celle-ci leur propose de s’affilier à une association liée au mouvement et en dehors duquel elle n’a pas d’existence, la Jeunesse de la Mer.
À partir de cette période la mention “Jeunesse maritime chrétienne” disparait peu à peu des documents, ou est accolée à celle de “Jeunesse de la Mer” et dès 1970, la JMC est de moins en moins active au profit de la Jeunesse de la Mer. Enfin, à partir du 1er janvier 1972, le personnel employé par la JMC est transféré à la JM.
Ainsi, dans son rapport d’activité de 1976, la JM se présente comme “issue de la JMC”. Modeste mouvement, affecté par les contraintes de la profession, il regroupe 3400 jeunes en 1978 (1200 à la pêche, 1800 au commerce et 400 en école) et s’articule, à partir de 1979, autour de trois mots clés : “Amitié, responsabilité, solidarité”.
Au début des années 1980, la JM est plus développée en Bretagne où se situent deux des trois associations départementales (Finistère, Morbihan et Loire-Atlantique). Néanmoins, elle compte également vingt-huit groupes locaux répartis sur l’ensemble du littoral français.
Dans les années 1980-1990, les difficultés économiques du secteur maritime (chômage des jeunes marins, diminution des effectifs et des salaires, délimitation des zones de pêche et instauration de quotas, ainsi que la révision de la politique commune de la pêche) fragilisent davantage le secteur. Seule association “à prendre en considération les besoins culturels des jeunes marins”, elle intervient, notamment lors de meetings de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) ou de congrès de syndicats professionnels, et fait des déclarations officielles pour dénoncer les difficultés vécues par les jeunes marins.
Le mouvement connait des difficultés structurelles et financières à partir de la fin des années 1980. Lié au Comité épiscopal de la Mer et composante de la Mission de la Mer par la modification de ses statuts en 1996, la réalisation d’activités cultuelles refait surface dans ses objectifs.
Disposant de peu de moyens humains et financiers, la vie associative de la JM s’éteint progressivement à partir des années 2000. Après 2002, la Mission de la Mer tente de reformer un bureau JM et de relancer le mouvement pour rejoindre de jeunes navigants, sans succès. La date de dissolution officielle de l’association n’est pas connue.
Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM) puis Association immobilière du centre maritime (AICM)
Historique de la Société anonyme immobilière du centre maritime (SAICM)
De la Libération et jusqu’en 1951, les associations JMC et JM sont logées dans un ancien hôtel meublé au 12 rue Duguay Trouin (Paris 6e). La Mission de la Mer n’y a aucun local, le P. Jean-Marie Butel, s.j., ancien aumônier général de la JMC et fondateur de la Mission de la Mer, est autorisé par la JMC à conserver son ancien bureau d’aumônier national du mouvement. Les prêtres de la Mission, de passage, sont hébergés par la JMC.
Au début de l’année 1951, la JMC et la JM sont mises en demeure, par le propriétaire, de libérer l’immeuble à la date du 30 novembre 1951. Le P. Jean-Marie Butel, s.j., pour la Mission de la Mer, P. Yves Mesnard, o.p., aumônier national de la JMC et Yvon Paya, secrétaire général de la JMC et président de la JM, ont l’idée d’acquérir l’immeuble du 15 rue La Quintinie (Paris 15e). En effet, sa situation - proche de la gare Montparnasse desservant l’Ouest de la France - doit permettre l’installation d’un centre d’accueil pour les marins de passage à Paris, parfois en grand nombre. Sa réalisation se fait sans le partenariat des Auberges de jeunesse.
La création d’une société immobilière voit le jour en juillet 1951, à l’initiative des pères qui font appel à l’Armement et à diverses compagnies et sociétés de navigation. Initialement, la SAICM est composée de 29 actionnaires possédant 800 actions d’une valeur de 10 000 francs chacune dont 26 actionnaires membres de l’Armement possédaient au total 720 actions et 3 autres actionnaires : le P. Jean-Marie Butel, s.j., Maurice Fougère et Yvon Paya. Après l’achat, des frais de réparations importants nécessitent un emprunt, puis deux appels de fonds pour augmentation du capital ont lieu en 1954 et 1972 pour permettre la réalisation de nouveaux travaux d’entretien et d’aménagement.
Les trois nouveaux locataires s’installent à partir du 1er octobre 1951. L’utilisation des locaux est répartie et des aménagements sont réalisés. Une convention de cohabitation établie en juillet 1956 contractualise les liens entre la Mission de la Mer, la JMC et la JM par rapport à la SAICM. Le principal locataire de la SAICM est la Mission de la Mer qui sous-loue une partie de l’immeuble à la JMC et à la JM. En décembre 1957, la JMC cède ses droits aux locaux occupés à la JM et en devient donc la sous-locataire.
Dès sa création, l’objet de la société est "L’acquisition, l’administration et l’exploitation par bail, location ou autrement, de la propriété sise à Paris, rue La Quintinie n°15”. Elle a également vocation à sa mise en valeur par toutes les réparations et la transformation ou l’édification de toutes constructions pour toutes destinations et par tous aménagements ainsi que tous travaux de viabilité et autres. De même, elle se donne comme objectif la création par tous moyens d’un portefeuille de valeurs françaises ou étrangères et toutes opérations relatives à la gestion de ce portefeuille.
La SAICM n’ayant aucune vocation commerciale, équilibrant ses résultats, ne versant aucun dividende et les dirigeant étant bénévoles, la décision est prise, lors de l’assemblée extraordinaire du 28 juin 1978, de la transformer en association régie par la loi de 1901. Un administrateur intervient donc auprès du TGI de Paris pour la requalifier en association. Un jugement est prononcé en ce sens le 12 juillet 1978. Le but de l’association devient celui d’“aider au fonctionnement d’organismes maritimes exerçant une activité culturelle, sociale, éducative ou culturelle en mettant à leur disposition les immeubles qui leur sont nécessaires”.
Dès 1982, une réflexion est menée sur la fusion de l’Association immobilière du centre maritime (AICM) et de la Mission de la Mer. Celle-ci est effective en 1983, la Mission de la Mer modifiant ses statuts reprend à sa charge les missions dévolues à l’AICM. Au début de l’année 1987, l’immeuble du 15 rue La Quintinie est frappé d’alignement et est ensuite vendu à l’Office public d’habitations à loyer modéré (OPHLM) de la ville de Paris.
Forcée de déménager, la Mission de la Mer s’installe alors dans un appartement qu’elle loue au 16 rue du Père Aubry à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) - dans l’immeuble de la prélature de la Mission de France - où elle met à disposition des locaux pour l’association Jeunesse de la Mer qui l’y suit.

Identifiant de l'inventaire d'archives :

FRCNAEF_9LA

Où consulter le document :

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

Centre national des archives de l'Eglise de France (CNAEF)

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